VANESSA

.-Qu’est qu’il y a ? Tu as vu un fantôme ou quoi ?
« Il se moque de moi où c’est une impression ? »
-Non….Je….Enfin…Vous….
« Pfff Vanessa tu es pathétique ! Tu n’arrives plus à parler ? Ça c’est quoi ? Tchiiip ! »
Ya Bovenga enfin Monsieur Wora-Monplaisir, avait décroisé ses mains. Il m’invita à prendre place en face de lui. Je ne me fis pas prier.
Son costume bleu nuit, sa cravate fushia et sa chemise blanche mettaient en valeur son teint couleur miel. J’eus soudain un flash de lui dans le mbandja en pagne et …torse nu !....
« Est-ce que je vais tenir pendant ce rendez-vous sans avoir ce flash de lui torse nu ? »
Mes jambes avaient réussi à me porter jusqu’au siège qu’il me désigna du menton. Assise en face de lui je ne savais même plus quel était l’objet de mon rendez-vous.
-On va arrêter de faire dans les formalités….Tu peux me tutoyer Vanessa…Et m’appeler Stanley…
« C’est sûr qu’après ma démonstration au village on pouvait éviter les salamalecs du vouvoiement »
-Victoria est donc ta sœur ? Dit-il sans me quitter des yeux. Vous êtes si….
-Différentes ?!....
Il sourit.
-D’une certaine manière oui…
« D’une certaine manière ça veut dire quoi ? »
-Elle m’a paru moins réservée que toi…
-ça c’est parce que tu ne connais pas ma face cachée !
Il haussa un sourcil interrogateur.
« Merde ! Qu’elle idiote je viens de penser tout haut ! »
-Enfin …..Je voulais…Dépend des circonstances…
« Tu t’enfonces Vanessa ! C’est du grand n’importe quoi ! Au secours !!! »
-Alors que puis-je faire pour toi ?
« Il a eu pitié de moi et a coupé court à mon embarras ».
-Je viens pour l’ouverture d’un compte, dis-je d’un ton faussement détaché.
-Ok…
Je hochais la tête en signe d’approbation. Il me déballait son speech sur les placements les taux et les reste. Sa voix était chaude, claire et captivante. Je buvais son flot de paroles sans ciller. Je faisais mine d’être concentrée sur ce que me disait le banquier. De temps en temps je sortais des « tout à fait » « c’est parfait ». 
-On part sur ça alors ?
« Heu…..Il me parle de quoi ? »
Je n’avais rien écouté de tout ce qu’il venait de me dire. J’étais restée accrochée à sa bouche qui me faisait penser à un fruit mûr qui ne demandait qu’à être cueilli.
Il fallait que je donne une réponse qui ne trahirait pas mon écoute stérile.
-Je vous…Heu… je te laisse décider c’est toi le professionnel….
« Ouf ! »
-Bien donc, on part sur un compte avec un million* (près de mille cinq cent euros) maximum de retrait par semaine. Ce montant tu pourras le modifier à tout moment.
Il continuait de me présenter les avantages auxquels j’aurais droit en ayant choisi cette banque. Il me déballait le topo sur la proximité, le service en ligne et tout le tralala.
Stanley Wora-Monplaisir, se leva et se dirigea vers le mini bar qui était dans son bureau. Il avait retiré sa veste, et je pouvais deviner chacun de ses muscles sous cette chemise hyper moulante, qui lui allait à la perfection.
« Ça c’est du slim fit ! »
-Je te sers quelque chose ? 
-Oui …
Le voyant lever ses sourcils dans une mimique interrogatrice, je rajoutais. 
-Je prendrai bien un verre d’eau s’il te plait
« Il faut garder les idées claires ! »

Bip bip bip appel entrant Cynthia
-Excuse-moi je dois répondre à un appel important.
« Quel appel important ? Menteuse ! »
-Je t’en prie…..
« -Allô ma co mais tu fais quoi depuis là ? »
« -Je suis à la banque non, tu as oublié ? »
« -Fais vite pardon je cuis dans la voiture ! »
« -Je n’en n’ai plus pour longtemps …. »

-Il y a un souci ? Me demanda Stanley.
-Non rien de grave …Répondis-je en minaudant.
-Nous avons presque terminé …
« Déjà ?.... »
-Il ne te reste qu’à signer là…
Il posa ses mains parfaitement manucurées sur mon contrat d’ouverture de compte.
-N’oublie pas la mention « Lu et approuvé »
-Oui bien sûr…
Je me dépêchais de signer. Je ne vais pas rester dans ce bureau avec cet homme une minute de plus.
-Bon, je vais y aller
-Je te raccompagne …
-Non ce n’est pas nécessaire…
-Si ! Je te raccompagne, dit- il d’un ton ferme.
-Au revoir Monsieur Wora-Monplasir…Ou devrais dire Ya Bovenga ? Je laissais échapper un petit rire moqueur
-C’est comme tu veux …Dit-il le regard pétillant….Mais Stanley serait plus simple….
Il me fixa longuement, je soutins son regard.
- A mercredi !
- Mercredi ?
-Ta sœur ne t’a rien dit ?
-Si si si… Elle m’a tout expliqué ! Mentis-je
« Alors c’est lui le client qu’on devait voir ensemble ?! »

Il prit ma main et la porta vers sa bouche. Ce contact eu sur moi l’effet d’une décharge électrique.
Voyant à quel point il venait de me troubler, il me sourit.
-Au revoir Ya Bovenga…Euh Stanley….Enfin qui que tu sois au revoir….
-Au revoir Vanessa….

« WOoooh quelle surprise ! Le Gabon est vraiment petit hein ! Mon conseiller de banque est le gars que j’avais vu dans le mbandja !...Huuuum en tout cas !.... »
Quand j’arrivai devant ma voiture, elle était fermée et Cynthia n’était pas à l’intérieur.
« La fille là est encore partie où ? »
-Allô ! Cynthia tu es où ?
- J’ai fait un tour à Ck2 vu que tu mettais du temps.
-Bon j’ai fini je t’attends sur le parking. Fais vite pardon ! Je n’ai pas envie de tomber dans les embouteillages maboules- là ! 
-Ok j’arrive.
- Fais vite ooh ! J’ai quelque chose à te raconter !
-Dis déjà vite ! Y a quoi ? 
-Ne me finis pas le crédit pardon ! Je t’attends, fais vite !
-Ekeuh tu me fais déjà battre le cœur
-Aka que tu es déjà cardiaque ? 
- Bon je vois que tu ne pleures plus c’est déjà bien.
-Ah quitte là !
-Raccroche déjà non, j’arrive ! 



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