CHAPITRE 199: ACCIDENT RÉVÉLATEUR

Write by L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 199 : ACCIDENT RÉVÉLATEUR.

**LUCRÈCE MEFOUMANE**

J’ouvre les yeux ce matin et j’ai des mots de têtes atroces. J’essaie de me lever du lit mais je n’y arrive pas tant j’ai l’impression qu’un camion est passé sur moi. Je pense à mes derniers souvenir et je me rappelle juste de moi allongée sur l’herbe dans le parc en buvant. Pourtant je suis à la maison et je n’ai aucune idée de comment je suis arrivée ici. Je tourne ma tête sur le côté et je vois mon sac posé sur une chaise. Je tente à nouveau de me lever mais je n’y arrive pas et Lucia entre dans la chambre.


Lucia : Hum, madame s’est finalement réveillée hein ?

Moi : (Voix à peine audible) Aide moi à me lever stp. 

Lucia : (Venant le faire) Vraiment je ne sais pas ce qui t’a pris. Tu sais que tu ne supportes pas l’alcool et c’est toi qui va boire jusqu’à faire les mélanges des boissons que tu ne connais pas. Maintenant si Jéjé ne t’avait pas arrêté, tu allais faire comment ?

Moi : (Silence)


Elle m’a conduit dans la douche et m’a donné mon bain car je ne tenais pas sur mes jambes qui étaient toutes tremblantes. Quand on a fini, elle m’a passé ma brosse à dents et quand elle a vu que je n’arrivais même pas à correctement la tenir, elle l’a reprise et l’a fait elle-même avant de me ramener dans la chambre. Elle m’a porté des vêtements avant de me remettre au lit. 


Lucia : J’arrive , je vais te chercher le bouillon qu’on a fait pour toi. 


Elle est sortie et est revenue avec tantine qui m’a grondé à cause de ma façon de boire et dit qu’elle espérait que ce serait la dernière fois. J’ai acquiescé en m’excusant . Lucia m’a alors nourri à une sauce bien pimenter avant de me donner une aspirine.


Moi : (Petite voix) Il est quelle heure stp ?

Lucia : 21h et ça fait plus de 24h que tu dors madame.


Je la regarde sans répondre tellement je n’arrive pas à y croire.


Lucia : Je peux savoir ce qui t’a pris de boire comme ça ? 

Moi : (Silence) 

Lucia : Hum. En tout cas Jéjé était là cet après-midi pour te voir et ya Reine n’a pas été tendre avec lui. Il m’a dit de te dire de lui faire signe quand tu vas te réveiller. Mais là je ne pense pas que tu sois en mesure de faire quoique ce soit. Vu que tu n’arrives même pas à porter ton slip et que tu n’as plus de voix. (Soupirant) En tout cas, il faut te reposer. J’espère seulement que façon ton corps chauffe là tu ne vas pas tomber malade.


Elle s’est approchée et m’a bien arrangé sur le lit avant de sortir de la salle. J’ai aperçu mon téléphone sur la table de chevet et j’ai fait l’effort pour le récupérer. Malgré le manque de force que j’avais, je l’ai pianoté et je suis retournée sur WhatsApp. Plusieurs messages me sont venus mais j’ai tout zappé pour ouvrir ceux de maman dans lesquels elle me disait qu’elle était bien rentrée et que tout s’était bien passé. Elle m’avait également envoyé des images de la fête et une petite vidéo plus longue que le statut de tantine Lauria. C’est en coulant des larmes silencieuses que j’ai cliqué dessus pour visionner. À l’intérieur, Ils ont filmé les présents qu’il avait apporté avant qu’un monsieur qui faisait les pourparlers ne lui passe la parole, il a fait venir Janaï qui avait une robe cousue avec le même pagne que la chemise de Loyd. Ce dernier a sorti un écrin de sa poche et s’est mis à parler.


