Chapitre 16 : Je ne le sens pas.
Write by Les Histoires de Laya
***Tia***
Je me réveille et Nala n’est plus à côté de moi, je regarde
l’heure il est 11h.
Je prends une douche, je me brosse, je mets mon jeans et un
pull, je sors de la chambre.
Une douce odeur d’omelette chatouille mes narines.
Moi (entrant dans la cuisine) : Bonjour
Neal:
Bonjour Tia
Nala: Hello
girl! Je n’ai pas voulu te déranger. Assieds-toi.
Moi : Euh je préfère rester debout.
En fait, son frère est déjà assis, et la place où elle
m’envoie m’assoir est très proche de celle où il est assis. Et ce sont des
chaises fixées donc pas moyen de déplacer.
Neal (comprenant) : Je vais au salon Tia, tu peux
venir t’asseoir.
Il sort de la cuisine et je souffle.
Nala : Tu vas me dire un jour ce qui t’effraie
tant ?
Moi : Je ne suis pas encore prête.
Nala : J’attendrai le temps qu’il faut.
Moi : Hum.
Puis on a passé la journée à glander, un bon 25 décembre
quoi.
Bien évidemment je m’arrangeais à rester très loin de votre
préféré.
Après ça je suis rentrée chez moi et j’ai passé les jours
d’après à courir à gauche à droite pour réunir les papiers pour le boulot et
réviser également pour mes devoirs à venir.
Le 02 j’ai débuté mon boulot, au début c’était assez
compliqué mais après les deux semaines de formation, j’étais déjà assez à
l’aise.
Je me donnais à fond dans le boulot, ce qui fait que j’avais
très souvent la fameuse prime qui me permettait de rajouter 15.000 ou 20.000
sur mon salaire.
J’avais donc 83.000 de bourse + 75.000 du boulot, ce qui
faisait un total de 158.000 par mois avec 90.000 de charges. Mes charges ont
augmenté à cause du transport que je paie pour me rendre au boulot.
Et chaque mois je mettais 30.000 en économie.
Je me suis également donnée dans mes cours, au premier
semestre, j’ai validé haut la main avec 14/20, je me suis vraiment surprise
moi-même car j’étais quand-même dans un amphi de 150 personnes et ce n’était
pas toujours facile (ceux qui ont été à Hampaté BA, vous connaissez à quel
point c’est dur là-bas).
Avant mes examens du second semestre, j’ai démissionné, puis
quand j’ai fini les examens, j’ai postulé dans un centre d’appel en ville dont
le nom est « Quality », j’ai eu vent qu’ils paient extremement bien.
Moi : Allo, bonjour Nala !
Nala : Bonjour ma belle, que puis-je pour toi ?
Moi : Je sais que tu es au boulot mais là j’ai besoin
de toi.
Nala : Vas-y !
Moi : Si durant l’entretien on me demande un truc
concernant mes études ?
Nala : Tu inventes que tu ne vas pas continuer avec les
études car tes parents ne peuvent plus payer. Les centre d’appel détestent
entendre parler d’études, surtout à, Quality. Ne gaspille pas ta chance.
Moi : Que ferai-je sans toi ?
Nala : Lol, bonne chance bisous.
Je raccroche et je me rends à l’entretien. Il s’agit d’un
entretien groupé d’abord.
Le recruteur : Donc, je vais vous demander de vous
présenter, nom, Age, situation professionnelle actuelle, vos expériences
passées, vos qualités et atouts.
Je ne me lance pas car je veux d’abord écouter les autres.
Une fille prend la parole et dans le déroulement de sa
présentation, elle dit qu’elle est étudiante, de passage en licence
professionnelle qu’elle débutera en novembre. Dès qu’elle a dit ça, j’ai vu le
recruteur faire une grimace très rapide et j’ai compris pourquoi Nala m’a dit
de ne pas me présenter comme une personne voulant continuer les études.
Moi (me levant) : Bonjour à tous, je me présente
Tatiana Mérile OYE, j’ai 22 ans et ce qui m’a conduit à Quality, c’est le fait
que je sois à la recherche de nouveaux défis et que j’adore le métier des
centres d’appel. En termes de background, j’ai travaillé comme hôtesse
évènementiel, gérante d’un mini bar-restaurant puis j’ai fait 5 mois dans un
centre d’appel de la place en tant que chargé clientèle SAV. Je suis de nature
déterminée, fonceuse, rigoureuse, ponctuelle. J’ai un très bon niveau d’anglais
et d’ailleurs, dans mon boulot précédent, on travaillait avec une clientèle
canadienne donc parfois il y avait des clients anglophones et je m’en sortais
très bien.
