Chapitre 19

Write by Les Chroniques de Natou

Pendant que j'étais à  la salle d'attente avec Noëlle,  je vis Doriane arriver. Quant à ma mère, elle était allée à mon appartement pour déposer ses affaires et revenir ensuite.  Doriane est ensuite entrée, nous a vues assises en salle d'attente et nous à saluées. 

         - Doriane,  tu as <<call>> ton père ? demanda Noëlle.

         - Oui, je l'ai appelé, il arrive. Mais, je ne crois pas que mon père soit O+.  Ma mère est A+. Alors, au cas où mon père ne serait pas compatible,  comment ferons-nous ?

         - Oui, c'est vrai en plus ; les enfants et leurs parents  n'ont pas toujours le même groupe sanguin. Toutefois, espérons que papa Belinga soit compatible avec Eric. 


Mon Dieu ! Et si le groupe sanguin du père d'Eric n'était pas compatible,  comment ferais-je pour sauver mon homme, me demandais-je ?   Il fallait trouver un plan B.  Mais lequel alors? Je me posais autant de questions. J'espérais que papa Bélinga vienne vite. 45min après,  je vis une voiture garer devant la Clinique ; c'était papa Belinga qui garait pour entrer. Une fois entré, il nous vit toutes à la salle d'attente. 

          - Bonsoir mesdames !

Nous répondîmes toutes en chœur et il s'est directement dirigé vers le bureau du médecin et quelques temps après, il est ressorti et est venu s'asseoir auprès de nous en secouant la tête, comme un cri de désolation. 

         - Papa,  qu'est-ce qu'il y a ? demanda Doriane à son père. 

         -  Je ne sais pas comment nous allons trouver une solution.  Eric et moi n'avons pas le même groupe sanguin. 

        - Et on fera donc comment ? 

J'étais abattue en entendant ça. Donc,  j'allais perdre mon homme? Eric était sur le point de me quitter,  comment pourrais-je trouver une solution? Toutes ces questions me traversaient l'esprit. C'est alors que j'ai éclaté en sanglots ; j'avais presque perdu espoir, j'étais vraiment mal en point. J’ai fait un malaise et je me suis écroulée au sol. 

       - Natacha !!!! Natacha !!!! Natou!!!!, criait Noëlle.  

J'avais perdu connaissance,  j'étais à bout de force,  c'était trop pour moi,  je n'en pouvais plus.  À cet instant,  j'aurais préféré plutôt rejoindre Eric que de le voir mourir et souffrir.  

        - Infirmières !!!! Infirmières !!!!! S'il vous plaît venez. 

Doriane s'est dirigée vers l'infirmerie afin de leur signaler que j'avais fait un malaise. Deux infirmières sont sorties et sont venues  me porter pour me transporter dans une chambre.  Noëlle et Doriane paniquaient tandis que le père Belinga, dépassé par les événements, regardait la scène  avec impuissance,  tout venait en vitesse sans qu'il ne comprenne à quel moment les choses basculaient.  Il a suivi les infirmières qui m'accompagnaient et il regardait tout ce qui se passait.  On me fit coucher sur un lit et les infirmières se sont mises à m'examiner en  prenant la fréquence de battements de mon pouls,  ma tension artérielle et ma température.


        - Comment va-t-elle ? demanda Noëlle à l'infirmière qui se chargeait de moi.

         - Elle a juste perdu connaissance,  sa tension est élevée au-dessus de la normale.  

         - Elle est enceinte ! 

         - Oh lalala !il  faudra qu'elle se repose afin que sa tension puisse retourner à la normale.  Sinon, elle pourra perdre le bébé, répondit l'infirmière. 

         - Y a-t-il quelque chose à lui acheter en pharmacie ?

        - Non,  on lui met juste une perfusion,  ça va la remonter d'ici 2h.  Ne vous inquiétez pas, elle ira bien.  Ce sont toutes ces émotions qu'elle ne supporte plus. Achetez lui aussi quelque chose à manger,  il faut qu'elle se nourrisse. 

       - D'accord, infirmière ! Je vais lui prendre quelque chose à manger.  Doriane, accompagne-moi, s'il te plaît. 


