Chapitre 14 : Miracle Ayodélé BOLADJI.

Write by Dele

Ma famille, ma perte.

Chapitre 14 : Miracle Ayodélé BOLADJI

Je me retrouve sur un sentier que je ne connais pas. Tout est désert aucun arbre en vue. J’ai soif et je suis très fatigué mais je continue de marcher dans l’espoir de trouver un arbre, une habitation ou quelqu’un à qui parler. Après quelques minutes de marche, je vois comme un arbre au loin,  je presse les pas et plus je m’approche plus je vois que c’est vraiment un arbre avec une ombre épaisse. J’arrive à l’ombre de l’arbre et m’assois pour récupérer. Le vent frais qui souffle sous l’arbre me fait un bien fou jusqu’au point où j’ai commencé à somnoler. Je m’adoce à l’arbre pour être plus confortable et tout doucement je me sents partir dans un sommeil doux et apaisant puis brusquement je me sents secouer par quelqu’un ou quelque chose. J’ouvre les yeux et me vois dans une cage en fer suspendu en l'air au dessus d’un grand trou noir. Je prends peur et commence par appeler à l’aide. Fatigué après des minutes ou des heures je ne sais plus de trop d’appels à l’aide,  je me calme puis commence par prier. Un instant après je vois mon père apparaître devant moi dans une tenue blanche immaculée qui m'aveugle presque.

Moi : (toute apeurée) Papa ? C’est toi ?

Mon père : (les larmes au yeux) Oui c’est moi ma fille, ma petite fille chérie, je suis toujours avec toi et j’ai toujours veillé sur toi. Viens avec moi.

Moi : je ne peux pas Papa, je vais tombé dans le trou.

Lui : Shut ! Ne regarde pas en bas. Regarde moi et avance sans crainte.

Il me tend la main puis la cage s’ouvre. Hésitante j’envoie un pied en dehors de la cage puis subitement je me retrouve quelque part au milieu d’une cours déserte de toute vie humaine. Parmi les maisons qui nous entourent, seule l’une d’entre elle est ouverte. Perdue, je me tourne vers mon père.

Moi : Papa ? Où est-ce qu’on est ? qu’est-ce qu’on fait ici ?
Lui : (il me regarde avec un sourire pale sur les lèvres) je suis tellement fière de toi ma fille chérie. Sache que je t’aime, je vous aime tous et je vous aimerez toujours ma petite princesse. Ton heure n’est pas encore venue. Tu dois repartir, ta maman, ta sœur et ton frère ont besoin de toi.  Vas et ne te retourne pas.

Je regarde vers la porte ouverte et se retourne à nouveau vers mon père.

Moi : je veux partir avec toi Papa. Ne me laisse pas seule, ne me laisse plus seule.

Lui : hélas je ne le peux ma fille. Tu dois partir mais sans moi. Ma place est ici à présent. Allez vas t’en.

Je fais quelques pas en avant et il m’appelle, je me retourne vers lui.

Lui : ne cesse jamais de prier quoi quand soit la situation dans laquelle tu te trouveras. Plus tu pries, plus je suis proches de toi et plus je pourrai te protéger.

Je le regarde les larmes au yeux.

Lui : dit à ta mère que je suis désolé. Vraiment désolé. Qu'elle trouve une place dans son cœur pour me pardonner. Dit lui de me pardonner pour que j'ai la paix ici. Je te demande aussi pardon parce que tu as été témoin de beaucoup de choses et cela a terni l'image que tu avais de moi. Je regrette tout ce que je vous ai fait.

Moi : (pleurant à chaude larme) tu es tout pardonner Papa chéri. Nous t'aimons tous.

Lui : n'oublie pas de faire ma commission à ta mère.

Il me sourit et me fait un au revoir de la main. Je lui sourit à mon tour et me dirige vers la porte ouverte. Plus j’avance plus je me sens transporter vers je ne sais où et une lumière vive m'aveugle. Je mets mes deux mains au visage pour protéger mes yeux.
Je me réveille dans une chambre qui ne m’est pas familier. La lumière du jour m’aveugle j’essaie de lever la main pour protégé mes yeux mais j’y arrive pas, j’essai de bouger mon pied pareil.

