Chapitre 15: La réponse
Write by Plume Inspirée
Alors que nous venions de finir notre jeûne le samedi, j’avais fais le point sur tous les rêves que j’avais fait depuis le premier jour du jeûne mais aucun rêve important. Tout était juste des mélanges. J’étais un peu déçue sans vraiment l’avouer. Je sortais de ce jeûne sans une direction quelconque de la part de Dieu.
Je ne pouvais pas dire au
pasteur combien déçue j’étais, mais au fond de moi j’essayais de me battre à ne
pas désespérer. Quelle décision devrais je prendre demain face à Brice?
Pourtant j’avais passé trois jours à demander au Saint-Esprit de me montrer ce
qu’il convenait de faire, mais en vain.
- Camille?
- Oui pasteur
- Assieds toi. Tous ces
trois jours j’ai vu un grand combat qui commence. Dieu me dit de te dire
l’alliance et l’amour sont pour toi des armes. J’ai vu un mariage mais le jour
de ce mariage il y avait un éléphant qui était venu tout renverser. J’ai prié
longtemps pour que Dieu me révèle plus que ça, le Saint-Esprit n’a cessé de me
dire ces deux passages: la première est dans le livre d’hébreux
«En disant: une alliance nouvelle, il a déclaré la première ancienne; or, ce qui est ancien, ce qui a vieilli, est près de disparaître.»
Hébreux 8:13 LSG
Et la deuxième dans le
premier épître de Jean:
«Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu,
car Dieu est amour.»
1 Jean 4:8 LSG
Je prenais une feuille
dans mon sac pour noter les références bibliques. Le pasteur cependant
poursuivait,
- Dieu me convainc qu’il
te ferra savoir ce qu’il convient de faire pour la suite d’ici demain. Mais que
dans ce chemin que tu dois emprunter n’oublie pas que la force est dans
l’alliance véritable avec Dieu par Jésus-Christ et dans l’amour.
- Merci beaucoup papa!
Pour être franche je dirais que je me sentais un peu déçue, d’habitude Dieu me
parle par les songes et j’ai passé trois jours de jeûne sans faire un seul rêve
si ce n’est des mélanges de pensées.
Ma remarque avait fait
sourire le pasteur, puis il avait ajouté
- Camille, ce n’est pas
normal qu’un enfant de Dieu ne s’attende à Dieu que dans ses rêves. Dieu a
placé son Saint-Esprit en toi, il te parle à chaque heure, à chaque seconde
tant que tu respires. Il te parle, à toi d’apprendre à écouter et à saisir.
N’attends pas de dormir pour écouter Dieu. N’attends pas de dormir ma fille.
- J’ai compris papa. Mais
comment je vais apprendre à l’écouter mieux?
- Pour écouter il suffit
de vivre, tu écoutes tout naturellement mais comprendre là c’est autre chose.
Pour comprendre Dieu il faut communiquer le même langage que lui. Si quelqu’un
qui parle chinois venait ici, nous l’entendrons parler mais nous ne
comprendrons pas ce qu’il veut nous dire, c’est pareil avec Dieu. Parles son
langage pour être à mesure de le comprendre. Son langage a été manifesté dans
sa parole: la bible. Plus tu deviens familière avec la bible plus tu découvres
mieux ce que Dieu te dit tous les jours à travers tout autour de toi. Quelle
est ta fréquence de méditation personnelle Camille?
- Deux à trois fois la
semaine, pasteur
- Je t’ai dis que Dieu
m’a montré un mariage?
- Oui papa
- Mais il y avait un
grand éléphant qui était venu tout renverser. Je ne connais aucune arme plus
puissante que la parole de Dieu dans le combat spirituel. La parole de Dieu te
garde dans la sainteté ce qui fait fuir le diable, la parole de Dieu te donne
la fermeté ce qui fait peur au diable, la parole de Dieu te donne la Foi ce qui
déclenche les miracles, la parole de Dieu te donne la joie ce qui fait mal au
diable, la parole de Dieu te donne l’amour véritable ce que le diable ne
connaîtra jamais et ne comprendra jamais, la parole de Dieu t’apprend à prendre
confiance en toi et à opérer dans l’autorité que tu as reçu ce qui renverse les
forteresses. Camille un éléphant peut détruire tellement de choses sur son
passage. Je ne veux pas que tu sois un dommage collatéral, alors tu vas devoir
prendre l’engagement aujourd’hui d’adopter un style de vie qui ne laisse aucune
porte à l’ennemi.
