Chapitre 2

Write by La Vie d'Ielle

Chapitre 2


>>> Kimberley


Je n'ai pas compris à quel moment notre mariage a pris une autre tournure mais je sais que mon mariage est devenu semblable à l'enfer.

On était bien, on était amoureux mais les choses ont trop vite changées. 

Comment ? J'en sais rien.


Ce que je vis actuellement dans mon mariage c'est l'enfer et le problème c'est que je le vis en burn in, rien ne sort. Je vis tout intérieurement, ça brûle intérieurement et je ne peux pas laisser sortir tout ça de peur que ça ne tombe sur mes sœurs.

Je suis obligée de supporter et vivre sans exposer ce qui se passe dans mon mariage. 

J'essaie vraiment de mettre un mot sur ce qui se passe, sur cette transition qu'il Y'a eu dans ma relation mais je n'y arrive vraiment pas parce que tout semble irréel.


Dehan et moi ça a toujours été l'amour fou.

Ça a vite accroché entre lui et moi, sans hésitation.

Notre relation a débuté sur internet. A la base, j'avais peur de tout ça mais je m'y suis très vite faite parce que ça avait tout de suite coller. 

Il m'avait laissé un message sur facebook et j'avais répondu, tout était parti de là. On a commencé à échanger, à discuter puis les contacts ont été échangés et on a fini par ne plus se passer l'un de l'autre parce qu'on s'écrivait tout le temps.

Il est sud africain et il y vit depuis donc il a profité de son boulot pour venir au Gabon et c'est seulement à cet instant que notre relation s'est concrétisée. J'avais 22 ans, il en avait 28 et malgré ces 6 ans d'écart je ne voyais aucune raison pour ne pas vivre notre relation et il pensait pareil. 


J'avais l'impression d'être dans un film, le genre romantique parce qu'il faisait vraiment tout pour me faire plaisir. Il n'a jamais voulu être dans l'ombre donc son désir de rencontrer mes parents s'est très vite exprimée sauf qu'il n'a pas pu le faire. On prévoyait d'aller les voir mais mon père est mort soudainement sans qu'on ne sache réellement pourquoi. Il était pourtant bien portant mais il est allé dormir sans jamais se réveiller le lendemain.

C'est comme si ses parents attendaient ça. Ils sont venu nous sortir de la maison. Nous sommes allées avec maman chez ses parents à elle mais ils avaient nourri une jalousie qui a fait en sorte qu'ils refusent de nous accueillir. C'est Dehan qui s'est chargé de nous trouver un endroit où vivre. Lui qui pourtant devait rentrer chez lui, il est resté pour moi. 

Les funérailles c'étaient l'enfer, on nous maltraitait et maman était traitée comme une chose.  À la sortie du corps de papa on nous avait interdit d'y assister soit disant c'est maman qui l'a tué et que Léa, Reine et moi n'étions pas ses enfants. Maman n'a pas supporté et elle a fait une crise qui nous a rendu orphelines de père et de mère en l'espace de quelques jours.


Je n'avais pas de force pour me battre contre les parents de papa pour espérer avoir un peu d'argent pour m'occuper de mes sœurs et nos parents maternels pour eux, on n'avait aucune importance.

Quand Dehan m'a proposé de nous emmener avec lui en Afrique du Sud je n'ai même pas réfléchi longtemps, j'ai accepté de suite parce que rien ne nous retenait dans ce pays qui nous avait vu devenir orphelines. 


Donc il nous a emmené avec lui. 

Je ne me suis même pas attardée sur une quelconque réflexion parce que pour moi il n'y avait plus rien ici. 

Il nous fallait partir loin, très loin afin de pouvoir vivre à nouveau, s'éloigner de toute cette peine. C'est ce qu'on a fait. On ne va pas se mentir, c'était difficile parce qu'on quittait notre pays pour un pays étranger mais on a fini par s'y faire parce que c'était ce qui était mieux pour nous.

On a donc dû s'adapter malgré l'écart de langue. 

Du coup, on n'est plus au Gabon mais plutôt en Afrique du Sud plus précisément à Durban.

C'est une très belle ville et on s'y plaît facilement, ce n'est pas du tout comme au Gabon.

Est-ce que le Gabon me manque ? Non, pas tellement. Mes sœurs et moi n'avons plus aucun attachement là-bas, nos parents font comme si on n'existe même pas et ils n'ont même pas essayé de nous chercher ou de nous contacter donc je ne vois pas pourquoi nous on le ferait ou pourquoi on se sentirait seules sans eux.

