CHAPITRE 16

Write by kony ariane

Karl SAGNA

Les mariés réclament Jess. 

Son méchoui ne fait que recevoir des éloges  comme par hasard et le pire dans tout ça,  mes cousins aussi sont au courant que c’est la soi-disant femme ratée de Karl qui a cuisiné ça. Ca me fatigue que tous me lancent des, tu as raté, tu as laissé filer ça ?

C’est  naturellement que j'ai rassuré Chris et sa femme que je vais la chercher.

J'arrive à  peine dans le hall de la maison que je la vois descendre les marches avec grâce. Elle a une robe en lace vert bouteille et un foulard qui va avec.

 Je ne m’y connais pas mais je vois d'ici la délicatesse du tissu. 

Sa robe est longue complètement collée à  sa peau jusqu’aux genoux, avant d’être évasée telle un princesse. Sa taille est marquée par une espèce de broderie or qui se marie parfaitement avec ses accessoires.  Elle a mis la montre que je lui ai offerte…

Mais où va-t-elle habillée ainsi ? 

Ses hanches et ses fesses, je les devine bien, son ventre plat et ses seins. Non. Elle ne peut vraiment pas faire ça. 

Sortir ainsi, avec tous les vautours qui sont à  cette fête,  pas question.

-ah yaya, Dieu merci tu tombes bien.Pourrais-tu m’aider à monter ma glissière ?

 

Elle m’énerve à  m'appeler ainsi. Je suis son homme moi.

Quand le pagne tombe, c’est plus fort que moi je lâche

-pas question !

-euh pardon ? Je te demande juste de monter ma glissière

-j'ai compris ça, mais je refuse que tu sortes ainsi. Je croyais que le devant était pire mais j'aurais dû attendre de voir derrière

- que t’arrive-t-il ? Tu la fermes ou je demande à  quelqu’un d'autre ?

 

C’est plus fort que moi. Je me mets dans son dos, tout près d'elle. Je veux sentir sa chaleur, son odeur.

 Je me résigne à faire ce qu'elle me demande. 

J'ai fait exprès d’effleurer le creux de son dos. Je l'ai vu se raidir.Dès que je finis, je lui fais un bisou dans le cou. Je vais tenter ma chance là maintenant.

-merci yaya

-Jess je t'en supplie,  je me mettrai mille fois à  genoux devant  toi.  Ne m’appelle plus ainsi

-d'accord grand frère

 

Elle est têtue cette fille. Alors que je m'apprête à l'attirer à moi, Carla vint. Pourtant  cet instant aurait été pour moi parfait pour que je lui plaque mes lèvres contre les siennes pour lui montrer l'effet qu’elle me fait, pour lui dire combien je l’aime. 

Vraiment cette Carla là c’est un sacré élément perturbateur, une tornade qui vient gâcher le programme de toute une vie, mon Dieu... 

Je les prends toutes deux dans la voiture. Je refuse que le quartier aussi ait le droit de regarder son corps dans cette robe, déjà que les invités auront la chance de l'admirer… je rouspète, je rumine ma colère et ma frustration.

   


Chris SAGNA

Mon Dieu, Jess a attendu que ce soit mon mariage pour se révéler au monde.

 Tous les hommes sont subjugués à son passage.

 Les femmes loin d’être jalouses ont ce regard de fierté qui peut vouloir signifier, « oui une des nôtres avec tout où il faut ».

 Elle s’avance vers nous en ne manquant pas de saluer les invités à son passage, leur souhaitant bon appétit.

-Jess, ça va ? Maman nous a dit ce que tu as fait pour nous.

-c'est tout de même le mariage de mon papa. Vous êtes magnifiques.

 

Ma femme se leva pour la prendre dans ses bras et lui dit ceci avec tellement d'émotion que c'en fut touchant ;

-Jess, merci pour tout. Je te dois mon bonheur. Et il me faudra me déplacer sur Pobè pour embrasser ta maman. Regarde comment c’est beau et les invités sont ravis.

-je suis contente que ça te plaise.

-allez installe toi, il faut que tu manges.

-pas toute suite. J'ai un petit truc à faire.

-encore? Ok mais fais vite. 

Elle s'en alla sourire aux lèvres.


  

Jessica Gbo

Chris comme Marion viennent de familles aisées.

J’ai réfléchi à ce que je pouvais leur offrir et, vue que ce mariage est un métissage non pas de personnes mais surtout de cultures, alors j'ai eu l’idée d'un panier cadeau pour chacun des invités avec quelques unes des petites choses, propre à la culture de chacun des mariés. 

Carla m'a été d’une grande aide. Elle m’a trouvé un fournisseur en Bretagne qui nous a fait un prix imbattable.