Noëlle et Doriane partirent toutes les deux m'acheter un repas à emporter.  Papa Belinga était silencieux et surpris à la fois. Il était resté dans ma chambre regarder comment les infirmières s’occupaient de moi, puis un moment, il sortit s'asseoir en salle d'attente.  Pendant ce temps, ma mère est revenue à la clinique  et, en entrant, papa Belinga et elle se croisèrent. Pris d'étonnement,  papa Belinga regardait ma mère  comme si son visage lui était familier.  Elle n'avait pas prêté attention et se dirigea dans la chambre d'Eric.  Étonnée de ne pas nous voir,  elle alla à la réception demander où  est-ce qu'on était passées. Puis, tout à coup,  papa Belinga l'interpela :

     

       - Madame ! Madame !

Ma mère se retourna et regarda papa Belinga, étonnée. 

       - Oui Monsieur,  bonsoir !

       - Je vous ai vue entrer là,  mais vous n'avez pas prêté attention. N'êtes-vous pas Régina ? Vous étiez une très bonne amie à ma feue sœur, Dorette. Je me souviens que vous travailliez même comme hôtesse  avec ma feue petite sœur, il  y a plusieurs  années.  Et vous habitiez le même quartier que mon actuelle femme aussi avant que je ne l'épouse il y a de cela  15 ans aujourd'hui !

       - Excusez-moi, je n'ai vraiment pas prêté attention quand j'entrais. 

       - Ce n'est pas grave, madame.


       - Bien-sûr que je remarque  votre visage,  vous veniez souvent dans mon quartier.   Vous êtes le grand frère de ma feue amie Dorette.  Je me rappelle que j'étais l'hôtesse d'accueil qui veillait sur les enregistrements de vos bagages quand vous partiez  pour la Guinée,  vous et un de vos amis que je remarque  aussi. 

        - Ah oui ! Monsieur Ngantsop.

        - Vous, c'est Monsieur Belinga, c'est bien ça ? 

         - Oui oui ! Sinon c'est un plaisir de vous retrouver.  Vous êtes restée toujours belle, malgré le temps. 

        - Ah merci beaucoup ! 

        - Qu'êtes-vous devenue, sinon ? 

         - Je suis mariée, mère de  deux grandes filles maintenant. Une de 27ans et une autre de 23 ans qui vit en Europe pour ses études.  Je suis ici pour assister l'une de mes filles qui a son fiancé au coma.

        - Ah bon ? Mon fils aussi est au coma actuellement.  Il a été agressé. 

       - C'est votre fils qui s'appelle Eric ? 

       - Oui, bien-sûr ! Ah donc c'est votre fille qui est la fiancée de mon fils ! Mais quelle coïncidence ! Votre fille est très serviable et bien éduquée.  On comprend d'où lui viennent cette beauté et ce caractère. Je vois toute l'attention qu'elle porte à mon fils depuis qu'il a été admis dans cette clinique.  Vraiment, vous lui avez donné une bonne éducation.  Mais votre fille est dans la chambre juste en face de celle de mon fils.  

         - Ah merci ! J'en suis flattée.

         - Mais votre fille a fait un malaise, il y a juste 1h de temps.  Elle est sous perfusion. 


        - Quoi !!!!! Eeeeh ma Natoutou ! Mon Dieu !!! Mon enfant !!!

Ma mère à tout de suite regagné la chambre où j'étais couchée. Je m'étais réveillée,  toute fatiguée et triste.  Je vis ma mère entrer dans ma chambre en paniquant :

          - Natoutou,  c'est quoi ? Qu'est-ce qui s'est passé?

          - Ne t’inquiète pas, maman.  Ça va ! C'était juste un malaise.  Mais la perfusion me remonte beaucoup.  Où sont Noëlle et Doriane ?

          - Je n'en sais rien.  Je ne les ai pas trouvées quand j'arrivais. 

Quelques instants après,  le père Belinga entra dans ma chambre. 

           - Tu vas mieux, ma fille ?

           - Oui monsieur,  merci. 

           - Noëlle et Doriane sont allées t'acheter de quoi manger.  Bon madame, je m'en vais,  il faut absolument que je trouve une solution le plutôt pour sauver mon fils. Je n'ai pas le même groupe sanguin que lui donc ni moi,  ni mon épouse ne pouvons lui donner notre sang.  Ça été un plaisir de vous revoir,  Régina !

            - Courage Monsieur,  on priera pour trouver une solution. 

Papa Belinga s'en alla et quelques temps après,  Doriane et Noëlle arrivèrent à la clinique puis se dirigèrent vers ma chambre.  Ma mère, de temps en temps, faisait la navette entre la chambre  d’Eric et la mienne. 

            - Natacha,  tu vas mieux ? demanda Doriane.