Lui (regardant la feuille) : Mais je vois dans votre CV
que vous avez récemment effectué une licence 1 en sciences de gestion, donc
normalement, vous êtes censée poursuivre, ou je me trompe ?
Moi : Lorsque je suis arrivée à Dakar, c’était
effectivement pour la science de gestion, (mentant) sauf qu’en travaillant 5
mois dans ce centre d’appel, j’ai compris que ma voie n’était pas de faire de
longues études, j’ai envie d’etre une professionnelle, aujourd’hui plus que
jamais j’en suis convaincue…(poursuivant)
Il me regarde dans les yeux et je ne baisse pas les miens,
je parle en le fixant et je ne bégaie même pas une seule fois. Je le vois être
convaincu de mon discours.
Après ça, je réussis également le test de
grammaire-orthographe, je réussis l’entretien en face to face et je ressors de
là avec « Vous commencerez la formation lundi matin ».
Mon cœur est tellement en joie ! En fait, c’est Nala
qui m’a sauvé en me donnant la bonne astuce parce que voyez-vous la fille de
tout à l’heure n’a pas été retenue car le centre d’appel ne recrute que des
personnes disposées à être vraiment professionnelles.
Le lundi j’ai débuté la formation et j’ai cru que mon cœur
allait tomber quand j’ai entendu le formateur dire que le salaire de base est à
120.000.
Vous n’imaginez même pas à quel point je me sens chanceuse,
comme quoi, ceux qui m’ont craché dessus et humilié en me souhaitant le pire,
bah ils s’en mordront les doigts jusqu’à se les couper.
***2 ans après : Fin Juin
Nala : Joyeux anniversaire Tia, joyeux
anniversaire ! Souffle !
Je fais un vœu et je souffle.
Nala : 24 ans, tu te sens comment petite ?
Moi : À cause de tes petits 25 ans, tu me prends pour
ta petite, Tchiup.
Nala : Tu es ma petite, mouf. Je suis fière de la femme
que tu es, j’ai rarement vu une jeune femme aussi déterminée que toi, tu es
droite dans tes bottes, tu restes toujours fidèle à tes principes, tu es une
lionne solitaire et tu n’as pas peur de te battre en toute situation. Je vais
bientôt soutenir mon master et te laisser seule ici, mais je sais que tu vas
t’en sortir.
Moi (touchée) : Merci. Merci pour tout Nala. Si on
m’aurait dit 3 ans auparavant que j’allais autant te considérer, j’allais
cracher au visage de cette personne tellement tu m’énervais. Mais aujourd’hui j’ai
trouvé en toi une vraie amie. Merci pour ta patience, pour ta tolérance et pour
le respect que tu as eu vis-à-vis de mon intimité.
Elle : Je t’en prie. Mais (soufflant) j’aimerai
tellement que tu connaisses aussi l’amour, que tu acceptes d’etre accompagnée
Tia… Pourquoi tu te fermes autant ?
Moi : D’abord, j’espère que dans ta relation, tu restes
lucide car ce mec, je ne le sens vraiment pas. Ensuite, tu sais Nala, il y’a
des personnes comme moi, qui sont faites pour avancer et finir seules. La vie
m’a déjà montré que c’est ça ma réelle destinée et je l’ai accepté et intégré
dans mon cerveau depuis longtemps. Tu l’as dit, je suis une lionne solitaire,
et ça ne changera pas.
Elle : Neal t’attend toujours !
Moi : Je ne me mettrai jamais avec lui.
Elle : C’est lui qui te fera changer d’avis, parole de
Nala.
Moi (pouffant) : Apprête-toi alors à lui essuyer ses
larmes de goumin.
Elle : Connasse !
J’éclate de rire.
En deux ans, ma vie a été un véritable combat, j’ai enchainé
les boulots à temps plein et partiel, je devais être bonne en classe aussi pour
conserver ma bourse et je peux dire que je l’ai fait.
