CHAPITRE 155: PAS DE CAUTION.

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 155 : PAS DE CAUTION.

**LUCRÈCE MEFOUMANE**

J’arrive au lycée ce matin plus ou moins apaisée. Le fait d’avoir dormi dans les bras de maman cette nuit m’a fait énormément de bien. Même si je suis toujours assez triste du fait que Loyd soit fâché après moi, ce n’est pas grave au moins il ne m’a pas bloqué comme la dernière fois, j’ai vu un statut qu’il a posté ce matin disant qu’il était épuisé. J’imagine qu’il n’a pas assez dormi la nuit dernière pour arranger le désordre que j’ai fait chez lui. Je ne suis pas fière de moi car je réalise que je lui ai porté préjudice, notamment en salissant tous ces vêtements, je ne sais pas comment il fera pour se rendre au travail ce matin et ça peut lui causer du tort parce que j’ai entendu maman dire qu’avec le problème de papa et leur DG, les gens sont sous pression et lui n'en fait pas l’exception. J’ai réalisé la gravité de mon acte et je m’en veux. 

J’arrive en classe et j’assiste aux deux premiers cours avant la récréation de 11h puis je vais m’asseoir sur un banc public en écoutant ma musique en silence. Je suis perdue dans mes pensées quand quelqu’un me présente une bouteille de jus, un sandwich et un mouchoir blanc. En ouvrant les yeux, je me rends compte que c’est l’imbécile à cause de qui j’ai eu tes ces problèmes la veille.


Moi : (Froissant mon visage) Dégage rapidement d’ici.

Jérôme : Je suis venu en paix Lucrèce.

Moi : Je ne veux pas de ta paix donc laisse moi tranquille.

Jérôme : (S’asseyant quand même) Je suis désolé pour ce que j’ai fait hier. Je t’avoue que je n’ai pas réfléchi et je ne savais pas non plus ce que tu vis en ce moment avec ton père. 


J’ai arqué mes sourcils. Pourquoi il parle de mon père ?


Jérôme : En venant ce matin au lycée, mon père m’a dit que ton père avait été arrêté et qu’aujourd’hui il passera devant le procureur pour savoir s’il doit aller en prison ou non.

Moi : (Silence)

Jérôme : Je suppose que tout ça doit être difficile pour toi. Et mon comportement hier était déplacé. J’espère que tu n’as pas eu des problèmes à cause de ça.

Moi : Bah si.

Jérôme : Je suis désolé. Ce n’était pas mon intention. Je suppose que le monsieur c’était ton oncle et il t’a grondé ?

Moi : (Silence)

Jérôme : Je te présente mes excuses.

Moi : Hum. (Après un moment) Comment ton père a su pour mon père ?

Jérôme : Je ne sais pas mais mon père est le DG de la prison, certainement il a eu des informations par ses sources.

Moi : (Silence)

Jérôme : (Me tendant le jus et le sandwich) 

Moi : Je n’en veux pas.

Jérôme : (Souriant) Je n’ai rien mis à l’intérieur, je ne drogue pas les filles.

Moi : Peu importe.


Il a ouvert les deux jus qu’il avait et les a bu en prenant une gorgée de chaque. Il a fait de même avec les sandwichs en les ouvrant pour prélever le contenu sur toute la longueur avec un sachet.


Jérôme : (Me tendant les choses) Je n’ai rien mis à l’intérieur, je te le jure.

Moi : Si je voulais manger ou boire quelque chose, je serai moi-même partie acheter.

Jérôme : Je le sais. Mais j’insiste, je suis venu en paix donc c’est ma façon de faire la paix.


Je l’ai regardé pendant un moment avant de prendre les choses. Je ne sais pas pourquoi mais aujourd’hui il a l’air différent des autres jours. Ce petit air qu’il affiche souvent n’est pas présent. Il a commencé à manger son sandwich et j’ai fini par le faire aussi. 


Jérôme : (Me regardant) Sinon, tu veux être ma petite amie ?

Moi : Non.

Jérôme : (Souriant) Toujours non ?

Moi : Non. 

Jérôme : Pourquoi non ? Je suis beau, intelligent, sympathique, élégant, romantique, je sais traiter les femmes comme il faut et je peux facilement te faire oublier ton type là. Sans oublier que beaucoup de filles de ce lycée veulent être avec moi.

Moi : Va donc les chercher.

Jérôme : Moi c’est toi que je veux.

Moi : C’est dommage, je ne suis pas intéressée.

Jérôme : Tu pourrais l’être.

Moi : Même dans 10 ans, je ne le serai toujours pas, donc arrête de perdre ton temps.

Jérôme : Qu’est ce que ton type là a de plus que moi ?

Moi : Tout.

Jérôme : Même après t’avoir largué tu penses qu’il a toujours tout ?

Moi : Oui.

Jérôme : (Souriant) Ah. Donc il y a bien eu un goumin. 

Moi : (Silence)

Jérôme : C’est un gars du lycée ?

Moi : (Silence)

Jérôme : Non, je ne pense pas que ce soit le cas, avec tout ce qui se dit sur toi dans ce lycée, si un gars avait réussi à te mettre dans l’état dans lequel tu étais, il se serait déjà vanter de l’avoir fait.

