Chapitre 20
Write by Lady_miinash21
Pariss Diop
-Quoi ?
Dites moi qu'il n'est pas sérieux s'il vous plaît !
-Oui Pariss, j'ai envie de faire de toi ma femme, ma moitié. Tu te dis sûrement que c'est précipité, qu'on ne se connaît pas assez ou que c'est irréfléchi mais sache que je ne veux pas jouer avec toi, j'ai dépassé cet âge.
Wa yéne koumay wakh li khew fi (qui peut me dire ce qui est entrain de se passer içi ?)
-Je suis en âge de me poser, d'avoir une femme, de fonder une famille et je n'envisage cela qu'avec toi car depuis que je t'ai vu, j'ai su que tu étais celle qu'il me fallait.
Je reste muette. Un mariage ? Encore ? Je me suis déjà aventuré sur ce terrain là mais...je n'ai aucune envie de remettre ça. Mon premier mariage date d'il y'a 4 ans avec un vieux de 50ans qui fut un concessionnaire bourré de fric et qui frôlait la mort à cause d'une maladie cardiaque. Le mariage n'a duré que 6 mois puisque le mec est mort prématurément par mes soins mais.....la situation n'en demeure pas la même. Cet homme est jeune, intelligent, sombre mais surtout...il a une mère qui semble dangereuse et qu'il respecte beaucoup donc...
-Tu ne dis rien ?
-Je....je ne sais pas....je ne m'attendais pas à ça. Tu m'as surprise et là je ne sais pas quoi en penser.
-....tu as raison. Je n'avais pas prévu que ça se passe comme cela. Si tu veux je te laisse un temps pour y réfléchir...
-On fait ça oui !
Il me fait un bisou et se repositionne pour démarrer.
Le trajet se fait en silence, un silence qui me permet de réfléchir. Je suis une femme libre, indépendante et qui a soif d'argent, je ne rend de compte à pratiquement personne hormis mon boss et je n'ai le temps de m'occuper de personne d'autre que moi, je reconnais être dangereuse et fait toujours tout pour obtenir ce que je veux c'est à dire: l'argent. Mais tout cela à quelle fin ?
Je chasse cette question très loin dans ma tête et me redresse en constatant qu'on est arrivé. Sans mot dire à cause d'un mal de tête qui se pointe, j'attends qu'il se gare pour prendre mon sac et descendre mais il me retient par le bras.
-Attends, je....voulais m'excuser pour le comportement de ma mère tout à l'heure, elle n'aurait pas dû faire ces sous-entendus. Je l'aime beaucoup mais je sais aussi que dès fois elle peut être très désagréable.
-Ne t'inquiète pas, c'est oublié.
-D'accord....Promets moi s'il te plait, de bien réfléchir à ma proposition
Sheut il parle trop lui aussi !
-Je te le promets, bye ! Dis-je en l'embrassant
-Au revoir ma belle
J'arrive enfin à sortir de la bagnole et me précipite vers l'hôtel. Je me dirige vers ma chambre et sans tarder me fait couler un bon bain parfumé pour me calmer de tous ces émotions par lesquelles je suis passée aujourd'hui. Après cela, j'enfile un kimono en soi et m'allonge sur mon lit, il n'est que 18 heures mais je crois que le sommeil va bientôt me rattraper.
Je repense à Abdou. Cet homme ne me connais visiblement pas pour vouloir se marier avec moi. Il ne sais pas dans quoi il veut se lancer, et moi non plus je ne sais ce que je dois faire. J'attrape le téléphone, le déverrouille et compose ce numéro qui m'ouvre toutes les portes:
*...........
*-Bonsoir boss
*Un nouveau ?
*- Oui et une demande en mariage. Il s'appelle Abdou Mbaye, c'est......
*Vice président du club H*********** je le connais, acceptes et soutire lui tout ce que tu pourras !
*-Puis-je connaître la raison ?
-Son père a été un vrai salaud en m'escroquant, il en a payé les peaux cassées mais le fils aussi peut passer à la casserole, répond-il d'un ton grave et froid
*-C'est comme si c'était fait, il me faudra juste un plan.
*Fais ton travail, je m'occupe du reste.
Tint. Et il a raccroché.