Moi : (apeuré) qu’est-ce qui m’arrive ? Où suis-je ?

Ma mère : Mira ?  Tu es réveillé ? Tu m’entends ?

Moi : (faiblement) maman ? Où suis-je ?

J’entends la voix de maman Ivana dire à quelqu’un d’appeler le docteur. J’ai la vision flou. Je cligne les yeux pour essayer de voir plus claire.

Ma mère : chérie parle moi tu m’entends ? La lumière t’aveugle ? Si tu m’entends lève un doigt ou sourit moi, aller.

Maman Ivana : vas-y doucement avec elle, elle vient juste de se réveiller.

J’entends quelqu’un demandé à mes deux mamans de sortir. L'odeur de l’alcool et des médicaments qui viennent titiller mes narines me font comprendre que je suis certainement dans un hôpital. J’entend des gens s’activer et parler autour de moi.

Voix d’homme : bonjour Mademoiselle. Je réponds au prénom de Charles et je suis le docteur qui vous suit depuis quelques semaines.
Je tourne la tête dans la direction de la voix mais j’arrive pas à voir la personne. Ma vision est toujours flou donc je ne vois qu’une genre de silhouette.

Docteur : Vous pouvez parler ?

Moi (faiblement) : oui.

Docteur : je vois que vous avez de difficultés à parler. Ne faites plus d’effort. Contenté vous de cligner les yeux deux fois pour répondre à l’affirmative à mes questions et une fois pour la négation.

Je m’exécute et là s’en suit une longue série de questions. Il continue de m’examiner en me posant tout un tas de question. Je me sens étourdis et les membres de mon corps endoloris. Je fait l’effort de parler mais à peine j’ai ouvert la bouche qu’une forte migraine me prend.  Je gémis de douleur. Il me fait une piqûre et me demande de me reposer.  Je ne tarde pas à m’endormir.

Quand je me réveille je vois ma mère assise à ma droite les yeux perdus dans le lointain avec les mains poser au menton. Tout doucement je tourne la tête vers ma gauche et vois maman Ivana assise avec la tête de Ivana sur les genoux entrain de caresser ses cheveux. Je me demande ce que je fais sur un lit d’hôpital entouré de mes deux mamans. Je ferme les yeux pour me rappeler de ce qui s’est passée puis comme des flash tout me revient. Ma bagarre avec Isabella et son frère puis le coup que j’ai reçu à la nuque. J’ouvre les yeux en me demandant combien de temps je suis resté cloué dans ce lit. Je m’apprête à parler quand Ivana lève la tête dans ma direction.

Ivana : (un large sourire aux lèvres) Mira ! Tu es réveillée ? En une seconde elles se sont attroupées autour de moi et m’asseyent de question.

- je vois que notre belle au boit dormant s’est réveillée ?

Nous tournons nos regards vers celui qui a parler. On voit un monsieur en blouse blanche s’approcher de nous. Je suppose que c'est le docteur.

Maman Ivana : en effet docteur. Elle vient de se réveiller.

Docteur : c’est bien. (s’adressant à moi) soyez la bienvenue parmi nous mademoiselle.

Je lui réponds avec un sourire pâle.

Docteur : tu peux parler maintenant ?

Moi : (faiblement)  oui

Docteur : comment te senx-tu à présent ?

Moi :  j’ai la migraine, je me sens fatigué et j’ai la bouche pâteuse et sèche.

Docteur : c’est normale dans ton état mais t’inquiète tu iras mieux dans quelques jours. Laisse-moi t’examiner et après tu vas boire de l’eau.

Il m’ausculte pendant un moment avant de prendre congé de nous. Ma mère me serre de l’eau et m’aide à boire avec une paille à petite gorgée.

Moi : je suis restée inconsciente pendant combien de temps ?

