CHAPITRE 147: AGRESSION

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 147 :  AGRESSION.

**LUCRÈCE MEFOUMANE**

Je viens d’arriver à la maison avec tantine Reine et tonton Alvine. J’ai beaucoup aimé ce séjour à Port-Gentil. J’ai aimé aider à la boutique en tant que vendeuse, j’ai aimé jouer les photographes, j’ai aimé jouer les modèles photos, j’ai aimé travailler avec elle sur comment booster ses pages réseaux et site internet et par-dessus tout, j’ai aimé la conversation que nous avions eu toutes les deux à la plage. J’avoue que lorsqu’elle m’a posé la question au début sur le garçon dont j’étais amoureuse, j’ai eu peur et j’ai voulu me braquer mais la façon dont elle s’est ouverte à moi en me parlant de sa propre expérience avec tonton Alvine alors qu’elle était encore jeune m’a mise en confiance et m’a poussé à lui parler en retour. En écoutant son histoire, j’ai trouvé qu’elle était quand même un peu irréfléchie à l’époque à faire tout ce qu’elle avait eu à faire pour essayer d’attirer l’attention de tonton Alvine. Mais après j’ai pensé moi-même à ma propre situation et je me suis rendue compte que je n’étais pas mieux. Entre elle qui fumait, buvait et se droguaient et moi qui avait laissé un homme et plusieurs garçons me coucher parce que je voulais être capable de pouvoir satisfaire Loyd au lit, je pense que j’avais aussi mon lot d’actes irréfléchis. Voilà que j’avais décidé de ne plus aller en classe et j’avais foiré mon trimestre alors que mes parents faisaient tout pour me mettre dans de bonnes conditions, je n’ai pas envie de reprendre la classe à cause de ça. Le fait de parler avec elle m’a fait comprendre que c’est vrai que je l’aime mais je ne dois pas m’arrêter de vivre pour autant. J’ai plein d’autres choses à faire et Loyd n’est pas censé être le centre de ma vie. En plus j’ai réalisé qu’elle avait raison sur le fait que je n’avais pas encore l’âge d’avoir une relation avec lui, je n’ai aucune envie qu’il aille en prison à cause de moi, je pense que ce serait plus difficile encore que de le voir avec Janaï. Si le fait que je ne m’approche pas de lui peut l' empêcher de faire la prison, je l’accepte. Je préfère qu’il soit avec une autre femme. Je l’aime toujours autant mais je ne veux pas qu’il lui arrive quelque chose de mal alors je vais rester tranquille. J’ai décidé de mettre ses conseils en pratique.


Tantine Reine : (Souriante) Bonjour les gens d’avant, vous allez bien ?

Maman : (Riant) C’est toi-même qui est gens d’avant.

Tantine Reine : (Souriante) Les gens qui ne voyagent jamais ni ne vont en week-end ? C’est quelle mentalité ça si ce n’est pas pour les gens d’avant.

Papa : Divokou quand moi j’ai commencé à voyager, tu n’étais pas encore née donc reste tranquille.

Tantine Reine : (Riant) Euh euh, les paroles des accablés.


Nous avons éclaté de rire.


Papa : Abessolo tu ne sais pas dire bonjour ?

Tonton Alvine : (Jouant avec Reinal) Quand je suis en pleine conversation avec mon fils, les autres sont des sujets non avenus.

Papa : (Se levant) Sortez tout de suite de chez moi.


Nous avons éclaté de rire.


Tantine Reine : Un couple de rabat-joie.

Maman : (Riant) Sinon, comment s’est passée l’ouverture ?

Tantine Reine : C’était superbe. Nous avons fait un montage vidéo avec Lucrèce. Mon bébé connecte ton appareil à l’écran stp. 