- D’accord papa
- Tous les jours tu dois
méditer ta bible , laisse Dieu te parler. Dans la Bible il y a un homme qui a
été vaillant dans le combat spirituel il s’appelle Josué, tu sais ce que Dieu a
dit à Josué en résumé avant que tout ne commence?
- Non papa
- Tu iras le lire toi
même à la maison dans Josué chapitre 1 à partir du verset 6 jusqu’au verset 8
Je prenais à nouveau ma
feuille de toute à l’heure pour noter, Josué 1: 6-8
- Il va se faire tard
Camille. Rentre maintenant et on se voit demain au culte. Que tout ceci ne
t’effraie pas celui qui est en nous est plus fort et plus puissant que celui
qui est dans ce monde.
- Amen pasteur. Merci
beaucoup papa.
En quittant l’église,
j’avais un sentiment de recul face à tout ça. J’étais fatiguée aussi alors je
ne pouvais pas prendre un bus, j’avais arrêté un taxi.
Dans le taxi, j’essayais
de comprendre. Un mariage? Un éléphant pour le détruire? Mon mariage mais avec
qui?
Au fond de moi je savais
que j’étais amoureuse de Brice depuis le début, mais je me disais toujours que
ce genre de garçon ne pouvait pas s’intéresser à une pauvre fille comme moi.
Pendant la veillée de son fils, j’avais vu le luxe dans lequel il avait grandi,
je n’étais pas une fille de son rang. En même temps je l’avais vu se sentir
confortablement chez lui dans la maison de son père, ce cadre qui n’avait
pourtant rien à avoir avec celui de la maison dans laquelle il avait grandi
chez sa mère.
Brice était un homme
exceptionnel, il ne regardait jamais de haut les autres malgré tout ce qu’il
avait. Mais de là espérer que ce mariage que le pasteur avait vu était le mien
avec Brice c’était quand même exagéré de ma part.
Le pasteur m’avait aussi
dit que d’ici demain Dieu allait me montrer ce qui convenait de faire en ce qui
concernait Brice et moi. Demain c’était aussi le jour qu’on avait retenu pour parler
de tout ça avec Brice.
Le taxi venait de garer
devant chez moi, alors que je m’apprêtais à sortir l’argent dans mon sac, mon
téléphone s’était mis à sonner. C’était Brice, mais il fallait d’abord que je
libère le chauffeur alors j’avais laissé sonner.
Le temps de libérer le
chauffeur il avait déjà coupé l’appel. Une fois dans la chambre, j’avais
relancé l’appel
- Dame Camille c’est
comment là bas tu as touché Dieu et les anges?
- Ah Brice sérieux?
Pourquoi tu ne prends pas les choses de Dieu au sérieux!
- Ah mais qu’ai je dit
encore? Je demande juste si la prière est finie.
- Oui je viens même de
rentrer
- Mais pourquoi tu ne
décrochais pas?
- Je descendais du taxi
en fait
- Ah ok. Au fait en
parlant de taxi, j’ai parlé avec Pitsou il te servira de chauffeur avec ma
voiture. Donc quand tu as une course désormais tu lui feras juste un message.
- Ah je suis devenue une
princesse hein!
- Non tu es une reine,
c’est comme ça qu’on appelle la maman du prince
- Qui t’as dit que c’est
un garçon?
-Même la maman de la
princesse aussi porte le même nom sinon hein
J’éclatais de rire.
- Tu es à la maison?
-Non je suis sorti
prendre un verre avec Gérald, un de mes amis. Tu l’as déjà vu il venait tout le
temps à la veillée.
- Hum ok. Vous êtes où?
