Chapitre 2 : Instants de plaisir

Write by Mady Remanda

Chapitre 2 : Instants de plaisir

  

-      Tu es vraiment une très jolie fille Samira…

Peu habituée à ma fausse identité, je frissonnai légèrement en entendant Gaston m’appeler ainsi.

Je brûlais de lui dire la vérité, je me sentais si bien avec lui, cela faisait seulement une heure qu’on s’était rentrés dedans à l’aéroport et depuis quarante-cinq minutes, nous étions attablés au Planet Grill, un restaurant de la place.

Au départ, nous n’étions censés ne prendre qu’un verre, mais une fois sur place, Gaston qui semblait connaître la ville comme sa poche me convainquit de manger aussi.

Après avoir avalé une délicieuse salade d’avocats crevettes, j’étais en train de déguster copieusement une assiette d’entrecôte de veau sauce roquefort aux pommes rissolées. Je devais avouer qu’il avait eu une excellente idée.

Au fil des minutes j’avais pu apprécier combien Gaston était agréable. Il avait de bonnes manières, il était courtois, il semblait gentil et faisait montre de beaucoup d’attentions. Bref, c’était un compagnon charmant.

Tellement charmant qu’il me faisait comprendre combien « la vie » allait me manquer.

-      Et si tu me parlais un peu de toi…Glissa doucement Gaston

Parler de moi ? Sûrement pas ! Il n’y avait rien à dire sur moi, surtout pas dans la situation dans laquelle je me trouvais.

-      Euh…il n’y a pas grand-chose à dire…Répondis-je évasivement

-      Allons donc ! Tu peux bien m’en dire plus ? Quel âge as-tu ? Que fais-tu dans la vie ? Enfin ce genre de choses…

Cela valait-il la peine de pousser la connaissance plus loin ? J’avais eu en tête de ne partager que des moments de plaisir et de détente sans lendemain. Parler de soi ne revenait-il pas à créer des liens qui au final n’auraient aucun intérêt puisqu’on ne se reverrait sans doute jamais ?

-      Pourquoi es-tu si réticente ? Si tu veux, je me plierais moi aussi au même exercice…

Je soupirais.

Ah Elina ! Pourquoi le destin était aussi cruel envers moi ? Pensai-je

Pourquoi fallait-il que je rencontre quelqu’un d’aussi charmant au moment même où les choses s’apprêtaient à basculer dans ma vie ?  Quoique cette rencontre n’aurait rien changé à ma destinée si elle était survenue avant, j’étais condamnée depuis le départ, assujettie… avec de faibles chances de m’en sortir, d’ailleurs je ne le voulais pas, le prix à payer serait sinon trop lourd !

-      Disons que ma vie est somme toute banale, comme je te l’ai dit, je m’appeler Samira, j’ai vingt-huit ans et…je me cherche comme on dit…

Cette dernière résonna à mes propres oreilles.

Non je ne me cherchais pas, contrairement à d’autres personnes dans la vie, moi je savais depuis longtemps à quoi j’étais destinée.

-      Tu veux dire que tu ne fais aucune activité probante ? Tu ne travailles pas ?

Hum ! Oh que si ! Je fais tellement de choses probantes mon cher si tu savais…j’ai travaillé longtemps comme cadre d’une société d’assurances, et là je m’apprête à entamer une grande carrière de…

-      Non… je ne fais rien de ma vie, je n’ai pas eu la chance d’avoir de grands diplômes comme d’autres…Laissai-je tomber avec un pincement au cœur

J’étais obligée de mentir, je voulais vivre dans la peau d’une autre et parler de ma vraie vie m’aurait sans doute trop déprimée.

-      C’est bizarre…la femme que j’ai sous les yeux ne colle pas tellement au portrait que tu me dresses, et…tous ceux qui me connaissent disent que j’ai un instinct et un sixième sens quasi-infaillible…Laissa-t-il tomber

Wow ! Gaston Reliwa était donc bien plus difficile à embobiner que je ne l’avais imaginé.

-      Mais nul n’est infaillible mon cher…je ne sais pas ce qui vous donne une telle impression mais je suis bien celle que je décris…

Il marqua une pause.

Puis demanda le regard curieux :

-      Cela voudrait donc dire que tu es une enfant de riches parents alors…

-      Pourquoi ça ? Demandai-je incrédule

-      …ou la fiancée d’un homme riche…ou peut-être sa maîtresse ?

-      Mais qu’est-ce qui te prend ? Pourquoi toutes ces spéculations ?