Ma mère baisse la tête un moment puis soupir. Ivana s’assoit près de moi sur le lit et prend ma main.

Maman Ivana : ma fille chérie. Avant toute chose dit moi ce que tu veux manger.

Moi : répondez-moi s’il vous plaît maman j’ai besoin de savoir.

Ma mère : tu viens de te réveiller. Pour le moment préoccupe-toi de ton rétablissement. Le reste, on en parle après. Dis-moi ce que tu veux manger et j'irai te chercher ça.

Moi : je n’ai pas faim. J’ai juste besoin de savoir pendant combien de temps je suis restée inconsciente. C’est quand même une simple question non ?

Maman Ivana : Ivana va chercher quelque chose à manger à ta sœur.

Elle se lève et me fait une bise avec son sourire radieux avant de prendre congé de nous. 

Ma mère : Chérie, tu es restée inconsciente pendant quatre semaines. Donc un mois.

Cette nouvelle me fait l’effet d'un coup de massue.

Moi : donc ils ont déjà composé sans moi ?

Maman Ivana : oui mais sache que tout ce que Dieu fait est bon. Tu as recouvré la santé sans aucune séquelles remercions Dieu. La santé avant tout dit-on.

Je n’entends plus la suite du discours de maman Ivana pour me remonter le moral. La colère que j’ai toujours enfoui au plus profond de mon être face aux multiples maltraitances dont j’ai été victime dans la maison de mon propre père refait surface. J’ai la rage contre elles toutes. À cause d’elle l’un de mes rêves vient d’être brisé. Elles ont réussies à frapper là où çaa fait mal. Si j’ai subis tout ça durant ces quatre dernières années sans bronché c’est dans l’optique d’avoir mes diplômes, trouver un bon job et sortie les miens de la galère, lavé le nom de ma mère par ma réussite. Tout était calculé. Je me suis promis de ne jamais refais une classe. Elle ont bouleversé ma vie.

Ma mère : (essuyant mes larmes) arrête de pleurer et dit-moi quelque chose. Ne reste pas silencieuse ainsi.

Moi : donc j’ai souffert toutes ces années pour rien ?

Ma mère : aucune sacrifice n’est veine ma fille. Tout ce que Dieu fait est bon.

Moi : tout ce qu’il fait est bon mais apparemment il m’a oublié et abandonné à mon propre sort cette fois-ci.

Maman Ivana : que Dieu te pardonne ton ingratitude et ton ignorance ma fille.

Ma mère : (reniflant) amen !

Maman Ivana : il faut remercier Dieu quand ça va bien ou quand ça va mal. Tout ce qui nous arrive a une signification. Ton cas pouvait s’aggraver mais non, tu es revenu à la vie sans le moindre problème et la moindre séquelle de ce que tu as subit. Tu crois que le faite que tu es revenu parmi nous soit de ta volonté ? Non ma fille, c’est l’œuvre de Dieu. Il a écouté et exaucé nos prières. Beaucoup sont ceux qui font des chocs moins violent que toi, qui viennent dans cet hôpital mais n’en ressortent pas indemne. D’autres y laissent même la vie. Alors que toi tu en es sortie indemne. Remercie ton Dieu et arrête de pleurer.

Moi : je suis désolé maman snif snif.

Maman Ivana : t’inquiète pas. Arrête de pleurer si non tu vas aggraver tes mots de tête.
Peu à peu, je me calme en priant Dieu pour que les prochains jours soit meilleur les uns que les autres.

  **Josiane ENAWAGNON épouse BOLADJI **
Je ne reconnais plus mon enfant, la Mira gentille, patiente, soumise dont tout le monde parlait et admirait n’existe plus. Depuis qu’elle est sortie de l’hôpital et que je l’ai emmené avec moi au sud ma fille a changée. À peine elle parle. Elle est devenue une personne renfermé et pleine de rancœur. À moindre chose elle explose de colère même envers sa petite sœurs et son petit frère.