 Mon adorable sœur de cœur s’est chargée de faire livrer ici au Congo, les colis car elle a son oncle maternel qui est un responsable haut placé dans une compagnie aérienne française.

Chaque panier est constitué d'un sachet de fleur de sel de Guérande, un pot de crème caramel au beurre salé carabreizh, un sachet de chips de makemba (banane plantain), et une fiole de Lotoko (whisky local congolais fais à base de distillation de grains de maïs avec du manioc et d'autres petits ingrédients). Les deux premières sont d’origine bretonne et les deux dernières congolaise.

Je demande l'aide des demoiselles et des garçons d'honneur, afin qu’ils m’aident à distribuer tout ça.

   


Karl SAGNA

Jess est parti, sans même que je ne sache.

 Ça fait mal… j'aurais souhaité qu’elle me le dise.

 Je voulais la voir dans un cadre neutre pour que nous puissions parler. Je n'ai pas eu l'occasion de lui parler depuis ce fameux jour.

Elle aura 24 dans dix jours et moi je suis loin d'elle.

J'ai envie de tout casser. Je suis toujours au Congo deux semaines après le mariage de mon petit frère. Le motif ? Brice SAGNA…J'ignore ce que j'ai encore fait. Maman est toujours distante avec moi. Elle me manque. Je suis fatigué de cette situation. Jusqu’à quand vais-je payer pour mes erreurs ?

Ma sœur Tatiana est la seule qui me réconforte. Elle me demande d’être patient car je lui ai parlé de mon projet de demande de divorce.

C'est aujourd’hui enfin que Monsieur papa veut me voir. C’est énervant cette manière qu'il a de me faire appel comme si j’étais un enfant. Il a intérêt à me parler avec des pincettes parce que, au point où j'en suis. Son héritage je m'en fiche. Je veux juste me libérer de ce fichu mariage et reconquérir le cœur de ma femme.

   

Brice SAGNA

Les chiens ne font pas les chats. Je ne suis pas surpris de. Ce comportement venant de la fille Bona.

Mon fils aussi, je n'ai jamais compris ce qu'il lui trouvait. Dieu lui a fait grâce en ôtant de son chemin cette dernière, mais non des années plus tard tu la reprends. Les enfants d'aujourd’hui se laissent manipuler par le diable ce petit joueur. Du temps de ma femme et moi, chacun de nos pas, nos actes, nos projets, on les confiait ça à Dieu et il nous éclaire. Jusqu’à cette date c’est ce qui est de vigueur.

Ces jeunes là se sentent puissants capable de tout faire par eux même, pauvres ignorants.

Voilà il s'amène avec sa tête en forme de noyau de mangue non mur, avec une démarche comme s'il était sur un podium. Faut dire qu’il est aussi élégant et charmant que son père. Il lui aurait fallu en plus prendre de ma sagesse.

-Le plus intelligent, j’espère que tu retiendras quelque chose de cette expérience.

-Heu…

-Pour l’instant je ne te pose pas de question donc ravale tes Heu. Ton ange gardien t'aile vraiment… Ta sœur Tatiana qui te défend toujours m'as fait part il y a un peu plus de deux semaines d’une information qui est d'une certaine façon ta bouée de sauvetage car tu retrouveras ta liberté, mais tu pourrais continuer à être malheureux parce que tu as perdu la femme que Dieu t'a envoyé.

- de quoi parles-tu ?

-tu te tais et tu écoutes. Ta chère Clarisset’a une fois de plus piégé. Junior n'est pas le tien.

-papa j’ai fait un test ADN en Afrique du Sud

-tu vas la fermer oui ? Les résultats de ton fichu test sont faux. Si tu n'avais pas joué la carte de la mesquinerie on aurait eu des résultats correct, bref. L'amant de ta femme n'est rien d'autre que Gauthier Massalia, ton bel-oncle, le mari à la tante de ta femme, pasteur de pacotille. Tu as ici, l’enregistrement que ta sœur a fait, le vrai résultat ADN, le nom des falsificateurs, les photos des tourtereaux et en prime une vidéo faite dans la maison que tu payes. Sur ce bonne journée. Ma douce épouse, je t’emmène déjeuner dehors. Je suis d’humeur festive.

Il y a une espèce de réunion de famille chez ton beau père ce soir. Un diaporama ne sera pas une mauvaise chose. Fils nous sommes partis.

   

Karl SAGNA

Mes mains tremblent. J’ai été manipulé une fois de plus par cette femme. Elle a osé impliquer un pauvre innocent dans ses conneries. Le pire c’est qu'elle m’a fait perdre Jessica. Je me suis fait avoir comme un bleu. Elle doit bien rire de moi.