Loyd : Janaï, ça va faire deux ans qu’on se connait. Je sais que durant cette période, tu t’es souvent sentie délaissée, tu as parfois eu l’impression que je n’étais pas impliqué dans cette relation et que je ne tenais pas à toi. Je n’ai pas toujours été exemplaire et j’ai commis plusieurs gaffe mais tu as su être cette femme qui m’a permise de garder l’équilibre, cette femme qui a su être patiente et cette aux côtés de qui je crois profondément avoir trouvé mon repos. C’est pourquoi je te mets cet bague devant nos deux familles qui n’est certes pas la fin mais le commencement de plusieurs engagements que je compte prendre auprès de toi. (petit silence avant de poursuivre) Je, je t’aime et je te veux à mes côtés afin de construire notre vie à deux. 


Il a mis la bague à son doigt avant de se relever. C’est en souriant que Janaï a montré son doigt aux gens avant que la foule réclame un baiser, ce qui n’a pas tardé à se faire. Puis les orateurs ont repris la parole avant que les gens ne viennent les féliciter. La vidéo s’arrête à ce niveau. Je l’ai regardé en boucle en coulant des larmes et je n’ai même pas eu la force de répondre à maman ni à qui que ce soit d’ailleurs. Les jours qui ont suivi je suis tombée malade et j’ai été internée à l’hôpital pendant une semaine sans que l’on n'arrive véritablement à desceller ce que j’avais. J’ai perdu énormément de poids et les femmes là avaient vraiment peur que j’y reste. Papa était près à monter sur Paris quand j’avais repris des forces après une discussion que j’avais eu avec Jérôme. Il était passé tout seul à l’hôpital et les femmes là avaient dû faire un tour à la maison pour se changer. Nous étions tous les deux dans la pièce et il s’était mis à me parler.


Jérôme : Je sais que si tu es couchée sur ce lit, ce n’est pas à cause de ton corps car les examens n’ont rien montré. Lucrèce j’ai beau tourné cette histoire dans ma tête et je n’arrive pas à comprendre. À moins que ce soit mystique, Loyd est ton oncle, à quel moment des sentiments ont pu naître dans ton cœur pour lui ? Normalement, il y a un interdit naturel entre les membres d’une même famille à cause du sang. Comment donc c’est possible ?

Moi : (Essuyant une larme qui avait coulé de mes yeux) Loyd et moi ne partageons pas le même sang parce que mes parents ne sont pas mes vrais parents.

Jérôme : Hein ? 

Moi : Leslie et Arsène ne sont pas mes vrais parents.

Jérôme : Comment est ce possible ?

Moi : (Manipulant mon téléphone pour lui montrer la photo de mes parents biologiques) Voici mes parents qui m’ont mis au monde. Ma mère est décédée il y a trois ans maintenant et mon père vit à Atsimi-Tsoss.

Jérôme : Avec Brandon que j’avais vu et que tu avais dit être ton grand frère ?

Moi : Oui. 

Jérôme : Comment donc tu as fait pour te retrouver dans cette famille et à être traitée comme leur fille aînée ?


Je lui explique toute l’histoire et même d’où part l’amour que j’ai pour Loyd. Je vide mon sac en lui racontant tous dans les moindres détails même ce qui s’est passé entre Loyd et moi durant tout ce temps, je n’omets rien. Après mon histoire, il reste silencieux pendant plusieurs minutes avant de se passer la main sur le visage.


Jérôme : Ton affaire est trop complexe Lucrèce. C’est vrai que vous ne partagez pas le même sang mais il y a beaucoup de choses autour qui compliquent la chose. La position dans laquelle tu te trouves n’est pas facile et crois moi, même si j’aime les défis, je n’aimerais pas être à ta place. Pour avoir vu les réactions de ce type, je peux mettre ma main au feu pour dire qu’il t’aime mais au-delà de tous les contours de cette histoire c’est un gros lâche. Qui préfère la fuite en avant au lieu d’affronter les problèmes à bras le corps et ce que je déteste par-dessus tout dans son comportement c’est le fait de venir vers toi pour garder la flamme allumée de ton côté et repartir en courant juste après, c’est vraiment bas. Quand j’en parle comme ça ça m’énerve même au point de me donner envie de le cogner. Mais il ne perd rien pour attendre, on va redescendre au Gabon non ? Je t’assure que je vais lui faire quelque chose.