- Snack Nour
- La Noura?
- Non madame snack Nour.
La Noura chez les enfants là bas?
J’étais un peu gênée par
sa remarque, je savais que Brice ne pouvait pas avoir des sentiments pour moi.
Déjà on ne fréquentait même pas les mêmes milieux. Pour justifier mon silence,
j’avais juste fait croire que je n’avais plus de crédit
- Ça va couper je n’ai
plus de crédit. C’était juste pour confirmer notre rendez vous de demain
Puis j’avais coupé sans
attendre sa réponse. Avec mon téléphone dans une main, je sentais une vague de
tristesse m’envahir. Avec l’autre main, j’essuyais les larmes qui coulaient.
Il y avait cette voix à
l’intérieur de moi qui me disait, « tu n’espérais quand même pas que ce
garçon allait t’aimer? Il est trop bien pour toi ».
Cette voix n’avait pas
tort, Brice avait des gros diplômes, une vie de riche. Il était tout l’opposé
de moi. Tout ce que je ne pouvais pas être et avoir. Je tenais mon ventre comme
par réflexe. Après il y’avait comme une joie qui m’envahissait cette fois ci,
j’étais heureuse que Brice s’engageait à être présent dans la vie de l’enfant.
C’était déjà l’essentiel. Pour ma part, avec le temps j’allais rencontrer
l’homme de ma vie. Pour le moment mon focus c’était mon alliance avec Dieu
comme me l’avait dit le pasteur. Mais aussi le bonheur de mon enfant.
La sonnerie de mon
téléphone me ramenait à la réalité, c’était Brice encore
- Je n’avais pas de
crédit moi aussi j’étais obligé d’aller chercher du crédit. Tu as vu le crédit
que je t’ai envoyé?
- Euh non, je n’ai pas
fait attention au téléphone.
- Hum tu fais quoi comme
ça?
- Juste assise au lit.
- Tu es fatiguée c’est
ça? Est ce que tu as même mangé
-Oui je suis fatiguée,
non je n’ai pas encore mangé j’étais en jeûne
- Donc tu avais fini par
faire ce jeûne? Camille arrête de faire ce genre de chose c’est de l’imprudence
ça!
- T’inquiète j’ai pris un
jus dans la journée.
- Bon donc je te laisse
manger. De toute les façons je suis avec des amis, on parle un peu. Fais-moi un
texto pour me confirmer que tu as reçu le crédit. Demain on se voit
l’après-midi comme prévu. Je te dirais le lieu.
- D’accord Brice. Fais
attention à toi!
- Toi il faut manger.
- Ahahahahaaahhah
- Bisous!
Après l’appel,
j’interrogeais mon compte, il m’avait mis le crédit à 10.000 frs.
« J’ai vu le
crédit, merci »
« Ok dame Camille,
on s’écrit quand je fini avec mes amis, si tu ne dors pas déjà »
« Ça marche »
Le lendemain à mon
réveil, je lisais le message de Brice
« Tu dors? J’ai fini
avec les garçons, là je suis arrivé à la maison »
Il m’avait fait ce
message à 1h du matin... Donc c’était à 1h du matin qu’il avait fini avec ses
amis!
Comme il était à peine
7h, j’en déduisais qu’il dormait encore. Je n’avais donc pas voulu lui faire un
message. Je m’étais apprêtée pour l’église et j’étais allée au culte.
Vers 13h j’étais de
retour à la maison, je me sentais fatiguée, j’étais allongée au lit quand Brice
m’avait fait un message.
« Tu es là »
« Oui tu as fini par
te réveiller »
« C’est à dire je
suis debout depuis 10h moi! Tu as mangé? »
« Le pain avec du
jus de citron »
« C’est à
dire? »
« Le jus de citron
c’est ma boisson préférée en ce moment, je le fais moi même. Je presse des
citrons je mets un peu d’eau et j’ajoute beaucoup de sucre »
« Mais tu prends un
tel mélange avec du pain? »
« Oui c’est trop
bon »
« Hum! Je ne préfère
pas discuter sur le goût des choses avec toi. Choisi un restaurant pour tout à
l’heure »
Avant de répondre à
Brice, j’avais d’abord écrit à ma cousine, la fille au frère à papa qui
connaissait bien les endroits chics. Je me sentais gênée de dire à Brice que je
ne connaissais pas vraiment un restaurant que je pouvais nous proposer.
