Chapitre 16

Write by Myss StaDou

Chapitre 16

 

Nous nous mettons à discuter de sujets divers, de faits divers qui ont eu lieu pendant notre repas au restaurant, des faits de société. Deux heures passent sans que je ne m’en rende compte. Olivier me fait rire aux éclats et passer un bon moment. J’ai même oublié mon coup de tristesse à cause de Victor.

 

− Merci pour ce bon moment, dis-je en souriant. Mais je crois qu’il faut qu’on aille se coucher maintenant. Demain sera une longue journée. Je vais au culte à 7h. Et tu as dit avoir une journée chargée.

− La voix de la raison a parlé, concède Olivier en riant. Tu as raison. J’ai passé un bon moment à bavarder avec toi. Ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé. On se voit demain comme prévu non ?

− Oui. On peut aller manger la pizza dont tu me parlais la dernière fois…

 

Olivier éclate de rire.

 

− Tu es terrible, Nicole. Ok, c’est comme tu veux, ma belle. Je t’appelle dès que je suis libre. Ok ?

− Ça me va. À demain alors. Bonne nuit.

− Bonne nuit Nicole.

 

C’est fou. Mes émotions sont comme des montagnes russes. Il y a quelques heures, je pleurais toute la tristesse de mon âme. Olivier m’a offert quelques moments de distraction bienvenues. Peut-être le ciel l’a envoyé pour m’aider à traverser cette période difficile. J’en sais trop rien, mais je suis heureuse qu’il soit là. Nous n’avons pas encore parlé de notre histoire. Je ne sais pas ce qu’Olivier attend. Mais j’ai tellement peur de me retrouver dans une spirale d’émotions que je préfère aussi repousser ce moment le plus loin possible. J’arrive encore à gérer la situation. Je préfère que ça reste ainsi.

 

Le lendemain à 16h30, Olivier m’appelle pour me prévenir qu’il venait me chercher. J’ai juste eu le temps de prendre une douche, passé un T-shirt moulant et une paire de leggings. Il me prend trente minutes plus tard à l’entrée de notre maison et nous sommes allés manger une pizza à Pizza Roma. Nous passons un bon moment à bavarder comme des vieux amis et c’est pas mal. Vu qu’Olivier devait bosser sur son affaire – il est avocat – le lendemain, on a dû se  séparer assez tôt.

 

Il est 19h quand il me dépose devant la maison et on se promet de se rappeler pour se revoir.

Il m’appelle tous les soirs pour prendre de mes nouvelles et me raconter sa journée. Nos conversations ne sont pas intimes, juste superficielles. C’est bizarre tout ça. Mais ça me rassure.

 

Je n’ai toujours pas eu de nouvelles de Victor. Je me suis faite à l’idée qu’il allait vraiment seulement m’appeler à son retour. Je suis trop déçue par son attitude. Mais je ne laisse rien paraître devant Jeanne que je voyais à la Fac. Je joue au grand amour pour cacher ma déception.

 

Le mercredi après-midi, je reçois un appel d’Olivier. Je sors de mon dernier cours et je suis sur le point de partir du campus.

 

− Bonjour Nicole. Tu vas bien ?

− Bonjour. Qu’est-ce qui pouvait bien m’arriver entre hier soir et maintenant ? demandé-je en riant. J’ai fini les cours tout à l’heure et je suis en route pour rentrer à la maison.

− Je peux passer te prendre tout à l’heure ? Disons vers 20h. Nous allons dans un cabaret en ville écouter de la musique. J’ai bien besoin de me détendre après cette longue journée.

 

Mince, j’ai cours le lendemain. Mais bon, je peux faire une exception. Je sais qu’on ne mettra pas long dehors. Au plus tard minuit, je me mets sur la route du retour.

 

− Ok. Sois ponctuel pour que je ne mette pas long dehors.

− T’inquiète. Je prendrais bien soin de toi. À tout à l’heure.

− À tout à l’heure.

 

Jeanne – qui n’était pas très loin de là en train de recharger son téléphone – s’approche de moi.

 

− Tu parlais avec qui comme ça ? 

− Un ami qui est de passage en ville.

− Quel ami ? Je le connais ?

− Non, je le connais depuis le lycée.

