CHAPITRE 18 : DÉPRESSION :SAUT DANS LE PASSÉ 5

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 18: DÉPRESSION SAUT DANS LE PASSÉ 5


**KARELLE ADA ONDO**


(sonnerie du téléphone) 


Je m'étais levée des coussins où j'étais allongée et j'avais attrapé mon téléphone, qui pouvait bien m'appeler à cette heure là ? Quand j'avais regardé, j'avais vu écrit "Ly ma moitié", j'avais tiqué. Charly ne m'appelait presque jamais. D'abord parce que son allô allô qu'elle avait, c'était moi qui lui avait acheté ça car elle n'avait pas le droit d'avoir de téléphone et donc, quand elle voulait me parler, elle écrivait mais jamais à l'heure là. J'avisais et il était 19h30 normalement à cette heure ses parents étaient là donc?


« Moi: (Décrochant) Allô Cha-cha tu… »


« Charly: (Voix brisée) Aide moi Elle. »


J'avais bondi du coussin en panique. 


« Moi: Il y a quoi Ly ? Qu'est-ce qui se passe ? »


« Charly: ( Voix à peine audible) Je vais mourir. »


« Moi: (Paniquant) Quoi? Ly? Ly parle moi. »


L'appel venait de se couper. J'avais ramassé mes babouches, comme j'étais seule au salon j'étais sortie sans difficulté et j'avais couru jusqu'à chez elle. Arrivée devant la porte, j'avais cogné sans réponse. J'avais alors attrapé la poignée de la porte que j'avais baissé et la porte s'était ouverte. J'étais rentrée et je m'étais rendue dans sa chambre où je l'avais trouvé allongée sur le lit d'Ornie toute nue, elle tenait son téléphone d'une main et l'autre était le long de son corps. Quand je m'étais approchée d'elle, j'avais vu qu'elle avait des hématomes à plusieurs endroits sur le corps et le visage, sa lèvre était déchirée et du sang et un liquide blanc sortait de son sexe. J'avais regardé autour de moi et j'avais pu voir qu'il y avait un vrai désordre dans la chambre. Un peu un peu l'information était arrivée à mon cerveau, Charly venait de se faire violer. J'avais mis les mains devant ma bouche pour ne pas crier. Elle était là étalée, comme absente, le regard dans le vide.


Moi: Ly ? 


C'était en ce moment qu'elle avait remarqué ma présence et s'était mise à pleurer. J'en avais fait autant. J'étais allée la soulever et l'avait entraîné à la douche, marcher était une véritable torture, le bain alors on en parlait pas. C'était moi qui le lui avais fait prendre. Nous avions fini, je l'avais habillé et nous étions partis de là . Je l'avais emmené chez un ami qui était aussi dans le quartier mais dans un autre secteur. Il habitait dans une maison de 3 chambres avec son petit frère. Ils étaient étudiants. Je lui avais demandé de l'héberger 2 jours. Comme il me draguait, j'espérais qu'il ne me refuserait pas cela. 


Lorsque nous étions arrivées, il nous attendait devant la porte, je lui avais fait un message en venant .Il avait accepté et nous avait conduit dans une chambre avant de ressortir. J'étais restée avec Charly deux heures de temps avant de la laisser en lui disant que j'allais revenir le lendemain.


 J'avais dit au revoir et j'étais rentrée à la maison. Charly ne m'avait rien dit sur ce qui s'était passé. Une fois à la maison, les parents m'avaient grondé à cause de l'heure à laquelle j'étais rentrée, il était presque 22h et je n'avais que 15 ans, mais bon ils ne s'étaient pas trop attardés et j'allais donc dormir.


Le lendemain dès 8h j'étais chez Klause où Charly avait passé la nuit. Je lui avais pris des viennoiseries et une pilule du lendemain. Oui, j'étais encore vierge mais j'étais très documentée sur le sujet, lorsqu'on couchait sans préservatif comme ce fut le cas pour Charly vu que du sperme sortait de son sexe, on pouvait tomber enceinte en plus d'autres choses mais bon la pilule c'était le début d'abord pour le reste on aviserait. J'étais arrivée et j'avais salué Klause et son petit frère avant d'aller dans la chambre où se trouvait Charly . J'étais arrivée devant la porte et j'avais cogné pour m'annoncer avant d'entrer. Je l'avais trouvée assise et recroquevillée sur elle-même en train de pleurer. 