Il se pinça les lèvres, comme s’il essayait de se retenir de dire quelque chose, mais ce geste me parut infiniment érotique et le trouble naquit de nouveau en moi…

-      Soit ! Je me laisse emporter…désolé, je rêvais d’écrire des romans policiers quand j’étais plus jeune… j’ai une imagination débordante ! Fit-il avec un sourire

Je hochai la tête avec le sentiment d’avoir échappé à une catastrophe. Il reprit :

-      A mon tour…que veux-tu savoir sur moi…

-      Oh bien peu de choses pour le moment les basiques…je pense qu’on apprendra l’un de l’autre au fil du temps…

Pieux mensonges.

Je savais bien que le fil de « ce temps » passé ensemble serait très court.

Entre Gaston Reliwa et moi, les choses étaient tacites. Nous étions tous deux conscients que nous passerions le weekend  ensemble cela coulait de source, l’alchimie entre nous avait été immédiate. A mesure que les minutes s’égrenaient, le trouble en moi grandissait, j’avais de plus en plus de mal à chasser les images érotiques qui me traversaient l’esprit en voyant les lèvres de Gaston remuer pendant qu’il me parlait.

J’imaginais ces lèvres sur mon corps, dans les recoins les plus secrets de mon intimité, je ne pus m’empêcher de frissonner à la pensée de sa langue sue j’imaginais chaude et humide sur le bourgeon de ma féminité.

Sur une impulsion, je le regardai droit dans les yeux, avec une moue provocante et lui dit :

-      Et si tu me disais comment tu comptes me savourer …

Il parut interloqué un moment comme s’il avait du mal à comprendre où je voulais en venir, je faillis me rétracter puis je me dis, au diable les convenances, je n’avais plus rien à attendre de ce monde, alors savourer quelques instants de plaisir dans les bras de cet homme beau et charmant serait comme mon « repas du condamné ».

-      Pas besoin de jouer les étonnés…je suis sûre que comme moi, tu ressens cette électricité entre nous…et tu veux que je t’avoue quelque chose ?

Il me regardait toujours comme s’il n’en revenait pas et sans lui laisser le temps de répondre je continuai :

-      J’ai envie de sentir tes mains, ta bouche et tes lèvres sur mon corps…je brûle de désir pour toi…

Ce n’était pas faux, mais cette tentative de séduction osée visait également à le détourner de ses interrogations sur  ma personne, après tout nous n’étions pas appelés à nous revoir…je n’avais donc rien à perdre et de fait, je n’avais d’ailleurs plus rien à brader…

-      Mon Dieu Samira…tu es en train de me mettre au supplice, tu t’imagines qu’il y a du monde autour de nous et tu m’excites de la sorte ? Dit-il d’une voix basse te rauque

-      Laisse-toi faire Gaston, je me ferais un plaisir d’être ta maîtresse ce soir, je prends le gage de guider les opérations et de te faire jouir, comme jamais une femme ne l’a fait avant moi…

Le sentiment de vivre mes derniers instants de bonheur me galvanisait, oui…il était temps que je vive au moins une dernière fois des moments de plaisir, Gaston ne pouvait pas savoir que je n’étais pas experte aux plaisirs de la chair, il ne pouvait pas imaginer que c’était même un domaine très difficile de ma vie, mais qu’à cela ne tienne ! Non seulement il faisait naître au creux de mes reins des sensations inédites, mais de plus, j’avais besoin de me sentir vivre, et il me semblait que la jouissance charnelle me rendrait mon humanité, ne fut-ce que le temps de ce weekend.

-      L’addition ! Cria-t-il à une serveuse alors que je le regardai amusée

Nous quittâmes le restaurant en moins de temps qu’il ne fallut pour le dire.

Gaston habitait le quartier Ondimba, dans une jolie villa de couleur ocre à deux niveaux. C’est là qu’il m’y emmena.

Cet endroit, bien que plus grand et quelque peu différent me rappella  la maison de Tante Léa… je me sentis quelque peu triste. Pour la millième fois depuis plus de dix ans, je me maudis d’avoir écouté ma mère, cette femme maudite !

Je voulus m’attarder sur la décoration et l’ameublement de la villa, mais Gaston me prit par la main :

-      Viens… la chambre c’est par là…

Je passai devant lui, je marchai lentement faisant exprès de remuer mon postérieur afin qu’il soit encore plus excité, je me sentais grisée par le pouvoir de séduction que je semblais exercer sur lui.

La chambre, grande, spacieuse où trônait un immense lit à baldaquin était décorée de façon simple et sobre. Le lit était un véritable invite aux étreintes tant il était grand et semblait confortable.