          - Oui Doriane ça va mieux,  merci.

          - On t'a apporté à manger ; les infirmières ont dit que tu dois te nourrir et beaucoup te reposer aussi car ta tension est un peu élevée, dit Noëlle. 

J'ai donc mangé,  mais j'avoue que c'était malgré moi. Il était 18h, et le lendemain serait le dernier jour pour qu'on trouve une personne compatible pour sauver Eric. J'essayais de contacter des amis à moi  pour leur demander leur groupe sanguin.  Mais aucun d'eux n'étaient compatible avec celui d'Eric.  

Après un moment, je suis entrée dans la chambre d'Eric.  Il était toujours là, couché et immobile, luttant entre la vie et la mort.  Je me suis rapprochée de lui et j'ai  aussitôt posé ma tête sur son ventre,  les larmes coulant de mes yeux :


     - Bb,  tu me manques tellement, tu sais ? Je ne peux pas continuer sans toi,  ce sera trop dure pour moi de vivre sans toi. Je te promets de tout faire pour que tu sortes de là.  J'ai tant besoin de toi, Eric  ne me laisse pas toute seule.  Tu dois t'accrocher à la vie, je t'en prie dis-moi quelque chose.... 


Ma mère entra aussitôt dans la chambre et me vit en train de pleurer. 

        - Jusqu'à quand tu vas continuer ainsi, Natou ? Pleurer actuellement ne changera rien.  C'est vrai que les heures se rapprochent, et au plus tard demain on devrait trouver une solution, mais je sais que Dieu ne te laissera pas tomber.  Tu te fais du mal alors que l'état dans lequel tu es en ce moment demande de la tranquillité.  Arrête de pleurer, mon enfant.

     - J'ai si mal, maman ! Je ne peux pas continuer sans Eric.  Je ne pourrais supporter cette grossesse sans lui.  Pourquoi c’est précisément maintenant où  on était sur le point d'être heureux que les choses ont choisi de mal de tourner ?  

          - Ça va aller mon, enfant.  

Ma mère et moi étions là aux côtés d'Eric,  jusqu'à ce que mon téléphone sonne aux environs de 19h; c'était Monsieur Nguélé. 

          - Natacha, Bonsoir.   

          - Bonsoir, Monsieur Nguélé.

          - Bon je t'appelle pour te dire qu'à travers le numéro que tu m'as donné,  on a pu localiser la Cecilia en question. On l'a d'abord appelée pour s’assurer que c'est effectivement elle,  et  il s’est avéré  que c’est le cas. Demain matin très tôt, il faudra que tu viennes au commissariat.

          - Ok d'accord, inspecteur.  À demain !


Après cet appel,  je suis sortie pour aller rejoindre Noëlle qui causait avec Doriane à la salle d'attente. 

         - Natou,  ta perfusion est finie ?

         - Oui No'o,  depuis un moment ! J'ai même déjà mangé la nourriture que vous m'avez ramenée. 

         - Ah d'accord.  

         - Noelle, monsieur Nguélé vient de m'appeler. Ils ont localisé Cécilia et demain très tôt, ils iront la piocher chez elle.  Je l’avais mis en garde que si on l'appelait d’abord, elle ne viendrait pas ; donc le mieux était de la localiser via son numéro. 

         - Cécilia c'est qui ?

         - La mère des jumeaux d'Eric !

         - Attends un peu ! Elle s'appelle Cécilia? hum j'espère que ce n'est pas la Cecilia que je connais là, celle qu'on a vue à  l'hôpital général dernièrement avec des jumeaux  dont tu parlais en me disant qu'elle t'a regardée d'un mauvais œil. Car, elle aussi, a des jumeaux avec le cousin de mon gars. Mais elle a collé la paternité à un autre gars, semblerait-il, qui pèse lourd,  un haut cadre dans une société pétrolière. Et ça coïncide avec Eric !!!!

              - Eheeeeeeee!!! C’est peut-être elle, vue la manière elle me toisait.  Et Eric m'avait dit qu'elle me connait, puisqu’au moment où ils sortaient ensemble,  elle voyait mes photos dans son téléphone. 

                - Demain, je t'accompagnerai au commissariat, on ira voir.  

.                - Ok d'accord. 

Il était déjà 22h lorsque nous regagnions nos domiciles respectifs.  Ce soir comme d'habitude,  maman et moi avions prié pour Eric et après la prière,  nous avions discuté un peu avant d'aller nous coucher. 