J’ai sorti mon ordi et j’ai fait les branchements avant de mettre en marche la vidéo que nous avions faite. Il y avait des images d’avant, pendant et après l’ouverture. Y en avait même de nous à la maison en train de travailler et aussi en pleine séance photo à la plage. À la fin, nous avons fait un diaporama des photos, essentiellement de moi avec les vêtements de la boutique. Les commentaires étaient positifs et tout le monde était d’avis que je posais bien en plus d’être hyper photos génique.


Tantine Reine : Je voulais vous demander votre avis et par la même occasion votre permission de pouvoir prendre Lucrèce comme porte vitrine de ma boutique. Comme vous avez pu le voir vous-même au travers des images, elle a une belle présence derrière la caméra et j’aimerais beaucoup travailler avec elle.

Maman : Ça ne va pas interférer avec ses études ?

Tantine Reine : Non. Ce ne sera pas tous les jours, uniquement quand il y aura des arrivages. Petite séance photo et elle retourne vaquer à ses occupations. Je veillerai bien-sûr à ce que cela ne perturbe pas son programme scolaire dans le choix des jours.

Papa : Y aura de la lingerie à l’intérieur ? 

Tantine Reine : (Souriante) Non, vêtements et accessoires, perruques et autres mais pas de lingerie. 

Papa : (Me regardant) Qu’est-ce que tu en penses ?

Moi : Je veux travailler avec elle. J’ai beaucoup aimé le faire quand on était à Port-Gentil.

Papa : Je vois. Nous allons en discuter avec Leslie et nous vous donnerons notre position. Si jamais c’est favorable, je vais moi-même négocier son contrat et ses revenus.

Tantine Reine : (Souriante) Il n’y a aucun problème, j’attends votre retour.

Eux : Ok. 

Tantine Reine : Bon, nous allons rentrer car j’ai beaucoup de rangement à faire. Nous sommes juste passés vous laisser votre princesse en version améliorée. 

Papa : Ouais c’est ça.

Tonton Alvine : (Debout avec Reinal dans ses bras) Lucrèce notre proposition tient toujours, si jamais ça te dit de changer de parents pour avoir des parents cool et branchés, n’hésite surtout pas à nous contacter.

Papa/Maman : (En chœur) Malheureux.


Nous avons éclaté de rire. J’ai fait un bisou à Reinal et un câlin au couple puis ils sont partis avec leur joie et leur bonne humeur. Une vraie bouffée d’oxygène. J’ai donné à maman les tenues que j’ai ramenées pour elle, cadeau de tantine Reine pour mon aide et je suis allée ranger mes choses avec les jumeaux qui étaient derrière moi et soulevaient mon sac.


Aimé : (Après avoir déposé mon sac dans la chambre) Tu nous as manqué ya Lucrèce.

Moi : (Souriante) C’est vrai ?

Amour : Oui. On aime quand tu es là.

Moi : (M’asseyant au milieu d’eux en posant leurs têtes sur ma poitrine) Venez là, vous aussi vous m’avez manqué. Je cherchais votre désordre.

Amour : Ce n’est même pas vrai, on ne fait pas le désordre.

Moi : (Le chatouillant) Bien sur que si. 


Ils se sont levés pour fuir mais je les ai rattrapés et ramenés sur mon lit où nous avons joué une trentaine de minutes avant qu’ils ne m’aident avec mon rangement.


Aimé : On prend les photos ?

Moi : (Souriante) Vous voulez que je vous filme ?

Eux : (En chœur) Oui. 

Moi : D’accord . Attendez on place le matériel. 


Nous avons fait l’emplacement avant que je n’aille chercher les filles pour qu’elles soient aussi dans les photos.


Maman : Vous faites quoi là-bas ?

Moi : On fait les photos.

Maman : Hum. 

Moi : (Souriante) Mais tu peux venir voir toi-même nos séances.

Maman : Vos images floue floue là, moi j’ai fait les photos avant hein avec ta tante Kelly. Elle aussi avait un appareil et passait son temps à me filmer. 

Moi : Ça c’était les photos d’avant. 