Moi : Et ta mission c’est quoi ? Me coucher pour t’en vanter ensuite ?

Jérôme : (Souriant) Et c’est serait mal si j’arrive à le faire ?

Moi : (Fermant mon visage)

Jérôme : (Riant) Défroisse le visage chérie pardon. Ce n’est pas mon intention. 

Moi : Hum.

Jérôme : (Souriant) Sans prétention aucune, si je voulais vraiment de toi Lucrèce, il y a bien longtemps que tu serais ma go dans ce lycée.

Moi : (Arquant un sourcil) Ah bon ?

Jérôme : (Souriant) Oui bébé. Je suis Jérôme Ogoulinguende et j’obtiens toujours, je dis bien TOUJOURS ce que je veux d’une femme. 

Moi : Pff. Tu te prends vraiment hein.

Jérôme : Je ne me prends pas, je connais ma force de frappe. Je ne t’ai pas fait des avances Lucrèce donc je te comprends. Avec toi, je voulais vérifier quelque chose.

Moi : Quoi ?

Jérôme : S’il était possible que tu tombes facilement dans mes bras comme les autres filles de ce lycée et le fait que tu sois amoureuse de quelqu’un d’autre est une aubaine pour moi.

Moi : (Ne comprenant pas) En quoi cela peut être profitable ? 

Jérôme : Parce qu’ainsi, tu pourras très bien être ma petite amie.

Moi : (Piaffant) Tchuip.

Jérôme : (Poursuivant) En tant que couverture.

Moi : Pardon ?

Jérôme : J’ai besoin d’une fausse petite amie au lycée pour faire écran à ma vraie relation. (Je le regarde) Je suis déjà en couple avec quelqu’un mais je ne peux pas l’afficher. 

Moi : Tu es pédé ?

Jérôme : (Éclatant de rire) Moi Ogoulinguende, l’enfant de Bernard, pédé ? Ça ne va pas non ? 

Moi : (Silence)

Jérôme : (Se reprenant)Moi j’aime les chattes et les fesses que je peux piner à volonté en leur faisant hurler de plaisir dans mes bras. Les vraies chattes de femmes et


Il a été interrompu par son téléphone qui s’est mis à vibrer dans sa poche. Il l’a pris et manipulé avant de sourire en regardant l’écran. Puis il a levé les yeux pour regarder dans une direction. J’ai suivi son regard et il est allée s’arrêter sur un professeur de français du lycée. Cette dernière nous a regardé un moment avant de tourner les talons et rentrer dans la salle des professeurs. Il a reposé ses yeux sur son téléphone avant de répondre et ranger. Il m’a ensuite fixé en souriant.


Jérôme : Madame est jalouse. 


(Sonnerie de fin de récréation) 


Jérôme : (Se levant) On en reparle après. À 12h, je vais t’attendre sur le banc où tu étais hier. 

Moi : (Silence) À plus bébé.


Nous avons chacun rejoint nos classes, moi intriguée par ce qu’il m’avait dit et la dernière scène. 


**PAUL EBOUMA**

Moi : (Le regardant) Qu’est ce que tu dis ?

Arsène : J’ai dit de dire à l’avocat de ne pas négocier pour une caution.

Moi : (Fronçant les sourcils) Donc tu veux aller en prison ?

Arsène : Oui.

Moi : Tu peux m’expliquer au moins ?

Arsène : Je ne sais pas encore mais je sais que je dois y aller.

Moi : Tu es conscient que Leslie sera dans tous ses états n’est-ce pas ?

Arsène : C’est pour ça que c’est à toi que je parle pour que tu parles à l’avocat. Fais en sorte qu’elle ne rentre pas dans la salle, tu l’informeras seulement de la décision.

Moi : Tu es sûre de toi ?

Arsène : Oui.

Moi : (Soupirant) Ok. Mais il faudra que j’en parle aussi à papa pour qu’il ne soit pas confus.

Arsène : Oui.

Moi : C’est à quelle heure déjà ? 

Arsène : À 11h je pars d’ici et l’entretien est prévu pour 12h.

Moi : (Regardant ma montre) J’ai à peu près une heure pour parler avec eux. Je vais donc y aller, on se revoit au tribunal.

Arsène : Ok, merci.


Il est retourné en cellule et moi je suis parti en appelant premièrement l’avocat qui ne comprenait pas la démarche en question mais a acquiescé. J’ai ensuite appelé papa Guy-Roger pour le lui dire.


« Papa Guy : Quelle est cette histoire ? »

« Moi : Je ne sais pas trop mais il a dit qu’il veut y aller. »

« Papa Guy : Vraiment je ne comprends plus rien avec la façon de fonctionner de ton frère. On se bat pour le tirer d’affaire et lui fait le contraire de nos efforts. Tout ça là c’est toujours vos histoires de l’église là ? »

« Moi : Papa je n’en sais pas plus mais je sais qu’Arsène n’est pas quelqu’un d’irréfléchi, s’il demande de faire quelque chose c’est que certainement il a quelque chose derrière la tête. »

« Papa Guy : (Soupirant) Hum. Tu as déjà parlé à l’avocat ? »

« Moi : Oui, je viens de le faire. »

« Papa Guy : Ok. »

 Clic ! 