J’ai validé la première partie de ma licence, je soutiens en
décembre mon projet de fin de cycle.
Nala quant à elle, soutient son master 2 en audit et
contrôle de gestion en fin Juillet, puis elle va rentrer au Gabon travailler
dans le cabinet de son père.
Bref, j’ai fêté mes 24 ans avec ma seule amie de cette ville
et nous nous sommes bien amusées.
***Nala***
Quand je suis rentrée de chez Tia après notre escapade à
Saly, j’ai trouvé mon chéri devant chez moi.
Eh oui, je suis en couple depuis deux ans maintenant, raison
pour laquelle, vous me voyez parler d’amour à Tia.
Moi : Bonjour bébé
Lui : Bonjour mon cœur, je voulais te faire la
surprise.
J’ai juste récupéré mes affaires et je suis allée dormir
chez lui. Vous pensez vraiment que je vais faire dormir mon copain dans l’appartement
que mes parents se tuent à payer ? Never.
Bon, je vous le présente, il s’appelle Mike, il a 25 ans
également, il est en master 2 de Relations internationales à ISM. Mignon
ivoirien, forte corpulence, 1m85, tatouages, homme classe et propre.
Ce qui m’a attiré, son charisme, ce qui m’a fait
rester ? son intelligence, sa gueule d’ange, son respect.
Et surtout, le fait qu’il sache très bien me recadrer et
taper du poing sur la table.
C’est le deuxième homme que je connais dans ma vie et ma
seconde relation sérieuse après la toute première qui s’est soldée en échec à
cause de la distance et de la tromperie, bref.
Ça fait deux ans que je suis avec lui et je n’ai jamais vu
l’ombre d’une rivale ou soupçonner une tromperie.
Il faut dire que j’ai accès à son phone et son ordinateur
donc je n’ai pas trop matière à m’inquiéter et aucun Kongossa de Dakar ne l’a
mentionné jusqu’ici.
Avant, c’était effectivement un coureur de jupons mais à l’écouter,
je l’ai changé et j’en suis ravie.
Je me rends dans sa cuisine lui faire à manger.
Je suis entrain de cuisiner quand il vient me dire qu’il
descend rapidement à la boulangerie prendre du pain pour la salade.
Moi : Ok bébé.
Je poursuis ma tâche, puis j’entends mon téléphone sonner
depuis la chambre, je m’y rends alors pour le décrocher.
Moi : Oui poulette
Tia : Tu es où ?
Moi : Policia ou gendarmerie ?
Tia : Interpol ! Réponds
Moi : Je suis chez Mike.
Tia (soufflant) : Ok. Il est à coté de toi ?
Moi : Non.
Tia : Bien, j’étais très assise dans le restaurant
ivoirien qui est à Fass et y’a un groupe de filles qui y était également. Elles
parlaient d’un certain Mike, ivoirien, ça te dit quelque chose ?
Moi : Parle Tia
Tia : Je t’ai prévenu Nala, je t’ai dit que ce gars je
ne le sens pas, tu m’as écouté ? Parce que l’histoire ne s’arrête pas là (se
stoppant)
Moi (le cœur battant) : Parle Tia stp
Tia : Donc tu n’imagineras jamais qui était dans ce
groupe de filles ? (Silence) Je cite Melvina l’ex frivole de ton frère.
La colère commence à me monter.
Moi (énervée) : Elles disaient quoi ?
Tia : En tout cas, elles parlaient bien fort pour que
j’entende et ton ex-belle sœur me regardait avec dédain et mépris. J’ai seulement
retenu une phrase qui m’a inquiété « Elle a boycotté ma relation, je vais
lui montrer que je suis plus forte qu’elle ». Elle l’a dit avec tellement
d’assurance que je te répète encore que je ne sens pas ton mec Nala.
J’encaisse cette information qui fait monter ma colère d’un
coup.
Moi : Je te rappelle Tia. Clic
En fait, facon mon cœur est entrain de chauffer, je suis
tentée de chercher le numéro de Melvina et l’appeler pour correctement
l’insulter, elle s’amuse avec moi ?
Je suis assise entrain de vriller intérieurement quand Mike
entre dans la chambre
Lui : Oh, tu es là et la marmite brule ?
Moi (le feu au cœur) : Tu me trompes Mike ?