J’ai embarqué les filles et je suis remontée trouver nos hommes, on a commencé la séance tous les 5, maman est venue voir puis nous a rejoint et papa un peu plus tard. Nous avons même changé de lieu et avons fait une séance au salon et une autre hors de la maison. Ce fut un bon moment en train de s’amuser avant que je ne fasse le tri avec les garçons. 


Papa : Au fait, j’ai récupéré le colis de Lucia, tu dois aller déposer ça chez les parents de Bhernie ou un truc du genre.

Moi : Oui. J’irai déposer ça demain. Je vais aussi profiter à aller voir papa.

Papa : D’accord. Tu iras vers quelle heure comme ça je vais te déposer en sortant pour t’éviter de faire les va-et-vient avec le bagage, c’est assez lourd.

Moi : À 11h. 

Papa : Dommage, je partirai plus tôt. Tu prendras la course. 

Moi : D’accord.


Nous avons passé le reste de la journée sans encombres et à l’heure du coucher, je suis allée cogner à leur porte.


Maman : Qui est ce ?

Moi : Lucrèce.

Maman : Entre.


Je suis rentrée dans la chambre et ils étaient tous les deux assis sur leur lit.


Papa : Qu’est-ce qui se passe ?

Moi : Je, je voulais vous demander pardon (ils ont tous les deux arqués des sourcils) à cause de mes résultats à l’école. Je ne voulais pas vous inquiéter et vous causer d’autres problèmes c’est pour ça que j’ai caché les convocations. J’avais aussi peur que vous vous fâchiez alors je n’ai rien dit. 

Papa : Pourquoi une telle attitude ? Qu’est-ce qui s’est passé ?

Moi : (Baissant la tête en me triturant les doigts) C’est parce que je pensais à autre chose et puis je n’arrivais plus à me concentrer sur l’école. Mais j’ai parlé avec tantine Reine et elle m’a fait comprendre les choses. Je vous promets que je ne vais plus recommencer.

Papa : La chose à laquelle tu pensais est elle dangereuse pour ta santé ?

Moi : Non papa.

Papa : Et tu nous dis que cela ne va plus se répéter ?

Moi : Oui. Je vous promets de ne plus manquer les cours, de me concentrer et de ne plus passer mon temps à pleurer. Je vais aussi reprendre à manger comme il faut.

Papa : (Après un moment) D’accord. C’était tout ?

Moi : Oui.

Papa : Dans ce cas nous te faisons confiance et nous espérons qu’à l’avenir tu viennes nous parler pour que l’on trouve ensemble une solution. Je ne sais pas trop ce qui t’a perturbé ces derniers temps même si j’avoue que nous n’avions pas eu une vie facile avec tous les changements auxquels nous avons fait face. Toutefois, j’ai confiance en ta tante et si elle a pu t’orienter cela me rassure. Tu peux aller te coucher.

Moi : Merci papa. Bonne nuit.

Eux : Bonne nuit.


Je suis ressortie avec le cœur beaucoup plus apaisé. Je me suis couchée sur le lit et mes pensées sont tout de suite parties chez Loyd. J’ai repensé à ce que nous avons fait tous les deux. J’ai repensé à sa façon de m’embrasser, de la douceur de ses lèvres, la sensation de ses mains sur mon corps, le plaisir que j’ai ressenti d’être dans ses bras et j’ai repensé au fait que lui aussi il avait apprécié. Il pourra me dire tout ce qu’il voudra mais je sais qu’il a aimé m’avoir dans ses bras. Cette simple pensée suffit à m’arracher un sourire. Je ne peux pas être avec lui pour le moment mais je peux au moins conserver ce souvenir dans mon cœur (…)

Je viens d’arriver à Atsimi-Tsoss, pour éviter d’avoir à me balader avec ce gros bagage en plus de la nourriture que j’ai emmené, je m’arrange avec les gars de mon quartier à qui je donne de l’argent pour que les premiers aillent avec les sachets de nourriture chez moi et les autres avec le colis chez Bhernie. Je commence par m’arrêter chez Bhernie où je ne trouve qu’Erine qui vient me faire un câlin. 


