Chapitre 15 : Zorro

Write by Nifêmi


-------Foumi------

Il n'est point de sot métier." Tout métier a une valeur et requiert des qualités chez le travailleur. Ce proverbe possède une suite  que j’aime beaucoup : « il n'y a que des sottes gens ».

Effectivement, j’ai toujours que ce travail de serveuse est un travail pour les paresseuses. Pour moi, ces filles ne voulaient faire aucun effort pour leur ascension au niveau social. En un mois quelques jours je suis passée de la gosse étudiante fille de riches à une fille quelconque de cendrillon. J’ai réussi à me fondre dans la masse. Je croyais que j’avais vraiment réussi à me mélanger au peuple de cendrillon, mais c’est tout faux.

 Au Blue Daisy on m’appelle ‘’Zorro’’, juste pour faire allusion à mon masque. Des ragots circulent dans cendrillon qu’il y a une fille qui cache son visage, mais nombreux ont des théories exagérantes et drôles. Boloss et Barça me font le point des ‘’gossip’’ de ce qui se disait à mon sujet:

‘’ Son visage est brulé, c’est normal si elle met un masque pour cacher son visage’’

‘’ C’est la laideur incarnée ! Vaut mieux son masque ou rien ‘’

‘’ Oh ce n’est pas vrai ! C’est une fugitive recherchée par la police’’

‘’ Sa sœur m’a dit que c’est son mari qui lui a marqué le visage au fer’’

Je n’en peux plus des ragots. D’autres m’énervent d’autres me font tellement rire.

Actuellement, je suis seule à la maison. C’est lundi et je fais ma grâce matinée. Elles sont toutes parties au marché. Je leur demandé de me trouver des pantalons en cuire slim et hauts bustiers. Les vêtements avec lesquels je suis venue ici sont trop chics pour ce travail. Je les porte quand on doit sortir danser.

Je me recouvre le visage de ma couverture , et je fais le point de ce qui connaissent mon  visage : le vieux Jack, Sersey, vénus, jersey, Boloss, barça, Didier, mes quatre nouvelles amies et leurs trois voisins. Ces derniers ne savent même pas si je mets un masque ou pas. Et je ne discute de rien avec eux non plus. Les deux acolytes : Boloss et Barça cherchent à comprendre la raison. Je leur ai promis qu’ils sauront bientôt la raison pour laquelle je mets ces différents masques. Jersey, Sersey et Vénus ne m’ont plus jamais revu et je fais tout pour ne pas croiser leur chemin. La particulière raison pour laquelle je reste beaucoup plus cloitrée à la maison. Didier, de son côté a insisté pour connaitre la raison, j’ai su le convaincre de l’atout qu’il perd si je travaille sans masque. Je lui ai dit que les humains sont curieux et sont attirés par le mystère. Il aura assez de clients curieux, juste pour découvrir la fille aux masques. Au Blue Daisy, je ne connais pas les filles et elles ne me connaissent pas aussi. On se rend séparément au travail. On était obligé de faire ainsi pour éviter les soupçons.

Malgré ma fatigue, je me lève pour balayer rapidement la maison et faire la vaisselle. La règle d’or ici c’est que tout soit propre. C’est en faisant le ménage que je me suis rappelée de mes débuts en tant que serveuse. Quand je m’approchais des clients pour prendre les commandes j’étais renvoyée systématiquement. J’étais vraiment nerveuse. Didier a eu l’idée géniale de me mettre avec le barman Steeve. Les autres serveuses au nombre de cinq ont tout faire pour gagner ma sympathie. On n’est pas proche mais chacune se respecte. Etrangement, aucune d’elle n’a demandé pourquoi je portais un masque. Peut-être Didier leur en avait parlé pour éviter que je sois dérangée.

Steeve est très agréable. J’ai passé trois jours avec lui. Il m’a bien coaché sur comment abordé les clients. Certains clients ce sont habitués à me voir avec mes différents masques. Mon quatrième jour, je me suis fait livrer six masques spéciaux, masque phosphorescent pour femme. Un masque qui s’éclaire seul quand il y a des jeux de lumière. Plus il fait sombre, plus ça s’éclaire. C’est très dingue. Ce jour, j’ai proposé un plan d’affaires à Didier et il a associé le disc joker (DJ). J’étais allée plus tôt pour discuter avec :

Moi : bonsoir Didier, je suis heureuse de te voir. Je veux te faire une proposition qui va te plaire.

Didier : salut ! J’écoute !

Moi : Didier s’il te plait, laisse-moi servir les clients, je promets qu’ils vont adorer. Tu vois ce masque, éteins la lumière.