Reconnaissez par là mon fameux et dangereux boss, le grand Abass Fadiga. Celui grace à qui j'en suis là aujourd'hui, celui qui m'a initié et a, en quelque sorte, fait de moi ce que je suis devenue.
J'avais 18 ans lorsque je l'ai rencontré dans une boîte. J'avais fait le mur ce soir-là pour sortir avec mes copines puisque mon père avait refusé de me donner la permission. J'étais (et je suis toujours d'ailleurs) rebelle et l'autorité des parents me rendait folle. Je ne les écoutais jamais, toujours à faire ce que je voulais. Et je crois que c'est d'ailleurs à cet âge que j'ai commencé à vouloir plus que je n'avais déjà, Abass apparaissait donc dans ma vie au bon moment. On avait d'abord dansé ensemble avant qu'il ne me demande de l'accompagner quelque part. Je savais déjà ce qu'il voulait, je l'ai donc suivi. Être intime avec des hommes ne m'était pas inconnu déjà à cet âge, j'étais frivole et très réceptive à ce genre de demande. Donc après une partie de plaisir, il me fit une proposition alléchante qui était de travailler avec lui. Les avantages était nombreuses et comme je n'avais rien à perdre mais tout à gagner, c'est à dire money, j'ai accepté.
Et me voilà des années plus tard, un compte en banque rempli par des mecs riches à souhait mais aussi un second mariage en vu qui va trés certainement me rapporter gros.
Betty Bâ
Nous sommes dans ce centre commercial depuis deux heures de temps à visiter des boutiques sans jamais trouver ce que l'on veut.
Avec Kayni on s'éclate comme des folles. Au début, elle faisait sa timide comme si elle n'était jamais venue dans ce genre de lieu, mais tellement je l'ai secoué que là, elle se détache de plus en plus. Je passe un bon moment avec elle tout comme depuis que je suis arrivée.
-On entre dans celle-ci ? Dit-elle en désignant une boutique.
-Let's gooooo ! Chantonnais-je en sautillant.
Elle rigole et je la tire dans la boutique. Je parcours les rayons mais ne trouve rien à mon goût, soit les couleurs sont fades, soit la robe est mal découpée, rien ne va enfaîte, c'est l'horreur cette boutique.
-Tu as envie de vomir ou quoi ? Me demande Kayni qui remarque ma mine dégoûtée
-Limite oui ! Cette boutique est trop triste, ils ne vendent rien de bon. C'est quoi ce genre de vêtements ? Lui dis-je en tirant une robe tigresse qui est découpée sur le ventre, les épaules et avec une fente partant des reins (imaginez seulement)
Elle arbore la même expression que moi tout à l'heure.
-Weu, ça pique mes yeux Betty repose ça !
Ah la la ! Comment je l'adore cette fille. Je rigole et dépose cette chose. Ils ont une drôle de façon de s'habiller dans ce centre commercial.
-Viens ! On trouvera meilleur ailleurs.
Je lui tire le bras et l'entraine en dehors du magasin. Dans la précipitation, je me heurte à un torse dur, je failli tomber mais la personne me rattrapa à temps. Je soulève la tête pour le regarder et devinez qui est ce ?....Non vous ne pourrez pas deviner.
Lui: Betty...toi ?
Je me redresse et ramasse mon sac à dos qui était tombé entre temps.
-Oui Fred, moi !
C'est Fred Dumont, mon ex. On s'est connu en France pendant ma première année d'étude supérieur et on est sorti ensemble un moment mais j'ai arrêté la relation puisque je devais rentrer au Sénégal mais aussi parce que je m'étais rendu compte que je ne l'aimais pas et qu'il était tout mon contraire. Capricieux, beau parleur, arrogant, pas du tout humble et aussi très collant, il me harcèle limite.
-J....je suis désolé, je ne t'avais pas vu, comment tu vas ?
-Ne t'inquiète pas, ce n'est rien. Je vais bien et toi ?
Fred: Je vais bien aussi, l'autre jour je t'ai appelé mais tu répondais pas.
-Oh. J'étais sûrement occupé.
-Ah ok, tu es libre ce week-end ?
-Non désolée, ce week-end j'ai des choses à faire
Fred: Dommage, j'aurais bien aimé qu'on se voit quelque part pour discuter....de nous
-Fred, toi et moi, il n'y a rien à dire, on est des amis maintenant point.
