Chapitre 2 : Être une Linguère ???? !

Write by Choucha010

Le bonheur est trop grand pour pouvoir se faire une place dans la misère,  la pauvreté. En plus c’est dans ces genres d’endroits qu’on retrouve des souris, je les déteste.


Discuter avec elle me rappelle aussi que ma résignation est la meilleure chose que je puisse faire. En effet aimer le fils de la femme qui a fait de moi sa propre fille c’est ne pas la considérer comme ma propre mère. Je ne tiens pas à être ingrate, Salif c’est mon frère point.


Après notre discussion je suis partie rendre le téléphone à Sophia dans le salon.


- J’ai commandé des pizzas pour le diner j’avais la flemme de cuisiner.


- Ok bon appétit, moi Ibrahima viens me chercher, il m’a invité à aller diner.


- Waouuh avec tout l’enthousiasme qui va avec.


- Quoi ? Qu’est-ce que tu vas aller chercher encore ? Je suis juste fatiguée.


- Viens t’assoir.


- Pourquoi faire ? Je n’ai pas fini de ranger et je…

- Allez juste deux minutes.


- Ok juste deux minutes. Vas-y, je t’écoute !


- Tu es sûre que tu veux réellement te marier ?


- Pourquoi tu poses cette question ? Tu vas t’y mettre toi aussi ? Si ce n’était pas le cas pourquoi j’aurai accepté la demande en mariage ?


- Je ne sais pas, mais j’ai l’impression que ton enthousiasme tend à disparaître au fur et à mesure que ton mariage approche. Tu n’es pas obligée d’y aller si tu ne veux plus ou si tu n’es plus sûre.


- Bien-sûr que si, Ibrahima est un homme bien, gentil, attentionné, riche…


- Trop jaloux aussi…


- Oui il est jaloux mais je le comprends, c’est juste parce qu’il m’aime c’est tout. Il est prêt à tout pour moi, il m’aime et moi aussi donc que demander de plus ?


- Je ne sais pas si tu l’as remarqué mais c’est toujours ‘’il m’aime et moi aussi’’ jamais ‘’Je l’aime’’ ou ‘’on s’aime’’. Tu sais que tu peux tout me dire au lieu de toujours tout garder pour toi je suis ton amie.


- Ça suffit, dis-je en me levant. Apparemment tu n’as rien d’important à me dire et là je suis pressée. Et rassure toi je l’aiiiime, dis-je en rigolant. Tu te fais des soucis pour rien ma puce. J’y vais.


Je me tourne pour aller dans ma chambre une nouvelle fois confuse.


- C’est Salif que tu aimes je dirai.


Cette phrase me stoppa net, venant d’elle c’était choquant.


- Pardon ?


- Enfin tout laisse à croire que c’est lui que tu aimes au cas où tu ne l’aurais pas remarqué.


- Tu te rends compte que c’est de mon frère dont tu parles là ?


- Arrête Linguère, ce n’est pas parce que tu ne me l’as jamais dit que je ne sais pas qu’il n’est pas ton vrai frère, je veux dire de sang.


- …


- C’est ton frère adoptif, tu es entré dans sa vie à un âge où tu étais consciente donc ça peut se comprendre si tu as des sentiments pour lui. Ce ne sont pas des choses qui se commandent…


Je ne sais pas pourquoi mais j’avais la sensation d’être agressée. Depuis tout ce temps elle savait tout tout, de mon adoption et certainement de mon méprisable passé tout. Je la sentais hautaine tout d’un coup, comme si elle se sentait supérieure à moi.


- Je te comprends Salif est un homme merveilleux et il a toujours été là pour toi et…


- Tais-toi ! Mais tu te prends pour qui pour oser te mêler des histoires de ma famille ? Je dis bien de ma famille à moi anh Sophia !


Elle sursauta à ses propos, je la voyais paniquer et elle leva sur le coup.


- Noon Matel je te jure que ce n’est pas ce que tu crois, je voulais juste t’aider. Ne le prends pas comme ça.


- Et qui t’a demandé ton aide ? 