Mes sœurs apprennent, elles vivent bien et je ferai toujours tout pour que ça soit ainsi peu importe ce que je dois vivre ou ce que je dois faire pour cela.

Quand on est arrivé ici j'avais 23 ans, Léa on avait 3 et Reine 17 ans. 3 ans plus tard, je suis en quelque sorte la maman d'une petite fille de 6 ans et d'une jeune femme de 20 ans. Quant à moi, 3 ans plus tard je suis mariée. Je suis mariée depuis 2 ans et depuis ces 2 ans je vis un enfer terrible.

Je l'ai dit et je le répète, je ne sais pas comment et à quel moment notre mariage a pris une autre tournure. Quand nous sommes arrivés, on a fait un an notre relation était parfaite. On était heureux et on vivait l'amour, on était amoureux. Aujourd'hui et depuis 2 ans les choses sont trop différentes, ce n'est plus l'amour qu'on vit et je ne sais même pas comment qualifier ce qu'il y a exactement. En fait, il n'y a plus rien.

C'est comme si il attendait que l'on se marie pour me montrer réellement son vrai visage. Durant la première année de notre mariage, quand il a commencé à changer, je me suis dit que ça devait passer. Je me suis dit que c'était juste un mauvais moment, que c'était juste une mauvaise passe et que l'on sur monterai tout ça comme tout autre couple ayant des problèmes sauf que je me trompais. Ce n'était plus lui, ce n'était plus l'homme que j'avais épousé et l'homme que j'avais aimé. Il était devenu violent, il s'acharnait sur moi, il me battait et ça c'est même jusqu'à aujourd'hui. Rien n'a changé, il lève la main sur moi quand il le veut et il fait de moi ce qu'il veut. Je n'ai plus tellement le choix, je dois juste supporter. Supporter cela est dur mais quand je pense à mes sœur je me dis que c'est pour elle que je fais ça. Si je tente de lutter avec lui il s'en prendra à elles et ça je ne veux pas. 

C'est fou comme quelqu'un peut changer aussi facilement. Ou alors, il a toujours été ainsi et a simplement attendu pour me montrer son vrai visage. J'aurais dû me fier à mon premier instinct, me dire que ce genre de relation qui commence sur Internet ne mènera nulle part. Certes, on ne doit pas se fier à l'apparence mais moi j'aurais dû le faire. J'ai été trop pas amoureuse pour ne rien voir venir. J'aurais dû me méfier et me dire que ce genre d'homme à tatouages n'inspire pas toujours confiance. Je ne l'ai pas fait, je me suis fier à mon cœur et à ce que je ressentais pour lui.

Aujourd'hui je sais, je sais qui il est et je sais quel genre d'affaire il fait. Je sais que hormis son travail il a d'autres activités peu louables qu'il ramène quelquefois à la maison et qu'il m'impose.

Aujourd'hui je sais qu'il n'a aucune considération pour moi, je ne suis qu'un accessoire à sa vie qu'il affiche quand il veut et quand c'est nécessaire. Je sais qu'il va voir ailleurs de temps en temps mais je n'ai pas le droit de parler, la fois où je l'ai fait j'ai bien senti le retour pesé sur moi. Tout ce qu'il fait aujourd'hui n'a plus d'importance pour moi, si je suis encore là c'est parce que je n'ai pas de choix et parce que je dois veiller et protéger mes sœurs.


Fuir ? J'ai bien pensé à le faire mais fuir pour aller où et comment ?

Nos papiers c'est lui qui les a, il a tout pris qui nous permettrait de nous enfuir. Tout, c'est lui qui gère tout.

Aller voir quelqu'un, la police ? Non, surtout pas. J'ai fait l'erreur de le faire une fois et c'est retombé sur moi parce que apparemment les personnes vers qui je me suis tourné lui ont fait un rapport. Il est assez bien placé dans ce pays pour avoir ce qu'il veut et faire ce qu'il veut. Du coup, je n'ai plus de vie. Je ne sors pas, je n'ai pas d'amis, je ne travaille plus, je suis surveillée et je dois avoir sa permission pour tout. Ce n'est pas faute d'avoir essayer, il gère tout. J'ai l'impression qu'il est partout dans cette ville, qu'il a des oreilles et des yeux partout dans cette ville. Je ne fais rien qu'il ne sait pas. 

