CHAPITRE 2: Belle fin de journée!

Write by Bobby21

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-         Hey Manou ! Ça va ma chérie ? demanda l’arrivante

Elles se firent la bise

-         Oui ma choupette, et toi ? Bien dormie ?

-         Dieu fait grâces. Et comme tu le sais, le réveil c’est de la mer à boire en hiver.

Constatant ma présence, l’amie de Manou (diminutif de Manuela) lui lança sur un air taquin :

-         Alors comme ça on a un admirateur secret qu’on m’a caché ?

-         Admirateur secret ? Caché ? Mais de quoi parles-tu ? Demanda la pauvre Manuela toute confuse. Lui faisant un clin d’œil vers moi, elle reprit :

-         Bah je te parle du garçon juste là.

-         Ah je vois ! Mais je ne le connais même pas. Il m’a intercepté juste là en m’appelant par mon prénom. Pourtant je n’ai pas en mémoire l’épisode où je le lui ai donné.

Il fallait que j’intervienne, que je dise quelque chose, mais je ne savais pas quoi dire. Je me contentais donc de garder mon silence et observer quand d’un coup ; Manuela me relança

-         Excusez-moi, mais vous ne m’avez toujours pas répondu. On se connaît ?

-         Euh, pas dans mes souvenirs, non je ne crois pas. Mais on peut toujours faire connaissance.

-         Ah bon ? Vous croyez que vous allez vous en sortir aussi facilement ? D’ailleurs d’où tenez-vous mon prénom ?

-         Déjà, et si on commençait par se tutoyer ? Bien sûr si cela ne te dérange pas…

-         Répondez à ma question je vous prie.

-         Visiblement cela vous dérange. J’ai entendu votre prénom lorsque votre amie vous a appelée tout à l’heure en arrivant. Bonne journée ! Lui dis-je sur un ton pas des meilleurs, en prenant ma route.

-         Je crois que tu as été trop dure avec lui. Entendis-je son amie lui dire… Je poursuivis ma route sans me retourner.

 

C’était l’heure de la pause et donc les étudiants circulaient dans tous les sens à la fac : certains sortaient des amphis, des salles de travaux dirigés ou pratiques, d’autres en revanche rentraient ou encore allaient à la buvette, chose que je m’apprêtais à faire quand je sentis quelqu’un me tapoter de derrière. Je me retournai donc et surprise ! C’était Manuela et son amie.

-         Euh rebonjour, je tenais à vous présenter mes excuses pour tout à l’heure. Je ne voulais pas vous offusquer.

-         Ah ! Excuses acceptées lui répondis-je (même si je n’avais pas vraiment compris ce que voulait dire « offusquer »). En revanche, ça me dérange qu’on me vouvoie surtout en tant que tous étudiants.

-         Désolée donc, mais c’est juste par politesse.

-         On peut toujours tutoyer une personne sans pour autant lui manquer de respect, n’est-ce pas ?

-         Je te l’accorde ! Me renvoya t-elle avec un petit geste de la main et un léger sourire.

-         Manou on va être en retard pour le TD, dit son amie d’un air un peu dérangé.

-         Tu as raison Sifaa.

 Désolée mais on doit y aller maintenant dit-elle en se tournant vers moi.

-         Tu t’appelles comment déjà ? me demanda Sifaa, l’amie de Manuela.

-         Steeve, répondis-je. Pourrais-je avoir vos contacts, histoire de mieux se connaître ? leur demandai-je en tendant mon smartphone. 

-         D’accord pas de problèmes, me lança Sifaa en saisissant mon portable.

Elle le passa ensuite à Manuela qui elle, eut un petit moment d’hésitation avant de saisir son 06.

-         Je connais deux belles filles qui vont se faire engueuler par le prof de TD tout à l’heure, leur lançai-je en riant.

-         Allez, on te laisse, me répondit Manuela.

-         Ravi de vous avoir rencontrées ! Bon TD !

-         Merci ! répondirent-elles en chœur.

« Un coup isolé n’arrête jamais le combat », disait le Général G. Eyadéma. Mon combat avant que n’arrivent les filles, était avec mon ministre de l’intérieur qui réclamait son vivre. Sans plus attendre, je me dirigeai vers la buvette pour prendre quelque chose à me mettre sous la dent. Contrairement aux restaurants et fast-foods, la buvette de l’étudiant offrait des menus intéressants à des prix raisonnables et abordables pour nous. Ce matin-là, j’eus un faible pour la chocolatine que j’accompagnai d’un verre de thé à la menthe surtout avec la fraicheur qu’il faisait. Le thé à la menthe est une spécialité marocaine réalisée à partir de feuilles de thé et de feuilles de menthe comme son nom l’indique. Créé vers le XVIIe siècle, il s’est répandu à travers le Maghreb et l’Afrique subsaharienne au fil des années. Sa saveur unique le rend présent à presque tous les repas et il ne doit pas se refuser. D’ailleurs comme un proverbe marocain le dit : « Le thé à la menthe doit être amer comme la vie, mousseux comme l’amour et sucré comme la mort. »