- Ecoutes, je suis désolée si ce que je viens de dire t’as blessé, je te jure que ce n’était pas mon intention et tu le sais.


- Ecoutes moi bien Sophia, si j’accepte de traîner avec une fille aussi démodée et stupide que toi c’est juste parce que tu es la fille de la meilleure amie de ma maman. Et que ça soit la dernière fois que tu me traite d’étrangère dans ma propre famille. 


- Arrêtes ce que tu dis, tu es en train de mal prendre mes propos Linguère. Je ne t’ai jamais traité d’étrangère, c’est ta famille rien ne vas changer cela. Et la stupidité à mon avis c’est d’aimer un homme, pour ensuite se fiancer avec son meilleur ami !


- Ibrahima était devenu aussi mon ami, mon confident ! Ce n’est pas de ma faute s’il a fini par avoir des sentiments pour moi !


- Mais ce n’est pas ton cas, n’est-ce pas ?


- Ca suffit Sophia ! Dis-moi, qu’est-ce que tu sais d’autre à part le fait que je sois adoptée ? Que sais-tu d’autre de moi ?


- Rien ! rien d’autre juste ça et ça ne m’intéresse pas d’en savoir davantage. Je t’en parle aujourd’hui car je n’ai pas envie que tu commettes la même erreur que moi. Le mariage ne t’aidera ni à oublier ton vrai amour ni à aimer la personne que tu as épousé. Tu en seras que malheureuse.


- …


- Enfin regarde-moi ! Je suis divorcée, loin de ma fille et l’homme que j’aime est dans les bras d’une autre. Je regrette toujours d’avoir écouté mon père au lieu de  mon cœur.


- Tu ne penses pas que c’est trop tard anh Sophia ? 


Je suis à bout ! Tout ceci a fini à mettre à nu toute cette mélancolie que je dissimulais derrière un sourire et une tonne de maquillage. Cette mélancolie que je traîne depuis tout ce temps. Je sentais mes larmes couler, j’en pouvais plus. Tout ça c’était trop pour moi, j’avais perdu le contrôle. J’ai passé la moitié de mon existence à l’aimer, sans jamais avoir le droit de l’exprimer en quelconque manière,  à rêver qu’il devienne mon précieux sachant que ça n’aller jamais se réaliser. Impossible mais mon cœur s’est entièrement soumit  à lui, je n’y peux rien. Je souffre d’aimer.


- Il n’est jamais trop tard pour rectifier tout ça ! dit-elle en essuyant mes joues.


- Tout ce que je veux c’est me marier avec un homme bien…qui m’aime être mère et sans faire de mal à personne ni décevoir qui que ça soit ! Je veux juste être heureuse ce n’est pas trop demandé non…sniff.


- Et tu le mérites… 


On sonna à la porte, je regarde ma montre il est déjà 20h30. C’est certainement Ibrahima, c’est un homme ponctuelle tout mon contraire. Sophia alla ouvrir et c’était effectivement lui sa voix est unique. Je me précipite à essuyer mes larmes et nettoyer mes joues avant qu’il arrive au salon. Il fallait que je me ressaisisse, Linguère est plus forte que tout ça.


- Bonsoir mon cœur, dit-il en déposant un baiser sur mon front.


- Oooh bonsoir amour à moi, dis-je avec un large sourire. Tu m’as tellement tellement manqué mon trésor !


- Bébé tu pleurais ?


- Non non amour, j’avais quelques choses dans les yeux. Heureusement que Sophia était là.


- Ah je vois.


- Comment s’est passé ta journée mon amour à moi ?


- Fatigante beaucoup de choses à gérer avant le voyage, mais ça va toujours quand je te vois. 


Je voyais Sophia me dévisager du regard l’air stupéfaite. Que veut-elle que je fasse ? Je me suis déjà engagée et Linguère assume toujours ses décisions jusqu’au bout. Il me plaît aussi énormément, il est beau, attentionnée et riche. Il a tout ce qu’il faut pour me rendre heureuse et être envié par toutes les femmes, autant faire mon maximum pour que tout marche.