J’ai écrit à Abess pour le lui dire en lui disant aussi qu’Arsène ne voulait pas que Leslie soit au tribunal quand il parlera avec le procureur, donc s’il pouvait aller la chercher avant et l’occuper quelques minutes se serait bien, il a acquiescé. À l’heure indiquée, je me suis rendu au tribunal et les parents de Mfoula y étaient avec l’avocat. Sa mère était contrariée et boudait car elle ne comprenait pas ce qui se passait. Nous avons vu Arsène arriver avec d’autres détenus et on les a conduits dans une salle. Finalement ce n’est que papa qui est rentré avec l’avocat et Arsène. 1h plus tard, ils sont ressortis. 


Maman Patricia : Alors ? 

Papa : Il n’aura pas de caution, il va en prison. Quand tous ceux qui sont venus avec lui auront fini, on va les y conduire.

Maman Patricia : (Attrapant son front) Mon Dieu, je suis en train de rêver. Mon enfant va aller en prison comme un vulgaire criminel alors qu’il est innocent ? 

Papa Guy : Calme toi, tout va bien se passer.

Maman Patricia : Comment ? Guy-Roger comment veux tu que je me calme avec de telles choses. Mon enfant, on te parle de mon bébé qui ira à sans famille alors que je suis là et je peux l’en empêcher. (Sortant son téléphone) J’appelle le ministre de

Papa Guy-Roger : (L’arrêtant) Patricia on n’en a déjà parlé. C’est ton fils qui tient à y aller


Elle s’est mise à pleurer et il l’a prise dans ses bras pour la calmer. Au même moment nous avons vu Reine et Leslie, malgré sa béquille, se diriger vers nous précipitamment. 


Leslie : (Au bord de la crise de nerfs) On n'est pas en retard ? Ils sont déjà arrivés ? (Nous regardant à tour de rôle) Arsène est venu du commissariat ?

Moi : Oui.

Leslie : Et il est où ? Il va passer à quelle heure ?

Moi : Il l’a déjà fait.

Reine/Leslie : (En chœur) Et alors ? Ils ont fixé la caution à combien ?

Moi : Il n’y aura pas de caution.

Leslie : Comment ça il n’y aura pas de caution ? Qu’est-ce que ça veut dire qu’il n’y aura pas de caution.

Moi : (Peiné) Il sera transféré tout à l’heure à la Prison centrale.


Elle a lâché sa béquille et a vacillé. Heureusement qu’Alvine était derrière elle et il l’a rattrapé de justesse. Maman Patricia et Reine sont venus la réconforter.


Maman Patricia : (Pleurant aussi) Ma fille calme toi, nous allons le faire sortir de là.

Leslie : (Pleurant) Maman Arsène ne peut pas aller en prison, il ne peut pas aller là-bas, il (Ayant du mal à respirer) il, il. 

Reine : Leslie ça va ?

Leslie : (Silence)

Papa Guy-Roger : Il faut qu’elle s’asseye et qu’elle boive de l’eau.

Maman Patricia : (Paniquée) J’ai une bouteille d’eau dans la voiture.

Reine : Donne les clés, je vais aller chercher. 


Alvine l’a soulevé et nous avons trouvé un long banc sur lequel nous l’avons posée. 


Moi : Respire Leslie, respire. 


Reine est arrivée en courant avec la bouteille d’eau et nous lui avons donné à boire. Elle a fermé les yeux quelques minutes en respirant faiblement puis cela s’est stabilisée.


Maman Patricia : On doit l’emmener à l’hôpital.

Leslie : Non, je ne veux pas aller à l’hôpital.

Maman Patricia : Leslie tu ne vas pas bien. Tu as fait une crise. Il faut que l’on t’examine 

Leslie : Maman je vais bien.

Maman Patricia : Je ne discute pas avec toi, j’ai dit qu’on part à l’hôpital.

Leslie : D’accord (essuyant ses larmes qui ont repris à couler) Mais je veux d’abord le voir, je veux voir Archy avant qu’il soit transféré à la prison.


Nous nous sommes tous regardés avant d’acquiescer. Nous avons encore attendu environ une heure avant de les voir tous ressortir de la salle dans laquelle ils étaient. Leslie a essayé de s’approcher de lui pour le toucher mais les policiers le lui ont interdit. 


Leslie : (Pleurant) Arsène tu m’as dit hier que tu n’irais pas là-bas, tu as dit qu’on allait trouver une solution ici au tribunal. Maintenant je fais comment ?

Arsène : (Conduit par un policier) Tout va bien se passer ma Douce, je t’ai dit de ne pas t’inquiéter pour moi. 


Ils l’ont fait monter dans la voiture et à peine ils ont démarré que Leslie s’est évanouie…


PS: On a pas repris la relation, chacun reste toujours de son côté de l'assiette.
SECONDE CHANCE