Moi : (Le regardant de travers)

Jérôme : Regarde moi bien, tu me connais non ? Quand je dis que je ferai quelque chose, je le fais et je te dis qu’en rentrant au Gabon, je vais lui faire un truc avant son retour au Ghana, il peut en être sûr. Et ses fameuses distances qu’il ment de prendre là, il les prendra pour de vrai.


Il parlait et avait l’air vraiment contrarié. Après un moment il s’est tu et s’est levé pour venir s’asseoir sur le lit.


Jérôme : (Prenant ma main dans les siennes) Je suis bien placé pour savoir que les histoires de cœur sont complexes Lucrèce et crois moi je compatis et je suis triste pour toi. Mais stp regarde toi, tu es une jeune femme belle et rayonnante, l’intelligence même ne t’a pas râté. Tu as tellement des choses à offrir à cette terre, tellement mon cœur. Tu as trop de lumière en toi mon cœur, tu ne peux pas laisser ce type l’éteindre de la sorte. Regarde tout le potentiel que tu as, regarde d’où tu es partie et où tu es en ce moment, tu as 18 ans bébé (faisant une grande ouverture avec l’une de ses mains) regarde tout ce que l’avenir à encore à t’offrir. Lucrèce, je t’ai vu et je t’ai côtoyé, ton histoire même me le confirme, tu es une jeune femme forte, bien plus forte que ce que cette situation veut te faire croire, bien plus forte que la douleur dans ton cœur, bien plus forte que le désespoir qui veut te submerger alors stp ne les laisse pas gagner, ne les laisse pas avoir raison de toi, tu ne peux pas quitter la partie de cette façon, on ne peut pas se souvenir de toi ainsi. Si tu as besoin d’une épaule pour pleurer, je suis là, si tu veux parler, je suis là mais pour l’amour de Dieu ma belle reprends toi (me caressant le visage) Stp, fais le et sors d’ici . Fais le et retourne au Gabon la tête haute, fais le et montre à cet idiot que tu es tombée mais que tu n’es pas rester parterre. 

Moi : (Coulant des larmes)

Jérôme : Tu veux bien essayer de le faire pour moi ?

Moi : (Bougeant affirmativement la tête)

Jérôme : Tu sais que je vais laisser ma famille là-bas et que je compte sur toi pour prendre soin d’eux non ? (Je le regarde) Oui Ariane et moi avons décidé de faire de toi la marraine de notre bébé et en tant que marraine, tu auras beaucoup à faire, il te faut donc être au top de ta forme parce que l’enfant Ogoulinguendé ne sera pas un ange. (Nous sourions tous les deux) Je peux compter sur toi ? (Remuant affirmativement la tête) Non, je veux t’entendre me le dire de ta bouche.

Moi : (Petite voix) Tu peux compter sur moi.

Jérôme : Je n’ai pas bien entendu.

Moi : (Plus fort) Tu peux compter sur moi Jérôme. 

Jérôme : Tu es une femme forte.

Moi : Je suis une femme forte.

Jérôme : Et tu ne resteras pas parterre.

Moi : Je ne resterai pas parterre.

Jérôme : Tu t’es déjà relevée et tu vas rendre à cet imbécile chacun des coups qu’il t’a mis.

Moi : Je me suis déjà relevée et je vais rendre à cet imbécile chacun de coups qu’il m’a mis.

Jérôme : (Me pinçant le nez) Très bien, alors je compte sur toi. (Essuyant mes larmes) Ne pleure plus.

Moi : (Reniflant) D’accord.

Jérôme : (Me tirant dans ses bras) Allez viens ma deuxième femme. Tu veux mourir pour laisser le mari à ta coépouse ?


