Chapitre 21

Write by Myss StaDou

Chapitre 21


Après ce baiser sur mon front, Olivier s’écarte pour me regarder. L’ambiance est électrique, chargée d’ondes sexuelles indéniables. Il semble réfléchir. Et peut-être parce que je ne réagis pas comme il faut, il s’éloigne et se met au volant. On rentre à l’hôtel sans mot dire. Même si j’ai des envies, je n’ose pas accepter ses avances car je sais que dans le fond, ce n’est pas lui que mon corps désire… Mais un autre homme qui est bien loin. Quand on s’éloigne silencieusement du parking vers nos chambres, Olivier me prend la main sans rien dire, mais en souriant. Je suis sûre  que je ne dois pas avoir l’air d’un top model. Après cette longue soirée et cette séance de pleurs, mon maquillage n’est qu’un vain souvenir.

 

Arrivés devant la porte de ma chambre, il me regarde silencieusement, attendant probablement un signal de ma part, l’invitant à me suivre. Je baisse la tête et regarde nos mains entrelacées. Je me croque la lèvre inférieure car mon corps me dit de sauter sur cette occasion. Personne ne saurait… Mais je saurais et je n’ose pas sauter le pas. Je détache ma main de la sienne. Il me regarde sans comprendre. Je me lève sur la pointe des pieds et lui fait une bise sur chaque joue.

 

− Merci encore pour tout. Passe une bonne nuit.

 

J’entre rapidement dans la chambre et je reste un moment collée sur la porte, écoutant Olivier s’éloigner dans le couloir. Quand je sens la tension un peu baisser dans mon corps, je me décide à aller prendre une douche pour me rafraîchir et me sentir mieux. J’enfile ensuite un T-shirt et une culotte et m’assied sur le lit. Je cogite sur l’offre silencieuse d’Olivier. Devrais-je toute même aller le rejoindre ? Il a laissé le choix être mien. Après tout ce qu’il a fait pour moi jusqu’ici, d’autres hommes à sa place estimeraient avoir droit à un paiement en nature et illimité. Un vrai gentleman malgré tout…

 

Il doit être presque 4h du matin. Mais je n’ai pas encore sommeil. Mon corps a besoin d’être satisfait. Je décide d’aller un peu marcher pour me détendre. Je marche un moment dans les prémisses de l’hôtel. Je passe à côté de l’arrière du bâtiment proche de la piscine quand j’entends soudain un bruit bizarre. Me faisant plus silencieuse, je m’approche de la source. J’entends des bruits et des voix assourdies. Il s’agit apparemment un homme et une femme :

 

− Oh oui… gémit la voix féminine. C’est trop bon…

− Tu aimes hein… Tu aimes ça…

− Oui, vas-y. Ne t’arrête pas ! Oh Oui…

 

Je glousse. C’est certainement un couple qui s’envoie en l’air à l’air libre. L’air de la mer fait apparemment monter le désir dans les corps. Je m’approche légèrement pour voir de qui il s’agit. J’arrive à les distinguer grâce à la lumière qui vient de la piscine. Mince ! Personne ne me croirait. C’est le portier qui nous a accompagné hier soir jusqu’à nos chambres. Vous ne devinerez jamais qui l’accompagne dans sa montée vers le paradis.

 

Il s’agit de la jeune femme qui boudait son vieux géreur au restaurant non ? Mama ! La femme a remonté sa jolie robe, posé les mains sur le mur et donne actuellement son joli postérieur au portier ! Comme quoi, le sang jeune est toujours bon. Ma copine, y a quoi ? Si le vieux ne peut plus et que le corps demande… Je les écoute et les regarde un moment, sentant l’envie monter petit à petit en moi. Mon corps chauffe déjà et je me sens transportée très loin. J’ai trop envie...

 

Je me dirige vers ma chambre, réfléchissant à aller me coucher et laisser mon envie d’une bonne partie de jambes en l’air s’éteindre au fond des draps ou courir dans les bras d’Olivier et passer un moment inoubliable. Quand j’amorce l’entrée du bâtiment de nos chambres, j’entends du bruit et je m’arrête. C’est la bouche ouverte que je vois la personne qui s’approche, devinant aisément de quelle chambre elle sort : c’est la sirène du matin, que nous avons revu au restaurant. Je suis sûre qu’elle sort de la chambre d’Olivier. Je suis trop dégoûtée ! Les hommes sont terribles. Donc ce n’est pas moi qu’il désire… Il veut juste satisfaire ses envies… Quel con !

