CHAPITRE 2 : SOUVENIR, SOUVENIR 1
Write by delali
Cotonou, Bénin, année 2014
Mélina vient juste de rentrer du travail, enfin ce qu’elle qualifie de travail. Cela fait maintenant cinq ans qu’elle évolue dans cette boite de la place, elle se demande bien comment a-t-elle fait pour résister aussi longtemps. La seule réponse qui lui venait à l’esprit en ce qui concerne cette question était le fait qu’elle adorait ce qu’elle fait, elle croit qu’elle le fait plus par passion que pour de l’argent.
En effet depuis ces cinq années, Mélina n’arrive pas vraiment à se prendre en charge. Agée de 29 ans à ce moment, elle vit encore avec sa demi-sœur ainée. Cette dernière, Iya Mafouz (la maman de Mafouz), est mariée et mère de quatre enfants déjà. Mélina sourit en pensant au petit Kefil, le dernier de sa sœur. Elle l’a vu naître et grandir alors elle l’adore presque, raison pour laquelle elle ne manque pas de lui rapporter des oranges à chaque fois qu’elle en a l’occasion. Elle sait qu’il adore ce fruit. Il y a à peine 4 ans qu’il est né, mais il est déjà très haut qu’un sac de jute bien dressé.
Cela fait exactement 9 ans qu’elle vit avec cette nouvelle famille, parce que oui, Mélina les considère comme telle. A chaque fois qu’elle se rappelle les conditions dans lesquelles elle a rencontré pour la première fois sa propre sœur, elle en a toujours le souffle court. Cette histoire lui parait toujours digne d’un scénario venu tout droit de Nollywood.
Tout a commencé au moment de ses 20 ans, quand Mélina a dû quitter le Ghana voisin, après l’obtention de son bac afin de continuer ses études dans son pays d’origine, le Bénin. Malheureusement, il se faisait que son père Justin DOSSOU a quitté son pays natal le Bénin depuis sa tendre jeunesse et n’y a presque plus jamais remit les pieds.
Au moment donc où sa fille Mélina a eu son diplôme, Justin s’est rappelé qu’il avait une autre fille, qui était issue d’une de ses unions de jeunesse. Elle devrait déjà être grande à ce moment et devrait vivre au Bénin. Il était cependant saisi d’une pointe d’inquiétude, parce que cette fille, il n’avait plus jamais cherché à avoir des nouvelles, et ne savait même pas son adresse exacte.
Ceci étant, il fallait toutefois qu’il assure un endroit à sa fille afin qu’elle puisse continuer ses études. Ainsi a commencé le voyage vers le Bénin, vers une destination qui devrait être un retour au bercail mais qui en réalité était un périple vers l’inconnu.
Il était 21 heures (GMT+1) lorsque Mélina et son père sont arrivés à Jonquet, célèbre quartier réputé pour le fait de regorger de jeunes filles bon marché de la ville de Cotonou. Il leur a juste fallu quelques petites minutes pour payer le voyage en voiture et débarquer leurs affaires. Justin avait un bout de papier entre les mains, il le tenait très soigneusement comme s’il s’agissait d’un passeport pour la vie. Mélina se sentait anxieuse, et surtout fatiguée par le voyage.
Papa où est ce que nous allons dormir ? demandait-elle comme il faisait déjà très nuit.
Du calme Mélina. On retrouvera ta sœur.
Mais comment ? Tu dis que tu ne l’as plus revue depuis qu’elle était toute petite.
Oui, mais j’ai son adresse, dit-il en montrant le bout de papier qu’il tenait : Souviens toi, quand tu étais beaucoup plus jeune, elle est entrée en contact avec nous par le biais de son mari, c’est lui qui nous a laissé cette adresse…
Et s’ils avaient déménagé depuis ?
Mélina, je t’ai dit de te calmer ! répondit-il presqu’agacé.
Ils ont recherché donc une cabine téléphonique, puis ont lancé l’appel. Une fois, puis deux fois et ensuite trois, ainsi de suite jusqu’à ce que fatigue s’en suive, le numéro laissé par l’époux de sa fille ne marchait pas.