Moi : Ça va ?

Erine : Oui. 

Moi : Où sont les autres ?

Erine : Papa et maman sont au travail, Rail et Lens sont partis travailler avec tonton Gabi (un voisin) pour l’aider avec la maison qu’il construit.

Moi : Et Stella ?

Erine : (Levant les épaules) Je ne connais pas. Elle est sortie et elle a dit qu’elle arrive. 

Moi : D’accord. Je suis venue déposer le paquet là. C’est tantine Lucia et Bhernie qui ont envoyé ça pour vous pour les fêtes.

Erine : (Contente) Et c’est quoi ?

Moi : Je ne sais pas. Attends je les appelle. 


J’ai activé mes données et j’ai fait un message à Lucia pour lui dire que j’étais chez Bhernie avec Erine et si elle était dispo pour un appel vidéo. C’est elle qui m’a appelé après avoir lu le message, elle était avec son type. 


«Lucia : Oui »

 « Moi : Je suis à bon port pour déposer votre colis. Mais vous devez me payer ihn car ce n’était pas facile »

«Lucia : (Souriante) Est-ce que toi tu cherches l’argent actuellement ? C’est l’argent qui te cherche avec la torche jusqu’à tu dors sur les millions. »


Je ris.


 «Lucia : Tu ris hein ? Il y a des adultes et même des vieillards qui n’ont jamais même touché ne serait ce que 500 milles cash, mais toi on te claque ça comme ça sans efforts. C’est là où Josué disait que c’est l’esprit de la richesse. »


J’éclate de rire au souvenir de Josué qui avait dit ça à la sortie à la COCOTTERAIE pour l’anniversaire de Lucia et Bhernie. Il m’emmerdait en disant que j’avais l’esprit de richesse et que je n’étais pas née pour être pauvre.


 « Moi : (Riant) Laisse moi le fou là. »

 « Lucia : On riait mais c’est lui qui avait raison. Voilà les manifestations et avec ça, tu veux encore vider l’argent des pauvres que nous sommes mon gars et moi »

« Moi : (Souriante) Tout ça c’est pour dire que je ne serai pas remboursée hein ? »

«Lucia : Tu comprends très vite. »

 « Moi : Bhernie tu ne dis rien ? »

« Bhernie : (Souriant) Moi quoi dans les histoires des familles d’autrui ? »

« Moi : (Riant) Espèces de pingres que vous souffrez tous les deux. »

«Eux : (Riant en chœur) Tant pis. »

 «Lucia : Pardon, passe nous notre bébé, ce n’est pas pour te voir qu’on a appelé. »

 « Moi : Vous avez trop raison »


J’ai passé le téléphone à Erine avec qui ils ont discuté une dizaine de minutes afin de prendre les nouvelles de la famille. Comme d’habitude , Bhernie n’a pas manqué de donner des conseils à sa sœur en lui disant de rester à la maison et de ne surtout pas faire comme Stella. Au moment où j’ai raccroché, la concernée est arrivée. Elle boitait légèrement et sentait l’odeur du sexe. 


Moi : Qu’est-ce que tu as ?

Stella : En quoi cela te concerne ? D’ailleurs tu fais quoi chez nous ?

Erine : Ya Bhernie et ya Lucia ont envoyé un colis qu’elle est venue déposer.

Stella : (Regardant le paquet) C’est fait, tu peux partir. 

Erine : Mais pourquoi tu la chasses ?

Stella : Toi tu te tais, d’ailleurs je vais dire à maman que tu fais rentrer n’importe qui dans la maison. (À moi) Il faut partir de chez nous.

Moi : Tu étais avec un garçon n’est-ce pas ?