- Ibrahima je crois que Matel a quelque chose à t’avouer. Dit Sophia

J’ai senti mon sang faire qu’un seul tour à ces mots, je suis devenue automatiquement nerveuse.


- Ah bon ? Je t’écoute mon amour, qu’est-ce que tu as à m’avouer ?


- Je vous laisse seul à seul discuter c’est mieux. Ma chérie c’est maintenant ou jamais.


Je sentais que Ibrahima commencer à se poser des questions, vu tout le sérieux de Sophia et je devenais nerveuse. Je ne peux pas lui faire du mal après tout ce qu’il a vécu.


- Non reste Sophia ! je veux que tu sois témoin de ce que je m’apprête à lui avouer.


- D’accord si ça peut te rassurer.


- Les filles vous commencer à m’inquiéter.


Je ne peux pas, je ne veux pas.


- Amour, tu sais que je ne suis pas très expressive mais je voudrais que tu saches que… je voudrais que tu saches que je t’aime énormément et que je ferai tout mon possible pour faire de toi l’homme le plus heureux de la planète. Je t’aime.


Je voyais ses yeux s’illuminer à ces mots. Il me prit automatiquement dans ses bras et me serra très fort contre lui.


- Tu ne sais même pas à quelle point ces paroles me rendent heureux mon amour, j’ai tellement attendu ce moment. Un instant j’ai cru que tu voulais m’abandonner.


- Non, pourquoi je ferais ça ?


- Je ne sais pas, oublie ce que je viens de dire. Le plus important c’est que tu viens d’effacer tous mes doutes et peur. Je t’aime tellement ma Matel. Je préfère mourir que de te perdre.


Une vrai Linguère doit savoir étouffer son cœur pour mieux laisser sa raison s’exprimer.


- Je crois que tout ce cinéma a fini par me donner faim. Je pars attendre tranquillement dans ma chambre que ma commande arrive. Bonne fin de film ! Dit-elle en allant dans sa chambre.


- Qu’est-ce qu’elle veut dire par là ?


- Rien mon cœur, juste qu’elle nous trouve romantique comme dans les films. Bon attends-moi ici je pars me préparer, me maquiller, me faire belle pour mon Buur (Roi)


- Attends ! dit en me tirant vers lui.

Il commence à m’embrasser passionnément et je répondu à son baiser avec toute la tendresse qu’il faut. Je sens tout cet amour qu’il me porte. Je me remets à penser à Salif et je me sens mal pour lui.


- Tu n’as pas besoin de tout ça trésor ! Tu es tellement belle comme ça au naturelle, tes yeux ton visage témoignent ton innocence et j’adore ça.  Tu me rends fou ma Linguère.

Il m’embrasse à nouveau.


- Hummm…Tu veux dire que je suis moche avec du maquillage ? dis-je en taquinant.


- Bien-sûr que non mon amour, je veux juste que tu saches que je t’aime telle que tu es mon cœur. Si tu te sens plus jolie, plus confiante avec tout ça je n’y vois aucun inconvénient tu restes la plus belle. 


- Bon on aura tout le temps de s’amouracher, je pars me préparer vite et j’arrive.


- Matel !


- Oui ?


- Je t’aime !


Je me contente de sourire. J’avais fini de me préparer et je me trouve très belle, j’adore me mirer me voir ainsi contempler ce que je suis devenue, comme une star. Il m’a amené dans un de mes restaurants préféré mais je n’y suis jamais allé, ce fût une agréable surprise. Très chic, comme j’aime. On discutait de ses projets, de la vie de famille qu’on projette de construire. Son téléphona sonna, il sortit de table pour aller répondre. Une urgence ? Oui comme à chaque fois qu’une de ses filles l’appelait. C’est un vrai papa poule et j’admire cela, un très bon père il est. Il prend toujours soin de sa famille.


- Linguère ? Liiinguère !!!


Oh mon Dieu pourvu que ça ne soit pas lui ! Je lève la tête et c’était lui, Adrian. Parmi tous les mois, semaines, jours que Dieu a créé c’est cette heure qu’il choisit d’apparaître. Il tombe vraiment mal, très mal.


Chronique de Linguèr...