Moi: (M’asseyant près d'elle) Eh ma puce, je suis là. 


Charly : (S'agrippant à moi en pleurant) Il m'a violée Elle, tonton Brice m'a violée, il m'a violée. 


Lorsque j'avais écouté ça mon cœur s'était déchiré, tonton Brice ? Vraiment ? Moi qui pensais que c'était Kévin, mais non c'était tonton Brice. Donc si je comprenais bien, il était gentil tout ce temps avec elle parce que c'était ce qu'il avait en tête ? Mon Dieu, sa propre nièce, un enfant qu'il avait vu grandir plus petite que ses enfants. J'étais choquée et tellement en colère contre ces gens que j'en tremblais même. Je rêvais de leur faire du mal,  j'espérais qu'ils paieraient pour tout ce qu'ils lui avaient fait subir, des monstres comme ça.


Je n'avais pas pu m'empêcher de pleurer aussi et j'avais resserré mon étreinte pour lui transmettre mes forces parce que je savais qu'elle était à bout. 

Nous étions restées comme ça pendant longtemps avant de nous séparer. Je lui avais donné les effets, la brosse à dents et le nécessaire que je lui avais apporté puis l'avais conduit à la douche pour lui donner son bain en faisant attention à ses hématomes. 


De retour à la chambre, je lui avais fait des massages et l'avais forcé à manger puis prendre la pilule et les antidouleurs. Elle avait fini par me raconter ce qui s'était passé, j'en avais eu des frissons. Comment les gens étaient-ils mauvais comme ça ? Et Ornie alors ? Fermer la porte à clé pour que son père viole Charly ? je jurais qu'elle n'était pas simple et priais que ce genre de chose lui arrive aussi un jour, une sorcière comme ça. 


Nous étions restées allongées sur le lit toute la journée, elle avait sa tête posée sur mon ventre et je lui caressais les cheveux. À un moment, j'avais remarqué que sa respiration était devenue régulière, signe qu'elle s'était endormie.


 Je réfléchissais à comment la sortir de cet enfer, j'avais commencé à économiser de l'argent pour qu'on puisse lui louer une chambre mais ce n'était pas encore assez, il fallait absolument qu'on trouve un travail, même un petit truc à mi-temps qui permettrait d'avoir des entrées chaque mois pour assurer son loyer et ses charges. C’était vrai qu'on était encore petites en âge vu qu'on avait que 15 ans mais au moins la nature nous avait généreusement récompensé niveau morphologique, on nous donnait facilement 20 ans et on jouerait sur ça pour trouver du travail, cela devenait urgent. 


Charly avait passé quatre jours chez Klause et ce dernier me mettait déjà la pression pour qu'elle s'en aille.


Moi: Klause, je sais que j'avais dit deux jours, mais je t'assure que nous sommes en train de voir comment lui trouver un autre endroit. 


Klause : Karelle tu me l'as déjà dit et je t'ai compris. Tu m'as demandé un service et je t'ai aidé mais là c'est trop. Je te rappelle qu'elle n' a que 15 ans, tu t'imagines si ses parents la trouve ici ? Je ne veux pas de problème. Je vis avec mon petit frère et nos parents sont en province, si ces gens viennent nous accuser de kidnapping ici et décident de nous agresser, comment va-t-on faire ? Je n'ai rien contre elle mais je ne peux plus la garder ici.


Karelle : Stp Klause, donne moi juste… 


Charly: (Intervenant) K c'est bon, on s'en va. 


Moi: (Me retournant) Tu étais là ? 


Charly: Oui. Klause, merci pour ce que tu as fait pour moi. Ne t'en fais pas, je m'en vais aujourd'hui. 


Moi: Mais tu iras où ? 


Charly : Je rentre à la maison, je vais prendre mes affaires. 


Elle était partie dans la chambre et je l'avais suivie.


Moi: Ly t'es pas sérieuse n'est-ce pas ? Tu sais que si tu retournes chez ces gens, ils vont te tuer. Tu le sais au moins ? 