Stella : En quoi ça te regarde ? Dégage d’ici sorcière, tu crois que je suis une bordelle comme toi que tous les garçons de ce quartier ont couché ? N'essaie pas de parler mes choses.


Je l’ai regardée et je me suis tournée vers Erine pour lui dire au revoir. Je suis partie de chez eux. Elle peut dire ce qu’elle veut mais je sais qu’elle vient d’avoir des rapports sexuels à en juger par sa démarche, soit c’était sa première fois de le faire, soit le type avec qui elle l’a fait avait un gros sexe. Ce qui est dommage c’est qu’elle n’a que 12 ou 13 ans et comme c’est parti, je pense que ce ne sera pas près de s’arrêter à moins que l’on la redresse. 


-Moi : Je ne sais pas comment tu vas faire pour le dire à Bhernie pour qu’il puisse parler avec ses parents mais je crois que Stella a commencé à coucher avec les garçons. 

-Lucia : (Émoji qui écarquille les yeux) Comment ça ?

-Moi : Elle vient d’arriver chez eux et elle boitait en plus d’avoir une odeur du sexe sur elle. Je sais que c’est délicat comme sujet mais je pense que tu devrais en toucher un mot à Bhernie.

-Lucia : Seigneur, il risque de faire une crise ici. 

-Moi : J’imagine . Bon après je peux aussi me tromper.

-Lucia : Je sais que tu ne t’amuserais pas à me dire un truc pareil si tu ne le pensais pas. En tout cas merci, je verrai comment faire pour le dire à Bhernie. Que si possible ils l’emmènent faire un test pour vérifier. 

-Moi : Ok. Bon je te laisse et vraiment beaucoup de courage avec ta petite belle sœur là, une vraie plaie.

-Lucia : (Émoji qui rit) Je ne te le fais pas dire. On s’écrit plus tard mon premier bébé, je t’aime , bisous.

-Moi : Je t’aime aussi tata Luce. Bisous. 


J’ai rangé mon téléphone et je suis partie chez mes parents. Lorsque je suis arrivée à la maison, j’ai trouvé trois de mes neveux en train de jouer dehors tout sales. Ils sont venus me faire des câlins. Je les ai soulevés malgré moi et heureusement que ma chemise et mon jean ne sont pas salissant sinon j’étais fichue. 


Moi : Vous allez bien ?

Eux : Oui.

Moi : Papi est là ?

Mignon : (l’un des jumeaux, 3 ans) Non. Iyè sorti yo matin.

Moi : Maman est là ?

Mignon : Oui. 


Je me dirige vers la maison et depuis l’entrée du salon j’entends des gémissements et des couinements de lit m’indiquant que les gens sont en train de faire. Je rentre dans la maison et je vois mon neveu et ma nièce en train de guetter par l’ouverture d’un des murs qui donne sur la chambre de leur mère. Le pire de tout c’est qu’ils sont en train de se toucher les sexes en regardant ça. Ils ont respectivement 6 et 5 ans. Le bébé de 4 mois de leur mère est allongé sur la natte en train de s’époumoner à force de pleurer, elle est toute rouge. Je la ramasse et donne une claque aux deux autres avant d’aller pousser la porte de la chambre pour voir leur mère se faire sodomiser par le mari d’une de nos voisines. L’effet de surprise, le fait paniquer et il se retire d’elle. 


Lui : (Riant jaune en cachant son sexe) Oh, Lucrèce, c’est toi ?

Moi : (En colère) Donc si ma sœur ne se respecte pas au point de se faire coucher devant ses enfants, un grand comme toi tu ne peux pas le faire ? Tes enfants sont dehors en train de jouer et toi sans aucune gêne tu te permets de venir faire de telles choses ? J’attends tantine Rita ici aujourd’hui et je lui dirai ce qui se passe. 

Lui : (Menaçant) Fais attention avec moi Lucrèce tu comprends non, si Rita me quitte, tu verras ce que je vais te faire dans ce quartier. 


