
CHAPITRE 2: JE TE PROTÉGERAI
Write by L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 2 : JE TE PROTÉGERAI
**BLESSING DUMELO**
Marwane : (Me regardant)
Regarde bien ces images Bless car tu les rencontreras peut-être sur les réseaux
ou à d’autres endroits. Penses-tu véritablement pouvoir faire ta vie avec
quelqu’un comme moi ?
Moi : (Le cœur battant,
silence)
Marwane : Voici qui j’étais et
ce que j’ai fait.
Moi : (Silence)
Marwane : Regarde ces choses
Bless. (Poussant le lot des images devant moi de sorte à ce qu’elles soient
bien visibles) Je veux que tu regardes attentivement ces choses.
Moi : (Coulant des larmes,
fermant les yeux, dans ma tête) Mon Dieu.
Il y avait des images où il fumait,
buvait, s’injectait des choses sur le corps, où il avait des boucles d’oreilles
et des piercings à plusieurs endroits sur le visage, où il était habillé et
maquillé comme une femme, où il avait des longs ongles artificiels, où il était
dans des bars, des boîtes de nuit avec des garçons et des filles vêtues comme
lui ou quasiment nus, où il était dans la rue la nuit, où il était dans des
villas en train de s’embrasser avec des hommes, où il était au milieu des
hommes à genoux en train de saisir les sexes des gens debout devant lui, où il
avait du sperme sur son visage et sur son corps. C’était tellement horribles à
regarder que j’avais fini par mettre ma main devant ma bouche avant de courir
au toilette pour vomir. Je m’étais demandée comment un être humain normal
pouvait faire ce genre de choses ? Le Saint Esprit m’avait de suite
répondu que c’était ce qui se passait lorsque quelqu’un était captif du diable,
que c’était ainsi qu’il le détruisait avant qu’il le récupère et le sorte de
là. J’étais restée plusieurs minutes dans le toilette avant de le rejoindre. Il
était à genoux et rangeait les photos dans le carton en reniflant. Je m’étais
rapprochée et j’étais venue me placer en face de lui avant de m’agenouiller et
les ramasser avec lui. Il s’était arrêté pour me regarder.
Moi : (Ramassant) Nous allons
brûler toutes ces choses qui n’ont plus rien à voir avec toi. Qui que tu as pu
être par le passé et que tu as fait, je me fiche (Reniflant) Tout cela ne
compte plus.
J’avais ramassé toutes les photos
et j’avais remis dans le carton avant de me lever.
Moi : (Lui tendant la main)
Lève toi.
Il m’avait regardée pendant un
moment avant de prendre ma main et se lever. Je m’étais rapprochée et lui avais
fait un câlin.
Moi : (Reniflant) Je t’aime
Efigénia et je veux être avec toi.
Il avait resserré ses bras autour
de moi et m’avait serré contre sa poitrine en pleurant.
Marwane : (Me prenant le
visage en coupe et me regardant dans les yeux) Tu es vraiment sûre que c’est ce
que tu veux Bless, tu veux vraiment être avec moi ?
Moi : (Soutenant son regard)
Je veux être avec toi, je veux devenir ta femme Mezui.
Il avait esquissé un sourire en
coulant des larmes, j’en avais fait autant puis il avait essuyé mon visage
avant de m’embrasser sur la bouche, j’y avais répondu.
Marwane : (Contre mes lèvres)
Si tu savais comme je suis reconnaissant à Dieu.
Moi : Moi aussi. (Levant mes
yeux pour le regarder) Alors nous sommes ensemble ?
Marwane : (Esquissant un grand
sourire) Nous sommes ensemble.
J’ai répondu à son sourire et il
m’a serrée dans ses bras.
Marwane : (À mon oreille) J’ai
toujours su que tu avais un faible pour les gabonais.
Je lui avais mis un coup sur la
poitrine et nous avions ri tous les deux en mettant une petite distance entre
nous 2 tout en restant proche l’un de l’autre.
Marwane : (Me caressant le
visage) Merci ma Elsa.
Moi : Je t’en prie, espèce
d’idiot.
On s’était souri puis il m’avait
ébouriffé les cheveux avant de me soulever par la taille sous mes protestations
pour aller me poser sur les fauteuils puis il s’était mis à me chatouiller au
point de me faire pleurer de rire. Il m’avait emmerdée une bonne partie de la
soirée avant qu’on ne s’arrête.
