Chapitre 15

Write by Annabelle Sara


   

Vingt minutes plus tard ils garaient devant l’immeuble où logeait Martin le directeur de la division technologique des entreprises EDANG BROS. Ils furent rejoints par Pierre et son chauffeur Billy que Ronald avait appelé dans la voiture.

Pierre ne fit aucune remarque à son ami, mais il semblait fier de voir que Stéphane était revenu à de meilleurs sentiments.

  « Tu as besoin de Martin pour faire quoi ? », lui demanda Pierre pendant qu’il cognait à la porte de l’informaticien.

  « Je veux savoir d’où vienne ces photos ! Ils ont balancé ça sur le net… je dois savoir qui à fait ça et aussi vérifier leur authenticité… », lui répondit Stéphane.

La porte s’ouvrit brusquement devant eux, Martin Ayuk se tint devant ses patrons il ne semblait pas surpris de les voir débarquer chez lui à cette heure de la nuit.

  « Bonsoir Monsieur… Monsieur Pierre ! », fit-il en souriant.

Ils pénétrèrent dans l’appartement du type qui les invita en s’écartant de la porte.

   « Je me demandais à quel moment… Vous venez me voir ! » dit-il avec son accent prononcé. « I was expecting you sooner ! »

   « Tu sais pourquoi nous sommes là ? »

   « That’s for Miss Esso’o issue! »

Il e dirigea vers ce qui devait être son bureau, avec 4 ordinateur sophistiqués posés sur un bureau des câbles et du matériel bureautique qui trainait un peu partout.

   « Oui ! Tu as découvert quelque chose ? »

L’informaticien s’assit devant ses écrans et se mit à pianoter sur un clavier faisant apparaitre les photos de Victoire.

  « First… les photos sont truquées ! »

Cette déclaration enleva le dernier poids sur les épaules de Stéphane.

  « J’ai fait un traitement et ce que je vois c’est que quelqu’un avec un matériel professionnel de dernières générations à fait ce boulot… Asseyez-vous ! Have a sit ! »

Martin parlait en faisant une sorte de segmentation qui divisa les photos publiées sur le net en plusieurs couches apparemment superposées les une sur les autres ensuite traitées pour faire ce qui avait servi à mettre en pièce la réputation de la jeune femme.

  « Mince… », s’exclama Ronald en se penchant par-dessus l’épaule de Martin. « C’est beaucoup de travail ! »

  « Yes, this guy… Il a pris du temps, il a cherché toutes les images de cette fille, de photo nue d’elle qu’elle faisait pour des pubs comme celle-ci et des photos d’autres femmes… les superposer ajuster les couleurs, le teint… L’environnement pour obtenir ces photos… »

  « Oui mais est-ce qu’on peut prouver que ces photos sont truquées ? », demanda Stéphane qui était assis à coté de l’informaticien.

  « Très simplement ! Ces photos sont censées avoir 15 ans, c’est impossible ! This is the Fébé fifteen years ago… Et aujourd’hui ! »

  « Le décor d’il y a 15 ans n’a rien à voir avec celui d’aujourd’hui… », commença Stéphane.

  « Pourtant c’est celui d’aujourd’hui qu’il y’a sur les nudes de Victoire ! », finit Pierre en serrant les épaules de son ami en signe de victoire.

Les quatre visiteurs crièrent tous de joie. Stéphane avait enfin sa preuve, Victoire n’avait rien à voir avec ses photos mais il restait une réponse.

  « Vous avez réussi à localiser qui est derrière cette histoire ? », demanda-t-il.

  « Ça c’était un peu plus compliqué d’ici… J’ai dû faire quelque chose qui n’est pas conformes au protocole pour y arriver donc ne sgner pas une lettre d’explication lorsque vous aurez le rapport d’erreur demain Mr Ronald… »

  « C’est pas grave ! Cas de force majeur ! », répondit Ronald qui est le chef de la division technologique des entreprises et qui avait repris les rennes après son retour du front.

  « Okay… J’ai trouvé la source ! Et je crois que vous ne serez pas vraiment surpris de savoir qui a publié ces photos en utilisant n faux profil… »

  « C’est qui ? », s’impatienta Stéphane.

  « Les photos ont été publiés via les serveurs du site L’Expression du web ! »

Stéphane ne fut pas surprit.

  «  Tu es certain que c’est un de leur blogueur qui a… »

  « J’ai même déjà piraté le compte ! Dites moi juste ce que je dois faire ! », fit Martin en se tournant vers son Boss.

  « Tu peux continuer à violer le protocole depuis la voiture ? »

  «  Yes Sir ! »

  « Et tu as une de ses petites caméras qu’on dissimule ? »

  « Vous voulez faire un Live ? », demanda Martin qui semblait comprendre l’esprit de son patron.

