Chapitre 16 : On triche ou pas ?

Write by Les Histoires de Laya

***Marianne***

Je prends ma pause et je descends manger le Tchiep chez mon asso, j’ai cité « Yaye Binta ». Une maman sénégalaise qui prépare le Tchiep non loin de l’entreprise.

10 minutes plus tard, Kylian fait son entrée dans le mini restaurant, je lui fais un signe de la main.

Moi (le regardant) : J’ai déjà pris ton plat !

Lui : Ouf, merci Marianne, heureusement, sinon j’allais faire toute cette queue. Merci !

Moi (souriante) : Je t’en prie.

Je dois vous avouer quelque chose !

Lui : Tu sais Marianne, je suis très observateur et ça fait un mois que tu as changé. Tu es très à l’écart, tu sembles parfois triste, que t’arrive-t-il ?

Moi (fuyant son regard) : Rien de grave, t’inquiète !

Lui : Je ne te crois pas ! Tu veux en parler ?

Moi : Kylian, tu restes mon supérieur, même si nous sommes bons amis

Lui (me coupant) : Nous sommes bons amis ?

Moi (bégayant) : Euh oui, oui je pense.

Lui : Tu penses ou tu en es sûre ?

Moi : J’en suis sûre.

Lui : Ok. Je veux dire par là, que j’ai l’impression de te connaitre suffisamment pour savoir quand tu vas bien ou pas !

Moi (soufflant) : J’ai déménagé en fait, donc c’est ce qui me préoccupe autant !

Lui : Tes parents t’ont laissé partir ? (Se reprenant) Excuse-moi, je n’insiste pas plus, je ne veux pas entrer dans ta vie privée.

Moi : Kylian ?

Lui : Marianne (me fixant)

Moi : J’arrête dans quelques mois, je tiens à t’en informer.

Lui : J’espère que la personne qui te remplacera sera aussi performante que toi. Bon appétit Marianne.

Il se met à manger et je le regarde de temps en temps (mon cœur bat) il est vraiment beau.

Et plus j’apprends à le connaitre, plus il me plait.

C’est normal de tomber amoureuse de son supérieur ?

Je sens même qu’il l’a remarqué car je suis trop aux petits soins avec lui, je connais ses habitudes.

Et dire que je ne pensais plus ressentir ce genre de choses, eh bah, je suis dans la merde.

Surtout qu’il ne semble pas ressentir la même chose.

Bon, c’est vrai que par moment, il me lance des regards que je ne saurai décrypter mais, ça ne ressemble pas non plus à de l’amour !

Je m’égare.

 

On finit de manger et on retourne dans les locaux de l’entreprise continuer notre journée.

 

Le samedi je l’ai invité manger chez moi.

Je connais chez lui alors il doit connaitre chez moi !

Kylian (me regardant) : Tu cuisines très bien !

Moi (ravie) : Merci ! Je t’emmène le dessert ?

Lui : Vas-y !

Je dresse bien le dessert, comme j’aime, et je lui emmène tout ça sur un plateau.

Il se met à le déguster silencieusement.

***Kylian***

Ma bouche ne dit rien, mais à l’intérieur de moi, c’est un festival.

Je ne sais pas ce qui m’arrive mais sans le savoir, elle est en train de bousculer toutes mes certitudes.

J’ai tellement été habituée à des Ludmilla et Molly, que j’avais oublié qu’il existait des filles « bien » dans ce monde.

Et Marianne me semble en faire partie.

Je dis bien « me semble » car il y’a une partie de moi qui reste en alerte.

Dans tous les cas, je ne tenterai rien tant que nous travaillerons ensemble, je ne tiens pas à biaiser notre relation professionnelle.

Ça me laisse le temps de l’observer !

 

Cette journée s’est déroulée sans encombre et les mois qui ont suivi, mes sentiments et mon attirance pour Marianne n’ont cessé de se multiplier.

Tout ça dans le silence, au fin fond de mon cœur.

Le manque s’est fait ressentir quand elle a quitté l’entreprise en laissant derrière elle un gros vide.

Plus de café le matin en arrivant, plus de personne sur qui compter quand tu travailles comme un forcené sur des dossiers à traiter illico presto.

Plus de discussions intéressantes sur la vie avec une personne posée, réfléchie et de très bon conseil.

 

J’étais assis dans mon bureau à essayer d’ordonner mes idées qui étaient bousculées par un seul nom : Marianne ; quand mon téléphone a vibré et j’ai vu son nom s’afficher.

Elle : Coucou Kylian, passe à la maison ce soir, je ferai à manger et si tu veux, on pourra regarder des films. (Rigolant) J’ai besoin de faire descendre la pression de la semaine !

Moi : Là-bas tu as encore plus de pression ?

Elle : C’est juste incroyable, je t’assure ! Ça te dit ?

Moi : Oui, je viendrai, vers 20h.

Elle : Ça marche, bisous.

