Chapitre 17 : La vie nous rattrapera... toujours.

Write by Les Histoires de Laya


***Olivier***


Dès l’instant où je suis sorti de ce bureau froid et terrifiant, j’ai compris entièrement à quel point la vie de Gracien OKINDA était remplie d’aspects sibyllins.

 

J’ai dû avaler ma salive plusieurs fois à table quand Grâce m’a regardé et j’ai senti de la joie dans son regard.

 

J’ai compris au sortir de là que spirituellement je combattais Gracien, mais physiquement j’étais avec ma famille, dans un pays où ses tentacules sont si longs qu’il contrôle tout. J’ai compris que la marche arrière n’existait plus dans cette situation.

 

***le soir

Grâce : merci pour tout, je suis honorée, mon père t’adore et je ne m’y attendais pas. Comme quoi votre discussion a été fructueuse.

Moi (la fixant) : Merci à toi de m’avoir intégré.

Je la serre fortement dans mes bras car au loin je vois Gracien, verre à la main, me fixant bien qu’il soit en plein échange avec mes parents.

Moi (intérieurement) : Je n’ai plus de choix, il me tuera si j’ose reculer.

À ce moment là je me suis posé une vraie question : ne devrai-je pas utiliser mes pouvoirs traditionnels pour envoyer la foudre s’abattre sur cet homme ? Mais cet homme est aussi un grand sorcier, il n’est pas grand maître pour rien. Bref, je suis tombé dans les filets du père de Grazi.

***Grazi***

Moi (poussant la porte) : ce fut une belle journée !

Steph (suspicieux) : ah bon ?

Moi : Oui, j’espère que Grâce sera heureuse avec un homme dont elle ne connait pas le passé.

Steph (intrigué) : tu n’as donc pas dit à ta sœur que c’était ton ex ?

Moi (haussant les épaules) :  Non. Quand on est une sœur jalouse et aigrie, il faut supporter les conséquences. Il veut juste me faire du mal mais il ne m’intéresse absolument pas.

Je me rapproche de Stéphane qui fait un pas en arrière, je comprends qu’il ne veut pas coucher avec moi, une nuit de plus.

Moi (tristement) : Je ne t’attire pas c’est ça ?

Lui : j’ai le droit de décider quand je voudrai te toucher Graziella OKINDA.

Moi : bien noté.

Je rentre dans la chambre, me déshabille, vais prendre ma douche et je finis en larmes.

***18 mois après***

Nous sommes invités chez papa ce soir. À la base, nous étions invités chez Grace et Olivier qui ont emménagé depuis 9 mois ensemble. Ne me demandez pas pourquoi l’invitation a pris autant de temps, je ne saurais vous le dire.

Sauf que les plans ont changé, la campagne présidentielle va démarrer sous peu et papa nous convie ce soir, toute la grande famille et ses alliés, pour nous annoncer sa candidature. Etonnant ? Absolument pas.

Bien qu’il y ait un opposant farouche qui bouscule papa, il n’en demeure pas moins notre champion.

Nous sommes tous là, Xénia également, qui est d’ailleurs de plus en plus proche de papa depuis son retour définitif au Gabon il y’a des mois.

Je vois d’un très mauvais œil cela car mon papounet est à moi et à personne d’autre.

Bref, nous sommes tous autour de la table et chacun reçoit un rôle spécifique. Je manque de m’étouffer avec mon eau quand j’apprends que Xénia est affectée à la supervision de la com’ de papa, sachant que c’est le plus gros morceau.

Moi (étonnée) : Mais pourquoi papa ?

Papa : parce qu’elle a les capacités pour et ça fait un an qu’elle se forme.

Papa a aussi désigné Lucas dans son équipe !

Non mais Lucas quoi, un arriviste pareil.

Moi : papa, je ne suis pas d’accord.

Papa : Je ne me souviens pas avoir demandé ton avis Graziella !

Un silence de mort dans la pièce, avant qu’il ne dise « Bien, on poursuit ».

***Dans la tête de Alice et Laurencia : Encore une campagne sur mon dos, que dis-je sur mon ventre, combien de fausses couches encore ? 7 ans à tenir encore ? Je finirai par mourir à cause de lui. Je suis sortie de mes pensées par Gracien qui balance « cette fois, je m’afficherai publiquement avec mes trois femmes, il faut que les gabonais comprennent que je suis un homme normal, ouvert sur ma vie, que je ne suis pas cachotier.