Charly : Si je dois mourir alors soit, j'accepte mon destin. Mais je ne veux pas que tu aies des problèmes à cause de moi Elle, donc je vais rentrer à la maison et dire à ma tante ce qui s'est passé puis ils feront de moi ce qu'ils voudront (haussant les épaules) après tout je n'ai plus rien à perdre, j'ai déjà tout vu là-bas.


 J'étais allée la prendre dans mes bras et on s'était mises à pleurer. 


Moi: Je te jure qu'on va trouver une solution pour te sortir de là, je te le promets. 


Elle m'avait simplement serré très fort, nous avions rangé ses affaires et nous étions partis de là. Je l'avais accompagnée jusqu'à son entrée et je l'avais regardée partir le cœur lourd. Elle marchait toujours difficilement et avait toujours des bleus sur le corps. Dès qu'elle avait disparu de mon champ de vision, j'étais rentrée à la maison en priant que tout se passe bien pour elle…


   **SABINE KOUYA**


J'étais à la cuisine en train de préparer quand j'avais entendu au salon. 


-Ah Madame a finalement décidé de rentrer de son escapade romantique ? 


C'était Kévin qui parlait. J'étais sortie et j'avais trouvé Charly qui se tenait au milieu du salon avec des bleus sur le visage. Vraiment l'enfant là se foutait de moi, je jurais tous mes parents, elle disparaissait presque une semaine pour je ne sais où et revenait tranquillement parce qu'elle croyait que ma maison était son hôtel.


Moi : Tu sors d'où madame ? 


Charly: De chez un ami. 


Moi: (Me tapant dans les mains) Eeeehh ! De chez qui ? 


Charly : (Silence) 


Moi: Ah Seigneur ! Je ne sais pas ce que cet enfant me veut. Donc l'accueillir chez moi c'était seulement la punition ? Dis-moi Charly tu veux me tuer n'est-ce pas ? C'est ça ton plan ? Me tuer ? C'est la mission que Claire t'avait envoyé faire chez moi non ? Me tuer pour que mes enfants soient orphelins. Mais tu as échoué Charly, tu m'entends ? Le feu du Dieu que je prie là va te foudroyer bien avant.


 Pendant que je parlais Brice et Ornie étaient venus nous trouver au salon. 


Moi : (Poursuivant) Maintenant qu'on t'a frappé là-bas tu reviens à la maison c'est ça ? 

Charly: Ce n'est pas là-bas qu'on m'a fait ça. 


Moi:  Et c'est où ?


Charlie: Ici. C'est tonton Brice qui m'a fait ça avant de me violer. 


Boum ! C'était le bruit de mon cœur. 


Brice: (Sursautant sur sa chaise) Tu es folle ? Espèce de petite menteuse. Donc c'est comme ça que tu es ? On te fait du bien et c'est ainsi que tu me remercies. Moi kouya, je vais te violer pour gagner quoi ? Que je n'ai pas une femme ? Oh mon Dieu voit l'ingratitude des gens. Élevez l'enfant des gens et c'est comme ça qu'il vous remercie. Tu es une véritable sorcière Charly et une grande menteuse. 


Charly : (Le regardant avec haine) Je dis la vérité, tu m'as violée devant Ornie qui…


Je l'avais frappée la louche en bois avec laquelle je faisais le foufou au niveau de la tempe tellement fort qu'elle était allée tomber et s'était mise à saigner, J'étais tellement en colère. 


Charly : (Essayant de se relever en pleurant) Maman pardon, je te jure que c'est la vérité. 


Moi: ( Tremblant de colère) Ferme ta gueule tout de suite. 


Charly: Maman. 


J'avais foncé sur elle et je m'étais mise à la battre avec ma louche.


Moi:  Tu appelles qui maman ? Tu crois que je peux accoucher d'un démon comme toi? Sorcière, tu es venue ici pour détruire ma famille ? Envoyée du diable, enfant maudit. Tu vas te faire coucher par je ne sais qui et c'est mon mari que tu veux accuser , imbécile, bordelle comme ta mère, menteuse malédiction. Tu vas mourir aujourd'hui. Je vais te tuer de mes propres mains, connasse, vipère, j'aurais dû t'abandonner là-bas comme on me l'avait dit de le faire. Ce sont eux qui avaient raison, malchance. 


Je l'avais frappée jusqu'à ce que Brice vienne m'attraper et m'emmène de force dans la chambre.


