Chapitre 16: De mal en pis en Deuil
Write by Missladj
CHAPITRE 16: DE MAL EN PIS EN DEUIL
MAKANA
Mon coeur bat si fort que j’ai l’impression qu’il va sortir de ma poitrine. Mes mains, mes lèvres, mon corps entier tremble de colère, de tristesse, de lassitude. J’en ai marre, je suis fatiguée, je suis lasse, je n’arrive pas à me remettre et plus avance le temps plus mal je me porte. Les choses pour moi vont de mal en pis et je n’arrive pas à parler de mon mal être à ma soeur Sandos, ni même à personne d’ailleurs. Mais je ne sais pas quel force m’a poussé mais j’ai pris mon téléphone et j’ai appelé Zach, je ne sais pas pourquoi mais j’ai envi de lui parler, et peut être que lui seul pourra accéder à ma demande. Une demande tellement incongrue mais il faut que je le fasse sinon cette situation dans laquelle je vie me tue à petit feu.
La sonnerie de ma nouvelle maison retentit, c’est encore très tôt ce matin pour recevoir quelqu’un mais je sais que c’est Zach et je n’ai plus envi d’aller ouvrir. Hier je l’ai appelé j’étais au Bourbon Coffee mais avant qu’il arrive j’ai pris la poudre d’escampette. Aujourd’hui il est la encore et je ne peux plus me défiler, je me lève et ouvre la porte.
Zach (aussitôt que j’ouvre la porte): Makana tout va bien?
Moi: Oui ça va et toi?
Lui: Moi je vais bien mais toi...tu...
Je me dirige au salon sans le laisser le temps de finir, il ferme la porte et me suit dans celui-ci.
Moi: Prend place s’il te plaît.
Il s’assoit sur le fauteuil qui est en face de moi, je reste debout, il me fixe intensément. Moi qui déteste les hommes de son genre trop beau, trop sûre de lui et tout, je ne sais pas comment je me suis retrouvée dans cette situation où j’ai envi de m’ouvrir à lui.
Il ne dit rien, il continue à me fixer, il attend sûrement que je lui dise quelque chose mais je ne suis plus trop sûre de moi, ni de rien du tout d’ailleurs. Je baisse la tête, mes larmes se mettent à couler sans que je m’en rende compte, il se déplace automatiquement à côté de moi, il me soulève la tête délicatement par le menton, il plonge son regard dans le mien et sèche mes larmes avec son pouce.
Lui: Parle moi Makana, qu’est ce qui te tracasse?
Moi (le repoussant): Tout, rien ne va plus depuis... depuis...
Il se rapproche de moi et me prends dans ses bras. Je ne me retiens plus et pleure fort, je pleure toute ma détresse et mon désarroi.
Lui: Tout ce qui t’arrive est de ma faute. Je ne sais pas si Sandos te la dit mais tout ce que tu as vécu est de ma faute et je ne sais comment m’excuser pour cela.
Moi (après m’être un peu calmée): Je ne veux pas en parler et elle m’a dit ce que vous avez fait, je suppose que j’ai été tellement désagréable avec toi la première fois qu’on s’est que tu n’as pas pu t’empêcher de me livrer à un monstre.
Lui: Non, non ce n’est pas ça, rien ne pourrait expliquer pourquoi j’ai décidé de faire ça à ton insu, mais crois moi que je n’aurais jamais imaginé qu’il réussisse à te prendre, j’étais tellement sûre de pouvoir l’arrêter. Mais même si, ce n’était pas une raison et jusqu’aujourd’hui je n’arrive pas à m’expliquer pourquoi j’ai fais ça. Tu sais je n’ai pas eu l’occasion mais je te demande pardon.
Moi: Je suis enceinte.
Les mots sont sortis de ma bouche tous seuls. Il se détache en même temps de moi et me regarde perdu.
Lui: Tu...Tu...
Il ne termine pas sa phrase et se laisse tomber sur le fauteuil, dépité. Il prend sa tête dans ses mains et secoue sa tête sans cesse. A dire qu’il se force à ne pas intégrer mes mots.
Lui: Je suis un monstre.
Euh...pardon? Il me fait quoi là?
Lui: Je suis un monstre Makana, C’EST MOI LE MONSTRE.
Il se lève directement après avoir crié et cogne de toutes ses forces sur le mur qui est devant lui.
ZACH
Quand Sandos nous avait raconté ce que subissais Makana je savais qu’il l’avait violé et malgré le fait que je sache ce qui peut s’ensuivre, je n’aurais jamais imaginé une seconde qu’elle puisse être enceinte. C’est la goute d’eau qui a fait déborder le vase, pour la première fois je laisse mes sentiments prendre le dessus et manifeste toute ma colère sur le mur que j’ai devant moi. Je le frappe encore et encore jusqu’à ce que la douleur m’empêche de porter un autre coup, mes yeux sont remplis de larmes de rage contre moi-même, comment ais-je pu être si insensible? Je la sens tout près de moi, elle est hésitante à parler, j’ai du lui faire peur en frappant sur son mur comme ça. Je me tourne vers elle et instinctivement baisse mon regard sur son ventre.