C’est vrai qu'on s'est séparé pendant quatre ans mais je connais ma fille. Elle est de nature douce et très respectueuse. Tout ceux qui venaient nous saluer à l’hôpital quand elle s'est réveillée en n’ont témoignés et ça m’a fait du baume au cœur par ce que malgré tout ce qu'elle subissait n'a pas changé sa personnalité et sa manière d’être.

Dès que le docteur nous à permis de quitter l’hôpital deux semaines après son réveil, je n'ai pas attendu même une minute de plus avant de partir avec ma fille. Miracle a remarquée qu'il y avait une sorte de distance entre la mère de son amie et moi. Sans trop rentré dans les détails je lui ai expliqué qu'on est des cousines et qu'on avait eu un problème dans le passé que je n'arrivais à passer outre. Elle n'a pas voulu en savoir plus et c’est temps mieux.
Durant mon séjour là-bas Anaëlle a tout fait pour qu'on fasse la paix et qu’on redevienne une famille mais sincèrement je ne pourrai plus jamais avoir confiance en qui que ce soit. Je les ai pardonnés et ne les enveux plus mais dire que je vais encore leur faire confiance ou m'entendre avec eux, c'est hors de question. J'ai eu ma dose dans cette vie avec les coups bas de mes proches. Tout ceux qui m'ont trahis dans ma vie sont les gens de ma propre famille mais je laisse tout à Dieu. Je ne les enveux pas ou quoi que ce soit. Plus ils sont loin de moi mieux je me porte.

Ma fille qui était pleine de vie et d'amour est devenue une personne amère. Mon cœur de mère souffre. Voir ma fille se détruire par la colère comme ça me tue à petit feu. Ça fait saigner mon cœur de mère. J’essaie de la ramener à la raison, de la changer en vin. Pour le moment tous mes efforts tombent à l’eau. Mais je ne lâche pas prise je ne me décourage pas. Je vais l’aider à oublier cette rancœur qu’elle à en elle. Elle refuse même d’aller à l’église mais j’ai confiance au temps et à Dieu pour la ramener à la raison.

Après son réveil à l’hôpital je suis allée voir ma belle-mère pour l’informer que je voulais reprendre ma fille. Comme je le savais déjà c’était un bon débarras pour elle.
Pendant les un mois deux semaines qu’elle a fait à l’hôpital, seul sa demi sœur Prisca était présente tous les jours jusqu’à notre départ. Son oncle aussi appelait de temps en temps. Les autres membres de la famille ? Aucune nouvelle et cela ne m’étonne guère.

Ça fait deux mois qu’on est revenu déjà et même pas une seule fois je n’ai vue ma fille rire pire encore sourire. Elle reste couché dans la chambre à longueur de journée. Elle se lève juste pour manger, se laver et m’aider dans mes tâches si je le lui demande.
Des fois je me dis que ma pire erreur à été d’avoir liée ma vie à mon défunt mari Élie. Mais quand je vois les magnifiques enfants qu’on a eu ensemble ma peine s’estompe. Si je suis passé d’infirmière d’état et grande commerçante à une vulgaire vendeuse de bouillie aujourd’hui c’est de la faute de mon mari. De sa naïveté et de la méchanceté sans merci de sa famille. Jusqu’aujourd’hui je me demande ce que j’ai bien pu faire à ma belle famille pour mériter autant de haine de leurs parts. Mira m’a déjà posée la question plus d'une fois depuis qu’on a quitté Parakou mais je n’ai pas puis lui répondre.
Mon erreur a été d’avoir fait confiance à mon mari. Ma naïveté et ma bonté ont faillit me coûter la vie. C’est à croire que mon expérience avec Célestin ne m'a pas éduqué.
Un de ses jours je vous raconterai mon histoire et vous comprendrez ma méfiance envers les HOMMES. Pour l’instant je vais m’occuper de mes enfants, ce sont les seules personnes qui me donne la force de me réveiller chaque jour dans cette jungle qu'on appelle la vie.

#nikê #chro

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