Chapitre 2 : Passion (2)
Write by pretoryad
Belga
Encore
une fois, il me repoussait. Je ne comprenais pas ses raisons. Nous étions
ensemble depuis sept mois, mais je n’avais pas encore réussi à passer une seule
nuit chez lui, sous prétexte qu’il avait des choses à faire. Mais quoi ?
Que pouvait-il bien faire qui soit plus important que dormir dans les bras de
celle qu’il prétendait aimer ?
Je savais bien qu’il était anxieux à
l’idée de passer l’épreuve de passation. Kalé redoutait ce jour qui s’approchait
de plus en plus. Mais je ne voyais pas pourquoi il s’en faisait autant. Il
avait développé des pouvoirs à faire pâlir son patriarche ! Je l’observai
enfiler ses vêtements éparpillés sur la moquette.
– Je t’attends dans la cuisine. Ne me
fais pas attendre trop longtemps, ok ?
Il sortit sans attendre ma réponse.
Agacée, je me rhabillai à mon tour assez rapidement, pressée de sortir de cette
chambre au décor grunge, avec ses murs recouverts de papiers peints noirs
représentant des têtes de morts. L’éclairage tamisé et la musique en sourdine donnaient
à la pièce une ambiance macabre. Je détestais cet endroit lorsque je m’y
retrouvais seule.
Je savais
bien que notre relation était purement passionnelle. Cependant, j’espérais un
peu plus de sa part. Je m’étais tout de même investie dans cette idylle. Je
laissai échapper un soupir, comme pour libérer mon esprit de ces pensées
négatives. Je le retrouvai dans la cuisine, attablé devant un sandwich au
jambon et beurre de cacahuète.
– Tu veux un morceau ?
marmonna-t-il, la bouche pleine.
À la vue du sandwich, je sentis mon
estomac se nouer. Je secouai vivement la tête et m’assis en face de lui. Je me
perdis, comme toujours, dans la contemplation de ce jeune homme qui avait une
emprise sur moi dont j’avais du mal à m’affranchir. Je m’étais heurtée
plusieurs fois au côté malsain de sa personnalité, et j’avais quelquefois eu
peur de ce jeune homme que j’aimais pourtant.
Oui, je l’aimais, et plus que je ne
voulais l’admettre. Maudite soit cette épreuve de passation ! De le voir
se consumer dans cette poursuite effrénée mettait mon cœur à l’agonie.
Qu’adviendrait-il de notre couple une fois l’épreuve passée ? Le bruit grinçant
de la chaise sur le carrelage interrompit mes pensées. Kalé avait fini son sandwich
et s’était levé de table.
Il n’attendit pas ma réponse et se
dirigea hors de la pièce. Je le suivis d’un pas lourd jusqu’à la sortie. Il
m’attendait, confortablement installé sur sa grosse cylindrée, prêt pour le
départ.