Il appuie sur l’interrupteur, et on se retrouve dans le noir. Et je porte le masque ! il a poussé un juron et rallume immédiatement.

Didier : bon sang ! Tu l’as eu comment ? Tu risques de  faire fuir les clients. Non ! Non ! Je ne peux autoriser ceci.

Moi excitée : fais-moi confiance ! Ces accessoires phosphorescents sont très utilisés dans les clubs du monde, j’en ai vu dans certaines boites de nuit à Ibiza...

Didier moqueur : tu as mis pied à Ibiza toi ?

Moi troublée : sur internet, il y a pleins de vidéos sur YouTube.

Et oui, j’ai été en Espagne avec césar pour une semaine. J’essaie de cacher mon trouble, en sortant mon Android bon marché. Je fais une recherche rapide et je tombe sur les vidéos. Il avait l’air intéressé. La première chose qu’il me demande c’est :

Lui : on vend ces accessoires dans cendrillon ?

Moi : bien sûr que non ! Il faut commander ça à Cotonou ! Des lunettes, des baguettes, des bracelets, des chapeaux, des masques…à toi de voir. Mais pour le moment j’ai cinq masques supplémentaires pour les autres serveuses et moi.

Lui souriant : tu es surprenante. On va l’essayer ce soir ! Je vais voir si je peux en revendre ici aux clients. Mais ça dépend du résultat de ce soir.

Moi en joie : ok !! Merci Didier.

Je saute sur mes pieds, pour aller voir les filles au vestiaire afin de leur expliquer le concept du masque. Didier me retient :

Lui : tu n’oublies rien ?

Moi surprise : comme ?

Il s’approche de moi et me serre dans ses bras. J’étais très mal à l’aise. Il me dit d’une voix basse à l’oreille :

Lui : je ne t’ai pas dit non, tu devrais me remercier de cette façon. Et je ne vais pas te cacher que tu me plais, c’est très rare de voir une beauté noire pure, serveuse et intelligente.

Moi me dégageant : merci pour le compliment, à plus.

Je souris en refermant son bureau pour rejoindre les filles.

 

A minuit exactement, les lumières s’éteignent sous la demande du DJ. Un silence régnait dans la salle. Le dj met un son de Daft Punk qui a eu a fait fureur ‘’ GET LUCKY’’ avec Pharrell, à ma demande. J’étais la seule qu’on voyait, et progressivement mes collègues ont porté les leurs. On bougeait nos têtes au rythme ‘zombi’ c’était amusant. Au début les clients avaient poussé des cris de panique et le dj a fait remettre les lumières mais en plus tamisées. C’était tellement beau à avoir. Didier vient annoncer les stripteaseuses, mais bien avant il informe la clientèle que les accessoires phosphorescents sont disponibles pour qui est intéressé.

Ce fut le plus amusement jour de ma vie. J’ai un message de bravo et de félicitations sur mon téléphone, venant de mes quatre amies. Dans mon euphorie, je trébuche du haut de mes talons aiguilles, et je vais m’aplatir sur un jeune homme. Je l’ai lavé avec les trois verres de cocktails que j’allais servir. Je me relève automatiquement et je me confonds en excuse :

Moi : désolée monsieur, toutes mes excuses…

Lui : la femme masquée…

Un autre : la femme de Zorro oui !!! Trop flippante avec ton masque

Moi :…

Lui : arrête de l’emmerder

Moi : excusez-moi monsieur. Veuillez me suivre, on a des serviettes propres, pour vous nettoyer rapidement.

II se lève et me suit aux toilettes. Je pars dans nos vestiaires pour ramener des serviettes propres. Je le retrouve torse nue. Il avait huit tablettes qui se dessinaient parfaitement sur son corps. J’ai été gênée mais j’ai vite repris mes esprits :

Moi : voici les serviettes, mais je ne promets pas que les taches du colorant rouge et vert vont s’enlever.

Lui : tu peux faire comme moi tu sais !

Moi sur mes gardes : quoi ?

Lui : j’ai enlevé mon t-shirt par ta faute, alors soit gentille et laisse-moi voir ton visage…

Je ne le laisse pas finir sa phrase et je le laisse planter là. Je vais au comptoir pour annoncer à Steeve que j’ai renversé mon plateau. De les écrire sur mon carnet, car je compte l’enlever de mes pourboires. Il me dit tout simplement :

Lui : Didier est passé avant toi, il l’enlève de ta paie directement. Fais attention la prochaine fois Foumi.

Ah ! Ce Didier est speed hein.

