Chapitre 2: Joyeux anniversaire 2
Write by Josephine54
Annie
La soirée se
déroula dans une bonne ambiance. Ça buvait et ça criait de partout. Paul était
particulièrement heureux de la surprise que nous lui avions réservée. J’avoue
je me sentais assez fière de moi d’y avoir pensé, car un dicton populaire le
dit si bien « aimons-nous vivants », oui ! Savoir manifester son amour à ceux
qui le méritent tant qu’il est encore temps.
Étrangement quand mon regard croisait celui de Paul et
que je lui adressais un sourire où un clin d’œil complice, il y répondait
certes, mais pas avec le même entrain auquel j’étais habituée.
Chaque fois que je m’approchais de Georges ou avait un
geste affectif vis-à-vis de lui, je surprenais toujours le regard énigmatique
de Paul sur nous. Mais qu’a-t-il aujourd'hui ?
Arriva le moment de la coupure du gâteau. Je me rendis à
la cuisine avec Barbara, car cette dernière était chargée d’éteindre les
lumières lors de mon entrée dans la salle. J’avais choisi un gâteau en forme de
30 et y avais mis deux bougies. Barbara me fit signe que je pouvais y aller,
alors j’entrai dans la salle avec le gâteau en chantonnant “happy birthday to
you” que toute la salle reprit en chœur.
- Wouah wouah wouah, je n’en reviens toujours pas, dit
Paul. Merci les amis, merci à tous. En même temps ça me fait réaliser que vous
auriez pu organiser mon assassinat sans que j'aie le moindre doute, haha.
Sérieusement, merci à tous pour la fête surprise. Je vous aime.
Les premiers invités commencèrent à s’en aller et
progressivement ma maison se vida. Barby s’approcha de moi :
- Annie, je dois y aller, tu sais que j’ai mon dernier
examen demain et je dois être en forme pour l’affronter.
- Oui ma chérie, je sais, tu en as assez fait. Comment te
remercier ?
- Il n’y a vraiment pas de quoi ! Je pense que tu aurais
fait pareil pour moi.
- Cela va de soi, bonne soirée ma chérie et surtout,
repose-toi bien.
En effet, Barbara était en dernière année à la faculté de
médecine et devait passer son dernier examen le lendemain pour ensuite se
consacrer à l’écriture de la thèse. Elle a toujours rêvé d’être pédiatre.
Il ne restait plus que Paul et moi, Georges avait dû y
aller, car il devait commencer à bosser très tôt le lendemain matin. On lui
avait confié un nouveau dossier et il était impatient de faire ses preuves. Du
coup, il n’avait pas le droit à l’erreur.
- Annie, nous devrions commencer à débarrasser, me dit
Paul.
- Ouais, t’as raison, mais je suis grave crevée.
- Si tu veux te reposer un moment, fais-le et quand tu te
sentiras mieux, tu viendras pour qu’on termine.
J’observai Paul attentivement, il avait le regard fuyant.
- Mais qu’est-ce que t’as aujourd'hui ? lui demandai-je.
- Rien du tout ! avait-il répondu sèchement.
- Ok, répondis-je en boudant.
Il continua à débarrasser en silence et alla dans la
cuisine disposer les verres. N’en pouvant plus d’être inactive le voyant
travailler, je me mis aussi à la tâche.
Il lavait les assiettes et je les rinçais en les
disposant ensuite dans l’armoire après les avoir essuyés. Le silence était à la
limite embarrassant. C’était la première fois que Paul et moi nous trouvions
dans ce genre de situation. La conversation entre nous a toujours était fluide,
spontanée et nous n’arrêtions jamais de nous chamailler. En fait, ce n’était
pas vraiment la première fois, c’était arrivé après… bref, c'était du passé et
je préférais penser à autre chose.
- Depuis quand le fréquentes-tu, lâcha-t-il presque
durement.
Je me tournai vers
lui surprise.
- De qui parles-tu ? de Georges ?
- Qui d’autre selon toi ?
- Mais pourquoi prends-tu ce ton ? Bref ! Depuis 3 mois,
lui dis-je d'une voix partiellement irritée.
- Et ça se dit mon amie.
- Oui, je suis ton amie. Et ce pour toujours, fis-je en
lui montrant la langue dans une tentative d’alléger l’atmosphère.
- Une amie qui cache sa relation à son ami. Du jamais vu
! continua-t-il sèchement.
- Tu dramatises tout comme d’habitude. Nous n'avions
juste pas eu l’occasion d’en parler.
- C’est bon laisse tomber !
On continua la vaisselle dans un silence gênant. À peine
eûmes-nous fini que Paul voulut prendre congé de moi.
- Je dois y aller, dit-il simplement, tout en évitant mon
regard.
- Mais non, reste un peu, on pourrait regarder un film
ensemble.
- D’accord.