« Tu es toujours
là? »
Brice venait de m’envoyer
un autre message, pendant ce temps j’attendais la réponse de ma cousine. Comme
elle ne répondait pas, je tentais de l’appeler en vain. Ça sonnait elle ne
décrochait pas.
M’étant levée du lit je
me dirigeais à l’extérieur pour voir si ya Cynthia connaissait un lieu chic
- Ya Cynthia tu connais
un restaurant chic?
- Ça dépend de ce que tu
entends par chic
- Un lieu où les gens
classes partent manger
- Exemple de personnes
Ya Cynthia était très
comique, à cette remarque mon petit frère qui était juste à côté entrain de
faire la lessive s’était mis à rire aux éclats
-Kiekiekiekiekie ah ya
Cynthia carrément exemple de personnes quoi!
- Bah oui mon petit, il
faut bien que je sache de quelle personne il s’agit pour que je propose un
lieu. Même dans les personnes classes il y a des niveaux hein
- Ah ya Cynthia toi
vraiment! C’est Brice qui me demande un lieu où on peut partir manger
Ma grande sœur arrêtait
de tripoter son téléphone pour être plus sérieuse
- Cam’s! Brice te demande
de donner le nom d’un restaurant et tu viens me demander? Donc toi même quand
tu vois ton ami Brice là tu penses que moi je peux connaître un nom de
restaurant pour lui? Oh Cam’s laisse la pagaille dis lui que tu n’en connais pas,
il va lui même t’amener.
- Eh ya Cam’s je pense
que ya Cynthia a raison. Sinon tu vas
dire du n’importe quoi. Dis juste je n’ai pas de préférence toi proposes moi.
Puis ma grande sœur qui
savait si bien me conseiller avait rajouté
- Cam’s il ne faut pas
faire semblant d’être qui on n’est pas. Ton ami Brice est venu ici et il a
mangé ta salade de malombos avec le piment, c’est un garçon bien et je pense
qu’il t’apprécie telle que tu es. Sois juste toi. Dis lui que tu ne connais pas
de place chic et que tu ne peux pas proposer. Dans les amitiés il faut être
sincèrement sois même.
- Merci ya Cynthia tu as
raison
- Hum Cynthia, Cynthia
ministre de l’éducation la voix de la sagesse
S’écriait mon petit frère
avec sa voix de moqueur
- Tu es trop bête quoi!
- Ah mais que veux tu ya
Cam’s tu n’as pas vu comment ya Cynthia parlait on dirait que c’est elle la
ministre de l’éducation quoi!
J’éclatais de rire,
c’était ça l’ambiance chez nous. J’étais retournée dans la chambre puis j’avais
répondu à Brice
« Oui je suis là, je
ne connais pas de restaurant à nous proposer »
« Ok je viens te
chercher à 18h »
« D’accord »
Quelques heures plus
tard, je m’apprêtais pour tout à l’heure. Je ne savais pas comment le dire mais
jusqu’à la matinée d’hier dans ma tête c’était juste une rencontre pour prendre
des décisions concernant l’enfant. Mais depuis hier dans la soirée, cette rencontre
m’avait l’air assez différente. Je ne savais pas comment le dire mais ça
ressemblait plus à un rendez vous en amoureux qu’à une histoire de grossesse et
d’arrangement.
J’avais d’une part envie
de mettre une jolie robe et même des talons mais j’hésitais, j’appréhendais
d’être trop habillée pour la circonstance. Tout ceci était peut être des films
que je me jouais dans ma tête. C’est sure que pour Brice c’était clair. De
toutes les façons, il avait toujours été gentil et courtois avec moi, ça ne voulait
pas dire qu’il avait des sentiments pour moi.