Marwane : (Posant sa tête sur
mes cuisses) Avant je ne m’appelais pas Marwane Mezui.
Moi : Comment ça ?
Marwane : Enfin cela a
toujours été mon nom mais je ne le savais pas. On m’avait dit à l’orphelinat
que je m’appelais Santos Bouka et je l’ai cru jusqu’à mes 27 ans. (Prenant une
grande inspiration) En fait ma famille est…
Là il s’était mis à m’expliquer une
histoire concernant ses aïeux plusieurs années en arrière. De comment par
jalousie des frères avaient fait des pactes mystiques et avaient tué leurs
parents, leur sœur, son mari et ses enfants, comment ils avaient rendu leur
neveu esclave et comment il s’était mis à l’exploiter. Il m’avait dit que
c’était la lignée de Loyd qui avait été rendue esclave au profit des autres. Il
m’avait expliqué comment ce pacte se transmettait de génération en génération
et de comment la chose était arrivée jusqu’à son père et ses frères. Comment
son père avait refusé de participer à ces choses et avait voulu en parler au
père de Loyd et de comment il avait été puni par son propre père, ses oncles,
ses frères et cousins. De comment ils étaient arrivés chez eux la nuit, avaient
battus son père, violé sa mère avant de la tuer en lui faisant porter le
chapeau. De comment il avait fini en prison et avait dû ne rien dire pendant 25
ans pour préserver sa vie qui était menacée. De comment son grand père avait
dit au frère de son père d’aller le déposer dans un orphelinat et de comment
ils avaient décidé de lui changer de nom pour l’appeler Santos Bouka quand il
était âgé de 2 ans seulement. J’étais assez choquée d’apprendre une histoire
pareille mais il avait commencé à me raconter sa vie dans ce lieu et les
violences physiques qu’il avait subi dès l’âge de 4 ans jusqu’à ses 18 ans, de
comment ils ont tout fait pour changer son orientation sexuelle et son
identité, de comment il a essayé de mettre fin à ses jours, des injections
qu’on leur faisait pour les droguer. J’étais révoltée et je pleurais
d’impuissance face à la cruauté de certaines personnes. Il m’avait raconté leur
évasion avec les filles et comment ils avaient fini sur le trottoir à se prostituer
pour se nourrir et vivre jusqu’au jour où Loyd était venu le chercher une nuit
sur un trottoir avec le mari de sa sœur et le beau frère de Lucia. Il m’avait
raconté ce qui s’était passé après ça quand ils l’avaient emmené de force à
l’église, comment il avait rencontré le pasteur Lilian qui avait fait une
délivrance et avait fait sortir les esprits des animaux qui le poussaient à
agir de la sorte, de comment il l’avait recueilli chez lui pour le suivre,
comment on lui avait dit la vérité sur sa famille, de comment il avait
rencontré son père, de comment ils avaient brisé la malédiction et comment il
était parti du Gabon avec son père et Olivia pour la France. Comment ils
avaient fini tous les deux dans un centre de désintoxication et psychiatrie profond,
de comment ils avaient remonté la pente et décidé que malgré tout ils devaient
continuer à vivre en dépit de leurs passés. J’avais pleuré comme jamais
auparavant cette nuit là en le serrant à chaque fois un peu plus dans mes bras.
Mommy m’avait dit que l’histoire de Marwane était sombre mais j’étais à des
années lumières de m’imaginer à quel point. Je réalisais par la même occasion
la profondeur de sa force de caractère et de sa résilience pour arriver au
niveau où il était. Il fallait effectivement être un homme et un vrai pour
renverser la tendance et remonter la pente tout en étant équilibré comme il
l’était. Je n’en étais que plus admirative.
Moi : (Caressant son visage et
essuyant ses larmes en reniflant) Tu es un vrai guerrier Marwane et je te
promets que je ne laisserai plus jamais quelqu’un te faire du mal. Je serai là
et je prendrai soin de toi.
Il avait resserré sa main sur moi
et nous étions restés ainsi pendant plusieurs minutes.
Moi : Allons nous coucher à la
chambre.
Marwane : Je vais dormir au
salon.
Moi : Peut-être un autre jour
mais cette nuit tu ne resteras pas ici tout seul.
Je m’étais levée et j’avais pris sa
main pour l’entraîner à ma suite. Nous étions allés nous brosser puis on
s’était tous les deux assis sur le lit. J’avais prié puis nous nous étions
couchés en nous faisant face.