C’est à ça que ressemblent nos discussions depuis son départ, c’est comme si le fait d’avoir rompu le lien professionnel avait libéré en nous quelque chose qui était étouffé !

Ah, Marianne, Marianne, Marianne, à quel moment as-tu commencé à me plaire ? À quel moment as-tu transformé mon cœur de pierre ? Est-ce que tu t’en rends compte ? Est-ce que tu me tends un piège ? Pourquoi bouscules-tu autant ma vie ? Pourquoi éveilles-tu en moi des sentiments que je pensais enfuis ?

Un combat s’effectue entre mon cœur et ma raison, mais le vainqueur sera désigné par la seule personne qui peut faire tout basculer actuellement parce que j’en pince clairement pour elle.

Je l’avoue, je suis tombé.

Je suis tombé sous le charme d’une femme qui a su faire apprécier son intelligence avant son corps,

Je suis tombé sous le charme d’une femme qui a su m’analyser, me comprendre, me connaitre en très peu de temps.

Je suis tombé sous le charme d’une femme qui a su chambouler mes résolutions et qui aujourd’hui me pousse clairement à me poser des questions.

Ma sonnerie de téléphone me sort encore de mes pensées.

C’est un numéro de l’étranger, je soupire d’agacement car je ne sais pas comment elle fait pour me recontacter à chaque fois.

Moi (décrochant) : Bonjour, je t’accorde deux minutes de mon temps. Tu as une minute pour me dire ce que tu veux de moi. L’autre minute me servira à te dire ce que moi j’attends de toi.

Molly : Bonjour Kylian, pourquoi Es-tu si dur avec moi ? Tu veux que je te prouve quoi de plus ? Je t’aime, je n’arrive pas à passer à autre chose. Quand je rentre, je veux qu’on recommence à zéro, qu’on se donne une chance, je te jure que nous serons heureux.

Moi : Bien, je t’ai écouté. Maintenant je vais te dire, que je ne t’aime pas Molly et jamais je n’aimerai une femme comme toi, même sous l’effet de la plus grande drogue, mon cœur ne battra pas pour toi. La femme avec qui je ferai ma vie sera une femme de valeur, de principes, et non pas un sexe sur pattes qui n’hésite pas à s’offrir au premier venu. Fais ton deuil et oublie-moi. Et surtout, fais comme s’il n’avait jamais rien eu car pour moi, tu n’as jamais existé. Bonne journée.

Je coupe l’appel et je bloque son nouveau numéro.

Maintenant que tout est claire, je n’aurai rien à me reprocher.

Et comme vous aussi vous ne voulez pas parler avec elle, la conseiller, eh bien, je ne peux rien faire de plus.

 

À 20h je suis devant chez Marianne.

Elle m’ouvre et me met à l’aise comme toujours.

Ça me fait un bien fou de la voir.

***Marianne***

Ça me fait un bien fou de le voir, il m’a beaucoup manqué.

Mon cœur bat à un de ces rythmes actuellement (rire), c’est fort.

Je lui sers à manger, et il déguste mon plat avec appétit.

Moi ? Je le regarde de temps en temps, c’est plus fort que moi !

 

Lui (me regardant) : On regarde quel film ?

Moi: Think like a man!

Lui (pouffant) : Tu veux penser comme un homme ?

Moi : Pourquoi pas, ça doit être cool.

Lui (regardant devant lui) : Vous pensez que nos vies sont trop faciles hein ?

Moi : Plus faciles que les nôtres en tout cas !

Lui : Hum, d’accord. Vas-y, mets le film.

Je mets le film, on le regarde en rigolant de temps en temps.

Puis, une scène où Taraji P.henson couche avec son partenaire apparait à l’écran !

Je me sens tellement gênée, je ne sais même pas qui m’a envoyé mettre ce film.

Personne ne parle, on a les yeux fixés sur l’écran et ce, jusqu’à la fin du film.

On en a regardé un deuxième, c’est Kylian qui a choisi, c’était un film d’horreur.

 

Kylian (me regardant) : Merci pour la soirée ! 

Moi : Je t’en prie, ça m’a fait plaisir de te voir !

Kylian (très sérieux) : Moi également.

Je le raccompagne jusqu’au portail de la résidence devant lequel son taximan est venu pour le récupérer.

Mais avant d’ouvrir le portail, je me retourne face à lui et je le regarde !

Moi : Kylian ?

Lui (un sourcil levé) : Marianne ?

Moi : Je préfère ne pas te mentir, tu me plais (respirant) beaucoup. Mais j’attendais de ne plus travailler sous ton aile pour te le dire, afin de ne pas gaspiller notre relation professionnelle. (Expirant) Voilà, maintenant c’est dit.

Je précise d’abord qu’il est bien plus grand que moi, donc je suis obligée de bien lever ma tête pour le regarder.

Lui (après 2 minutes à me fixer) : Marianne, je déteste qu’on se joue de moi, et si jamais tu es du genre, je n’hésiterai pas à te rayer de ma vie.

Moi (soutenant son regard) : Je ne joue pas !