***Emilie***

Je reste de marbre, je ne dirai rien dans cette réunion, mais je ferai savoir à Gracien après qu’il a bien intérêt à aller au bout de sa campagne et remporter ces élections car je n’accepterai aucunement ses bêtises.

Surtout pas depuis que je détiens une information clé.

***Laurencia***

J’espère que Stéphane aura mal dans sa chair !

***Alice***

Si seulement je pouvais reculer !

***Lucas***

Oh mon Dieu, pourquoi ai-je voulu sauver Graziella ?

Long story short, j’ai une arme invisible sur la tempe.

Gracien OKINDA m’a dit sans détour : Tu ne veux pas accepter mon argent pour t’éloigner de Graziella alors tu vas devoir accepter que si tu n’arrêtes pas de vouloir la sauver, je te tuerai.

C’était un soir, après m’avoir fait capturer et tabasser par ses sbires.

Depuis ce jour, soit depuis 6 mois, j’ai arrêté de mener des actions pour sauver Graziella.

Je n’ai plus jamais cherché à la contacter, plus jamais essayé d’échanger car depuis ce jour, j’ai compris que Gracien était prêt à tout.

La réunion s’est terminée et chacun savait ce qu’il avait à faire.

J’ai été affecté à la team finance de la campagne.

Je pensais que l’argent sortirait du compte direct de Gracien mais j’ai été choqué d’apprendre que l’argent sortirait du trésor public.

Ce n’est donc pas un mythe, ces gens financent vraiment leurs campagnes avec l’argent du contribuable.

Bref, je n’ai rien dit, si ce n’est un ok furtif quand on m’a dit que le Trésorier Payeur Général(TPG)  ferait le nécessaire pour mettre à disposition les fonds.

Au sortir de cette réunion, nous étions tous pieds et mains liés, Gracien venait de tous nous mettre à contribution dans son plan macabre pour revenir une fois de plus piller le Gabon.

***Xénia***

À la fin de cette réunion, je me retrouve avec Grâce dans le jardin et elle m’a l’air bien triste.

Nous sommes assises comme des gamines sur la pelouse.

Moi (la touchant) : Ma puce ? Que se passe-t-il ?

Grâce : je t’assure que je ne comprends plus Junior, enfin Olivier.

Moi : pourquoi ?

Elle : tu te rends compte que depuis que nous avons fait les présentations, il ne m’a plus jamais touché ?

Moi (étonnée) : Pourquoi cela ?

Elle : Je ne sais pas ! De plus, nous étions à Abuja, et nous sommes allés passer 3 jours dans son village où j’ai participé à un bain qui consistait à enlever la malchance que je trimbalais.

Moi : qui a dit que tu étais malchanceuse ?

Elle : lui-même. Tu sais Olivier est chef traditionnel, il a d’ailleurs dans sa maison des reliques.

Moi : Hum ! Grace, il ne fallait pas accepter cela. Je ne doute pas de ton partenaire mais j’ai juste peur qu’on t’ai fait quelque chose.

Elle : tu penses que ça a renforcé son dégoût de moi ?

Moi : Hum, je ne sais pas trop.

Nous sommes restées à nous fixer, j’ai vu des larmes monter dans ses yeux et elle a craqué.

Grace : Xénia, tu es la seule à qui je l’avouerai car tu es dotée de bon sens et nous nous aimons comme des meilleures amies,

Moi (touchée) :

Grace : Xénia, mon père m’a fait subir des abus atroces, il m’a violé Xénia, et je sais qu’il t’a violé aussi.

Moi (tremblant) : pourquoi dis-tu cela ?

Grace (me prenant dans ses bras) : Je sais Xénia, s’il te plait ne me mens pas. Il a abusé de nous, il est temps qu’on libère la parole. Cet homme est en train de mentir aux Gabonais, d’apparaitre comme le père parfait or il abuse de chacune de nous.

À cet instant, j’ai eu comme un moment de déconnexion dans mon cerveau, le choc était atroce. Je n’étais pas la seule victime,  j’ai la confirmation qu’il a abusé de nous toutes. Pire, Grâce savait, elle savait tout et n’a rien fait pour le stopper.

Là où moi, j’ai aiguisé mes armes, mis toutes les chances de mon coté pour mieux le faire couler, payer de plus en plus de gens pour lui faire du mal, et même le tuer lors d’un meeting, Grace n’a rien fait.