Après avoir fini mon « petit déjeuner marocain », je quittai la buvette et direction la maison. En voyant les étudiants que je dépassais, je réalisais combien la fac ou du moins, l’université n’était pas cet endroit tant rêvé lorsque l’on était encore au lycée. Le lieu où l’on serait libre de faire ce que l’on voulait sans avoir à se faire crier dessus par qui que ce soit. Certes, la liberté, elle était là mais empoisonnée. Je préfère l’appeler du ‘’libertinage’’. A la fac, l’on est laissé à son propre compte et surtout à l’opposé des écoles où la présence aux cours et autres était contrôlée, la fac est assez laxiste. Que tu viennes ou pas aux cours, cela n’incombait que toi et ta conscience et c’est précisément là que résidait le danger. Suffit de rater seulement une fois deux heures de cours pour que, comme une trainée de poudre, la paresse et l’absentéisme s’emparent de ta personne. Rater des cours magistraux, ce n’est pas vraiment fatal car l’on pouvait se rattraper en assistant aux TD même si la majorité de l’essentiel et les points clés étaient donnés en amphis. Toutefois, l’autre revers de la médaille est assez bénéfique lorsque l’on met à profit ses vastes temps libres.

Après des dizaines de mètres de marche depuis la buvette, je croisai Janot, mon promotionnaire avec qui je fis la route. Après un arrêt indispensable à la boulangerie pour acheter du pain, becquetance indispensable à l’étudiant au Maroc, nos chemins avec Janot se séparèrent et je poursuivis seul vers mon quartier. Une fois à l’appartement, je ne perdis pas de temps et je plongeai direct dans mon lit ou ma chérie m’attendait. Elle m’avait tellement manquée durant les trois dernières heures, ma tendre couverture ! D’une épaisseur digne de ce nom, elle me maintenait bien au chaud tout l’hiver. Une fois dans ses bras, tout déplacement aussi vital soit-il, était sujet d’analyses au scanner de mon cerveau car cela entrainait un déconfort. En effet, la chaleur prenait du temps pour s’installer sous la couverture et chaque fois que l’on la rejoignait après l’avoir quittée, il fallait attendre assez de temps avant de ressentir la différence thermique. Pour cette raison, avant d’aller sous la couverture, il fallait s’assurer d’avoir tout son nécessaire à portée de soi et dans un rayon très limité et restreint. Etant donné que je devais me faire mon déjeuner, je n’eus pas besoin de tout ceci cette fois. Il était environs onze heures dépassés et je n’avais plus rien à faire à la fac de toute la journée, il fallait donc meubler le reste de ma lumière. Je devais tout abord me faire la formule du midi (mais je n’avais pas encore faim et je me sentais lourd probablement à cause du petit déjeuner que je venais de prendre à la fac) : pain et omelette ou omelettes en fonction de la situation de la poche. C’était facile à faire, rapide, moins coûteux et surtout moins fatiguant. Comme j’aimais le dire à des amis : au pays, la nourriture de base de l’étudiant moins opulent est la farine de manioc (gari ou tapioca) mais au Royaume, c’était le pain et les œufs. Cela parait drôle mais c’était l’évidence. Entre étudiants, on aimait bien se taquiner à propos à tel point qu’on en avait fait une formule chimique : PO ou PO2.  Après mon déjeuner, la grande question devrait se poser : que faire à part dormir ? Réviser ne faisait pas vraiment partie du programme habituel.

L’appel du muezzin à la prière du soir me réveilla ! Surpris, je me saisi de mon téléphone et bingo ! Il était trois heures du soir et demi. Je m’étais endormi environs quatre heures de temps. Je sentais des borborygmes dès mon réveil. Il fallait y trouver une solution. Direction la cuisine après un tour à la cuvette et au lavabo. Après avoir mangé, je me rappelai que j’avais pris les contacts des filles et je décidai de leur envoyé des messages. Grâce à WhatsApp, communiquer était plus facile et surtout grâce au Wifi de maison, c’était moins dispendieux. J’envoyai un même message à toutes les deux : « Holà ! J’espère que tu vas bien. C’est Steeve, le mec qui a pris ton contact ce matin à la fac. C’est mon numéro ». A cette heure, elles devaient être en pause si elles étaient encore à la fac ou à la maison. Quand on sait à quel point les jeunes sont devenus accros aux NTIC et aux réseaux sociaux aujourd’hui, elles devraient normalement recevoir le message et probablement y répondre. Je rangeais mon mobile dans ma poche lorsque je le sentis trembloter ; c’était une notification. Sifaa venait de me répondre. Elle engageait une discussion :

-         Hey beau gosse ! Alors ça va ? Bien rentré ? 


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Elle