Fred: Mais moi, je ne suis pas de cet avis Betty. Je t'aime toujours, ton amitié ne me suffit pas.
-Tu vas devoir t'y faire parce que c'est tout ce que je peux t'offrir, mon amitié.
En prononçant ce dernier mot, j'entends la chanson de Marshmello et Anne-Marie-Friends qui résonne dans tout le centre. Eh Dieu, ça tombe trop bien. Je me tourne vers Kayni qui s'était mise à l'écart et elle m'offre un très grand sourire, on se comprend direct. On adore cette chanson.
Elle vient vers moi et s'invente un micro imaginaire avant que l'on ne chante en chœur :
~You say you love me, I say you're crazy
Tu dis que tu m'aimes je te dis que tu es fou
~We're nothing more than friend
Nous ne sommes rien de plus que des amis
~You're not my lover, more like a brother
Tu n'es pas mon amour, tu es comme mon frère
~I know you since we were like ten, yeah
Je te connais depuis que nous étions dix, ouais
~Don't mess it up, talking that shit
Ne plaisante pas, parler de cette merde
~Only gonna push me away, that's it
Ça va seulement me repousser, c'est ça
~When you say you love me, that make me crazy
Quand tu dis que tu m'aimes, ça me rend folle
~Here we go again
On y va encore une fois
-Don't go look at me, with that look In your eyes
Ne me regarde pas avec cet air dans tes yeux
-You really ain't going away without a fight
Vous ne partez vraiment pas sans vous battre
-You can't be reasoned with, i'm done being polite
Vous ne pouvez pas être raisonné, j'ai fini d'être polie
-I've told you one, two, three, four, five, six thousand times
Je te l'ai dit une, deux, trois, quatre, cinq, six mille fois
-Haven't I made it obvious ?
Ne me suis-je pas faite comprendre ?
-Haven't I made it clear ?
N'ai-je pas été clair ?
-Want me to spell it out for you
Voulez vous que je vous l'épelle ?
-F. R. I. E. N. D. S
A. M. I. S
Je me retourne vers lui tout en continuant de chanter et lui lance mon plus grand sourire avant de tirer Kayni pour que l'on s'en aille sans jeter un seul coup d'oeil aux personnes qui nous regarde. Parce que oui, on a attirer l'attention de pas mal de gens qui passaient autour tellement on s'enjaillait.
J'espère juste que cette fois, Fred me laissera tranquille.
-C'était qui ? Me demande Kayni après qu'on soit descendu au premier étage
-Ah...une personne sans importance, oublie le.
Elle hoche la tête sans poser de questions et me sourit.
-J'ai envie de faire une bêtise...ou une blague, je ne sais pas en tout cas.....j'ai envie de rigoler encore.
Elle me regarde bizarrement puis éclate de rire, n'guen fok ni ki werna ? (croyez vous qu'elle est normale).
-Tu es vraiment sadique Betty !
-C'est mon côté démon qui ressort et tu n'as encore rien vu....
-Kalidou
-Quoi Kalidou ?
-Et si on faisait une farce à Kalidou ?
-Ha ouais après on dit que c'est moi qui est sadique ! Hum
-Mais non t'inquiète pas, j'en assume toute responsabili....
C'est la sonnerie de mon téléphone qui l'interrompt. Je la sort et vois le nom de Malick s'afficher. Un long frisson me parcours tout le corps. Pourquoi ? Je ne sais pas, en tout cas je me sens bizarre tout à coup et kayni a sûrement dû le remarquer, comme toujours.
-Qu'est-ce qu'il y a ? Qui appelle ?
-......C'est...u...un ami, attend içi je vais répondre
Je m'éloigne un peu d'elle et décroche.
*Allô Betty ?
*-Salut Malick ! Comment tu vas ?
*Je...vais bien, et toi ?
*-Ça va cool !
*......Bon j'aurais voulu t'appeler pour d'autres raisons mais....j'ai une information très importante à te donner, dit-il avec un air très sérieux dans la voix.
*-Tu me fais peur là, qu'est-ce qui se passe ?
*C'est à propos de.....ton père
Kalidou Bâ
En plein réunion, j'essaie de donner toute mon attention à la présentation de Karl mais mon téléphone n'arrête pas de vibrer dans ma poche.