Moi (énervée) : et pourquoi n’as-tu rien dit ? Pourquoi l’as-tu laissé continuer ?

Grâce : cet homme pourrait me tuer s’il lisait juste dans mes pensées. Il est démoniaque.

Moi : je n’en ai rien à cirer. Grace, c’est ton père, mais je le tuerai de mes propres mains s’il faut. À cause de lui, je suis traumatisée, mes parents ne me reconnaissent plus, je suis brisée. Tu veux que je te montre mes parties génitales Grace ? Tu veux voir mon anus ? Oh que non, car ce serait dégueulasse de voir les conséquences des viols de TON père.

Elle n’a plus rien dit, elle pleurait silencieusement.

Il m’a fallu cinq minutes pour être dans le même état, je pleurais.

Je pleurais pour toute ma vie qui a été détruite par un homme.

Je pleurais car je n’ai pas su dire à mes dieux ce qui m’arrivait.

Mes dieux sont maman Marianne et papa. Je n’ai pas su leur dire, alors j’ai été continuellement abusée lors de mes séjours forcés ici.

Je sens mon téléphone vibrer dans ma poche, Calista, toujours au bon moment.

Je décroche et je n’ai que le temps de dire « Cali », qu’elle a déjà ressenti ma peine.

Cali : ma puce, que se passe-t-il ?

Moi : tu me manques !

Cali : Owhh bébé, tu veux que je vienne à Libreville ?

Moi : non Cali, ici la campagne va démarrer, laisse-moi finir avec ça et on se voit.

Cali : tu fais campagne ?

Moi : je n’ai pas le choix Cali, je suis la belle-fille de Gracien OKINDA.

Cali (emmerdée) : Xénia, je risque de dire à papa Eden de venir lui-même te prendre à Libreville.

Ça m’a pris dix minutes pour convaincre Cali que papa ne devrait pas descende à Libreville. En un an j’ai appris que papa était persona non grata pour Gracien OKINDA.

Elle a compris, sans que je ne donne aucun détail. Je lui ai dit que je l’aimais de toute mon âme, et elle a répondu réciproquement. Cali est la moitié de mon cœur.

Quand je suis sortie de la présidence ce soir-là, je me suis rendue dans un endroit très lointain.

Moi (toquant et m’annonçant) : Xénia

Son collaborateur m’ouvre la porte.

Nous sommes dans une cabane, loin des installations modernes de la ville.

C’est ici que je retrouve l’opposant principal de Gracien depuis quelques mois, M. Eifar NDONG.

Il n’a jamais été dans le parti de Gracien, jamais été dans les bassesses, il s’est toujours battu pour libérer le Gabon. Malheureusement, il a toujours perdu après des élections controversées. Il s’était un peu mis en retrait mais cette année, il revient de plus belle.

On a un but commun.

Le sien ? Faire tomber un dictateur.

Le mien ? Personnel, faire tuer un dictateur.  

Moi (le regardant) : êtes-vous prêt pour le combattre au plus fort cette année? D’autant plus que vous avez le soutien des populations qui vous accompagneront en cas de vol de la victoire.

Lui : Très prêt, et j’espère que vous ne retournerez pas votre veste.

Moi : jamais M. NDONG, jamais, j’ai envie d’exposer tous les déboires de cet homme.

Lui : lesquels ?

Moi : Je vous confirme qu’il abuse de ses filles.

Un silence de cinq minutes s’est abattu.

Moi (les larmes montant) : et j’en fais partie.

J’ai vu une colère vive passer dans ses yeux.

Lui : il tombera !

Je suis sortie de là, je suis rentrée chez moi.

J’ai écrit à mes parents, j’ai dit oh combien je les aime, et je suis désolée d’avoir désobéi mais c’est ma destinée.

Papa : ma puce, reviens s’il te plait, je vis très mal que tu sois exposée à cet homme.

Maman Marianne : mon bébé, ma Xénia, ta place est auprès de nous. Tu es grande, je sais, mais cette famille est dangereuse.

J’ai arrêté mon téléphone et j’ai dormi.

Les jours suivants, j’ai payé une fois de plus celui qui était chargé de tuer Gracien lors de son meeting d’ouverture. Puis, je me suis souvenue que M. NDONG pourrait le prendre comme une trahison car le script prévoyait qu’il soit d’abord déclaré vainqueur.