 

Le mensonge va me finir ! C’est ma copine, c’est vrai. Mais c’est la sœur de Victor. Je ne peux pas lui parler d’Olivier.

 

− Je dois partir, dis-je rapidement. On se voit demain en cours. Bisous.

− Pourquoi es-tu si pressée ? On devait aller la maison, pour que je te passe le livre dont on parlait tout à l’heure.

− Demain, ma chérie. Je dois partir.

 

Je laisse une Jeanne surprise sur le trottoir pour courir attraper un car pour la ville. Il faut que je me dépêche pour rentrer, faire un somme, et m’apprêter pour sortir le soir. Je suis si excitée à l’idée d’aller dans un endroit chic et suivre la musique. Mais c’était avec Olivier... Ça a comme un goût de péché tout ça. Mais je ne peux y résister. De toutes les manières, il se comporte comme un ami de longue date. Je ne pense pas que j’ai quoi que ce soit à craindre.

 

Le soir, à 19h45 je suis placée devant le miroir dans la chambre. Ma greffe relevée sur mon cou avec de jolies boucles d’oreilles pendantes. J’ai trouvé une robe noire courte et près du corps, avec un bandeau qui passait en bas de la poitrine. Accompagnée d’une paire de ballerines. Je me sens belle, mais pas trop sexy et ça me plaît. Le temps de poser un maquillage léger, je sors de la maison pour attendre Olivier en route. Je ne veux pas qu’il arrive à la maison pour que ça crée un quiproquo.

 

Quelques minutes plus tard, il gare devant moi et je monte dans la voiture. Après une bise rapide, je l’inspecte. Il est vraiment beau ce soir. En chemise bordeaux et pantalon noir. Et son éternelle paire de mocassins. Ça me fait sourire.

 

− Ton inspection est finie madame. L’ensemble du paquet te plaît ?

− Euh…. Je n’inspectais pas.

 

 Je suis gênée qu’il se soit rendu compte de mon impudence.

 

− On peut partir maintenant.

− Oui, chef !

 

Il démarre et nous nous dirigeons vers le Bois d’Ébène, un très beau cabaret-restaurant de la ville. J’ai toujours rêvé d’y aller. Arrivés sur les lieux, nous sommes installés à une table près de la scène et l’atmosphère est magique. Olivier commande à manger. L’orchestre joue des airs du pays et c’est tout simplement super. Je regarde Olivier et je sens un pincement au cœur. Pourquoi tout cela arrivait maintenant ?

 

− Merci pour cette soirée. J’aime beaucoup.

− De rien, ma belle. Tu le mérites. Tu es devenu une femme magnifique et on devrait te mettre le monde à tes pieds.

− Tu es trop gentil et surtout un grand flatteur.

 

Il tend sa main et la pose sur la mienne sur la table. Il me regarde sans rien dire un moment et ensuite passe son attention sur la scène où les artistes donnent le meilleur d’eux-mêmes pour nous faire passer une belle soirée. Son attitude m’intrigue trop. Il n’en fait jamais trop avec moi. Pourquoi ? Que veut-il de moi ?

 

Vers minuit, je donne le signal du départ. Je tiens à m’en tenir à mes résolutions. On monte dans la voiture d’Olivier et on démarre dans la nuit. On roule doucement dans la nuit et on passe dans un où des personnes stoppent des taxis. Les taxis ralentissent ainsi la circulation. Je me tourne vers Olivier pour parler et je me rends compte qu’il fixe une jeune femme sur le bord de la route. Je ressens comme un pincement dans le cœur… C’est quoi ? Serais-je jalouse ? Non, ce n’est pas vrai ! Mais je ne peux m’empêcher de lui demander :

 

− C’est quoi ? Elle te plaît ? demandé-je en jouant la fausse taquine.

− Non. Elle me rappelle juste quelqu’un.

− Qui ça ? 

− Toi, le jour où tu as volé mon cœur, dit-il d’une voix douce et me regardant dans les yeux.

 

J’ouvre grand les yeux. Qu’est-ce qu’il raconte ?

 

− Nicole, je crois qu’il est temps qu’on parle de notre séparation.

 

Ça y est ! Le moment tant attendu est arrivé.


 
Mon amour, mon comba...