Je sentis la main de Gaston sur mon poignet, il m’attira à lui…

-      Envoûtante Samira…montres moi combien tu me désires…

-      Hummm non… c’est plutôt toi qui dois me montrer que tu me désires mon cher Gaston…

Dans un geste de fausse innocence, je glissai une langue humide sur mes lèvres sans cesser de le regarder, puis, me dégageant de son emprise, je ramenai mes mains sur ma poitrine et commençai à me caresser les seins à travers mon chemisier.

Le regard de Gaston s’assombrit puis, sans que je ne prévienne son geste, il étendit sa main, séparant les miennes de ma poitrine, il la fit glisser doucement, sur les endroits que j’avais moi-même caressés…

Un long frisson me parcourut toute entière, il combla la distance entre nous et m’attira dans ses bras, sa bouche fondit sur la mienne en un baiser fougueux.

C’était un pur délice, un mélange de douceur et de brutalité, juste assez doux pour me faire fondre et assez sauvage pour m’exciter davantage.

Soudain j’eus envie d’être mes vêtements et de me retrouver complètement nue pour laisser mon corps à la merci des caresses de mon amant.

Oui, j’allais faire ça, nous avions trois jours pour le plaisir, c’était sans doute égoïste, mais j’avais besoin de jouir, alors oui, pour cette première fois, je le laissai m’entraîner, il serait toujours temps pour moi de me montrer inventive pour lui rendre la pareille.

-      Je crois que je ne saurais pas attendre longtemps beau prince, je brûle littéralement pour vous…Lui dis-je alors que nous reprenions nos souffles

-      Je peux en dire autant, je suis…tendu à l’extrême…

-      Peut-on écourter les préliminaires ? Demandai-je coquine

Il m’attira à nouveau dans ses bras, et nos bouches fusionnèrent, ses mains se baladaient désormais sur mon corps comme pour en mémoriser les contours. Ses lèvres glissèrent sur mon cou tandis que mes mains se faufilaient sous son polo, je posai ma main sur son ventre, son torse, et plus haut je saisi un de ses tétons durs que je pinçai légèrement, il émit un grognement sourd, accentua  la pression de sa bouche chaude sur ma peau, tandis que ses mains trouvèrent leur chemin sous mon chemisier, et le firent remonter légèrement jusqu’à le faire passer au-dessus de ma tête.

Je me retrouvai en soutien-gorge de dentelle couleur lie-de-vin. La pièce qui était le haut d’un ensemble de chez Triumph était faite d’un montant transparent laissant apparaître mes seins fermes et leurs tétons sombres, dressés pour accueillir la caresse de ses lèvres. Gaston ne se fit pas prier, sa bouche quitta aussitôt mes lèvres qu’il avait reprises entre temps pour capturer un à un les pointes érigées de mes seins fermes et ronds, à travers le fin tissu de dentelle.

J’haletais, je soupirais…

Gaston passa sa main dans mon dos et dégrafa mon soutien, libérant les globes de chair tendres et fermes, qu’il s’empressa de malaxer avec dextérité. Rien qu’à ce stade, j’étais déjà au bord de la jouissance.

-      Je ne tiendrais pas plus longtemps Gaston…prends-moi je t’en prie

Sans mot dire, il déboutonna mon pantalon et le fit glisser sur ses jambes, puis il tira sur mon string et je me retrouvai nue devant lui. Nue…et femme.

Il m’écarta légèrement pour me contempler, je pus lire dans ses yeux à quel point il me désirait, je sentis monter en moi une forte poussée d’adrénaline.

Mue par cette sensation de puissance et de domination je décidai de prolonger légèrement le jeu, malgré mon excitation…

-      Attends, ne bouge pas… on va jouer un peu…

-      Samira, mon dieu tu vas me rendre fou à changer à chaque fois les règles du jeu

-      Chuuut, je sais que tu vas aimer…

Je me dirigeai vers le lit en remuant exagérément mon postérieur, arrivée devant le grand lit, je me tournai à nouveau vers lui, je grimpai sur le lit et m’y agenouillai. Il me regardait comme s’il allait exploser d’une minute à l’autre.

C’était bien le but de la manœuvre, je voulais lui faire perdre la tête !

Agenouillée sur le lit, j’écartai les jambes en le regardant, lentement je fis glisser mes mains sur mon corps, une mais s’arrêta sur ma poitrine taquinant les pointes de mes seins et l’autre descendit plus bas, bien plus bas…vers le cœur de ma féminité, et je commençai à faire de légers mouvements sur mon bouton rose.

-      Grrrrr… Gémit Gaston

-      Si tu veux participer, tu vas devoir gagner ta place mon chou… Lui dis-je donc

Il enleva son polo à la hâte puis s’attaqua à son jean noir.