Tout ça, je supporte en coulisse sans jamais faire remonter cela à la surface. Quand il me bat, je fais tout pour éviter que mes sœurs m'entendent. Peu importe la douleur que je peux ressentir, peu importe la façon dont il peut me faire mal, je ne crie pas, je pleure tout bas. Il le sait et il en abuse. Même faire l'amour est devenu un viol. Tout ce qui peut bien se passer dans notre chambre la nuit ne sort pas. Les Bleus que je peux avoir je sais comment les dissimuler pour que personne ne voit. Je pensais que je devais m'y habituer mais on ne s'y habitue pas, ça fait toujours autant mal. Ça fait mal mais je n'ai pas le choix que de supporter, supporter et réfléchir entre-temps à tous les moyens possibles pour s'en aller sans pour autant que mes sœurs ne soient d'une quelconque façon touchées. Il me menace tout le temps en mettant leur vie en danger sans qu'elles ne sachent. Je sais de quoi il est capable donc non, je refuse de le tenter et d'exposer mes sœurs. Peu importe le temps que ça me prendra, peu importe la douleur que ça me procurera, les coups que je vais devoir supporter, je vais rester là et réfléchir soigneusement à comment m'en aller avec mes sœurs sans pourtant qu'il ne puisse me retrouver.

Nous sommes présentement en route pour la clinique. Je n'ai pas envie de le faire, c'est pour cela que je l'avais caché pendant 2 mois et que je pensais pouvoir le cacher ou du moins trouver une solution. À chaque fois que je suis enceinte c'est la même chose, il n'en veut pas. Je lui ai dit que l'on prenne des contraceptions mais il ne vient pas non plus. Je ne sais pas ce qu'il veut de moi, je ne sais pas pourquoi il me fait ça.

Parfois je me dis que si j'étais seule j'aurais certainement pu trouver un moyen de m'en aller, de me cacher quelque part mais ce n'est pas le cas.. J'ai deux autres personnes, deux autres vies très importantes pour moi et je dois en prendre soin.


Après quelques minutes en salle, nous voici assis dans son bureau.


Kalil : Ça va, tu vas bien ? Est-ce que tu as encore mal ?


Cet homme je le hais, je les hais.

La première fois que je suis venu ici je peux compter sur lui pour qu'il m'aide à raisonner Dehan mais il n'a rien fait. Au contraire, il n'a fait que l''encourager.


Moi : Ça va.


Kalil : Dehan je vais te répéter combien de fois de penser à vous mettre sous contraceptif ?


Dehan : Pas besoin de me le répéter parce que je ne compte pas le faire.


Kalil : Tu déconnes, à chaque fois tu viendras pour ça ? Qu'est-ce que tu en penses Kimberley ?


Moi : Qu'est-ce que j'en pense ah, tu veux vraiment savoir ce que j'en pense ( le regardant ) ?


Kalil ( gêné ) : Crois moi Dehan, ce que je te conseille de faire est la meilleure des choses. 


Dehan : Si je refuse tu vas arrêter de me bassiner avec ça ?


Kalil : Si tu reviens ici avec elle, je sais que tu reviendras ici, alors non je vais continuer à le faire.


Dehan : Okay, fais ce que tu as à faire. 


Il est allé préparer ce qu'il fallait pour me mettre sois contraceptif et quand ceci a été fait, on a pu quitter cet endroit. 


Dehan ( mettant le contact ) : C'est bon, tu as ce que tu voulais ?


Moi ( le regardant ) : ...


Dehan : Je n'aurais plus à entendre une connerie comme quoi tu es enceinte.


Je n'ai pas répondu, il m'a directement ramené à la maison et j'ai foncé me prendre une douche. 

Je pensais vraiment qu'il serait parti mais il est venu me retrouver dans sous la douche.


Moi : Qu'est-ce que tu fais ?


Dehan : J'ai envie de ma femme.


Moi : Pas maintenant, je t'en prie.


Dehan : Pourquoi pas ?


Moi : Je viens de...


Dehan : Et alors ? C'est pour cela que je devrais pas faire l'amour avec ma femme ?


Moi : S'il te plaît.


Dehan ( me retournant brusquement ) : Tu fais chier franchement.


Est-ce que ça l'a arrêté ? Bien sûr que non !


>>> Reine


Kaline : Qu'est-ce qu'il y'a ? Tu fais une drôle de tête depuis ce matin.


Moi : Ça va,  juste que je commence de plus en plus à ne plus calculer Dehan.


Kaline : Arrête, c'est ton beau-frère. 


Moi : Justement ! J'ai l'impression qu'il y'a quelque chose.


Kaline : Comme quoi ?


Moi : Je ne sais pas. J'ai l'impression que Kim supporte plus qu'elle ne devrait. Elle a l'habitude de venir me parler et elle le fait sauf que j'ai l'impression qu'elle cache quelque chose. 