Alors j’ai tout annulé et je me suis concentrée sur la com’ autour du président.

De l’autre côté, j’ai soufflé depuis mon arrivée au Gabon (enfin j’ai utilisé des gens pour souffler) aux journalistes opposants que Gracien OKINDA me violait et que sans doute il faisait pareil pour ses filles. Je n’avais pas la preuve de cette seconde partie à ce moment là, mais je savais que si je ne parlais que de moi, l’information aurait été minimisée.

L’information lui est vite parvenue, il a fait tout son possible pour les rincer avec des liasses sorties du trésor public, afin d’étouffer ce scandale.

Il a subi du chantage, et il n’a pas cessé de les payer.

Le chantage a cessé quand il a fait tuer l’un d’eux, ce qui a calmé les autres.

Bref, revenons au présent, quelques temps plus tard, campagne présidentielle.

Nous avons parcouru le Gabon, fait plusieurs meetings.

Nous avons refusé de participer à plein de débats car le mégalomane Gracien OKINDA estimait qu’il n’avait pas à aller défendre son projet de société face à des journalistes « insolents ». Il faut dire que ces soirs là, subitement, il ne se sentait pas très bien non plus.

Fait étonnant car les médecins l’avaient jugé apte à candidater.

Nous avons voté, bien sûr que je n’ai pas voté pour lui.

Nous avons manipulé les résultats, et à la fin du mois, Gracien était déclaré vainqueur.

À 22h ce soir-là, les gabonais ont été surpris de voir Eifar NDONG, vrai vainqueur de l’élection, passer à la télé et dire à Gracien OKINDA de rendre son fauteuil rapidement sinon, il ne reconnaitrait pas les gabonais.

Nous étions tous à la présidence, festoyant les résultats qui avaient été annoncés les cinq minutes précédentes, quand un silence a envahi la pièce car nous venions aussi de voir cette annonce fracassante à la télévision.

Gracien s’est enfoncé dans son siège et je jubilais.

***quelques mois plus tôt.

***Gracien***

Moi (le fixant) : Il faut que je t’annonce quelque chose Paul.

Paul est mon meilleur ami, au-delà de nos familiarités, il est un homme de confiance.

Moi : Je suis gravement malade.

Paul (étonné) : pardon ?

Moi : je souffre d’un cancer du poumon.

Paul : Non !

Moi : Si ! Je ne le savais pas, alors la maladie a eu le temps de s’installer en moi. Il ne me reste pas plus de deux ans à vivre. Et mon état va se détériorer très vite. Emilie le sait, je l’ai informé.

Paul s’enfonce dans son siège.

Moi : Je lui ai dit que je voulais finalement arrêter ma course politique car je me sens de plus en plus fatigué. Elle a tout bonnement refusé et menacé de me faire tomber. Quand je dis faire tomber, c’est révéler toutes mes bassesses dont elle a évidemment les preuves. Elle savait surtout que jamais je ne pourrai la tuer car elle est mon âme sœur.  Chaque jour depuis ce moment, je regrette d’avoir donné autant d’informations à Emilie, elle sait tout, tout ce que je fais, mêmes les choses les plus sombres. Alors je n’ai pas eu d’autre choix que de continuer à me montrer sous mon plus beau jour. Mais je suis épuisé.

Paul : Si tu quittes le pouvoir Gracien, on tombera tous avec toi. Que feront les gabonais de nous Gracien ? Regarde dans quoi tu nous as mis !

Moi (étonné) : Je t’ai forcé la main Paul ? Pfff, tu as voulu tous les avantages, tu as commis des crimes, des délits, en pleine conscience, alors arrête stp !

Paul : Gracien OKINDA, même s’il faille que tu meures sur le trône, tu le feras. Et moi, connaissant ta maladie, je me préparerai à fuir. Mais jamais tu n’abandonneras, surtout pas à l’approche de la campagne à venir dans quelques mois.

Je n’ai plus rien dit et j’ai compris à ce moment-là qu’aucun de mes proches ne comprenaient ma situation.

Je buvais plein de médicaments, que seule Emilie connaissait.

Mais dehors, j’étais toujours le lion dévastateur.

J’ai décidé en pleine conscience de trouver une personne qui me dégagerait du pouvoir. Qui poserait un acte héroïque sur lequel les gabonais pourraient se concentrer le temps que je me retire paisiblement vers un autre pays.