Il semblait accepter à contrecœur, mais je n'en avais
cure ! J'étais contente de pouvoir passer un petit moment avec lui. Au fond, je
le comprenais un peu, j'aurais moi aussi été déçue qu’il me cache s’il avait
une relation. Même si au fond, je n’avais rien caché du tout. Mais j'avais
simplement préféré attendre avant de les présenter.
- Je te préviens déjà, pas tes films à l’eau de rose que
tu m’obliges souvent à regarder, plaisanta-t-il avec un sourire en coin
- Haha, je suis une romantique dans l’âme moi.
J’étais contente d’avoir retrouvé mon ami, même si au
fond, je ne le sentais pas totalement décontracté, mais c’était déjà ça.
Je lui passai la télécommande en lui demande de choisir
le film pendant que j’allais chercher quelques rafraîchissements à la cuisine.
En revenant au salon, je remarquai que l’écran de son
smartphone était illuminé signe que je venais de recevoir un appel ou un
message. Je déposai les verres et la bouteille de vin blanc (spumante) italien
et pris mon téléphone. C’était un message de Georges enregistré sous le nom de
bb suivi d’un cœur rouge. Je remarquai que Paul avait froncé les sourcils en
voyant l’appellation sur le message.
- Je suis bien arrivé bébé. Toi, ça va ? Tu devrais te
reposer, tu ne t’es pas arrêté un seul instant de la soirée, dit Georges.
- Oui, ça va chéri. Je suis posée au calme sur le canapé.
Paul est encore là et on pensait regarder un film ensemble.
- Il n’est pas encore rentré ?
- Non, il m’a donné un coup de main et actuellement, on
regarde un film vite fait.
- D’accord, bonne nuit mon cœur.
- Bonne nuit chéri.
Je déposai le téléphone en souriant et quand je relevai
la tête, je trouvai Paul qui me fixait d’une manière que je ne saurais décrire.
- C’était Georges, il m’informait juste qu’il est bien
rentré, lui dis-je, embarrassée sans raison.
- C’est bien, répondit-il sèchement. Alors, on regarde ce
film ou non ?
Il avait choisi un film d’horreur et il savait pourtant
que je les détestais.
- T’exagères Paul, lui dis-je en prenant la télécommande
pour choisir un film. Je choisis “pretty woman” avec Richard Gère et Giulia
Roberts.
- Mais on l’a déjà vu 100 fois ! s'exclama-t-il.
- Oui, mais c’est le genre de film dont on ne se lasse
jamais.
Je servis nos deux verres et on commença à regarder le
film. Mais j’étais tellement fatiguée qu’avant la fin du film, je m’écroulai
comme une masse.
Paul
- Annie, je me demande bien comment fais-tu à regarder le
même film plus de dix-fois, dis-je à Annie d'un ton moqueur.
N’obtenant aucune réponse de sa part, je jetai un coup
d’œil dans sa direction et me rendis compte qu’elle dormait paisiblement. Je
soupirai avant de me décider de l’amener dans sa chambre. La pauvre, elle
devait être exténuée, elle avait bossé toute la journée et avait tout de même
trouvé de l’énergie pour organiser cette belle fête.
Je la portai délicatement dans mes bras et la posai sur
son lit. Elle était encore vêtue de sa robe de soirée, et je n'eus pas le cœur
à la laisser dormir ainsi. Je me rendis donc à sa penderie à la recherche d’un
pyjama. Je la dévêtis et lui enfilai son pyjama. Je ne pus m’empêcher de
l’admirer. Sa généreuse poitrine au galbe parfait qui se soulevait au rythme de
sa respiration était un véritable supplice pour moi.
J’éloignai mon regard de sa poitrine et tombai sur ses
lèvres pulpeuses qui étaient un véritable appel au péché. Je ne pus m’empêcher
de me poser la question de savoir quel goût elles avaient. C’était difficile de
détourner le regard d’elle. Elle était un chef-d'œuvre de la nature. Le
créateur avait été généreux envers elle. Étaient-elles aussi délicieuses que
dans mon souvenir ?
Non non non Paul ! Tu ne dois plus y penser. C’était du
passé. Vous avez été catégoriques tous les deux, entendis-je la voix de la
raison hurler.
Malgré cette voix impérieuse qui me demandait de
m'éloigner le plus rapidement possible, je ne sus résister à la tentation. Je
me penchai le plus silencieusement possible et effleurai ses lèvres d’un baiser
léger. Le contact de nos lèvres déclencha une décharge électrique en moi
m’obligeant à me redresser brusquement. Je devais m’éloigner le plus vite
possible avant qu’elle ne rouvre les yeux. Elle commençait déjà à s’agiter dans
son sommeil.
Combien de temps résisterais-je à la côtoyer au
quotidien ? Je sortis précipitamment de la chambre, m’assurai d’avoir éteint
partout et fermé toutes les fenêtres. Je fermai la porte principale qui
heureusement se verrouillait automatiquement. Je m’adossai un moment le cœur
battant contre le chambranle avant de me décider à rentrer chez moi.
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