Je m’étais donc décidée à
mettre mon jupe et une chemisette avec
mes ballerines.
- Tu vas où dans cette
tenue de travail là!
Ya Cynthia venait de
rentrer dans la chambre
- Ah mais au restaurant
avec Brice
- Restaurant là, tu
t’imagines que c’est le petit restaurant de la tata du coin ou comment?
- Ya Cynthia toi
vraiment!
- Non mais sérieux,
Camille! Il t’a demandé de proposer un restaurant ça veut tout dire. Vous
sortez en amoureux, c’est votre première sortie en amoureux. Sois éblouissante
ma petite sœur. Nulle part dans la Bible il n’est dit que prier t’empoche
d’être jolie. Enlève ta tenue de secrétaire de bureau là!
- Aaaaaaah Ya Cynthia
c’est sure que Brice sera là dans quelques minutes. Il est déjà 18h 15. Si je
dois me changer ça va prendre du temps encore.
- S’il arrive, il n’aura
qu’à attendre.
Elle s’était levée devant
moi pour déboutonner ma chemisette. Ya Cynthia était à la fois ma grande sœur
et ma confidente. Je lui avais déjà dit pour la grossesse et pour l’incertitude
de ma relation avec Brice.
Au bout de dix minutes
passées, je n’avais toujours pas réussi à convaincre ma sœur malgré toutes les
robes que je lui montrais dans ma valise.
- Ya Cynthia je suis
fatiguée de changer de robes.
Au même moment mon
téléphone sonnait
- C’est Brice ya Cynthia
tu vois! Je vais aller avec cette robe ci
- Laisse sonner et
continue à chercher la robe.
Quand ma grande sœur
tenait à quelque chose, c’était assez difficile de l’en dissuader alors je
laissais mon téléphone sonner et je continuais à chercher une robe qui allait
plaire à madame ma grande sœur.
- Oui celle là, j’aime la
couleur et la coupe. Mets la déjà, pendant ce temps je fouille ma trousse de
maquillage pour te faire une mise en beauté.
J’avais fini par perdre
patience, connaissant ya Cynthia cette mise en beauté allait me prendre près
d’une heure.
- Ya Cynthia Brice vient
de me faire un message, il dit qu’il est dehors
- C’est bon alors il
attend tu vois? En plus il a la climatisation dans sa voiture, il peut attendre
là bas au calme .
Je ne pouvais tout de
même pas m’empêcher de rire,
- Kiekiekiekiekie Ya
Cynthia t’es pas possible quoi!
J’avais passé près d’une
heure et trente minutes assise à me faire faire une mise en beauté par ma
grande sœur. Avant de prendre le miroir qu’elle me tendait, je grognais déjà
- Grrrrr Ya Cynthia tu
sais bien que je ne supporte pas le make up
- Là c’est toi qui traîne
hein. Ce n’est plus moi
D’un geste boudeur
j’avais pris le miroir pour voir le rendu
- Yaaaaaaaaaa Ya Cynthia
c’est trop beau et simple en fait on aurait dit que je ne suis même pas
maquillé, je suis trop belle
- Effectivement tu es
très belle Camille!
Je ne sais pas si c’était
les hormones mais je pleurais pour un rien et je m’énervais aussi pour un rien
- Sniff sniff merci ya
Cynthia
- Ooooh mais donc tu fais
comme les blanches tu pleures. Tchuiiiiip toi la fille là allez file!
Elle m’avait tendu la
main pour que je me lève de cette chaise.
- Tu ne penses pas que
les talons feront trop de tralala?
- Non en plus tes talons
ne sont même pas hautes. Tu es parfaite dans cette tenue. Il faut changer de
tête de temps en temps, tu es parfaite dans cette tenue crois moi.
- D’accord yaya. J’ai un
peu honte imagine si Brice trouve que j’exagère.
- C'est un dîner, je suis
sûre qu’il s’attend à ça.
——-
Les vitres de la voitures
de Brice était fumées, du coup je pouvais avancer tranquillement sans avoir le
poids de son regard sur moi. Il me voyait certainement arriver mais tant que je
ne le voyais pas le faire, je pouvais marcher avec toute mon assurance.