         - Natoutou,  je connais le père d'Eric. 

         - Ah bon ?

         - Oui oui, j'ai été amie avec sa petite sœur qui est décédée il y a 10 ans aujourd'hui.  Et à l'époque où j'étais hôtesse d'accueil à Cameroon Airlines, je me chargeais de l'enregistrement de ses bagages, lui et un de ses amis au nom de Ngantsop 

           - Ekieee! Mais Ngantsop est le père de Noëlle.

           - Ah bon ? Ah beh, dis donc !

Mais Monsieur Belinga, je le voyais souvent dans le quartier ou j'habitais.  A cette époque-là,  je connaissais déjà ton père, il ne m'avait pas encore épousée, mais tu étais déjà née.  Je louais un studio toute seule que je payais moi-même comme je travaillais déjà. Ton père, comme il travaillait comme marin,  était  toujours en voyage.  Et Dorette,  la feue petite sœur de monsieur Belinga avec qui j'étais amie, me disait souvent que son frère venait dans mon quartier plus souvent parce que sa fiancée à l'époque qui est aujourd'hui sa femme vivait aussi dans ce quartier. C'est vrai que je le voyais souvent dans mon quartier mais je ne sais pas si je connais la mère d'Eric... Bref ! 

           - Hum, quelle coïncidence.  En tout cas c'est déjà bien si vous vous connaissez.  Sa mère sera rentrée demain soir.  Tu la verras.... 

Après cette conversation, nous sommes allées nous coucher chacune dans sa chambre !

Le matin vers 8 h, j'étais encore couchée très fatiguée et mon téléphone sonna.  

      - Allô ? Natacha,  tu m'entends ?

      - Oui monsieur Nguélé,  je sors à peine du sommeil. 

      - Bon,  on a pu mettre la main sur la Cecilia en question,  il faut que tu viennes rapidement s'il te plait pour confirmer ta plainte contre elle. 

       - Ok d'accord, j'arrive monsieur Nguélé.

J'ai tout de suite appelé Noëlle pour lui dire de s'apprêter et qu'on devra aller au commissariat à Bonanjo. Je me suis rapidement apprêtée, j'ai dit à ma mère que je sortais et qu'on se retrouverait à la clinique tout à l'heure.  J'ai stoppé un taxi et je suis allée prendre Noëlle pour qu'on aille ensemble.  Une fois Noëlle dans le taxi,  nous étions en route pour la commissariat .  Arrivées,  on nous a conduites vers le bureau de monsieur Nguélé.  Lorsque j'ai ouvert la porte du bureau de l'inspecteur,  je vis une jeune fille,  c'était la même que j'avais croisée à l'hôpital général  ce jour-là,  Noëlle à son tour fut surprise et abasourdie ;

            - Na-ta-cha !!!!!!!!!!!!! C'est la même fille dont on parlait. Celle que tu avais rencontrée à l'hôpital la dernière fois où ta mère était hospitalisée !!!!! s'écria Noëlle. 

           - Vous la connaissez ? 

           - En fait, inspecteur, c'est ma copine Noëlle qui la connait. Moi, je l'avais vue à l'hôpital général la fois où ma mère était hospitalisée et elle avait affiché un comportement bizarre vis-à-vis de moi.  En faisant le lien avec les événements, je comprends tout maintenant.

Lorsque Cecilia vit Noëlle, elle baissa les yeux car elle savait qu'elle était déjà démasquée.  

             - J'avais bien dit que c'était toi la Cecilia dont on parlait,  dit Noëlle en pointant du doigt cette dernière. 

             -  Dis donc, fiches moi le camp! Je vous ai dit que c'est moi qui suis à l'origine de l'agression d'Eric ? Je n'étais même pas au courant ! Inspecteur, je ne sais pas pourquoi je me retrouve ici.  C'est vrai que j'ai fait des menaces à cette fille, mais pas au point de tuer quelqu'un ! Je suis innocente. 

           - Tu es innocente, mais pour ce qui est de la paternité de tes enfants,  tu sais très  bien qu'Eric n’est pas leur géniteur ! Alors, pourquoi lui coller ça au dos ? 

          - Natacha, tu es sûre que mes enfants ne sont pas d'Eric ? 

           -  Salope !!! Donc, Noëlle ment ? Tu veux dire que tu ne connais pas Noëlle ??

