Chapitre 16

Write by EdnaYamba

Raïssa MAVOUNGOU

Michael CORLEONE disait dans le parrain 2,  sois proche de tes amis et encore plus proche de tes ennemis. Cette maxime ne pouvait pas mieux tomber, pensé-je en regardant Sylvain KAKOU travailler.

Chaque fois que mon regard se pose sur lui, j’ai le pressentiment qu’il faut le garder à l’œil. Son calme de ces derniers jours n’augure rien de bon.  Je sais que la menace sur sa famille a peut-être freiné ses élans de justicier mais sait-on jamais !

Nous avions eu 3 volontaires contre quelques billets pour les tests que nous devons revoir ce soir pour l’évolution. Pour gagner un peu d’argent et nourrir leurs familles en ce temps de crise économique, certaines personnes seraient prêtes à vendre leurs âmes au diable. Et le diable se fout du prix à payer, tout ce qui l’intéresse c’est son profit.

Il est question de voir si les effets secondaires avaient pu être amoindris ou pas car le produit sera placé dès demain en rayon.

J’appelle Henri discrètement.

-         Alors tu as accompli ta mission ?

-         J’ai fait ce que vous m’avez demandé de faire madame !

-         Bien !

J’aime quand tout se passe comme j’ai prévu.

J’ai pensé à tout.

Je m’en vais sifflotant jusqu’au bureau d’Innocent.

-         Alors ? me demande-t-il

-         Il ne reste plus qu’à attendre qu’il morde dans l’hameçon !

-         Je ne regretterai jamais de t’avoir embauché, me dit-il.

Tant que je peux me faire de l’argent et assurer mes arrières, je fais tout ce qui est en mon pouvoir.

Mettre Sylvain sous surveillance a été la meilleure chose à laquelle j’ai pu penser.

C’est ainsi que j’ai découvert qu’il était allé voir un avocat et qui ?

Miss Parfaite.

Celle qui retient toute l’attention de monsieur SIMA actuellement. Le compte rendu de leur entretien reste un mystère mais on ne peut pas prendre de risque. Elle me donne des envie de meurtres celle-là.

Je me concentrerais sur son cas après avoir réglé celui de Sylvain KAKOU.

Vu que le tuer pourrait nous coûter bien plus de complications, nous avons décidé de le piéger.

Ce soir s’il vient à cette série test, il portera toute la responsabilité de ce qui se passera.

 

Tia Jackson

Assis à la terrasse, le bras de Peter autour de mes épaules je regarde nos parents discuter dans le jardin éclairé de mes parents qui ont invité les siens pour l’apéro. Le contact a été assez facile, nous partageons les mêmes valeurs.  Ses parents sont aussi traditionnalistes que les miens. Nos pères sont deux hommes calmes qui feraient n’importe quoi pour le bonheur de leurs épouses qui sont deux entremetteuses. Et entre entremetteuses, elles se sont vites comprises.

Nos parents discutent en deux comités gaiement malgré le son des grillons et le coassement des grenouilles qui témoignent de la tombée de la nuit.

-         Tu vois, ça ne se passe pas trop mal, tu n’avais pas de raison de t’inquiéter.

-         C’est vrai, acquiescé-je l’esprit totalement ailleurs

Je ne le lui ai jamais dit mais je l’aime chaque jour un peu plus. Cet amour s’intensifie, c’est peut-être pourquoi je n’ai pas pu me tenir éloigné de lui malgré mes doutes et mes craintes qui seront vérifiées ce soir. Je n’ai pu faire qu’un seul jour loin de lui, le lendemain j’ai vite retrouvé le chemin de sa maison et de son lit.  J’ai totalement perdu le contrôle et ce depuis longtemps. Ma raison me dit de me méfier mais mon cœur me dit que Peter ne peut pas tremper dans cette histoire sordide.

Je n’aurais la confirmation de toute cette affaire que ce soir, après que Sylvain ait pu récolter des preuves. Et je stresse à l’idée de ce qu’il pourrait bien trouver.

Être déçue alors que je me suis donnée me fait peur.  Et j’ai surtout peur de le perdre alors que je sais que son implication dans cette histoire mettra automatiquement fin à notre histoire. Car je serais toujours du côté de la justice.

Alors qu’il a une main posée sur sa cuisse, je la saisis et me tourne vers lui. Contre toute attente je lui dis :

-         Je t’aime Peter !

L’expression de son visage passe de la surprise à la satisfaction. Il me sourit et lève mon menton vers lui et m’embrasse avant de me susurrer.

-         Et moi y a un bon moment déjà que je t’aime Mlle Jackson.

Autant de sincérité dans ce regard ne saurait cacher de la perfidie.

Je ne résiste pas à l’envie de l’embrasser une seconde fois.

Dire que nos premiers je t’aime se font devant nos familles respectives, c’est assez peu communs. Mais cette histoire depuis le début sort de l’ordinaire.

-         C’est vrai ?

-         Je ne saurais te mentir Tia !

-         Tu ne m’as jamais menti n’est-ce pas ?

Il n’a pas le temps de répondre que j’entends ma mère, pleine d’émotions,  dire :

-         Ils sont beaux n’est-ce pas ?