Moi: (Me débattant) Lâche-moi Brice, je vais en finir avec elle aujourd’hui.


Brice : Tu veux faire la prison à cause d'elle, elle ne bouge déjà plus, reste tranquille.


 Il m'avait enfermé dans la chambre et était ressorti, j'étais en colère j'espérais qu'elle allait mourir, une chienne comme ça. J'étais restée à tourner à la chambre pour me calmer jusqu'à ce que Brice vienne me retrouver 3 heures plus tard. J'avais eu le temps de réfléchir, de repenser à ces derniers jours, aux traces que j'avais vu sur le corps de Brice, à leur comportement Ornie et lui, je savais que Charly n' avait pas menti mais je refusais de l'accepter.


Brice: (S’asseyant sur le lit) Alain (son ami infirmier) a dit qu'elle est juste inconsciente, elle n'est pas morte. Il ne peut pas nous dire ce qui s'est cassé car il faut des radios et une IRM pour ça, mais comme nous savons qu'on ne peut pas l'emmener à l'hôpital, on n'a pas le choix que d'attendre qu'elle se réveille. On espère juste qu'elle ne nous fera pas d'hémorragie interne.


 Je l'avais écouté sans parler, pour moi elle serait morte que j'en aurais été heureuse, c'était une véritable épine sous mon pied.


Brice: Ça va toi ? 


Moi: Hum. 


Brice: J’espère que tu n'as pas cru à ces mensonges je ne l'ai jamais violée. 


Moi : Je sais…



UN MOIS PLUS TARD


**CHARLY NANDA**


Moi: K, je n'ai pas envie de rentrer dans ce restaurant, regarde comment je suis vêtue ? On va me regarder comme une mendiante. 


Karelle : Cha-cha ne m'énerve pas, tu comprends ? On va rentrer dans ce restaurant et on va demander du travail, même si c'est seulement pour essuyer le sol, les toilettes ou pour laver les assiettes, on va faire. Tu sais qu'on a besoin d'argent. Si toi tu n'as pas pitié de toi, moi je ne veux pas que tu fasses encore une semaine dans les paumes ou que tu meurs à cause des coups des gens, donc on va rentrer.

 

Moi: Hum. 


Karelle : Hum moi bien, mais j'ai dit, on rentre là-bas. 


Je ne voulais pas y aller mais quand le commandant avait déjà parlé je n'avais pas d'autre choix. Je savais qu'elle le faisait pour mon bien. Quand je voyais comment elle se démenait pour trouver une solution pour que je puisse partir de chez ma tante, je réalisais la chance que j'avais de l'avoir à mes côtés. Si elle n'était pas là, je serais certainement morte depuis. Je ne comptais plus le nombre de fois où elle m'avait nourrie, lavée, massée, consolée, soignée , transportée et pleurée avec moi durant les 9 années qu’avaient duré notre amitié. C'était mon don du ciel, ma lumière dans les ténèbres de ma vie, mon brin de bonheur.


Lorsqu'il y avait un mois tantine Sabine m'avait battue et m'avait laissée presque morte, je m'étais réveillée une semaine plus tard sur mon lit et j'avais des douleurs partout. Mon épaule s'était déboîtée, j'avais mal au niveau des côtes et j'avais également des problèmes pour respirer. K avait pris toutes ses économies et  m'avait emmené en cachette à l'hôpital pour faire des examens. On avait pu me remettre l'épaule en place et on m'avait donné une ordonnance. C'était là-bas que j'avais appris que j'avais une côte cassée. 


Nous avions dit au médecin qu'on m'avait braquée et que nos parents restaient en province, il n'avait pas beaucoup parlé, juste donné des conseils avant de me laisser partir quelques jours plus tard. 


K avait pris les médicaments en pharmacie et s'assurait que je les prenne correctement. C'était ainsi que j'avais pu me remettre sur pied et dès l'instant où j'avais pu correctement marcher, elle m'avait entraîné ici pour chercher un travail car selon elle, il fallait que je quitte rapidement la "maison maudite'' comme elle appelait avant la fin de cette année. 


Moi:  Merci Elle. 


Karelle : Tu me remercies pourquoi ? 


Moi: Pour tout, je réalise à quel point j'ai de la chance de t'avoir. 