           - Tu veux nier, Cecilia ? Tu veux que j'appelle mon gars ? Tu as bel et bien fait ces jumeaux avec son cousin et comme tu sortais avec lui et en même temps avec un gars plein aux as qui semblerait être Eric, tu es allée lui coller la paternité.  Avant que tu ne rencontres Eric,  tu étais déjà enceinte d'un mois, je me souviens très bien ! Tu veux nier ?

         - Apporte les preuves de ce que tu avances,  dit Cécilia à Noëlle. 

         - Ne t'inquiète pas, dès qu'Eric se lève, vous ferez un test ADN, disais-je à Cecilia. 

         - Espérons qu'il va encore vivre ! Ta dot là c'est dans tes rêves que tu verras ça se réaliser.

             Quand elle m'a dit cela, je me suis rapprochée d'elle pour lui donner une bonne gifle,  mais Noëlle m'interrompa. 

      - Natacha !  Ne lève pas la main sur elle,  laisse-la avec sa malchance qu'elle traîne. 

      - Arrêtez !!! On est ici dans une brigade, calmez-vous ! Mademoiselle Cécilia Edjangue,  le jour où vous aviez fait des menaces au téléphone  à Natacha coïncide avec le jour où Eric Essomba a été agressé. Et ce même soir de l'agression,  Natacha a reçu devant sa porte, une lettre de menaces qui lui a été adressée.  

      - Mais monsieur, je vous assure que je n'y suis pour rien.  Vous pensez que je vais aller commettre un meurtre et laisser mes enfants pour aller en tôle ?! Ayez des preuves convaincantes, s'il vous plaît. 

     - C'est vrai qu’on n’a aucune preuve convaincante pour le moment, mais vos menaces peuvent vous condamner car elles coïncident avec le jour où l'agression a eu lieu.  Vous êtes la première suspecte et vous serez en garde-à-vue le temps qu'on trouve assez de preuves.  Quant à vous Natacha, vous pouvez partir,  je vais vous rappeler.

       - Ok monsieur !

Nous avions quitté le commissariat Noëlle et moi et j’ai pris un taxi pour regagner la Clinique. Noelle était allée rejoindre notre chef et le partenaire qui venait d'Allemagne pour les accompagner faire des dons dans des cliniques.  Il était 13h et mon cœur battait la chamade,  les heures s’égrainaient,  jusqu'ici aucune solution n'avait été trouvée pour mon Eric.  Arrivée à la clinique,  je suis entrée dans la chambre d'Eric; je vis ma mère,  Rollande,  Doriane,  et quelques membres de la famille d'Eric. Bizarrement tous avaient des larmes aux yeux. On aurait dit qu'on préparait déjà le deuil,  tout le monde avait perdu espoir,  aucune solution n'avait été trouvée jusqu'ici.  Ma mère priait de son côté mais elle avait l'air abattu. On aurait dit que c'était les dernières heures d'Eric.  Je suis aussitôt ressortie et j'ai pensé que non loin de la clinique,  il y avait une paroisse.  J'ai décidé d'y aller pour m'isoler un moment pour mieux prier. Une fois arrivée à la paroisse,  je suis entrée,  et je me suis assise. Tout était calme, j'étais toute seule et j'en avais besoin. J'avais besoin de me décharger et rien ni personne à part la prière  ne pouvait me consoler à ce moment. Les larmes aux yeux, les mains moites qui tremblaient,  la température qui montait,  je me suis agenouillée avec assurance qu'un être Tout-Puissant et omniprésent m'écoutait :

           <<Seigneur, je suis venue auprès de toi, abattue,  désespérée,  tous mes espoirs reposant sur toi.  Tu dis dans ta parole : «   venez à moi, vous tous qui êtes chargés et je vous donnerai le repos. »  Aujourd'hui, la charge que je porte est au-dessus de mes forces,  je t'en supplie, aie miséricorde,  fais un miracle pour Eric.  Je t'en supplie, Seigneur.  C'est vrai que nous n'avons pas été obéissants à tes commandements, mais pardonne-nous et je te supplie de faire un miracle pour Eric.  S'il te plaît, Seigneur. La bible dit que nous devons t'invoquer en temps de détresse et tu nous répondras, aujourd'hui,  à genoux sans force,  sans autre recours que toi,  je t'invoque, réponds-moi Seigneur.  Là où l'être humain est limité et a perdu tout espoir, toi tu agis au-delà de nos limites.... Je t'en prie Seigneur >>

   Je me souviens que j'avais passé près d'une heure  à genoux entrain de prier. Alors que je priais une heure après, mon téléphone sonna mais je ne voulais pas décrocher,  mais à force d'insister, j'ai décroché. C'était Noëlle,  elle pleurait :

        - Allô ma puce,  je suis à clinique,  viens vite !!!! 