Il enfile son pantalon et son haut avant de sortir de la maison. Je regarde Alicia.


Moi : Jusqu’à quand Alicia ?

Alicia : Tu me fous le camp, tu comprends non ? Que tu es qui ? 

Moi : C’est-à-dire que tu n’as même plus un peu honte. Tu te fais coucher devant tes enfants qui te regardent et c’est toi qui crie sans aucune gêne ? Tu sais ce que Tobby et Carmen faisaient quand je suis rentrée ici ? Tes enfants étaient en train de te copier.

Alicia : Et alors ?

Moi : C’est ce que tu trouves à dire ? Mais pourquoi tu ne vas pas les rendre chez leurs pères au lieu de les gaspiller ici avec la vie que tu mènes ? Comme tu as décidé d’être une chienne en chaleur


Je n’ai pas vu venir le bocal qu’elle m’a lancé au visage et qui est venu me cogner sur le front. Le temps que je réalise, elle est venue me pousser et je suis tombée avec son bébé que j’avais dans les bras. Je l’ai serré contre moi pour qu’elle ne se fasse pas mal mais la folle qui lui sert de mère est venue monter sur moi pour me rouer de coups sachant que j’avais sa fille dans les bras. Les enfants étaient en train de nous regarder et madame était nue. Les cris que nous poussions tous ont alerté le voisinage qui est venu nous séparer.


L’un d’eux : (Retenant Alicia) Mais tu as quel problème avec ta petite sœur Alicia ? Et tu ne vois pas ton enfant qu’elle a dans les bras ?

Alicia : (Se débattant) Laissez moi que je lui casse d’abord bien la gueule. Comme depuis que les gens là ont eu pitié d’elle et qu’elle vit maintenant dans les grandes maisons, elle pense qu’elle peut venir me manquer de respect. Une imbécile comme toi Lucrèce, que tu es qui ? 

Moi : (Silence)

Alicia : (Déchaînée) Tu es qui ?

Un autre : Lucrèce sort de la maison. 


Je me dirigeais vers la sortie en prenant la petite qui était avec un des voisins.


Alicia : Laisse moi tout de suite mon enfant, connasse. Ne la touche pas sinon tu verras ce que je vais te faire chienne. 


Je suis sortie en laissant son enfant et elle est restée en train de m’insulter à l’intérieur retenue par des voisins. J’ai cherché mon sac pour prendre mes lingettes à l’intérieur et j’ai vu ça entre les mains d’un petit voleur du quartier qui commençait déjà à le fouiller. 


Moi : (À lui) Si tu ne veux pas dormir en cellule ce soir, remets rapidement mon téléphone et tout le reste à l’intérieur.


Il a sursauté en balbutiant.


Boudjou : Je, je n’ai rien pris à l’intérieur .

Moi : Tu ne me vois pas m’amuser avec toi Boudjou. Rends tranquillement ce que tu as pris. 


Il a fini par sortir mon iphone et mes earpods qu’il avait déjà mis dans son caleçon. Je lui ai arraché mon sac des mains avant de m’éloigner de lui. Finalement au lieu de nettoyer d’abord ma blessure, c’est d’abord ça que j’ai essuyé. Je suis restée dehors pendant 1h et demie pour laisser à l’autre là le temps de se calmer. Les voisins sont retournés chez eux et elle-même est sortie de la maison pour aller je ne sais où, elle a bien évidemment laissé le bébé et les cinq autres. J’ai pris les courses et je les ai mises au congélateur avant de laisser ce que je devais préparer pour papa et les enfants. Une fois les marmites au feu, je me suis occupée du bébé en lui changeant de couche et lui donnant le biberon puis j’ai lavé et changé les autres.


Moi : (Aux deux plus grands) Je ne veux plus jamais que vous faites ce que vous avez fait tout à l’heure. Si je vous surprends encore en train de guetter par les trous ou en train de refaire les choses que votre mère fait, je vais bien vous frapper. Les enfants ne font pas ça et toi Tobby, Carmen c’est ta petite sœur, on ne touche pas la kekette de sa sœur. Tu as compris ?