Nous avons souris tous les deux avant qu’il ne se détache de moi et me pince la joue. Il est resté avec moi jusqu’au retour de tantine Reine et Lucia et elles étaient surprise du fait que j’avais réussi à manger. J’ai fait deux jours supplémentaires à l’hôpital avant de sortir pour poursuivre ma convalescence à la maison et du coup papa n’est plus venu étant donné que nous l’avons tous rassuré sur mon état de santé et le fait que je me remettais bien. L’autre sorcier là m’a écrit pour prendre de mes nouvelles un jour avant ma sortie de l’hôpital mais je l’ai bloqué avant de supprimer son numéro. On a pu finir ce pourquoi on était là avec Tantine Reine avant de rentrer au Gabon cinq jours avant son mariage…

**LOYD MBAZOGHO**

Je reviens de mon terrain où j’ai commencé à construire une petite maison. Je n’ai pas voulu faire un grand truc parce que concrètement je ne sais pas encore comment je compte exploiter ce terrain qui est très vaste. Pour ne pas continuer d’aller de maison en maison comme c’est le cas depuis que j’ai commencé à travailler, j’ai décidé de faire une petite maison de deux chambres, salon et cuisine histoire d’avoir un endroit où me poser à mon retour du Ghana dans à peu près 6 mois. Les travaux avancent bien et ils sont déjà au niveau de la charpente. D’ici là que je rentre elle sera déjà finie. 

Je fais escale au 9 où je ne trouve que maman et les enfants de mes frères, on se fait la bise.


Moi : Où sont les autres ? 

Maman : Ton père est parti avec Léandre pour rencontrer le monsieur qui voulait le meuble qu’il avait construit dernièrement là non. Il s’est décidé à le prendre et a dit qu’il veut d’autres meubles sur mesure qu’il va mettre dans sa maison. Donc ils sont partis pour livrer le meuble en question, voir l’emplacement et si tout est bon conclure le marché. 

Moi : Il a pris le meuble à combien ?

Maman : Ton père a dit 500 milles.

Moi : C’est raisonnable même si il aurait pu en tirer un peu plus vu la qualité de l’ouvrage. 

Maman : Ah. 

Moi : Finalement il dit quoi ? Ils vont lancer leur atelier ya Léandre et lui ou bien ils vont continuer à collaborer avec le monsieur du bas ?

Maman : Ils ne se sont pas encore décidés.

Moi : Ok, il faut seulement nous faire signe pour voir comment on va s’organiser pour tout ça. 

Maman : D’accord.

Moi : Et ya Ludovic ?

Maman : Il a accompagné sa femme à l’hôpital car depuis hier là elle se plaint des crampes d’estomac. Moi je leur ai dit que c’est la grossesse mais bon. On attend. Ta belle sœur est partie à sa formation qu’elle fait au centre là-bas. Il n’y a que moi comme tu vois là avec mes petits fils. Même si j’attends maintenant pour toi.

Moi  :Hum.  

Maman : Hum comment ? Tu as déjà la femme non ? Est-ce que tu es encore un bébé ? C’est vrai que le pasteur Lilian a dit que les choses se font dans le mariage, comme tu as déjà commencé avec les fiançailles, tu épouses vite Janaï et vous faites les enfants.

Moi : (Changeant de sujet) On ne mange pas chez vous hein ?

Maman : Mais va chez ta fiancée ou bien ?

Moi : Maman laisse l’affaire là pardon. Ton fils a faim.


Elle s’est levée et est allée me servir tout en continuant à m’emmerder avec cette histoire de femme et enfant. J’ai préféré ne pas commenter. Les autres sont venus nous trouver un à un en nous expliquant le déroulé de leur journée. Il s’est avéré que c’est maman qui avait raison lorsqu’elle disait que papa était un grand menuisier, nous l’avons vu à l’œuvre et sommes restés bluffé par son talent et il s’avère que ya Landry ait aussi le don. Ils travaillent tous les deux dans une menuiserie avec un monsieur du quartier. Quant ya Ludovic, son truc lui c’est plutôt la mécanique et notamment celle des autos, il est dans un garage qui paie plutôt bien. Quant à leurs femmes, elles sont toutes les deux retournées à l’école pour suivre des formations en tant qu’éducatrice préscolaire pour l’une et vendeuse en pharmacie pour l’autre. C’est maman qui est restée à la maison pour s’occuper de ses petits fils en l’absence des autres. Ce n'était pas facile de se relever et reprendre la vie mais par la grâce de Dieu, les choses ont avancé un peu un peu. Les souvenirs et autres sont venus au fur et à mesure et ils ont fait le choix de prendre le positif et laisser le négatif. Côté santé aussi ça va et plus personne ne consomme de l’alcool dans cette maison, ça les a tellement dégoûtés que même s’en approcher, ils ne le font pas. 

