Après avoir raccroché avec elle, je restai un moment assis à repenser à tout ce qu’elle a dit. Ça me parait absurde qu’elle puisse croire que ma mère est possédée. Il n’y pas plus sain d’esprit qu’elle, j’en suis sûr.

Cependant, quelque chose me pousse quand même à douter. Il faut dire que physiquement, rien ne différencie les personnes possédées de celles qui ne le sont pas, selon ce que j’en sais. Dites-moi si je me trompe hein.

Et au fond de moi, je sais que je peux faire confiance à Ainara. Mais, il s’agit quand même de ma mère ! Que faut-il que je fasse ?

Après un moment de réflexion, je me résolu à effectuer le test. Je n’ai rien à perdre en le faisant.

Je passe l’huile sur mes mains et sors de ma chambre. Je me dirige vers le portail. Le gardien devrait s’y trouver.

Moi : Bonsoir Simon. Lui dis-je en lui tendant la main.

Il la saisit et rien. Aucune réaction de sa part.

Je reste là un moment à discuter avec lui.

Je lui demande des nouvelles de sa famille. On parle de tout et rien un moment et je retourne dans la maison.

En me dirigeant vers ma chambre, j’aperçois Afi la ménagère à la cuisine.

Je m’y rends. Je prétexte un sujet de conversation sans tête ni queue et je profite pour la toucher. Aucune réaction.

Là je me mets à réfléchir sérieusement. Pourquoi est-ce que ce n’est que ma mère et Sophie qui ont été « brulées ? » Ainara aurait-elle raison ?

Au fond de moi, je pense que oui. Mais mon cœur ne peut admettre cela.

Et pourtant ça expliquerai bien de choses. Par exemple le fait que je ressens quelque chose de négatif envers Sophie.

Dès la première fois que je l’ai vu à l’aéroport, j’avais senti que quelque chose de pas net émanait d’elle. Mais que dire de ma mère ? Je n’ai jamais rien senti de tel venant d’elle.

C’est vrai que parfois, je me sens mal dans ma peau quand je suis avec elle. C’est donc ça l’explication ?

Est-ce sur ça que tout le monde veut que j’ouvre les yeux ?

C’est en me posant toutes ses questions que je me rends dans ma chambre.

Je me rappelle qu’Ainara m’a dit de méditer le psaume 91.

Ça fait vraiment longtemps que j’ai prié ou lu un passage biblique. La dernière fois, c’était avec Ruth et Paul. Ce sont eux-mêmes qui m’ont appris à prier. La dernière fois que j’ai prié, c’est justement avec eux, avant que je ne vienne ici. Ils m’ont d’ailleurs recommandé de prier plus souvent mais depuis que je suis ici je ne l’ai pas fait. C’est le moment ou jamais de me lancer.

Je m’assoie sur mon lit et prend mon portable. Effectivement, elle me l’a envoyé.

Psaume 91.

« Celui qui demeure sous l’abris du Très Haut Repose à l’ombre du Tout Puissant.

Je dis à l’Éternel : Mon refuge et ma forteresse, Mon Dieu en qui je me confie !

Car, c’est lui qui te délivre du filet de l’oiseleur, de la peste et de ses ravages.

Il te couvrira de ses plumes, et tu trouveras un refuge sous ses ailes ; sa fidélité est un bouclier et une cuirasse.

Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, ni la flèche qi vole de jour,

Ni la peste qui marche dans les ténèbres, ni la contagion qui frappe en plein midi.

Que mille tombent à ton côté et dix mille à ta droite,

Tu ne seras pas atteint ;

De tes yeux seulement tu regarderas et tu verras la rétribution des méchants.

Car tu es mon refuge, ô éternel ! Tu fais du très haut ta retraite.

Aucun malheur ne t’arrivera, aucun fléau n’approchera de ta tente.

Car il ordonnera à ses anges de te garder dans toutes tes voies ;

Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre.

Tu marcheras sur le lion et l’aspic, tu fouleras le lionceau et le dragon.

Puisqu’il m’aime, je le délivrerai ; je le protégerai, puisqu’il connait mon nom

Il m’invoquera et je lui répondrai ;

Je serai prêt de lui dans la détresse,

Je le délivrerai et je le glorifierai.

Je le rassasierai de long jours et je lui ferai voir mon salut ».