Viens, on y va ! déclara alors Justin.
Dans la foulé donc, il héla deux zémidjans* (*taxi moto) puis il leur indiqua l’adresse qui était marqué sur le bout de papier. Le voyage a encore duré un long moment en taxi-moto. Ils finissent donc par atterrir au quartier Akpakpa Sègbèya, plus précisément dans une ruelle qui porte le nom d’un ancien célèbre député. Justin et sa fille descendent des motos et il se met à poser des questions aux habitants de la rue à propos de sa fille.
Ah oui ! Iya Mafouz, je la connais bien. Mais ils ne sont plus dans ce quartier, s’exclame une bonne femme.
Mais comment faire pour les retrouver ? demande Justin.
Un instant.
La dame qui les renseignait s’en est allée vers une autre habitation, puis est revenue au bout de quelques minutes.
Voici l’adresse de sa grande sœur ainée. Je crois qu’elle pourra vous aider.
Ainsi avait repris une autre course avec les célèbres taxis motos de Cotonou, destination cette fois ci vers le quartier Maromilitaire. Pour cette fois, Justin et sa fille ont eu beaucoup de chance, ils retrouvent enfin Iya Daniel, la sœur ainée. Iya Mafouz, de son vrai prénom Clémence, et Iya Daniel sont demi-sœurs de par leur mère. Iya Daniel, après avoir poussé des cris de joie ; car en effet cela faisait des années qu’elle n’avait plus entendu parler du père de sa sœur cadette ; et s’être remise de ses émotions, les a installés confortablement et s’est affairée pour leur cuisiner un met succulent.
Papa mettez-vous à l’aise, on attend juste que mon époux revienne du travail pour qu’on aille rejoindre Clémence votre fille.
En effet après une heure et demie de temps, l’époux est là et les voilà en partance pour retrouver Clémence, la sœur ainée de Mélina. Débordantes d’émotions furent ces retrouvailles. Clémence avait déjà trois enfants à cette époque. Justin sans tourner autour du pot a fait part de l’objet de son voyage vers sa fille au Bénin avec Mélina. Iya Mafouz, dame fortement émotionnelle, et surtout aux anges d’avoir retrouvé son père accepta sans aucune hésitation que sa petite sœur Mélina élise domicile chez elle afin de pouvoir continuer ses études. C’est d’ailleurs pour la toute première fois qu’elle voyait en chair et en os sa jeune sœur.
Toutes ces tractations entre eux se faisaient en l’absence de Baba Mafouz (le papa de Mafouz), l’époux de Clémence. En effet l’époux de cette dernière était en voyage d’affaire sur Abidjan. Un mois plus tard Baba Mafouz était de retour. Il n’a pas manqué de donner ses impressions à son épouse lorsqu’ils se sont retrouvés seuls dans leur chambre à coucher.
Depuis quand tu prends des décisions sans me tenir au courant ?
Mais que voulais tu que je fasse ? Que je laisse mon père et ma sœur à la rue parce que tu n’étais pas encore là ?
Quoi ? C’est un béninois aussi je crois ? Il n’a pas d’autres familles ?
Je … je ne … de toute les façons Mélina doit aller à l’université, elle ne peut pas trop s’éloigner de la ville.
Combien de temps va-t-il rester ici maintenant ?
Juste le temps qu’on lui transfère de l’argent pour assurer son voyage retour sur le Ghana.
En effet Justin a travaillé jusqu’à sa retraite au Ghana. Ceci étant, il n’avait pas eu le temps de se faire virer sa pension sur le Bénin quand sa fille Mélina a obtenu le bac. N’ayant pas assez d’argent pour assurer l’université de la jeune fille à l’étranger, parce que cela coûtait excessivement cher pour les étrangers, il a été donc décidé de ramener la jeune fille dans son pays d’origine le Bénin, où l’université nationale était gratuite pour les nationaux. C’est donc la mère de Mélina qui, de ses maigres économies issues de son commerce de nourriture, a financé les frais de voyage pour Mélina et son père.