Stéphane se leva prestement, à sa démarche, les autres comprirent qu’ils devaient presser le pas pour le rattraper.

En entrant dans la voiture il reçut le message de son ami policier qu’il attendait. 

   

Samuel Fodjoueu relisait les questions que son reporter avait préparées pour la conférence de presse que Victoire Esso’o avait l’intention de donner le lendemain dans la salle de conférence du Djoumessi Palace.

Le directeur de rédaction de L’Expression ne comprenait pas pourquoi ces deux femmes étaient devenues autant proche au point ou Ingrid Djoumessi soutenait autant sa rivale dans une histoire aussi sinistre au point de demander à ses parents de lui prêter la salle de conférence de leur Hôtel.

Pour lui c’était une histoire à creuser, une chance qu’il a dans son équipe des journalistes de gros calibres, dont celui à qui on devait ce gros scandale qui mettait en question la moralité du plus grand mannequin du pays. Ce scandale avait provoqué l’envol des vues de leur blog.

La porte de son bureau s’ébranla sur son assistante de vingt-trois ans, Carine semblait empêcher des hommes de pénétrer dans son bureau.

   « Messieurs, je vous dis qu’il est occupé… » 

  « Il nous le dira lui-même ! », lança l’un d’entre eux avant de prendre place sur le siège devant lui, il se carra sur son fauteuil en voyant de qui il s’agissait.

Stéphane souriait à son ancien camarade de classe, tandis que ce dernier faisait signe à la jeune femme de les laisser. Elle sortait pendant que Pierre prenait place à la droite de Stéphane et que Billy et Ronald se tenaient debout derrière eux.

  « Stéphane Medou ! », s’exclama-t-il en se frottant les mains comme s’il tenait un scoop.

  « Comment vas-tu Sammy ? »

  « Très bien, mais apparemment ce n’est pas ton cas parce que jusqu’aux dernières nouvelles tu ne casses pas les portes des journalistes pour les rencontrer ! »

Stéphane sourit à cette remarque.

  « Nous changeons tous à un moment où à un autre ! Moi, je croyais tu avais de l’éthique dans ton travail ! »

Samuel fronça les sourcils.

  « Tu ne peux pas remettre en cause mon éthique quand tu es incapable de faire une simple enquête sur les gens qui t’entourent… »

  « Pourquoi faire puisque tu es là pour le faire à ma place ! », répondit Stéphane. « Je sais que ce blog anonyme qui a publié les photos de Victoire Esso’o est le tien ! »

Le rédacteur en chef et propriétaire du média sourit.

  « Je vois que tu es bien renseigné ! », fit-il en riant.« Ton oncle et toi vous devriez mettre autant de détermination pour faire une enquête de moralité sur vos partenaires avant de leur proposer des projets juteux comme celui de La Crête, vous ne seriez pas dans l’embarras aujourd’hui ! »

  « Crois tu que je serais ici si ce n’était pas le cas ! Sérieux Sammy… et moi qui croyais que depuis le temps tu connaissais déjà les personnages ? »

Stéphane éclata d’un rire des plus francs car son cœur était léger et qu’il savait sur quel pied danser à présent. Il ne douterait plus d’elle il le savait et ça le rendait heureux.

« Nous crois tu assez idiots pour débarquer ici dans tes locaux, de faire un scandale quand nous ne savons pas de quoi il en retourne ? Utilise un peu ta cervelle mon vieil ami, tu me connais mieux que cela ! »

Le rédac chef sembla perplexe, il ne savait plus trop quelle attitude adopter.

  « Alors qu’est-ce qui me vaut cette visite impromptue… et puis pourquoi toi et ton ex-fiancée vous accordez autant de soutient à cette… »

  « Je te conseillerais de ne pas aggraver ton cas en lui manquant de respect, dit l’homme d’affaires avec une expression menaçante. Et si tu veux savoir pourquoi je suis ici, il va falloir que tu demandes à ton reporter favori, celui qui tient ce blog, de venir nous retrouver ! C’est à lui que j’avais l’intention de parler… étant donné que tu es là, je fais d’une pierre deux coups. Plus on est nombreux plus on rit ! »

  « Pourquoi ? Qu’as-tu l’intention de lui faire ? »

Les appréhensions du rédacteur en chef amusèrent Stéphane, d’ailleurs il avait raison d’être anxieux, parce qu’il allait trinquer. Stéphane n’avait pas l’intention de lui faire de cadeau.