Karelle: ( Me poussant) Oui je sais, mais l'heure n'est pas aux grandes déclarations mais plutôt à la recherche d'un emploi. 


Elle me poussait tellement que j'avais bousculé un monsieur qui sortait du restaurant.


Lui: Faites attention à où vous mettez les pieds mes enfants. 


Moi: Pardon monsieur, je suis désolée, je ne l'ai pas fait exprès. 


Lui: La prochaine fois, regardez où (écarquillant les yeux) Étoile ? Mon Dieu, c'est bien toi n'est-ce pas ? Tu es Étoile, enfin Charly Star Nanda? 


Karelle et moi, on s'était regardées confuses. Il me connaissait d'où l'homme là ? Moi je ne le connaissais pas. 


Karelle : (Méfiante) Qui êtes-vous ? Et d'où connaissez-vous ma sœur ? 


Lui: (Heureux) Ô mon Dieu, je ne me suis pas trompé. Si tu savais comme je t'ai cherché, merci mon Dieu, tu vas bien ? ( Devant notre air intrigué, il a poursuivi) Tu ne me reconnais pas ? C'est moi, tonton Étienne. 


Moi: (Sur mes gardes) Tonton Étienne ? 


TE: Oui ma fille, c'est moi. Mais ne restons pas là, allons dans le restaurant, on va bien parler. 


Après quelques minutes d'hésitation, nous l'avions suivi à l'intérieur. Il avait passé des appels pour annuler ses rendez-vous avant de commander à manger et boire pour nous. Il nous avait dit qu'il était là pour un déjeuner d'affaires et qu'il avait déjà mangé. En attendant les commandes.


TE: Tu ressembles tellement à Claire si tu savais. 


Karelle : Vous êtes son oncle c'est ça ? 


TE: Si on veut, j'étais l'avocat et l'ami de son père. Tu es née devant moi, je t'ai vu grandir jusqu'à tes 5 ans (devenant triste) quand tes parents sont décédés je ne sais pas si tu t'en souviens parce que tu étais très jeune. J'ai voulu te prendre avec moi mais ta famille n'a pas voulu et ils m'ont chassé. J'ai appris plus tard que ta tante t'avait récupéré et emmené à Libreville. Je t'ai tellement cherché que je faisais même des nuits blanches. Je suis tellement content de te voir si tu savais. Comment vas-tu ? Où habites-tu ? Et que faites-vous ici ?


Karelle : Une question à la fois monsieur. 


TE: (Se reprenant) Tu as raison ma fille, désolé c'est l'excitation. Il faut me pardonner. Le truc c'est que je l'ai tellement cherché que je n'en reviens pas de la voir là maintenant. 


Karelle : Je comprends. 


Moi: On habite à Angondjé, nous sommes là parce qu'on cherche un travail et je vais bien. 


TE: Un travail ? Vous n'êtes pas trop jeunes pour ça ? Vous devez avoir quoi 15 ans si je ne me trompe pas. Vous ne devriez pas plutôt faire l'école ? Vous n'apprenez pas ? 


Karelle : On apprend, mais on veut quand même ce boulot. 


TE: Pourquoi ? 


Karelle : Parce qu'on a besoin d'argent. 


TE: (Intrigué) Pourquoi faire ? 


Karelle : C’est une longue histoire. 


Nos plats étaient arrivés et nous nous étions mises à manger. Tonton Étienne nous questionnait de temps en temps. À la fin, il nous avait proposé de nous déposer au quartier et nous avait donné sa carte en me faisant promettre de l'appeler car il avait beaucoup de choses à me dire. Nous étions rentrés à la maison.


Karelle : (Regardant la carte) Tu crois qu'on devrait lui faire confiance ? 


Moi: (Haussant les épaules) Je ne sais pas. Je sais juste qu'il y avait un tonton Étienne, l'ami de papa qui vivait à Libreville et venait souvent nous voir à Port-Gentil, il était gentil avec moi. Je me rappelle même que le jour où mes parents étaient morts c'était lui qui était venu me chercher à l'école et m'avait gardé avec lui jusqu'à ce que les parents de mon père soient venus me prendre de force. Il était venu me voir à la maison mais on l'avait chassé et traité de sectaire et sorcier. 


Karelle : Hum. En tout cas, il m'a l'air moins méchant que les criminels chez qui tu restes actuellement donc on va l'appeler demain ou après-demain pour voir. 