Tobby : (Baissant la tête) Oui tantine Lucrèce.

Moi : Et toi Carmen, tu ne dois plus laisser quelqu’un te toucher la kekette et on ne touche pas le pipi des garçons, tu as compris ?

Carmen : Oui. 

Moi : Si vous refaites ça je vais faire comment ?

Eux : Tu vas nous bastonner.

Moi : Je vais bien vous bastonner et je vais même vous frotter le piment sur tout le corps. Vous connaissez comment le piment pique non ?

Eux : Oui. 

Moi : Tant mieux. Allez vous asseoir là-bas. 


Ils sont partis s’asseoir avec les autres et je suis retournée à la cuisine pour surveiller la cuisson. Un moment, j’ai posé la louche du riz avant de m’adosser sur la table où est posé le réchaud pour respirer car j’ai l’impression d’étouffer dans cette maison. Quand je vois comment Alicia traite les enfants là ça me fait mal au cœur. Le père de la dernière chez qui elle était partie vivre après le décès de maman et qui l’avait accepté avec ses 5 gosses l’a chassé de chez lui parce que sa maison avait été transformé en boxon. Ses deux frères, ses amis et plusieurs voisins du quartier venaient la coucher dans sa maison quand il était au travail et l’a trouvé en pleine partouze avec trois gars le jour où il l’a mise dehors sous la pluie avec les enfants. Il a refusé lui aussi de reconnaître l’enfant parce qu’il n’est pas sûr d’en être le père. Est-ce qu’on peut l’en vouloir même ? Ce qui fait que les quatre derniers là sont sans père. C’est quelle façon d’aimer le sexe avec elle, je l’ignore. Si elle en faisait même un travail rémunéré comme les autres, j’allais comprendre. Non pas que j’encourage la prostitution mais je me dis quand même que si on veut coucher comme elle le fait, retire au moins quelque chose pour t’occuper des enfants que tu ne fais qu’accoucher dans le désordre, non. C’est coucher pour coucher. C’est quelle façon ça ? Heureusement que les pères des deux premiers s’en occupent, enfin ils donnent quelques sous de temps en temps pour leurs enfants, c’est avec ça que les autres aussi sont nourris quand elle ne fait pas ses folies pour aller acheter des vêtements.


Christo : (l’autre jumeau) tantine Lucrèce, yè faim. 

Moi : Oui Christ j’arrive avec la nourriture. Va t’asseoir. 


Il est retourné au salon et 10 minutes après j’ai déposé les assiettes devant eux en faisant manger moi-même celui de 14 mois. Brandon mon frère est rentré nous trouver ainsi. Il a directement tracé à la cuisine pour se servir avant de venir chasser Carmen qui était assise sur la chaise pour prendre sa place, cette dernière est allée sur la natte. 


Brandon : (Mangeant) Toi tu as encore fait quoi à ta sœur et puis ton nom est dans tous les quartier que tu lui as manqué du respect ?

Moi : Elle-même sait. Comme c’est moi qui lui manque de respect mais ce qu’elle fait avec les hommes de ce quartier ce n’est pas du manque de respect. Et c’est devant les enfants qu’elle fait ça mais Gilles et toi vous ne dites rien.

Brandon : Alicia a bientôt 22 ans, on va lui parler pour lui dire quoi ?

Moi : Lui dire au moins d’aller faire ses choses dehors mais pas devant les enfants. Aujourd’hui, j’ai trouvé Tobby et Carmen en train de la copier.

Brandon : (Riant) Vrai vrai ?

Moi : (Le regardant)

Brandon :  Je Wanda. Mais le mbindi là lost hein. Donc il veut drep sa Sista en sia. (À Tobby) Vient ici, malade. Ça c’est quel wé du vampire que tu veux faire ici (attrapant ses deux mains avant de le talocher) On t’a dit qu’on ken sa sœur ?