Je regarde le combiné et vois que c'est marqué Kayni, là je me redresse. Il s'est peut-être passé quelque chose avec elle ?
Sans faire signe à qui que ce soit, je me lève en vitesse et sort de la salle.
Arrivé dans le couloir, je recompose le numéro puisqu'elle a raccroché. Mon coeur bat vite et la seule pensée qu'il puisse lui arriver un truc me stresse plus que tout.
*-Kayni ? C'est toi ? Est-ce que tout va bien ?
*Oui je vais bien !
Je pousse un ouf de soulagement.
*-Al hamdoulilah ! Qu'est-ce qui se passe alors ?
-Je...t'appelle parce que Betty dit qu'elle veut rentrer au plus vite depuis qu'elle a reçu ce coup de fil au centre commercial.
-Q...quoi ? Comment ça elle veut rentrer et de quel coup de fil parles-tu ?
*Je ne sais pas, depuis tout à l'heure elle est devenue très bizarre après avoir reçu un appel d'un soit disant ami, et tout ce qu'elle m'a dit c'est qu'elle veut rentrer, elle me supliait même.
-Mais pourquoi ?
*Je ne sais pas Kalidou, je ne sais pas. Elle ne veut rien me dire et j'ai vraiment peur pour elle. S'il te plaît viens vite...
*-Ne t'inquiète pas, reste calme et essaie de lui parler, je vais faire vite
*D'accord
Je raccroche et souffle. Qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que Betty veuille repartir comme cela ? S'il était arrivé quelque chose à tante Hélène je l'aurais su, mais alors...et si ? Non.....j'espère que ce n'est pas lui.....
Khadija Hanne
-Bonjour Omar !
-Ah Khadija enfin te voilà, j'avais crû que tu n'allais plus venir.
Je lui fais une accolade et prend place sur la chaise qu'il me tire délicatement.
-J'ai finalement accepté ton invitation, il fallait que je sortes un peu et demandé si gentiment, je ne pouvais qu'accepter ton invitation.
-Je m'en réjouis. Ce rendez-vous j'en ai longtemps rêvé, crois moi.
-Ah bon ! Je suis alors vraiment désolée de t'avoir fait languir pendant tout ce temps, c'est juste que je n'avais pas trop la tête à ça.
-Oui, j'avais constaté ta mine ces derniers temps. Est-ce que ça va maintenant ?
-Oui ça peut aller, mentis-je.
-Hum
Je suis obligée de mentir, je ne peux quand même pas dire à cette homme beau, charmant, attentionné et dont je ne m'étais rendu compte de l'existence que depuis quelques temps, que j'ai souvent des douleurs au niveau de mon sein gauche et que je suis obligée d'y mettre un protège slip pour éviter l'écoulement du sang, c'est absurde.
Il est arrivé à l'hôpital il y'a quelques mois et on s'est rencontré pendant une conférence sur, devinez quoi, les cancers cérébraux et pulmonaires. Coïncidence n'est-ce pas ?
Depuis lors, il n'a cessé de m'inviter à déjeuner ou à dîner avec lui et après un mois à l'envoyer balader, j'ai fini par accepter.
-Tu es toujours aussi calme ou c'est dû à ma présence ?
-Non pas du tout, ce n'est pas de ta faute. J'étais....dans mes pensées.
-Et tu es souvent dans tes pensées, je me trompe ?
-Non. Qu'est-ce qui te fais dire ça ?
-L'autre jour à la réunion, je t'ai observé et j'ai remarqué que tu étais absente, soucieuse et triste. Une femme comme toi devrait être tout le contraire.
Je me contente de le regarder, si seulement il savait.
-Depuis que je t'ai rencontré, tu es devenue un mystère pour moi et....j'ai envie de te découvrir....
-Omar....
-Non, je sais....je sais que ce sera très difficile mais ne t'inquiète pas. J'y arriverai
Il me fixait en disant cela, ce qui me déstabilisa. Je ne su quoi dire, son regard m'empêchait de réfléchir et je fut surprise de ressentir ces choses qui m'était inconnues depuis la mort de Mohamed.
-Tu es magnifique Khadija !
-Me.....merci, dis-je déstabilisée
C'est le serveur venu prendre nos commandes qui me permis de reprendre mes esprits. Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Suis-je tombée sous le charme de ce bel homme ?