Moi : Viens près de moi.
Marwane : On doit rester
raisonnables Bless.
Moi : On ne fera rien. Je veux
juste t’avoir près de moi.
Il n’avait pas bougé et je l’avais
tiré pour le serrer dans mes bras et c’est ainsi que nous avions dormi toute la
nuit.
La sonnerie de mon téléphone me
sort de mon souvenir et je regarde qui c’est '’Ethan Ndzamba’’, je décroche en
souriant.
«Moi : Allô »
« Ethan : Bonjour
Blessing. »
« Moi : Bonjour
Ethan. »
«Ethan : J’espère que je ne te
dérange pas. »
«Moi : Non, c’est
tranquille. »
« Ethan : Ok. Je viens
aux nouvelles, le déjeuner tient toujours ? »
« Moi : Oui. »
«Ethan : je te récupère
où ? »
« Moi : Chez
Lucrèce. »
«Ethan : Et c’est
où ? »
« Moi : Je t’envoie
la localisation. »
« Ethan : Dans ce cas,
j’attends. »
« Moi : Ok. »
Il a raccroché et je lui ai envoyé
la localisation sur WhatsApp, il m’a répondu en messagerie.
-Ethan : Bien reçu. Je serai à
ton portail dans 2h30. Soit à l’heure.
-Moi : Sans faute.
J’ai posé mon téléphone et je suis
allée rapidement préparer pour les filles et les enfants. Non, je ne suis pas
obligée mais je le fais avec plaisir. Les filles m’ont bien accueilli et me
traitent ici comme une princesse. Je ne fais quasiment rien car elles sont très
rangées et s’occupent de tout quand elles sont à la maison. Présentement,
malgré les efforts qu’elles font pour les enfants et moi, ce n’est pas la
grande forme. Lorsque nous sommes quittés de Lambaréné Rebecca était mal en
point et jusqu’à ce jour, elle fait tout pour oublier Loyd. Elle a décidé de ne
plus lui parler et a bloqué ses numéros. Elle avait même fait un jeûne de
fruits pour ça ici. Nous savons tous que c’est une perte de temps car le
ressentiment qu’elle éprouve à son égard agit comme un carburateur sur ses
sentiments et les maintiennent en l’état. Mommy m’avait dit quand je m’entêtais
avec mes fiançailles que la preuve irréfutable que nous n’ayons pas encore
tourné la page sur une relation ou une situation c’est quand nous en parlons
encore avec des émotions, qu’elles soient positives ou négatives, si elles sont
présentes c’est que la relation ou la personne est toujours présente dans notre
vie. Quand on commence à en parler avec indifférence, là on a tourné la page.
Ce n’est pas le cas pour elle mais bon. D’un autre côté, nous avons trouvé
Lucia malade à notre retour. Je ne sais pas ce qui s’est passé mais depuis lors
elle aussi est triste. Ça va faire 2 semaines que cela dure. Alors je veux leur
faire à manger aujourd’hui. En ce qui concerne Ethan, j’avais été contactée et
invitée par maman Myrna chez eux pour un repas car Mommy leur avait dit que
j’étais au Gabon. Je connais toute la famille car on s’était déjà rencontré
pour des programmes d’évangélisation au Ghana et ailleurs. Étant chantre, et
les Ndzamba musiciens, nous avons eu à collaborer ensemble dans certaines
croisades avec nos parents respectifs. À la mort de mon père, ils étaient
présents. J’étais allée chez eux avec Marwane et ils étaient tous là. J’avais
échangé des numéros avec les garçons et Ethan m’avait dit qu’on allait déjeuner
tous les 2 un de ces jours. Des trois, en parlant uniquement des triplés, il
était le plus drôle même si je l’avais trouvé peu bavard ce jour et plutôt
sérieux. Il y a deux jours à la sortie du culte, il m’a dit qu’il m’appellerait
aujourd’hui pour que nous déjeunions et j’avais accepté. Je finis rapidement de
préparer puis je vais prendre une douche et m’apprêter. Je fais un message à
Mezui.
-Moi : Cc bébé. Je vais
déjeuner avec Ethan. Il va passer me récupérer d’un moment à l’autre.
-Efigénia : (La minute
d’après, photo de son visage boudant) Tu
as refusé mon invitation pour accepter pour le rabajoie là ?
-Moi : (Emojis qui rient)
-Efigénia : Donc ça te fait
rire hein ?