Tobby : (Pleurant) Non, pardon tonton Brandon, je ne vais plus recommencer.

Brandon : (Donnant une gifle au visage) Bouge de là enfoiré. (À Carmen qui pleurait déjà) Viens ici. 


Elle a pris sa gifle au visage et est retournée s’asseoir en pleurant. Je n’ai pas refusé qu’il frappe les enfants de peur que ça se retourne contre moi mais je me dis que si y a quelqu’un à frapper dans cette histoire c’est leur mère et non ces pauvres enfants qui ne font que reproduire ce qu’ils voient. Il les a grondé encore avant de zappé de sujet.


Brandon : C’est le téléphone de qui ?

Moi : C’est pour moi.

Brandon : Eh. Petite mais tu es dans la dimension. Les wés de la matrix vrai vrai. Ton ancien call est où ?

Moi : À la maison. 

Brandon : Ça a dead ?

Moi : Non. 

Brandon : Pourquoi on t’a donc buy au nouveau call ?

Moi : C’est mon cadeau de Noël.

Brandon : (Essuyant la bouche) C’est vous non, les gosses des riches. (Prenant le téléphone pour le regarder) pôpô. Les wés de la télé. Donne moi ton ancien call là. (Déposant un allô -allô sans coque devant moi) Regarde un peu le téléphone de ton grand. Ça c’est quel manquement ?

Moi : Ton téléphone est où ?

Brandon : J’ai dealer ça à cause de la boro de Michelle là non. Elle est venue me dire ici qu’elle était en cloc et que c’était moi le père. J’ai vendu le téléphone et je l’ai donné le gain pour qu’elle enlève ça vite. Quelle idée ? Là j’ai pris ça pour le terrain. 

Moi : Hum. 

Brandon : Tu me donnes non ?

Moi : Ok. La prochaine fois que je viendrai ici, je vais emmener ça.

Brandon : Quelle prochaine fois ? Moi-même je t’accompagne aujourd’hui pour récupérer.

Moi : Hum.

Brandon : Tu as même eu quoi au visage ?

Moi : C’est Alicia.


On a continué à parler jusqu’à ce qu’il finisse de manger. Mon neveu aussi que je nourrissais avait déjà fini. À 17h, j’ai levé l’encre au moment où madame rentrait de sa balade. Elle a même eu le courage d’aller se servir ma nourriture et manger. Je suis partie de là avec mon frère et nous avons croisé Gilles, le plus grand à la route en train de fumer le chanvre et boire une bière. Après m’avoir posé plein de questions il m’a demandé 10 mille parce qu’on lui a dit que je suis venue avec des courses donc j’avais forcément l’argent. Je lui ai remis le billet avant de prendre le clando avec Brandon pour l’échangeur de Nzeng puis deux autres taxis qui nous ont laissé devant le portail. Il n’a pas voulu rentrer et a décidé de m’attendre dehors, seulement papa rentrait au même moment et il lui a demandé de rentrer dans la maison. Ils m’ont bien-sûr questionné sur mon état et je leur ai dit que c’était l’œuvre d’Alicia . C’est après le départ de Brandon qu’ils ont cherché le détail de cette histoire et j’ai dû expliquer toute la scène.


Maman : Il faut aller prendre la boîte à pharmacie à la chambre, si ça ne tenait qu’à moi, tu n’aurais plus mis les pieds dans ce quartier si c’est pour subir les conneries d’Alicia qui se prend pour un bébé et ne réfléchit pas avant de poser ses actes. Mais si elle pense qu’elle va te tuer dans ses crises de folies c’est qu’elle se trompe lourdement. Elle va te chercher longtemps mais elle ne te trouvera pas. Ni elle, ni les gens qui sont derrière. Va me chercher la boîte. 


Je me suis levée et je suis partie en me demandant ce qu’elle voulait dire par ses propos… 


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