Je rentre chez moi et me tire à quatre épingles.

Quand j'arrive sur les lieux je vais trouver le DJ et lui glisse la clé USB de la part de mon beau père. Pour le motiver, je lui glisse le langage universel, les billets flambant neufs et chauds comme s'ils sortaient directement de l'impression.

Je me suis assis auprès de la tendre épouse, la gratifiant d'un baiser.

Comme toujours monsieur Bona imbus de sa personne avait fait installer un écran géant dans son jardin de sorte que le passant même ait une vue sur la fête.

Dès que le DJ lança les hostilités, on pouvait voir les multiples œuvres de charité de beau papa toujours accompagné de son pasteur joker. Une première photo de Clarisse et lui dans un lit, en pleine action. L’assemblée poussa un cri d'horreur. Monsieur Bona continuait sans y prêter attention. Les serveurs soudoyés par moi, distribuaient soit des photographies soit des photos. Chacun aurait un bout. Les protagonistes principaux, le couple Massala, clarisse Bona, son père, eux reçoivent le dossier complet. La perversion, je l'ai poussée très loin. J’ai moi-même reçu un dossier et je suis le plus choqué de l'assistance.

Le pauvre pasteur avait déjà reçu deux gifles de la part de sa femme, qu'il est empoigné par monsieur Bona qui le roue de coups. 

Les journalistes que j'ai moi-même invités ne rate rien de la scène. Je prends avec moi Clarisse qui est tremblante. Une fois au salon, je lui donne les papiers du divorce et lui montre les parties où elle doit signer. Elle le fait sans rechigner. 

En ressortant de là, je ris aux éclats pas de la scène qui n'est pas moins drôle, mais de ma liberté retrouvée et du top départ pour reconquérir mon amour.

En partant de chez eux je prends la direction de la maison de ma yaya, celle sans qui tout ça n’aurait pas été possible. Je suis heureux, heureux

   


Chris SAGNA

Pour notre lune de miel, papa nous a offert un tour d’Asie, tous frais payés. J’ai appris sur les réseaux sociaux le scandale« Bona/Massala ». Ces journalistes à scandale sont des vautours, pour une fois, je suis bien content de ce qu’ils font. Il y a même des vidéos c’est trop hilarant.

Ma femme et moi en avons encore pour deux semaines. Nous irons en France pur remercier la famille de Marion, puis dans la mienne au Congo et sous l'insistance de madame SAGNA au Bénin, car elle veut connaître la maman de Jess.

Ces deux femmes ont fait fort. Nos invités continuent de parler de ces attentions. Nos photos sont vraiment belles.

Jess a repris le boulot m'a-t-elle dit. Elle s'y donne à fond. Je suis un peu triste car je ne serai pas présent pour son anniversaire. Je sais qu’elle sera triste car une année au paravent, elle s’était fiancée avec Karl. J'aurais voulu être là pour la faire sortir. Elle se refuse de parler de lui, mais je sais qu’elle souffre toujours de la situation. Elle est toujours amoureuse de lui.

Amoureuse de lui certes, prête à se remettre avec lui ? Il devra être patient et courageux parce qu'elle lui en veut énormément.

   

Karl SAGNA

Je suis rentré à Cotonou hier. L’anniversaire de Jess c’est demain et franchement j’ai peur.

Papa m'a ordonné d'aller à Pobè pour implorer le pardon de la maman à Jess, car j’ai été lâche et malhonnête.

C’est vrai, j’aurais dû aller la voir pour lui présenter les excuses pour ce qui s’est avec sa fille, la poussant à rompre nos fiançailles.

J'ai pris la route seule cette fois ci car c’est une démarche personnelle et très importante.

Quand je viens chez eux, je trouve une jeune femme.

-bonjour, je voudrais voir madame Gbo s'il vous plaît.

-bonjour monsieur, je vais voir si c’est possible car elle ne se sent pas bien depuis hier

-allez voir si elle est en mesure de me recevoir, s’il vous plaît.

-ok je reviens.

Elle est entrée dans la maison et est revenu quelques minutes plus tard.

-madame Gbo ne pourra pas vous recevoir, elle a à peine ou me répondre

-Luc n'est il pas là ?

-Il est à Cotonou pour passer quelques temps avec sa sœur

- ok conduisez-moi à sa chambre

Elle hésite mais vue la détermination elle m'y emmène. Madame Gbo est allongé dans son lit. A peine a-t-elle pu le faire un sourire.

Mon instinct me parle, ça ne sens pas bon.