Je finis par prendre congé d’eux pour me rendre au fromager où je suis descendu pour le mariage d’Alvine et Reine. J’ai énormément hésité avant de descendre là et j’ai même voulu aller à l’hôtel mais Arsène et sa femme m’ont demandé d’éviter les conneries, je ne peux pas aller à l’hôtel comme si je n’ai pas de famille dans la ville alors qu’ils ont une grande maison. J’aurais préféré aller chez Lauria mais malheureusement le grand frère de Princy y est pour le moment. Ce qui m’a soulagé dans cette histoire était le fait de savoir que Lucrèce ne serait pas là mais hors du pays pour le mois entier avec Reine et comme je retourne deux jours après le mariage, je n'allais pas vraiment la croiser. Mon dernier passage ici m’avait fait prendre la décision définitive de m’éloigner d’elle et c’était la raison pour laquelle je m’étais coupé des réseaux pour essayer de me recentrer. Je ne voulais plus la faire souffrir en gardant le contact comme ce que j’avais fait la première fois. Je m’étais laissé aller avec elle dans les échanges inappropriés au point d’entretenir plus ou moins une relation amoureuse avec elle. J’ai tenté de me convaincre au début qu’il n'y avait rien de mal et que c’était juste des nouvelles qu’on échangeait mais en un rien de temps je me suis surpris en train de l’appeler bébé, chérie, mon cœur en pensant réellement qu’elle était. Je ne parle même pas des conversations téléphoniques que nous avions les soirs jusqu’à tard dans la nuit. Nos deux familles s’apprêtaient à s’unir et je faisais ça avec elle. J’ai tout coupé avant le mariage et j’ai pris mes distances. Cette fois-ci je ne veux plus faire les mêmes erreurs, j’ai pris des engagements auprès de Janaï et sa famille et Lucrèce est définitivement entrée dans ma famille. J’ai pleuré des nuits entières à mon retour au Ghana et j’ai coupé les ponts. Ce qu’elle m’a dite avant mes fiançailles m’a énormément bouleversé mais j’ai attrapé mon cœur pour aller de l’avant . J’ai appris par la suite qu’elle était internée à l’hôpital et mal en point et j’ai eu peur pour elle mais son père m’a dit qu’elle s’est remise vu qu’elle avait bloqué mon numéro. Je suis au moins rassuré que maintenant elle soit sur pied.

J’arrive au fromager et je gare après avoir salué le gardien, j’ai une voiture de location vu que ya Leslie conduit la sienne désormais. Je descends de la voiture et j’entre dans la maison. Les rires de femme me parviennent du côté de la cuisine et je reconnais premièrement celui de Lucrèce qui me fait rapidement battre le cœur. Apparemment elle est rentrée aujourd’hui. Je prends sur moi et je me dirige vers la cuisine où toute la famille se trouve en train d’éplucher des ananas et papaye pour les femmes et goûter pour les hommes.


Moi : Bonsoir.

Tous : (sauf Lucrèce) Bonsoir.


Les garçons et les jumelles sont venus me faire des câlins. J’ai porté les filles qui se sont amusées à tirer ma casquette pour l’une et m’a chaînette pour l’autre.


Arsène : Tu as duré pour ta visite. Depuis là tu étais toujours au terrain ?

Moi : Non. Je suis parti de là-bas dans l’après midi.