J’avais essayé d’ouvrir
la portière en espérant qu’elle ne soit pas bloquée, elle ne l’était pas
- Euh Camille!
Le regard de Brice mais
aussi la façon qu’il était habillé, j’avais envie de crier très fort
« merci ya Cynthia tu es la meilleure », mais je me contentais de
sourire avant de dire
- Bonsoir
- Waouh tu es très belle
dans cette robe. En bref tu es très belle Camille, dans cette robe ou dans une
autre tenue.
- Merci Brice! Je t’ai
fait attendre hein?
-Tu le dis tranquillement
comme si c’était juste une trentaine de minutes d’attente alors que c’était
plus d’une heure?
- Désolée un truc de
femme!
Il avait enfin démarré la
voiture, il conduisait et toutes les minutes il jetait un coup d’oeil sur moi.
- Arrête de me regarder
comme ça Brice sérieux!
Il souriait
- Je vérifiais juste que
tu n’as pas perdu du poids parce que le citron et le pain franchement ce régime
alimentaire me fait peur
- Tu devrais essayer
c’est trop bon
- C'est un truc de femme
enceinte, je n’irais pas me lancer dans ce genre d’essai crois moi.
Il continuait de rouler
et notre conversation était comme celle de toujours, source de quiétude et de
joie. Brice était un homme formidable.
- Dis déjà c’est quoi ton
shift la semaine prochaine? Parce qu’il faut qu’on prenne un rendez vous chez
le gynécologue, celui de blanche Gomez la polyclinique une de mes amies m’à dit
que c’est lui qui l’a suivi pour sa grossesse.
- Mais c’est cher là bas!
Je me disais que j’irais au CHU
- Euh là bas t’auras pas
un gynécologue à toi, que tu peux appeler quand tu as un souci pour une information
ou quelque chose d’autre. On ira chez Blanche Gomez demain.
- Demain je travaille le
matin
- Bah il va falloir que
tu demandes une permission dans la semaine à ton patron
- Ok je le ferais et je
te dirais le jour.
J’étais fixée sur le sort
de mon enfant, son père était décidé à être là dans sa vie. Par défaut de lui
donner un vrai foyer avec papa et maman, je pouvais lui rassurer d’un père et
d’une mère qui l’aiment. Je savais aussi que Brice n’allait pas devenir mon
ennemi. On allait faire l’effort de s’entendre pour l’équilibre de l’éducation
de notre enfant, comme ça avait été le cas pour mon père et ma mère.
Mon cœur battait plus
vite que d’habitude parce que je me doutais bien qu’à un moment de la soirée il
fallait qu’on aborde le point qui concernait notre relation à nous deux.
C’était beaucoup espéré
que Brice soit amoureux de moi. Et même si tel était le cas c’était très peu
probable qu’il accepte d’observer la sainteté jusqu’au mariage. Un autre
problème Brice avait horreur du mariage. Un autre encore, je ne pouvais pas
imaginer que Brice accepte un jour de partir au culte avec moi, de se faire
baptiser,...
Je m’étais mise dans une
situation compliquée me disais je. C’était déjà une grâce que mon enfant ne
soit pas rejeté par son père, j’étais persuadée là dans cette voiture que
c’était tout ce que j’allais gagner. Pour ce qui était de moi même, j’avais
encore une longue route à faire avant de rencontrer l’homme de ma vie. Entre
m’occuper de mon enfant et avoir à nouveau du temps pour tout ça, j’avais
encore une longue route à faire. C’était le prix à payer. Maman avait raison,
quand elle me disait que le péché laissait des répercussions.
Brice continuait à
rouler, il avait mis une rumba de Koffi Olomidé, je mourrais d’envie de lui dire
je n’écoute pas ce genre de musique. Mais je m’abstenais juste.
Je me souvenais de ce que
le pasteur m’avait dit, « ce n’est pas seulement en dormant que Dieu
parle », pour moi c’était déjà un signe que Dieu me donnait: Brice et moi
ce n’était pas possible.