Quand il apparut seulement vêtu de son caleçon noir, je retins mon souffle, il était simplement renversant de séduction mâle et de virilité…

-      Caresse-toi pour moi… montre-moi, je veux te voir… lui dis-je la voix de plus  rauque

-      A condition…que tu continues de te toucher ainsi… et écarte plus les jambes, je veux mieux te voir…

Dieu ! Comme c’était bon, scandaleusement bon, en d’autres temps je me serais choquée d’agir de la sorte, mais cela me paraissait si naturel que je ne réfléchis pas plus.

Commença alors une folle séance d’auto caresse, lui et moi face à face, chacun se touchant intimement, je soupirais, j’haletais, les caresses que je me prodiguais se faisaient de plus en plus grimper vers les étoiles, mais le voir se caresser ainsi m’excitait encore plus, je sentais mon intimité s’humidifier, peu à peu je me sentais perdre pied, je n’avais plus conscience que de cette sourde sensation qui m’irradiait le bassin, menaçant de me faire exploser en mille morceaux.

Avant que je ne sombre cependant, des bras puissants m’encerclèrent et me firent basculer sur le lit, Gaston m’y avait rejointe, et avait même eu le temps d’enfiler un préservatif…

-      Ce serait dommage de gâcher un si bel orgasme…Murmura-t-il en prenant mes lèvres.

L’instant d’après il me pénétrait d’un puissant coup de reins :

-      Oh oui… Criai-je alors folle de plaisir

Pendant quelques secondes il resta immobile, le temps que je m’habitue à lui, puis lentement, délicatement, il commença à aller et venir en moi.

Cette fois, je ne pus retenir ma jouissance, je sentis comme une lame de fond me projeter dans les étoiles et criai mon plaisir sans retenue :

-      Oh oui…oui… ouiiiii

Gaston ne cessait d’aller et venir en moi, peu à peu je repris mes esprits, il se retira, je pensai que c’était la fin, mais il me mit simplement dos à lui, en me demandant d’incliner le bassin. Ensuite, il me pénétra encore plus profondément, et là, je ressentis à nouveau monter en moi le plaisir.

C’était inouï, jamais encore je n’avais ressenti cela et surtout pas aussi rapidement après avoir joui.

Gaston devait être l’un de ces virtuoses du sexe, la moindre de ses caresses, le moindre de ses baisers, allumait en moi un brasier. La chevauchée se poursuivit pendant près d’une vingtaine de minutes et je connus trois orgasmes successifs, tandis que mon amant du jour ne s’avoua vaincu qu’au dernier moment.

Eblouissant !

Ce fut tout simplement éblouissant… en me donnant à Gaston =, je n’imaginais pas atteindre de tels sommets dans le plaisir… ou du moins je m’imaginais que cela arriverait au bout de la troisième ou quatrième fois, mais en un seul «round » comme qui dirait, j’avais touché les étoiles.

En se laissant tomber sur le lit, Gaston dit sourdement en me caressant la joue :

-      Petite sorcière…

-      Tu t’es bien vengé de moi pourtant…

-      Hummm ce n’est que le début, attends que je reprenne des forces…

Il ne tarda pas à s’endormir.

Je n’avais pas sommeil, je n’étais pas fatiguée, j’étais heureuse ! Je n’avais jamais su que le sexe rendait autant heureux…

Je décidai d’aller voir ce qu’on pouvait prendre pour le diner, nous n’avions rien mangé et nous avions perdu des forces, j’envisageai de concocter quelque chose avec ce qui se trouvait dans son réfrigérateur.

Je prenais mes aises, de toutes les façons, rien n’était possible sur la durée entre nous alors autant faire comme si tout allait bien. J’enfilai son polo et descendis à la cuisine. Je dus ouvrir des portes au hasard car je ne connaissais pas bien la maison, mais ce ne fut pas difficile à trouver.

J’ouvris le frigidaire et l’y trouvai plein, tout comme les placards.

Bien !

Je me décidai pour une paëlla poulet, il y avait tous les éléments essentiels pour en faire, mes petites sœurs Mabel et Sybel  disaient que j’étais la « Reine de la paëlla ».

J’entrepris aussi de faire une mousse au chocolat avec de la poudre de cacao trouvée dans les placards, il était 16h quand je commençais ceci et à 19h, alors que je terminais, Gaston me trouva à la cuisine :

-      Je m’excuse de t’avoir laissée seule tout ce temps…

-      Oh j’ai trouvé de quoi m’occuper…

Il jeta un regard au wok fumant :

Le Prix de ma Vie