-Moi : Non Mezui. Je vais
déjeuner avec lui parce que je sais que ce soir j’aurais ma dose de bonne
humeur aux côtés de mon homme.
-Efigénia : (Photo de son
visage content)
-Moi : Et tu sais ce qui est
bien dedans ?
-Efigénia : Dis le moi.
-Moi : Je t’aurais pour plus
d’une heure à moi toute seule.
-Efigénia : (Photo de lui
content) Tu m’as convaincu, va déjeuner.
-Moi : D’accord. Toi travaille
bien et j’ai hâte de te voir ce soir. Te amo. Kiss !
Il m’a répondu avec un sticker de
quelqu’un qui s’évanouit. Je suis restée en train de rire toute seule avant de
me faire interpeller par la sonnerie de mon téléphone. Je suis sortie de la
maison et j’ai rejoint Ethan. On s’est fait la bise puis nous sommes partis
pour un restaurant. Après avoir commandé on a pris des nouvelles.
Ethan : Alors ainsi tu comptes
venir t’installer au Gabon ?
Moi : Oui. Si tout va bien, je
viendrai.
Ethan : Et ton rêve de voyager
à travers le monde pour chanter ? Tu l’as oublié ?
Moi : Du tout. Je sais que je
le ferai mais depuis ici. Même les oiseaux qui volent haut dans le ciel
descendent de temps en temps sur une branche.
Ethan : Je vois. Une chose est
sûre, l’idée de te marier à un serviteur de Dieu va se concrétiser. Marwane est
bien sur le chemin du service.
Moi : (Souriante) Je le sais.
Nous parlons de Marwane un bon
moment et de ce qui s’est passé durant la retraite qu’ils ont fait. Il
m’explique comment ils étaient tous bluffés de voir comment Dieu l’utilisait et
il est même aller à le comparer avec la façon de faire de mon père autrefois
lors des croisades auxquelles nous avions pris part. Lui aussi a corroboré le
fait qu’ils avaient plusieurs points de ressemblance. Puis nous changeons de
sujet et parlons de sa grand-mère avec qui il vit. Une femme drôle et pleine de
vie malgré son âge avancé. Il me dit que tous les jours elle le presse pour
qu’il se marie comme ses frères et qu’elle veut mourir après avoir vu et
soulevé son enfant.
Moi : Mais elle a raison. Tu
prends de l’âge, qu’attends-tu ?
Ethan : Rien du tout. Je ne me
marierai juste pas.
Moi : Mais pourquoi ? Ce
n’était pas ce que tu disais à l’époque .
Ethan : J’ai changé d’aspiration. Je ne
trouve rien d’intéressant dans les relations homme femme et je préfère milles
fois rester tout seul plutôt que de me coltiner la présence d’une femme à mes
côtés sans vouloir te vexer.
Moi : Je ne sais pas pourquoi
tu penses ce genre de choses mais je peux te dire que tu passes à côté de
quelque chose de merveilleux.
Ethan : Si tu le dis et
Il a été interrompu par une jeune
femme qui a accidentellement renversé un plateau contenant un verre de vin
rouge sur lui.
Moi : Mon Dieu
Elle : Ô excusez moi,
excusez-moi, je suis tellement maladroite et je n’arrive pas à distinguer ma
gauche de ma droite.
Il l’a regardée avec des yeux qui
lançaient des éclairs et cette jeune femme se tenait là debout en face de lui
et le regardait avec un air espiègle et un léger sourire moqueur comme si elle
avait fait exprès. J’ai pris le temps de la regarder pour constater qu’elle
était trop bien habillée pour être serveuse dans ce restaurant. Vêtue d’un
ensemble tailleur veste pantalon de très haute qualité bleu marine sur des
escarpins de la même couleur avec une montre, un bracelet et des boucles
d’oreilles certifs de petits diamants. Son maquillage et sa coiffure étaient
impeccables, n’en parlons même pas de l’odeur de son parfum qui se distillait.
Elle était définitivement trop bien habillée pour être une serveuse, alors que
faisait-elle avec son plateau à la main ?
Ethan : (Parlant tout seul, voix grave)
Je vais tuer cette fille.
Elle : (Faussement effrayée,
joignant ses mains devant sa poitrine) Ô monsieur, pardonnez moi. Ça ne se
reproduira plus.
Je les ai regardés tous les deux,
forcément, ils se connaissent…