Justin attendait maintenant que la mère de Mélina lui renvoi son transport retour. Mais cette dernière ne réagissait pas, jusqu’à ce qu’un mois passât, puis deux. Le troisième mois était là, et toujours rien. Baba Mafouz et sa famille derrière lui, commençaient à s’impatienter. Sa femme Clémence commençait à subir les pressions.
Iya Mafouz, je suis fatigué de ton père dans notre cour, fait le partir.
Tu veux que je chasse mon propre père ?
Je ne sais pas comment tu feras, mais je ne veux plus le voir.
Tu es en train de mettre ton propre beau-père dehors, alors que tu as pris sa fille sans même l’avoir dotée et tu l’as mise sous ton toit ? Aujourd’hui je t’ai déjà donné trois enfants.
Quoi ? C’est lui qui t’a élevée peut-être ? Tu m’as dit qu’il ne s’est plus jamais soucié de toi depuis ton enfance et tu penses qu’il mérite quelque chose encore aujourd’hui venant de nous ?
Ce n’est pas ton problème, tu m’entends ? Même si c’est un fou, c’est mon père, c’est pas toi qui changeras ça.
Ecoute Iya Mafouz, ici on est chez ma mère, donc à la rigueur ta petite sœur peut rester, mais ton père, c’est hors de question. Il n’a donc pas de famille dans son propre pays ?
Les dés étaient ainsi jetés, Iya Mafouz avait un ultimatum pour sortir son père de chez elle. Subtilement, elle essaye de le faire partir en lui suggérant d’aller voir une sœur à lui basée à Tori, village situé à l’intérieur du pays. Justin n’est pas très partant pour cette proposition, son seul souci à lui était qu’il n’avait pas de sous en poche et qu’il devait retourner à Accra pour finaliser sa paperasse de retraité. Mais voyant que sa fille insistait, il a fini par lui poser des questions :
Que se passe-t-il Clémence ?
Elle finit donc par livrer le fond de son cœur à son père, ce dernier compréhensif lui dit :
Ok, je ne veux surtout pas te causer des ennuis dans ton foyer. J’ai un ami que j’ai rencontré dans le quartier ici. C’est quand je sortais pour aller jouer au loto. Je vais lui expliquer et je crois qu’il pourra m’héberger le temps que je trouve l’argent pour retourner à Accra.
Ok.
Iya Mafouz était ainsi soulagée. Comme l’avait prédit Justin, son ami accepta de l’héberger. Il resta donc là jusqu’au jour le loto lui sourit de sorte à couvrir son déplacement du Bénin au Ghana.
C’est dans ces circonstances que Mélina et sa sœur Clémence se sont rencontrées et ont commencé à vivre ensemble. La cohabitation n’a pas du tout été facile au tout début. Il y a eu des moments d’altercation, d’incompréhension, puisque les deux sœurs ne se connaissaient pas auparavant et de surcroît n’avait pas la même éducation. Iya Mafouz avait une autre petite sœur de la même mère qui se nommait Iya Djibril.
Elles toutes n’avaient pas un grand niveau scolaire, seulement le primaire et au plus le collège. Ce qui faisaient qu’elles ne comprenaient pas parfois que Mélina en plus des travaux ménagers avait ses cours à gérer, sans compter la grande distance qui la séparait de l’université d’Abomey Calavi. Ses sœurs ainsi que Baba Mafouz la traitaient régulièrement de paresseuse uniquement pour cela.
C’est aussi dû au fait qu’un peu plus tôt à ce moment-là, Clémence s’est départie de leur domestique, alors presque tous les travaux de la maison reposaient sur Mélina. Souvent même, ils pensaient qu’elle faisait exprès de trainer les pas sur le trajet qui la ramène de l’université, afin d’être exempte des tâches qui lui incombaient.
Tout compte fait Mélina tenait bon, elle essayait de faire de son mieux. Mais elle n’hésitait pas à ne rien forcer quand elle était fatiguée, ou n’avait envie de rien faire. Cela lui valait des réprimandes, mais elle commençait à s’y faire, alors...