Lui : Moi non plus ! Et je ne triche pas !

Moi : Moi non plus.

Lui : Ok !

Moi (excès de spontanéité) : Tu pars sans m’embrasser ?

Lui : Tu veux que je t’embrasse ?

Moi (bégayant) : Bon, bon, je ne sais sais pas ! (Tapant ma tête) Au moins, tu sais ce que je ressens !

Lui : Ok. Le taximan m’attend.

J’ai été mouillé instantanément de honte !

Moi : Ok, je t’ouvre le portail.

Je me retourne pour ouvrir le portail quand il bloque ma main, me retourne pour que je sois face à lui, se baisse légèrement et saisit mes lèvres avec fougue et passion.

5 secondes, 10 secondes, 30 secondes, 60 ? Je ne saurai vous dire combien de temps cela a duré mais ça a eu le don d’éveiller tous mes sens et accélérer les battements de mon cœur.

 

Il y met fin et me regarde droit dans les yeux avant de rajouter « Je ne triche pas Marianne, et si tu triches, tu n’auras même pas besoin que je t’informe de ma décision, car tu la connais au fond de ton cœur. Bonne soirée. »

J’en étais toute chamboulée, il a retourné mes idées en un geste.

J’ai ouvert le portail, il est sorti et il est parti.

J’ai eu l’insomnie une bonne partie de la nuit car je me demandais qu’est-ce-que nous sommes réellement ? Il est si difficile de déceler ce qu’il ressent au fond de lui.

 

Aidez-moi ! Il ne vous a rien dit ? Il ne se confie pas à vous ? Ou bien vous me laissez comme ça ?

Mes commentatrices préférées, informez-moi car Kylian est un sacré mystère, que faire ?

 

***Maurine***

6 longs mois sont passés depuis le décès de l’ex-femme de Laurent.

Et ce week-end, Laurent désire rencontrer mes parents.

Si ça ne tenait qu’à moi, rien de tout ceci n’aurait eu lieu, mais j’ai l’impression d’être prise au piège.

Il y’a quelques mois, tonton Edgar m’appelait TOUS LES JOURS, tantôt il me donnait l’ordre de quitter Laurent, tantôt il me parlait tout doucement en me « conseillant » de le quitter.

Je l’écoutais et je finissais par raccrocher, je n’avais pas que ça à faire. Qu’il s’occupe de ses problèmes.

Puis du jour au lendemain, il a totalement arrêté et je n’ai plus jamais vu son sale numéro sur mon écran.

 

Bref, je dois retourner dans la maison de Maurice parce que Laurent souhaite le voir. (Levant les yeux au ciel) Foutaises.

Laurent : Tu ne pars pas déjà ?

Moi (saoulée) : J’y vais !

Lui : Tu sais au moins que je me fiche de tes états d’âmes et que tu ne dois surtout pas me désobéir.

Moi : Pour finir avec une arme sur la tête contenant une balle prête à transpercer mon cerveau n’est-ce-pas ?

Lui (souriant) : Tu apprends tellement vite, c’est fascinant !

Moi : Garde ton ironie pour toi, conneries !

Lui : Maurine ?

Moi : Je retire ce que j’ai dit.

 

Je prends mon sac et je sors de ma maison.

Je déverrouille mon dernier bébé : Une JEEP GRAND CHEROKEE SUMMIT. Connaisseur connait !

Barbara et Maurice vont sentir que je ne reste pas dans la merde suite à mon départ de leur maison.

Lunettes de soleil chères, habillée luxueusement de la tête aux pieds, parfumée des dernières tendances, je m’installe dans mon bébé et je prends la route direction chez (levant les yeux au ciel) Maurice et Barbara.

Je me gare devant leur maison et je franchis le portail sans y avoir été invitée.

Je reconnais les voitures des meilleurs amis des parents, deux couples.

(Ricanant) Que le jeu de rôle commence !

 

Moi (ouvrant la porte) : Je suis de retouuuuur Mamoune !

Barbara et Maurice ont eu une grimace qui a duré une fraction de seconde (rire) il ne fallait pas que leurs amis, qui eux, semblaient si heureux de me voir à nouveau, constatent que mes parents me vouent une haine pas possible.

Papa (tellement hypocrite) : Ah ma fifille, quelle joie de te voir.

Maman (comme si elle était émue) : Bon retour ma puce.

Elle se lève et elle vient me serrer dans ses bras.

Elle (à mon oreille) : Tu sors de ma maison dans les 5 minutes qui suivent !

Moi : Tu sauras alors que je suis une plus grande actrice que toi.

Je quitte dans ses bras tranquillement et je vais faire des bises à leurs amis.

 

Vous voulez jouer sur l’image ? Jouons !

Vous allez sauf que vous étouffer aujourd’hui alors, conneries !


  Note de Laya: Le mariage de votre sœur arrive à grand pas, j'espère que chacun a déjà sa tenue ohhhh (rire)

Sœurs M : Divergence...