Je demande à la jeune femme les médicaments qu'elle prend habituellement. Celle-ci me les montre. Je lui demande de fermer la boutique et de prendre avecelle les médicaments. Je soulève madame Gbo et l’installe dans la voiture. Ne connaissant pas la ville, je cherche sur un moteur de recherche la clinique la plus proche. Nous y allons. Une fois sur place, elle est prise en charge aussitôt. Je montre les médicaments qu'elle prend habituellement. Sa tension est élevée. De ce que le médecin a dit, son traitement ne répond plus à ses besoins. Il pense la garder 48 heures en observation et ajustera le traitement.

Je ne sais que faire. Dois-je appeler Jess ? Elle pourrait paniquer. J’appelle maman pour qu’elle m’éclaire. Elle me conseille d'appeler Jess.

Je lance l'appel mais elle ne décroche pas. Je demande à la jeune fille de lancer le numéro sur son portable. Elle m’informe que sa patronne disait ne pas vouloir inquiéter sa fille.

-bonjour Afoua 

-Jess c'est Karl

-Karl ? Que se passe-t-il ? Où est Afoua ? Et maman ?

-tu pourrais te calmer s'il te plaît ?

- oui, dis-moi

-tu es au boulot ?

-non je suis rentrée depuis 14 heures.

- bien, un chauffeur passera vous chercher. Je te la passe  pour que tu sois plus tranquille.

  

Jessica Gbo

Je suis toute tremblante. Je ne sais pas par quelle magie Karl se retrouve à Pobè  auprès de maman qui dit juste être fatiguée. Ces derniers jours. Elle a dit être occupée à la boutique et n'a envoyé que des messages. Je suis très inquiète. Heureuse que ce soit Vendredi. J’avais prévu faire découvrir grand-popo à Luc mais là ce sera une autre fois.

Le chauffeur de Karl est venu nous chercher et nous avons pris la route.  Maman pendant tout ce que Luc et moi avons essayé de la joindre disait être occupée par la boutique et ne répondais que par message. Je m’en veux de ne rien avoir vu venir. Je suis angoissé. Ça me  penser à la maladie de papa. Seigneur pitié. Quand nous arrivons enfin, je vois Afoua dans le hall

-bonjour Afoua

-bonjour mademoiselle Jessica

-où est maman ?

-dans la chambre 4, monsieur Karl est avec elle et le docteur. Ok Luc attendez moi ici je reviens.

Mon cœur ne tient plus dans sa cavité. Une vilaine peur s'empare de moi à mesure que j’avance vers cette porte. Maman avait une toute petite voix au téléphone.

Je peux lui offrir une vie de quiétude maintenant que je travaille même si son activité tourbe bien. J’ai un salaire à sept chiffres. Je ne suis pas dépensière, alors maman doit rester avec nous afin que je la gatte.

Quand j’ouvre la porte, une première pression tombe. Elle est souriante avec les deux hommes.

Je me jette sur elle et des larmes inconnues coulent le long de mes joues.

 

Chantal Gbo

Voir la fille ainsi me donne un pincement au cœur. Jamais je n’ai souhaité l’attrister. Elle doit se souvenir de son père.

-ma chérie, je ne suis pas prête de vous quitter.

J'entoure ma fille de mes bras et la console tant bien que mal.

Le docteur lui explique que la posologie de mes médicamentsdoit être corrigée, et que j’ai fait une hausse de tension due au stress. Ma fille lève vers moi des yeux pleins de questions.

Je suis en effet stressée car je suis veuve, Jess est à Cotonou à présent et Luc va partir dans trois semaines en France pour ses études universitaires. J’appréhende un peu cette solitude. Je n'ai pas voulu inquiéter les inquiéter.

-maman, pourquoi ne m’avoir pas dit ?

-j'allais le faire, quand Karl est venu.

-justement, c’est à moi de le faire pas à lui. Il n'a plus aucun engagement avec moi…

Jessica aussi, je ne la savais pas si rancunière.

-Jesson en reparlera et ton frère ?

-attend je vais le chercher.

Quand elle fut sortie et que je ne fus qu'avec Karl,

-ne lui en veux pas. Elle se sent responsable de la famille depuis que son père est parti.

-ne vous inquiétez pas pour moi.

Lorsque Jess revint avec son frère, Karl se mit à l’écart d’abord, puis entreprit de sortir.

-Karl, où vas-tu ?

-je vous laisse en famille maman

-reviens ici, tu n'es peut être plus mon gendre mais tu demeures le frère de mon autre fils et de plus, si je suis encore de ce monde c'est grâce à toi

Jessica, c’est incroyable le regard qu'elle lui porte. Elle aime le jeune homme là encore, après un an, bien qu’il soit marié. Ma petite fille.

 


LES DETOURS DE L'AMO...