Qui d’autre que Eifar NDONG ? Mon, notre adversaire de toujours, celui dont les gabonais ont déjà scandé la victoire à plusieurs reprises depuis toutes ces années.

Alors un vendredi matin du mois de janvier, j’ai demandé à le rencontrer.

Dubitatif, il a tout de même accepté la rencontre, que j’ai précisé être secrète.

Je savais qu’il avait du vice, il me l’a prouvé. Et c’est ce genre d’opposant que vous voulez à la tête du pays ? …

J’ai proposé et il m’a dit : si c’est ta volonté président, je le ferai.

En fait, c’était trop dénigrant pour moi d’être battu aux urnes, et ça n’aurait pas assez fait sourire les gabonais.

Alors je lui ai proposé de trafiquer les résultats, le battre aux urnes, festoyer. Puis, il prendrait l’antenne et me demanderait de rendre le pouvoir.

Je feindrais le malaise, l’incompréhension, un brouhaha total aurait lieu dans le Gabon et je serais finalement mis à la porte du palais avec le soutien des forces de défense.

***

Les mois sont passés, j’ai eu des hauts et des bas, j’ai parfait mon arrangement avec Eifar.

J’ai dit à ce dernier : Il faut que tu trouves un moyen de me sortir de ce pays sans encombre! Je ne veux pas être à coté de tous les vautours qui ont été autour de moi, quand je serai en train de me soigner. Ces gens pourraient me tuer pour avoir laissé le pouvoir me filer entre les doigts.

Eifar : Bien !

Après ça, je savais ce qui allait se passer le soir de l’élection et même les jours après.

***retour au présent

Je tombe sur mon siège, le pouvoir va m’être ravi.

Je jubile au fond de moi, mais extérieurement, je tape fort sur la table « MERDE ! ».

***Eifar NDONG***

Maintenant que l’assaut contre Gracien OKINDA est annoncé, nous pouvons descendre dans les rues comme un seul Homme avec la population.

Pendant plusieurs jours, nous étions dans les rues, jusqu’au moment où j’ai ravi la place de Gracien à la présidence de la République.

Les langues ont commencé à se délier, ceux qui avaient échangé les résultats, avouaient leur faute sous pression.

La cour constitutionnelle n’a pas eu d’autres choix que de me déclarer finalement vainqueur avec 69% des voix.

J’ai prêté serment, et pendant ce temps, Gracien était enfermé chez lui, sous surveillance, c’était ma condition et il l’a acceptée, tant que je mettais ses femmes loin de lui. Ce que je n’ai pas eu de mal à faire avec une aide des forces de défense.

Il croit que nous faisons équipe, mais ce qu’il ne sait pas, c’est que je détiens aussi des informations capitales via sa belle-fille.

Alors quand j’apprends qu’il a ses billets pour aller se faire soigner ailleurs, je demande à le rencontrer. Ce qu’il accepte, vu nos accords initiaux. Il pense sans doute que c’est un au revoir courtois. C’est le dimanche à 15h que j’arrive chez lui après avoir embrassé ma seule et unique douce femme. Je lui dis : Gracien OKINDA, pensez-vous que vous devez rester impuni après tous les abus commis sur vos enfants ? Il blêmit !

Xénia MAYE entre dans la pièce, je vois le visage de Gracien, il réalise ce qui est en train de se passer…

Gracien (choqué) : Tu m’as trahi Eifar ?

Xénia (étonnée) : Trahir ?

Gracien : J’ai payé cet homme pour me faire sauter du pouvoir, j’ai d’ailleurs financé sa campagne. Vu le changement des règles, tu penses qu’il aurait gagné 30 Ms FCFA où ?

Je reste très très serein.

Moi (la fixant) : tu écoutes vraiment les propos d’un homme qui perd sa tête ? profondément malade et qui mourra sous peu ? Voyons Xénia, tu es plus intelligente que ça. Ne te laisse pas duper.

Je la fixe, et pour la première fois, je ne parviens pas à décrypter son regard.

Si elle tente un geste brusque, elle fera officiellement partie de mes ennemis.

Je suis Eifar NDONG, celui qui a renversé un régime, elle ferait mieux d’avoir peur de moi.

Si j’ai pu pactiser avec un démon, elle serait choquée de voir ma facilité de me transformer en diable.

 

Grazi : Relations to...