Makana (prenant ma main dans la sienne): tu t’es fait mal, tu saignes, je vais aller chercher ma trousse de secours je reviens.
Moi: Non ce n’est pas...
Elle est déjà partie en courant. Je me laisse tomber sur le fauteuil et essaie d’assimiler le fait qu’elle vient de me dire qu’elle est enceinte de son ravisseur. Elle revient aussitôt et s’applique à me soigner la main et me faire un bandage. Maintenant que l’adrénaline dû à la nouvelle est partie je ressens une vive douleur dans ma main droite.
Moi: Je suis désolé pour ton mur. Je vais envoyer quelqu’un pour le réparer dans la semaine.
Elle: Ne t’inquiète pas pour ça, je vais m’en occuper.
Moi: J’insiste
Elle: Okay.
On ne dis plus rien pendant un moment on se regarde juste. Je la vois sous un nouveau jour, ce n’est plus la jeune femme désagréable et effrontée à qui j’avais parlé la première fois, aujourd’hui elle a un regard innocent et m’a l’air tellement fragile. A vrai dire c’est normal après tout ce qu’elle a vécu mais elle n’a pas l’air aussi insensible que je l’ai pensé la première fois.
Moi: Qu’est-ce que tu comptes faire?
Elle: A ton avis?
Moi: Mais...
Elle: Je sais, je sais un enfant d’où qu’il vient est de cadeau de Dieu.
Moi: Ce n’est pas ce que j’allais dire mais tu as raison un enfant c’est un cadeau de Dieu mais après c’est toi qui voit tu sais c’est dans ton coeur aussi. Mais ce que je voulais demander c’est à combien de mois tu es?
Elle: Je n’ai pas encore fait de test de grossesse.
Moi: Mais alors comment peux-tu être sûre que tu es enceinte?
Elle: Écoute j’ai déjà deux enfants et pas seulement ça il y a des signes qui ne trompent pas. C’est peut-être tôt pour dire, mais je le sais et je le sens au très fond de moi. Et c’est mieu que je le sache maintenant parce que plus tôt je le saurais et moins j'aurais de scrupules à l’enlever.
Moi: Okay, et donc tu veux que je t’aide à faire le test de grossesse ou quoi?
Elle: Non je veux que tu m’emmène dans une clinique directement. Il feront le test et l’enlèveront en même temps, je n’ai pas la force d’y aller toute seule et je n’ai surtout pas envi d’en parler à Sandos. Elle s’opposera fermement à ma décision et je n’ai pas le coeur à me disputer avec elle.
Moi: Je comprends ta demande mais tu sais je ne suis pas un pro des cliniques d’avortement.
Elle: J’en connais une. On pourrait y aller maintenant si ça ne te dérange pas.
Moi: Du tout, on peut y aller.
Elle: Donne moi quelques minutes d’abord j’aimerai me nettoyer un peu. Met toi à l’aise.
Elle allume la télé à la chaine des infos et s’en va. Je regarde distraitement la télé en pensant à tout ce qui vient de se passer.
“ C’est avec regret que nous vous annonçons le décès de M. Justin GAHINGA, feu ministre de la Justice hier soir. Il été en mission en Ouganda....”
L’annonce à la télé attire mon attention, je prends la télécommande et augmente le volume.
“...les causes du décès n’ont toujours pas été divulgué mais en ce jour nous allons observé une journée de deuil au nom du ministre qui a travaillé dure pour maintenir la justice dans notre pays. Merci.”
A peine l’annonce finit que la sonnerie de la maison retentit qui est-ce que ça peut bien être à cette heure?
Je m’apprête à me lever pour aller ouvrir mais Makana me devance et se dirige vers la porte toute bien habillée.
Elle: Je vais ouvrir.
Elle ouvre la porte sur une Sandos qui a le visage bouffi, on dirait qu’elle a trop pleurée. Elle n’attend pas de rentrer dans la maison et se jette dans les bras de son amie.
Sandos (d’un trait): Ma chérie tu ne vas pas me croire mais je viens de quitter chez le gynécologue où j’ai fait un test de grossesse et une prise de sang et figure toi que je suis enceinte et pourtant je suis tellement fachée contre Hervé que j’ai presque envie de l’enlever.
Makana ouvre la bouche et se tourne pour me regarder, Sandos suis son regard et me vois arrêter là les mains dans les poches.