Jusqu’ à la fin de la soirée, le monsieur aux huit tablettes à essayer de m’aborder mainte fois. Certes il est mignon, jeune mais je n’étais pas intéressée. Mon souci était de retrouver Valdo.                      Deux soirs après, c’était la mode des accessoires phosphorescents. Didier en a tellement vendu que J’ai fini par réclamer 10% de la vente, mais c’est 5% j’ai obtenu.

 J’étais dans la cabine du dj en train de discuter de sa future Play List, quand le type aux tablettes est venu pour me parler. Il m’a offert de l’argent pour passer la soirée avec lui. Un autre gosse de riche. Je compte les sous qu’il me remet : 50.000f ! Je lui tends ses sous et il quadruple le montant. Alors, je lui ai dit que j’allais le rejoindre aux toilettes dans dix minutes.

Dix minutes après, je l’ai rejoint et je l’ai fait rentrer dans la toilette du personnel. Je lui ai demandé ce qu’il voulait :

Moi : tu veux quoi ?

Lui : ce que tu veux chéri

Moi : ok, une levrette rapide, j’ai du boulot

Sans attendre il porte une  capote et m’enfile par derrière. Incroyable ! Je ne ressentais rien dutout. J’ai fermé les yeux, je pensais à la langue de Vénus et à Valdo en train de me l’enfiler. Impossible. Aucun plaisir. Je me redresse :

Lui : attends…mais attends quoi !je n’ai pas fini

Moi ironique: qu’est-ce que tu avais commencé ?

Je lui jette ses sous parterre et je vais rejoindre Steeve au bar. Ce soir pas trop de monde, donc pas trop d travail.

Steeve : tu as disparu, ne me dis pas que tu étais avec ce gars là

Il pointait son menton en direction de monsieur tablettes. Je souris :

Moi : oui ! J’avais très envie de le faire depuis des jours, mais sa petite bite n’allait pas. Recevoir une bite pareille, c’est manqué du respect à mon vagin

Alors, il s’est éclaté de rire. Et Son rire m’a fait rire en retour. Il avait des fossettes quand il riait aux éclats, c’était beau. Steeve est beau mais pas mon genre de mec. Trop court mais très sympa.

Les jours passaient, et je m’habituais à l’endroit. Je reconnaissais facilement les clients fidèles. Je me souviens aussi d’un autre client avec qui je me suis envoyée en l’air. Mon masque a failli tomber ce jour, tellement il me fouettait. J’ai tellement fait des folies. Je me comportais en parfaite pute. Tout ça parce que j’avais ce Valdo dans le cerveau et que je tenais vraiment à sortir de ma tête.

Un matin à 5 heures vers la fermeture, je me suis fait prendre par deux mecs qui m’ont proposés 300.000f que j’ai accepté sans réfléchir. Mes économies s’épuisaient ! C’était la fermeture, comme d’habitude j’attendais le lever du jour avant de rentrer. Les filles étaient déjà rentrées. Il y avait Didier et Steeve à l’intérieur en train de faire les comptes, alors je suis sortie par la porte de derrière pour Achter une cigarette. C’est là ils m’ont abordé. On l’a fait proprement à l’arrière vers les dépôts d’ordures. C’était très intense. Je prenais mon plaisir jusqu'à ce que l’un deux voulait m’arracher mon masque, j’ai poussé un cri et j’ai reçu une gifle. Je me suis retrouvée au sol.

 Au même moment, j’ai vu Chris les foutre une raclée. Ils ont pris leurs jambes au cou. Qu’est-ce qu’ils ont tous à vouloir enlever mon masque. Heureusement que Chris passait par là :

Chris : Candice, toujours dans tes folies ! Tu pousses un peu plus loin là, fais gaffe à toi

Moi : merci Chris

Je le serre dans mes bras. Il était étonné. Alors j’ai décidé de tout lui raconté sur le chemin du retour à la maison.

A l’instant même où je suis en train de faire le ménage, je ris seule. je fais tellement des bêtises. Pas plus tard qu’hier je me suis promise ne plus m’envoyer en l’air avec des inconnus, ni avec qui que ce soit d’ailleurs. J’entends ouvrir la serrure à clé, elles sont de retour.

Sahara : pourquoi tu souris comme ça ?

Moi : pour rien, je pensais à mes bêtises que je fais au Blue Daisy quand j’ai un petit temps de libre!

Elles se sont toutes mises à rire en chœur.

Souli riant : amuse-toi bien et prépare toi. Bientôt tu vas commencer à nous suivre dans la grande ville, pour le vrai travail d’escorte.

J’écarquille les yeux et mon cœur fit un bon ! Non je ne peux y aller !

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