-         Oh non désolée, dis-je honteuse en me cachant dans le bras de Peter qui lui s’en amuse.

-         Il va falloir les marier vite ceux-là, rigole monsieur Sima. Oh Peter on a bien compris que vous vous aimez mais tu pourrais quand même venir te joindre à nous et laisser Tia une minute.

Peter se contente de sourire.

-         Ma chère Liliane, je vous disais qu’on pouvait se voir dans la semaine histoire de pouvoir organiser ça ! s’extasie Evelyn SIMA

-         Bien sûr Evelyn !

-         Je crois qu’il n’y  plus de retour en arrière, tu seras bien Mme SIMA avant la fin de cette année et  ce n’est pas plus mal vu qu’on s’aime ! me chuchote Peter. Bon je vais aller rejoindre nos pères !

Il dépose un baise sur mon front, descend les quelques marches d’escaliers qui mène au jardin où sont assis nos parents. 

Il n’est pas possible que Peter soit un truand, ça je pourrais le jurer. Le cœur léger, je vais rejoindre nos mères qui s’empressent de me montrer des images de décorations de mariage

-          Vous savez quoi, leur dis-je , je vous donne carte libre, faites ce que vous voulez ! le plus important est que je sois mariée.

-         Comme je te disais Evelyn, dit ma mère, votre fils est une perle !

-         Et que dire de votre fille, elle a réussi à séduire le plus endurci des célibataires ! un vrai trésor cette petite.

Elle me tapote chaleureusement la cuisse.

                                                

Sylvain KAKOU

Les trois personnes sur lesquelles ils vont passer les tests sont là, 2 jeunes filles et un garçon. Je m’assure que le magnétophone de mon téléphone est allumé pour que je ne perde rien de tout ce qui se dira ce soir.

J’ai promis à maitre Tia que je lui reviendrais avec des preuves qui appuieraient ma version.

Ce soir c’est une Mireille peu rassurée que j’ai laissée à la maison.

Mais je suis décidé à faire ce qui est bien.

Je me suis glissé secrètement dans l’entreprise ce soir.

-         Les essais de ce soir, sont strictement confidentiels, Strictement ! dit Raïssa MAVOUNGOU.

Elle se tourne vers les 3 jeunes gens qui ne savent pas à quoi ils s’exposeront ce soir.

-         On vous a donné de l’argent en échange de votre présence ici ce soir et vous avez signé un contrat qui vous engage à des poursuites judiciaires si vous osez dire quelque chose. Vous m’avez compris ?

Les pauvres malheureux acquiescent.

Elle se tourne vers les scientifiques chargés de la validation du produit.

-         Alors ?

Comme je n’entends pas la réponse je décide de m’approcher mais manque de bol pour moi, je bouscule une boite laissée au sol attirant l’attention.

Je n’ai pas le temps de chercher à m’enfuir que je buste contre un buste robuste derrière moi.  Je lève les yeux pour faire face au même gorille qui avait été chargé de m’agresser la première fois. Il me soulève par le col alors que le bruit des talons de Cruella se rapproche.

-         Tiens, tiens MR KAKOU nous vous attendions ! Apparemment le premier avertissement ne vous a pas suffi !

-         S’il m’arrive quoi que ce soir, vous serez directement pris pour coupable car j’ai parlé, dis-je pour les dissuader de me tuer. Ma femme ira à la police !

J’essaie de contenir la peur qui s’empare de moi, ces gens sont capables du pire. Me tuer ne les gênerait certainement pas.

À l’évocation de Mireille, Mlle MAVOUNGOU  part dans un rire diabolique.

-         Quelle femme !? elle ne pourra rien dire, d’ailleurs ça me fait de la peine de vous dire ça, elle a bien réchauffé le lit d’Innocent , je ne serais pas étonné qu’il soit le père de votre futur enfant.

Elle se remet à rire diaboliquement.

Elle doit raconter des sornettes, Mireille serait incapable de faire une chose pareille. C’est une femme fidèle. Si elle ne m’a pas trompée quand elle est restée seule en Côte d’Ivoire pourquoi le ferait-elle ici alors que nous sommes réunis.

-         Il ne me croit pas le pauvre ! vous aurez le temps de lui poser la question parce que contrairement à ce que vous pensez nous n’allons pas vous tuer !

Elle s’approche alors que l’autre mufle me retient toujours par le col elle fouille mes poches et fais sortir mon téléphone, un sourire vainqueur sur les lèvres, elle le jette au sol avant de la fracasser d’un coup de talons.

-         Maintenant si vous comptiez sur lui pour les preuves, vous n’en avez plus parce contre nous, nous avons des preuves que vous êtes rentrés illégalement dans l’entreprise dans l’espoir de voler et d’y mettre le feu.

Elle regarde dans un coin.

-         On vous a trouvé avec ce bidon d’essence là-bas,  vous étiez tellement en colère après avoir appris la relation de votre femme avec votre patron que vous désiriez vous venger. Maintenant dites-moi de vous à moi, la parole de qui pèsera plus dans la balance ?

Elle lève les yeux vers son gorille.

-         Maintenant donne lui une petite correction et appelle les flics.

Elle tourne ses talons alors que l’autre sauvage abat les coups sur moi.

 

 

 

 

 

 

Justice et Amour