        - C'est quoi ? Pourquoi tu pleures ? Noëlle, ne me dis pas que le pire est arrivé !!!!

         - Non ma puce,  je pleure de joie,  Dieu est merveilleux.  On a trouvé un donneur compatible pour Eric.... 


Lorsque Noëlle me l'a dit j'ai cru rêver,  je n'en revenais pas.  Mais qui était ce donneur ? J'ai directement pris un taxi qui m'a laissée à la clinique.  Cinq minutes après  j'etais déjà arrivée,  et j'ai vu Noëlle à la salle de réception et nous sommes directement allées au bureau du médecin. 

       - Bonsoir Docteur, 

       - Oui madame,  Asseyez-vous !

       - Docteur est-il vrai qu'on a trouvé un donneur pour Eric ?

       - Évidemment ! Nous avons trouvé. C'est un monsieur qui venait se renseigner sur comment faire des dons à des orphelins et pendant que lui et moi discutions,  il a attendu des pleurs dans la chambre 320. Et je lui ai fait part de la situation d'un cas où on recherche un donneur compatible pour un malade O+.  Et il semblerait qu'il soit O+.  Il a donné de son sang que nous allons d'abord examiner avant que la transfusion sanguine ait lieu avant la tombée de la nuit. 

        - Mais qui est ce Monsieur ? Il n'a pas donné son nom ?

        - Honnêtement tout s'est passé très  rapidement.  Nous n'avions même pas fini de discuter.  Il reviendra demain matin pour rendre visite à Eric.  Il a été appelé de toute urgence et il a dit qu'il revenait le lendemain matin très  tôt. Il se prénomme Patrick, il est le fondateur d'une très  grande compagnie pétrolière en Allemagne.  Demain sans faute ,  il reviendra. 


Mon Dieu j'étais si heureuse.  Je me suis levée et je suis allée dans la chambre d'Eric.  Tous les autres étaient déjà partis,  seules, ma mère Noëlle, et Doriane étaient là.  Elles avaient déjà apprise la nouvelle et semblaient plus apaisées. 

      - Noëlle,  toi tu n'as pas vu le monsieur en question ?

      - Non oohhh Natou,  je viens tout juste d'arriver.  J'ai laissé Jessica et le partenaire en question entrain d'aller dans un orphelinat,  après ils devaient aller dans une clinique. Moi j'avais d'autres courses à faire je les ai laissés. C'est Doriane qui m'a appelée et elle m'a dit qu'elle a aperçu le monsieur en un flash de secondes quand il sortait du bureau du docteur,  accompagné d'une jeune dame.

      - Les parents d'Eric sont où ? 

      - On a appelé son père, il arrive. Sa mère est dans l'avion,  elle attérrit dans quelques heures. Mais le père d'Eric semble ne pas vraiment compatir ; il est absent et un peu stressé j'ai constaté.

       - Moi aussi.  Mais tu m'as dit qu'il n'est pas son réel père non ?

       - Oui, mon père  me l'avait dit.  

       - Qui est donc son père,  Noëlle ?

 .     - Ça se saura de toutes façons. 


Rollande arriva un moment et nous touvées à la salle d'attente.  Elle est ensuite passée sans nous saluer.  Elle s'est dirigée dans la chambre d'Eric,  ma mère et Doriane y étaient.  Quelques temps après,  elle est ressortie pour causer au téléphone dans les couloirs. Puis Noëlle se leva pour aller aux toilettes lorsqu'elle vit Rollande et l'entendit au téléphone parler à voix basse :

      - " Je suis très déçue de vous ! Vous n'avez pas fait le travail comme il se devait.  Je vous avais dit de suivre le monsieur jusqu'où il allait.  je vous ai dit que  si vous  le trouviez avec la fille, tuez plutôt la fille. Mais je ne vous avais pas dit de poignarder l'homme.  Je n'ai pas d'argent à vous donner car le travail n'a pas été impeccable ! " 

Noëlle  en attendant fit demi-tour,  et revint vers moi. 

        - Natacha !!! Yeeeemalehhh !!! J'avais moi dit l'histoire ci,  eishhhhh !!!!

       - Noëlle,  c'est quoi encore ? 

 .............    

Écrit par #Natacha_Victoria_Mbili 

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Contre vents et maré...