Ya Leslie : Je t’ai bien dit qu’il a dû faire escale chez Janaï.

Moi : Non, j’étais au 9. 

Arsène : Ah, ils vont bien là-bas ?

Moi : Oui. Ils vous passent d’ailleurs le bonsoir.

Ya Leslie : Papa a finalement vendu le meuble. (J’acquiesce ) Combien ?

Moi : 500. 

Ya Leslie : Hum. Le meuble là valait bien plus. Je lui ai dit de laisser j’allais lui trouver un client. Après c’est pour se faire exploiter.

Moi : Ah. En tout cas je t’apprends qu’il a un nouveau marché et ils n’ont pas encore arrêté le montant définitif avec le même monsieur. Si tu ne veux pas qu’ils se fassent exploiter il faut vite aller en parler avec eux.

Ya Leslie : Demain très tôt je serai là-bas pour parler de ça.

Arsène : (Souriant) Tu vas devenir leur agent maintenant ?

Ya Leslie : Pourquoi pas ? Toi-même je t’attends après le mariage de Reine ici parce que je ne vois pas l’avancée que tu fais depuis là avec la ferme.

Arsène : C’est sur moi maintenant ?

Ya Leslie : Oui, ce ne sera pas sur toi pourquoi ? Tu devais aller prendre attache les femmes du marché mais depuis là je ne te vois pas bouger.

Arsène : (Me regardant) Tu vois ce que tu as causé ?

Lucrèce : (Lui massant les épaules) Maman assieds-toi, je t’ai déjà dit d’éviter d’être tendue.

Ya Leslie : Mais c’est ton père qui me fatigue. Oui ma puce vraiment appuie bien le côté-là, Dieu merci tu es venue j’aurais maintenant la paix.


En moins de 2, les rires sont revenus dans la maison et tout le monde a mangé les fruits avant de partir de là pour le salon. L’ambiance était bonne enfant jusqu’à l’heure du coucher. J’ai passé mon temps à regarder Lucrèce qui avait légèrement perdu du poids par rapport à la dernière fois que je l’ai vu et elle m’a ignoré toute la soirée. À mon réveil, c’est elle que j’ai trouvé au salon en train de dresser la table pour le petit déjeuner qui était presque prête.


Moi : Bonjour.


Elle a fait un dernier tour à la cuisine avant de ressortir avec son téléphone en main, elle m’a dépassé et est allée à l’étage sans me regarder ni répondre à ma salutation. J’ai soupiré et je suis allé me poser à la terrasse en passant ma main sur mon visage. Cette attitude à mon égard est certainement la meilleure. Juste une semaine, j’ai juste une semaine à tenir avant de partir d’ici. Les voix au salon m’ont fait retourner à l’intérieur. J’ai salué tout le monde et on est passé à table.


Lucrèce : J’irai au 11 pour les quelques jours qui restent avant le mariage de tantine Reine pour finaliser les chorégraphies comme tantine Lucia est maintenant sur place pour que tout soit harmonieux.

Ya Leslie : À peine arrivée que tu veux encore m’abandonner hein ?

Lucrèce : Je ne t’abandonne pas maman, c’est juste pour 4 jours et je reviens.

Ya Leslie : Hum. En tout cas, ramasse tous tes gens et vous partez, ils ne restent pas ici. Même ton père aussi tu l’emmènes.

Lucrèce : (Riant) D’accord. 


Les sujets ont continué ainsi jusqu’à la fin du repas et Arsène et moi sommes allés nous poser au salon pendant que les autres débarrassaient. Les jumeaux sont venus nous trouver et peut de temps après le téléphone de Lucrèce s’est mis à sonner. 


Aimé : Ya Lucrèce ton téléphone sonne.


Cette dernière est venue le récupérer et a décroché en saluant quelqu’un qu’elle a appelé Brandon. À l’expression du visage qu’elle a arboré ensuite nous avons compris que quelque chose n’allait pas. Elle n’a d’ailleurs pas tardé à pleurer.


Arsène : Qu’est-ce qu’il y a ma puce ?