C'était ce que nous avions fait deux jours plus tard, il nous avait encore emmenées au restaurant et nous avait pris à manger avant de nous raconter plein de choses sur mes parents. Il en parlait tellement avec fierté et bonheur que ça me faisait tout drôle de l'entendre. Ça changeait de ce que j'avais pu entendre sur eux ces dernières années et me réconfortait dans l'image que j'avais et me faisait d'eux. Il nous avait aussi raconté plein d'anecdotes sur mon enfance, comment j'étais joyeuse et pleine d'énergie et surtout très bavarde, nous en avons ri aux larmes…


Les autres rencontres qui avaient suivi, il nous avait emmenées chez lui et présentées à sa femme, tantine Henriette et à son fils Henri de 2 ans notre aîné. Le courant était très vite passé, ils étaient contents de nous voir. J'avais appris beaucoup sur mes parents en quelques semaines avec lui que toutes ces années chez ma tante.


 À l'approche de la rentrée, il nous avait donné de l'argent pour acheter nos fournitures.


Moi: (Surprise) On ne peut pas prendre cet argent tonton Étienne pardon. 


TE: Tu vas le prendre parce que cet argent, il est à toi, tu le comprendras plus tard. Mais pour l'instant prenez ceci (prenant mes mains pour y mettre l'enveloppe). Aussi, je ne veux plus entendre cette affaire que vous cherchez le boulot là, je veux que vous vous concentriez sur l'école. Vous allez en première hein c'est ça ? 


Karelle : Oui. 


TE:  Très bien donc le bac ce n'est plus pour longtemps, le travail que vous cherchez là vous l'aurez au moment opportun et je vous assure que vous aurez envie de fuir mais pour l'heure, faites d'abord l'école. Je me suis bien fait comprendre ?


Nous: (En chœur) Oui tonton Étienne


TE:  Et si vous avez besoin de quoi que ce soit, appelez moi à n'importe quelle heure je serai disponible. D'accord ? 


Nous : D’accord. 


TE: Allez, filez. 


Nous étions parties à notre cachette et avions entrepris de compter l'argent, Il y avait en tout 1 Million. Nous étions restés les bouches ouvertes tant on n'avait jamais vu autant d'argent. Nous avions convenu que c'était Karelle qui garderait ça.


À la maison, j'étais toujours la dame à tout faire. Je recevais toujours des injures au point où ça ne me faisait plus rien. J'encaissais de temps en temps des gifles ou les objets qu'on me lançait au corps mais je ne m'en formalisais plus et je prenais sur moi. C'était vrai que depuis qu'ils m'avaient presque tué, il avait diminué la fréquence et l'intensité, ils compensaient avec des injures, les corvées et les punitions. C'était d'ailleurs sans surprise qu'à la rentrée tantine Sabine m'avait dit qu'elle ne m'achèterait rien, que j'avais demandé à travailler pour ça et que si je voulais apprendre je n'avais qu'à me débrouiller. 

Ils avaient été surpris de voir que non seulement j'avais payer mes frais de scolarité et mes fournitures, mais que j'avais aussi un nouveau sac et des nouvelles chaussures.


La nouvelle chanson était que j'avais commencé à me prostituer et que j'allais certainement attraper le sida ou encore une autre maladie qui allait me tuer comme la chienne que j'étais et que si je ramenais un bâtard, elle me foutrait à la porte, j'ai encaissé en silence.


L'école avait commencé depuis 3 mois et s'annonçait bien pour nos résultats K et moi. Je n'avais aucun doute dessus  car on avait bien travaillé. Il restait deux semaines avant les vacances de Noël. Ce weekend, j'étais à la maison toute seule, tantine Sabine était sortie le matin avec Ornie, Kevin était dans ses ballades et Tonton Brice, je ne savais où . Karelle était partie en week-end chez sa grand-mère, elle avait un oncle qui se mariait. Elle ne voulait pas y aller mais elle n'avait pas le choix. J'étais donc restée seule à la chambre en train de lire un livre. Quand j'avais levé les yeux vers la porte de la chambre, j'avais vu tonton Brice qui se tenait debout et me regardait. Je m'étais rapidement redressée sur mon lit et m'étais mise debout le cœur battant. Depuis la dernière fois, il n'avait plus l'occasion de se retrouver seul avec moi.