Kaline : Tu ne te fais pas d'idées ?


Moi : J'en sais... Je ne sens plus cette joie de vivre, c'est comme si elle se forçait à quelque chose.


Kaline : Et tu penses que c'est Dehan le problème ?


Moi : C'est lui son mari, tu veux que je me porte sur qui ?


Kaline : Et si tu te trompe ? 


Moi : J'en sais rien.


Kaline : Il faut lui en parler et voir ce que ça donne.


Moi : Je compte bien le faire.


Kaline : En attendant, il y'a quelqu'un qui vient vers toi.


Moi : Qui ça ( me retournant ) ?


Dès que je l'ai vu je me suis mise à sourire tout bêtement oubliant presque ce qu'il y'a eu.


Kaline : L'amour te rend bête, tu souris quoi ?


Jadan : Bonjour Kaline ( la regardant/ souriant ) .


Kaline ( répondant à son sourire )  : Bonjour Jadan.


Jadan ( me regardant ) : Hey bébé.


Moi : Salut.


Jadan : Vous allez bien ?


Nous : Oui.


Jadan : Kaline, tu nous laisse quelques minutes s'il te plaît ?


Moi : On a cours, on doit y aller. 


Jadan : Juste quelques minutes. 


Kaline : Le cours ne commence pas avant quelques minutes, tu me retrouve en classe.


Moi : Okay. 


Jadan : Merci Ka.


Moi : ...


Jadan : Tu es belle !


Moi : Merci. 


Jadan : Elles vont bien tes sœurs ? 


Moi : Oui.


Jadan : Et ton examen, c'était cool ?


Moi : Oui.


Jadan : Ne sois pas si froide s'il te plaît. 


Moi : Qu'est-ce que tu veux ?


Jadan : Tu me manque Reine.


Moi : On ne s'est pas vu ça fait, trois jours ?


Jadan : Et c'est beaucoup déjà, tu ne pense pas ?


Moi : Fallait y penser avant... Vas retrouver ta groupie. 


Jadan : Reine, dis pas ça s'il te plaît. Je ne te manque pas ? 


Moi : ... 


Jadan : On peut se voir ce soir ? C'est l'anniversaire de maman et il y'a un dîner, elle s'attend à te voir. 


Moi : ...


Jadan : S'il te plaît.


Moi : Quelle heure ?


Jadan : Je passe te prendre à 20h ?


Moi : D'accord.


Jadan : J'ai le droit de t'embrasser ?


Moi : Tu es saoule cette fois-ci ou pas ? Aucun risque de contamination ? 


Jadan : Bébé... 


Moi : 20h, je serai prête. 


Je l'ai laissé et je suis allée en classe. 

Jadan et moi sommes en couple sauf que dernièrement il est allé trop loin et ça nous a affiché dans l'Université parce que notre relation n'est pas méconnue.

Lors d'une fête de l'Université il a fricoté avec une pimbêche que je n'aime pas soit disant il était saoule et que d'ailleurs, il a très vite repris ses esprits parce qu'il m'aime et qu'il ne peut pas me tromper. Ce n'est pas que je ne l'aime pas et que je doute du fait qu'il m'aime mais il est allé loin, qu'il était saoule ou pas il aurait pas dû. 


Kaline : Ça va, contente d'avoir vu ton mec ?


... : Ah parce qu'il l'est encore ?


Je me retourne et je tombe sur Chanda.


Moi : Parce que tu pensais qu'il ne l'était plus ?


Chanda : Il faut être folle pour rester en couple avec un mec qui t'a trompé.


Moi : Ah, parce qu'il m'a trompé ?


Chanda : Et il a pris son temps pour le faire.


Moi : Waouh, tu fantasme tellement sur lui que je me demande si tu ne vire pas à l'obsession. Bref, dommage pour toi mais Jadan il reste mon mec. L'Université est grande, bonne pêche ( tournant mes talons ).


Je ne suis franchement pas du genre à se laisser insulter, narguer ou marcher dessus. Je ne l'ai pas toléré au Gabon , ce n'est pas ici que je vais le faire. Si elle continue je vais lui donner une bonne leçon et plus jamais elle ne va tourner autour de Jadan ou de moi.


Bref, ça ce n'est même pas mon problème.

Ce qui m'intringue actuellement c'est ma soeur. 

J'ai vraiment l'impression que quelque chose ne va pas. En plus, la dernière fois j'ai cru voir un bleu sur son visage mais elle m'a sorti une excuse que je n'ai pas du tout avaler. Elle me ment, il y'a quelque chose.

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