Mélina au début de sa première année académique, recevait du soutien de la part de sa mère et quelque rare fois, de son père aussi. Mais après la seconde année, les ressources se faisaient rares, elle a donc dû se trouver un travail de fortune, en tant qu’animatrice de prématernelle. Elle devait ainsi se partager entre travail de fortune, cours à l’université et tâches ménagères quand le temps et la force les lui permettaient.
Les années se sont ainsi écoulées, Mélina a terminé ses études, après quelques jobs de çà et là, elle finit par trouver un emploi dans une structure plus ou moins stable. Elle vivait toujours chez sa sœur, leur relation n’était pas la meilleure du monde, mais elle s’est quelque peu améliorée. Iya Mafouz venait d’avoir son quatrième enfant, le petit Kefil. Mélina s’est occupée de ce bambin comme si c’était le sien. C’est à cette période-là que leur relation s’est mieux portée. L’autre demi sœur de Clémence aussi avait déjà rejoint son nouvel époux.
C’est d’ailleurs à cause de cette dernière que Mélina a vécu l’une des plus grandes frayeurs de sa vie. Elle s’en rappelle encore comme si c’était hier.
Iya Djibril n’avait pas encore d’enfant avec son nouvel époux, elle lui a même caché qu’elle avait déjà d’une relation mal terminée. Alors dans la quête de cette fertilité, son époux et elle ont voulu effectuer un voyage vers quelqu’un qui leur avait promis un traitement. Ils habitaient une grande maison, seulement avec deux enfants placés appelés communément au Bénin « vidomègon ». Ne voulant pas laissés ces petits enfants tout seuls dans une si grande maison, iya Djibril demande de l’aide de Mélina par le biais de sa sœur Iya Mafouz.
Mon mari et moi, nous n’aimerions pas que les gens de notre quartier aient une idée de nos mouvements, alors nous allons voyager un peu tard. Pourrais-tu dire à Mélina de venir passer deux jours avec les enfants chez moi ? demande Iya Djelil.
Mais bien sûr ! De toutes les façons, elle ne fait rien ici, au moins elle se rendra utile pour une fois qu’on a besoin d’elle. Tu veux qu’elle soit là quand ?
On part ce soir déjà, mais qu’elle se tienne prête, je l’appellerai quand mon mari et moi voudrions partir. Je veux pas qu’il tombe sur elle dans la maison, tu sais qu’il n’aime pas qu’on l’envahisse.
Oui, tu as raison. Je vais lui mettre la pression pour qu’elle soit prête.
Ainsi dès que Mélina est rentrée de son boulot, elle a été informée de son nouveau programme. Au prime abord Mélina n’y a trouvé aucun inconvénient, cela l’enchantait même un peu, puisse qu’elle changerait un peu d’atmosphère.
Il sonnait 20 heures lorsqu’elle a fini de boucler ses affaires pour sa demeure provisoire. Puis 21 heures ont sonné, ensuite 22 heures, 23 heures et toujours rien, même après minuit. Mélina commençait à être épuisée, elle invoquait maintenant le bon Dieu pour que ce programme capote. Il a semblé que le ciel avait répondu à sa prière, toute la maisonnée s’est endormie au grand soulagement de Mélina.
Elle dormait encore très profondément lorsqu’elle entend qu’on l’appelle avec acharnement. Tant bien que mal, elle s’est tirée de son sommeil et constate que c’est sa sœur iya Mafouz qui était en train de la réveiller.
Mélina ! Mélina, ça y est, tu dois y aller, lui dit-elle.
Mélina a regardé alors l’heure, il sonnait 5 heures du petit matin. Il faisait encore nuit noire, elle n’avait aucune envie de mettre pied dehors à pareil moment. Sans aucun entrain, elle s’est débarbouillée le visage à l’eau froide. Elle s’est mise à mettre un dernier ordre dans les affaires qu’elle apportait avec elle. Ce manque de motivation faisait qu’elle mettait plus de temps à être prête. Iya Mafouz s’était mise alors à lui crier dessus :
Depuis tout ce temps, tu n’es pas encore prête ? Toujours à lambiner quand on te dit de faire quelque chose. L’autre attend, elle ne veut pas que le jour la surprenne !