Je ne lis pas souvent la Bible mais j’aime bien ce psaume. Il nous parle de comment Dieu nous protège. Ruth me disait souvent de lire ce psaume le soir afin de confier ma nuit au Seigneur pour qu’il me protège.

Je lis d’abord une fois et ensuite je relis en m’appropriant les textes comme me l’a appris Ruth. Elle dit souvent que la Parole est plus efficace quand on se l’approprie.

« Moi Edmund, je demeure sous l’abri du Très Haut et je repose à l’ombre du Tout Puissant.

Je dis à l’Éternel : Mon refuge et ma forteresse, Mon Dieu en qui je me confie !

Car, c’est lui qui me délivre du filet de l’oiseleur, de la peste et de ses ravages.

Il me couvrira de ses plumes, et je trouverai un refuge sous ses ailes ; sa fidélité est un bouclier et une cuirasse. »

Je continue ainsi jusqu’à la fin et je le répète plusieurs fois.

J’ai plusieurs fois lu et médité ce psaume avec Ruth.

En le relisant ce soir, le fruit de nos méditations me revient à l’esprit.

Ce psaume exprime combien il est important de demeurer en Dieu, avoir confiance en Lui.

Ruth m’expliquaient que tous les différents dangers qui menacent le croyant sont invoqués dans ce psaume. Ainsi, l’oiseleur, le lion, l’aspic, le dragon représentent le malin lui-même, « la peste qui marche dans les ténèbres » représente le péché, « la flèche qui vole de jour » fait penser aux mauvaises pensées qui nous assaillent, et « les frayeurs de la nuit » sont toutes les inquiétudes qui nous empêchent de gouter au sommeil paisible préparé par notre Seigneur.

Tous les maux énumérés pris ensemble peuvent encore représenter les attaques tant de la part des hommes que de la part de l’action des esprits malfaisants, des démons ; ça peut être des maladies naturelles ou même provoqués et bien d’autres choses.

Face à tout cela, nous avons un lieu fort, un « refuge », l’Eternel lui-même.

Nous avons pleine protection, totale sécurité sous la protection de Dieu.

Bien sûr, il s’agit d’un acte de foi. Ce n’est pas de la magie. La foi déplace les montagnes dit-on souvent. Il suffit d’y croire.

Il ne s’agit cependant pas de tenter le Seigneur et de courir droit au danger en espérant que le Seigneur nous sauvera ; comme le malin a invité Jésus à le faire.

Comme en toute chose, le Christ est pour nous, le parfait exemple pour illustrer cela. Avec ce même psaume, le diable l’a tenté au désert. Mais, il a eu le dessus sur lui, parce qu’il a su mettre sa confiance en l’Eternel. Il a déjoué toutes ses attaques. Nous aussi nous devons faire pareil et tourner dos au malin.

Jusqu’à la mort, Christ n’a pas failli, il a toujours eu cette confiance et c’est pourquoi la promesse de Dieu s’est accomplie. Le Tout Puissant l’a délivré, il l’a glorifié.

Cette méditation m’amène à réfléchir, à revoir ma vie face à ces paroles.

Je repense à toutes ces fois ou je n’ai pas su faire confiance à Dieu. Toutes ces fois, ou je me suis détourné de lui. Je ne prie même plus.

Et j’ai vraiment mal. Je me suis volontairement éloigné de Dieu, de sa protection. Tout aurait pu m’arriver, même le pire.

Il faut que je remédie à cela.

Je fais une petite prière

« Mon Dieu, je veux te demander pardon. Pardon parce que je n’ai pas su te faire confiance, pardon parce que je n’ai pas mis ma confiance en Toi mais en moi-même. Pardon parce que je me suis éloigné de Toi.

Aujourd’hui Seigneur, je veux me remettre entre tes mains. Je veux mettre ma confiance en Toi et en Toi seul. Tu es mon refuge, tu es ma forteresse. Mon Dieu, Je me confie en Toi.

Je remets entre tes mains, ma famille, mes amis, Ainara et moi-même.

Protège-nous Seigneur je t’en prie. Ecarte de nous tout danger et envoie tes anges nous garder dans toutes nos voies.

C’est Toi le Tout-Puissant. Tu peux tout Seigneur.

Je te remercie car je sais que tu as déjà agis.

Amen. »

Je relis encore plusieurs fois ce psaume jusqu’à m’endormir.