TB: Où est ta tante ? 


Moi: (Silence) 


TB: (Grondant) Ce n'est pas à toi que je m'adresse ? 


Moi: Je ne sais pas. Elle n'est pas encore rentrée. 


TB: ( Souriant malicieusement) C’est très bien ça. On pourra continuer ce qu'on avait commencé la dernière fois, qu'est-ce que tu en dis ? 


Moi: ( Silence) 


Il était rentré et avait fermé la porte derrière lui. 


TB:  Six mois c'était suffisant pour que tu te remettes de tes blessures et autres douleurs non ? 


Moi: (Silence) 


TB:  Tu sais si tu es gentil ce ne sera pas plus douloureux que la première fois et remarques, tu n'es plus vierge et il paraît même que tu as commencé à partager mes choses avec d'autres hommes. Tu sais que je n'étais pas content de l'apprendre, mais bon comme j'ai été le premier ce n'est pas bien grave, je veux bien partager avec les autres s'ils payent bien.


 Il s'était rapproché de moi et m'avait fait asseoir sur mon lit et était resté debout devant moi. Il avait saisi mon menton et m'avait obligé à le regarder.


TB: Tu es tellement belle ! Tu connais déjà la pipe ? (Devant mon silence, il avait poursuivi) quand je te parle réponds-moi. 


Je le regardais en silence avec tellement de colère dans les yeux que si ça tuait, il devait déjà mourir.


TB: Je vois que tu as grandi, tu ne pleures plus et ne me supplies plus, j'aime mieux ça. Et ce n'est pas la peine de me regarder ainsi, je t'ai dit que si tu es docile, je ne te ferai aucun mal et tu auras même du plaisir. 


Il avait passé son pouce sur mes lèvres et j'avais détourné ma tête. Il m'avait attrapé par les cheveux et avait tiré pour ramener ma tête vers l'arrière et le visage vers l'avant.


TB: (Approchant son visage du mien) Ne commence pas, tu m'entends, je n'ai pas envie d'abîmer ton joli visage.


Il s'était mis à me lécher le visage avant de relâcher mes cheveux et de me pousser la tête sur le côté. Je l'avais regardé se déshabiller et venir se placer devant moi le sexe tendu. Mes larmes avaient commencé à couler malgré moi. Il m'avait attrapé la tête et l'avait ramenée devant son sexe qu'il avait posé devant mes lèvres.


TB: Ouvre-moi ta bouche Charly ne m'oblige pas à te violenter.


J'avais ouvert la bouche et il avait inséré son sexe. Dès que ce dernier avait touché ma langue, j'avais resserré mes dents dessus pour le couper. Il s'était mis à hurler et m'avait donné des violents coups au visage pour que je le lâche mais j'avais redoublé d'efforts et j'avais senti le goût du sang dans ma bouche. Il avait saisi une bouteille cassable qui était sur le chevet du lit et me l'avait cassée sur le visage. J'avais lâché son sexe qui pendouillait bizarrement. j'espérais que je le lui avais coupé. Il se tordait de douleur et m'insultait. Moi-même j'étais allongée sur le lit complètement sonnée par le coup qu'il venait de me donner, j'avais le visage ensanglanté.


TB: Je vais te tuer de mes propres mains, espèce de pute, tu vas mourir c'est moi qui te le dis.


Moi qui pensais qu'il serait hors d'état de nuire pendant un long moment, j'avais été surprise de le voir se relever difficilement et venir m'attraper par les cheveux pour m'assener des violents coups de poing. J'avais essayé de me défendre et j'hurlais aussi sous la violence des coups. 


C'était alors que je m'étais rappelée que j'avais caché un couteau sous l'insistance de Karelle en dessous de mon oreiller pour me protéger. J'avais tout fait pour le prendre et je le lui avais planté dans le ventre. C'était à ce moment que tantine Sabine et Ornie étaient rentrées dans la chambre. Elles avaient juste eu le temps de le voir s'effondrer au sol.


Ornie: ( Criant) Elle l'a tué !


Elles s'étaient précipitées sur lui pour l'aider. Moi, je m'étais saisie du sac qui contenait tous mes papiers et je m'étais enfuie...





LE MARI DE MA MEILLE...