Mélina n’avait pipé mot. Elle a pris son sac, et sorti de la maison accompagnée par Iya Mafouz et une enfant placée qui vivait aussi dans la maison depuis quelques années déjà. Arrivées à 500 mètres de la maison, où se trouvait un petit carrefour très animé de jour, elles se sont arrêtées, attendant le passage improbable d’un taxi moto. Au bout d’une trentaine de minute d’attente, Iya Mafouz commençait à s’impatienter, elle dit à Mélina :
Bon, Mélina, reste encore un peu ici pour avoir un zém afin d’aller rejoindre Iya Djibril chez elle.
Après avoir dit cela, elles sont rejointes à ce carrefour par une bonne dame, une nigériane en compagnie de sa fille. Iya Mafouz dit alors :
Ah, ça tombe bien, cela te fera de la compagnie. Attend ici, un zém passera certainement.
Iya Mafouz s’en est donc retournée à la maison raccompagnée de l’enfant placée. Voilà Mélina attendant, dans l’aube encore très sombre, le passage presqu’incertain d’un taxi moto, en compagnie d’une autre femme inconnue et de sa fille. Mélina jette un regard autour d’elle, il faisait encore nuit noire, pas âmes qui vivent à plus d’un kilomètre à la ronde…
Mais pourquoi Mélina a-t-elle accepté de sortir à pareil moment ? Se demande-t-elle aujourd’hui elle-même. Pour la simple raison d’abord qu’elle en était insouciante, et ensuite parce qu’elle n’avait pas encore les moyens d’être indépendante. Le travail qu’elle faisait n’arrivait pas encore à la faire voler de ses propres ailes, n’ayant aussi aucuns autres contacts avec aucune autre famille au Bénin, elle était à la merci de la pluie et du beau temps d’Iya Mafouz, sa sœur ainée.
Mélina profite du temps d’attente pour échanger quelques mots avec la femme et sa fille.
Nous avons un long voyage à faire, c’est pour cela nous nous somme levés tôt, a dit la dame.
Et vous en avez l’habitude ? a demander Mélina.
Oui, et d’habitude, on trouve vite un zémidjan.
Si on était au bord de l’autoroute, c’est sûr qu’on trouverait vite des zémidjans.
Mais attendons encore un peu, on ne sait jamais.
Ok.
Après un certain temps donné, toujours pas de taxi moto en vue. L’autoroute n’étant qu’à quelques 800 mètres de l’endroit où elles étaient, elles ont décidé de la rejoindre à pieds, dans l’espoir d’y trouver plus facilement le moyen de déplacement.
Elles sont à présent à près de 100 mètres de l’autoroute quand deux hommes allant dans le même sens qu’elles, les dépassent à moto. Mélina les a regardés de façon négligente, et a juste remarqué qu’ils les avaient longuement observées durant leur passage. Elle s’est dit, voici certainement deux personnes qui cherchent aussi à regagner la route.
Ils vont jusqu’à l’autoroute comme s’ils faisaient le guet puis ont fait demi-tour de façon très violente. Ils ont foncé tout droit sur les trois femmes avec la moto les phares puissamment allumés. La scène s’est déroulée en l’espace d’une minute. Le mouvement assez bizarre et bruyant des deux hommes a provoqué l’effet escompté chez les trois femmes. Elles se sont toutes affolées. Les voyant accélérer sur eux, Mélina a cru que son cœur allait s’arrêter de battre tellement elle était effrayée, elle ne savait plus comment se tenir, ni quoi faire. Fallait courir, crier ? Son cerveau n’arrivait pas à improviser.
Une fois arrivée à leur niveau, l’homme étant assis derrière la moto, en a bondit et s’est rué vers Mélina en premier. L’autre dame et sa fille profitant pour les esquiver, sont parties en courant et en poussant des cris stridents.