  « Je ne suis pas le Ngambè qui marche avec le timbre dans le portefeuille !  Fais le venir… t’inquiètes c’est cool ! »

Apparemment moins surprit par cette demande que par les manières de son interlocuteur, le chef de rédaction demanda que l’on fasse venir Phil Dickson.

En entendant ce nom, Stéphane comprit tout. C’était une vengeance personnelle, Dickson avait dit à Vicky de s’attendre à des représailles, la manière dont les choses s’enchevêtraient le soulageait de minute en minute.

  « Il sera là dans un instant et tu as intérêt à avoir une bonne raison pour avoir ainsi fait irruption dans mon bureau Medou… »

  « Je crois plutôt que c’est toi qui te traineras à mes pieds quand tout ceci sera fini… et saches que je ne te ferais pas de cadeau… »

Les deux hommes se défiaient du regard. On frappa à la porte, et les têtes se tournèrent vers le nouvel arrivant qui fit son entré sans se douter de la tension qui régnait dans le bureau de son patron.

Le pauvre, pensa Stéphane en voyant la copie conforme quoique vieillie du photographe qu’il avait menacé dans un couloir de la foire, il allait passer un sale quart temps !

  « Dickson, je vous présente Stéphane Medou, le patron de la … de Mlle Esso’o ! »

L’homme lui fit un signe de la tête avant de prendre place à sa gauche.

  « Mr Medou ! »

  « Stéphane voulait te voir pour plaider la cause de celle qui devait représenter leur nouvelle folie… »

  « Et elle va honorer son contrat jusqu‘au bout parce qu’elle est toujours l’égérie de La Crête. J’ai juste quelques questions à vous poser, Mr Dickson. »

  « Surtout ne me demander pas qui est ma source je ne peux pas vous le dire ! », fit-il se moquant du visiteur du jour.

Stéphane se mêla à leur rire.

  « Pas besoin ! Je sais qui est votre source, c’est tellement facile à deviner que c’est déprimant. Votre source n’est personne d’autre que votre frère John… Ma question concerne l’authenticité des photos que vous avez publiées, les avez-vous authentifiées ? »

   « Que voulez vous dire ? »

  « Je veux dire que votre frère n’a pas aimer être éconduit, apparemment Mlle Esso’o l’a laissé sur sa faim ! Pour se venger il a monté une histoire de toute pièce… vous n’avez apparemment pas cherché à rencontrer l’homme sur les photos ! Vous connaissez au moins son nom ? Où alors comme la proie facile étant à porté de main vous vous êtes juste jeté sur elle … malheureusement pour vous… vous allez mal la digérer ! »

Profitant de l’hébétude des deux hommes Stéphane leur tendit sa tablette avec la décomposition des photos que Martin avait faites quelques minutes plus tôt.

  « Vous voyez j’admire généralement les gens capable de recomposer ce genre de puzzle… Mais je ne fais jamais de cadeaux aux genx qui me font perdre de l’argent… alors me donner ce travail de reconstitution de puzzle en me faisant perdre, temps énergie et argent… ça m’énerve au plus haut point ! »

Le reporter de L’Expression se leva et se teint derrière son patron pour pouvoir voir les images.

  « Alors je vous repose la question, avez-vous fait authentifier ces photos avant de les publier ? »

  « Ceci ne prouve pas que… »

  « Et bien-sûr la parole d’un gigolo blessé dans son égo et des photos truquées le sont… surtout devant un juge ! » 

Cette menace ouverte fit tressaillir la masse derrière son bureau.

  « Tu n’imagines tout de même pas que La Crête ne va pas se faire payez cette perte de temps, je te signal que Victoire avait déjà signé pour nous, par conséquent ton pseudo scandale nous fait perdre de l‘argent ! Et puis les dommages pour l’image de cette jeune femme… » 

  « Que veux-tu ? »

  « Quoique tu fasses le tribunal est une évidence ! Vois tu, toi je t’ai à l’œil depuis un certain temps et je crois qu’avec la presse, c’est à la guerre comme à la guerre et c’est à mon tour de jubiler en te pompant un peu de ton budget contentieux, même si je crois qu’il ne sera pas assez conséquent pour supporter les dommages que je vais t’infliger… mais ce sera surement moins rude si  demain à la première heure vous publiez un démenti, sur votre site principal en endossant ce qui a été dit sur le blog ! »

Il se leva et se tint près de son frère.

  « Ah oui en fait que tu le fasses où pas tes lecteurs le savent déjà, ainsi que tes donateurs… Fait coucou à la caméra… j’espère que tu pourras être à la conférence qui débutera demain à 8heures ! »

  « Mais elle était prévue à 11 heures… » 

  « Tu as bien dis était ! »

     


Un Nouveau Souffle