Lucrèce : (Pleurant) C’est papa, Brandon vient de me dire qu’une voiture l’a renversé.

Arsène : Seigneur. Où est il actuellement ? 

Lucrèce : (Pleurant) Ils sont en train de l’emmener à l’hôpital de Nkembo. 

Arsène : Rappelle le tu lui dis de le conduire à la clinique du pasteur Lilian, on se met rapidement en route et on va les retrouver sur place. 

Lucrèce : D’accord .

Ya Leslie : (Apparaissant) Qu’est ce qu’il y a ?

Arsène : Benoît s’est fait renverser tout à l’heure .

Ya Leslie : Seigneur Jésus. ( Prenant Lucrèce dans ses bras) Ne t’en fais pas ma puce, tout va bien se passer. 

Arsène : (Après avoir pris son portable et son portefeuille) On y va chérie.

Ya Leslie : Je viens avec vous.

Arsène : Non Leslie, tu es enceinte. Tu restes ici avec les enfants. Loyd va nous accompagner. Je te tiendrai informé.


Nous sommes sortis tous les trois de la maison et nous avons grimpé dans le véhicule. Lucrèce était derrière et n’arrêtait pas de pleurer pendant qu’Arsène essayait tant bien que mal de la rassurer. Nous sommes arrivés en même temps qu’un petit groupe de gens qui descendait d’un taxi avec un homme d’un certain âge ensanglanté. Arsène s’est dirigée dans la structure et est sorti avec des infirmiers et un brancard. Le monsieur a été rapidement transporté dans l’hôpital et nous sommes tous entrés dans la salle d’accueil. Arsène a réglé les formalités avant de se diriger vers nous. Il s’est adressé à l’un des deux hommes qui ont emmené le monsieur.


Arsène : Que s’est il passé Brandon ?

Lui : Ah tonton on ne sait pas vraiment. On était au quartier quand les petits qui traînent souvent à la route là-bas sont venus nous appeler en courant pour nous dire qu’une voiture a tamponné le vieux. Gil et moi on a couru pour aller voir et on l’a trouvé étalé par terre.

Arsène : (Serrant Lucrèce dans ses bras) C’est fini ma puce, je te promets que tout va bien se passer.


Le jeune homme qui parlait à Arsène a reçu un appel est sorti et un revenu avec une jeune femme qui ressemblait beaucoup à Lucrèce. Elle s’est approchée et s’est assise en nous saluant du bout des lèvres. J’ai pris le temps de regarder les deux hommes et je me suis aperçu qu’ils avaient eux aussi beaucoup de traits de ressemblance avec Lucrèce. Au bout d’une heure, on nous a dit que le monsieur a été stabilisé et qu’il s’en sort juste avec plusieurs égratignures ça et là et une fracture de la jambe. Nous avons soupiré d'aise. Ya Leslie a appelé Arsène et il s’est un peu mis à l’écart pour lui donner des nouvelles. Pendant ce temps, l’autre fille qui était là s’est mise à me fixer de façon étrange comme si elle cherchait à savoir si on se connaissait ou non avant d’écarquiller les yeux en regardant Lucrèce. Arsène était en train de revenir et je suis allé à sa rencontre.


Moi : (À voix basse) Dis moi c’est qui ces gens ?

Arsène : Ce sont les grands frères de Lucrèce et le monsieur qui a été renversé est son père.

Moi : (Fronçant les sourcils) Je ne comprends pas. Son père comment ? Ce n’est pas toi son père ?

Arsène : Non, enfin je ne suis pas son père biologique. C’est une histoire un peu longue mais pour faire court, Lucrèce est la fille de ce monsieur qui nous avons pris après la mort de sa mort quand elle avait 15 ans pour la garder avec nous. Je t’expliquerai les détails plus tard. Je me suis retourné pour la regarder et elle a levé la tête dans notre direction, nos regards se sont accrochés. Elle a détourné son regard et j’ai posé une de mes mains sur la tête en regardant le plafond.


Moi : (Dans ma tête) Seigneur….


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