 

Je regarde la fille passer en la toisant de la tête aux pieds. Elle m’ignore et passe sans s’arrêter. J’entre dans ma chambre et je claque la porte, oubliant qu’il se fait tard. Je suis trop frustrée, merde !

 

Je me déshabille, enfile ma nuisette et saute dans le lit. Dormir me fera sûrement du bien. Je sombre directement dans un sommeil réparateur, rêvant de corps musclés, de plaquettes de chocolat et de corps entrelacés. Le manque me suit jusque dans les rêves.

 

Il est 07h30 à la montre murale quand j’entends des coups frappés à la porte. Mon réveil matinal alias Olivier est là. Je vais ouvrir et me dépêche de sauter dans le lit quand je vois un valet de chambre derrière lui avec le plateau du petit déjeuner. J’aurais dû prendre un kaba, pas cette nuisette courte et sexy. Le valet sort de la chambre après avoir posé le plateau sur la table. Olivier me regarde un moment et prend le plateau et le pose sur le lit. Je me lève et m’assieds. Nous nous regardons sans rien dire. Pour moi, il a un peu gâché la magie de tout ce week-end en se tapant la sirène.

 

− Bonjour princesse. Tu as bien dormi ?

− Bonjour. Non pas assez !

− Pour toi, ce ne sera jamais assez, dit-il en riant.

− C’est toi qui vois ! On peut manger alors ?

− Bien sûr.

 

Je m’attaque à la nourriture avec un appétit de lion. Ce n’est qu’une fois le plateau entièrement vidé que nous nous arrêtons.

 

  Eh beh, tu en as de l’appétit toi ! s’exclame Olivier.

− Ouais.

− Ok. Apprête-toi. Nous allons faire un tour à la plage. Aprèsnous allons s’arrêter en ville pour manger au resto où on a été hier et ensuite prendre la route.

− Ok. Donne-moi quelques minutes et je te rejoins dehors.

 

Juste le temps de faire une toilette, enfiler une robe et mon maillot de bain. Nous passons un bon moment sur la plage à faire les fous. Je décide de ne plus lui en vouloir pour son escapade avec la sirène. Je veux profiter de mes derniers moments ici et ce n’est pas le moment de me vexer avec lui. Il doit encore m’aider à avoir un nouveau portable. Comme prévu, après avoir fait nos bagages et rendu les clés de nos chambres, nous allons manger un dernier poisson braisé avant de prendre la route. Je ne capte pas grand-chose du voyage. Mais je sais qu’il était presque 17h quand Olivier gare devant l’entrée qui mène à la maison de mes parents. Je descends rapidement pour éviter que les choses ne durent. Olivier vient sortir mes affaires du coffre de la voiture et me les remet.

 

− Merci pour ce week-end merveilleux, dis-je en souriant. J’ai savouré chaque seconde. Sauf la partie de mon portable.

− C’est rien tout ça. Je vais t’acheter un téléphone mardi. Ma journée demain est trop chargée. Je viens ici mardi à 16h.

− Oh Merci. Je compte sur toi.

− Sans faute.

 

Nous nous faisons la bise et nous nous séparons. Je cours littéralement vers la maison, priant que mes parents n’y soient pas encore de retour. J’attends car il n’y a que Junior qui est affalé sur le canapé du salon en train de visionner des clips sur Trace Africa.

 

− Gars Papi, c’est comment ?

− Je suis là, ma sœur. Tu es de retour.

− Oui. Il y a eu quelque chose ?

− Euh… Oui, répond-il, pensif. Ta copine de Soa était là vers midi.

− Qui ? Jeanne ?

− Oui, c’est elle.

− Que voulait-elle ?

− Je sais ? Elle disait qu’elle voulait te voir. Je lui ai dit que la mère t’avait envoyé chez une tante à Tsinga.

− Oh, ma personne, dis-je, flatteuse. Je sais que je peux compter sur toi.

− Tu vas devoir payer mon mensonge.

 

Je souris. Mon frère est un génie.

 

− Mais Nini…

− Quoi d’autre ?

− J’ai essayé de te bipper. Mais ton téléphone ne passait pas.

− laisse l’autre là ! m’exclamé-je en tchipant. Quand la malchance te suit…

 

Étonné, il me regarde :

 

− Hein ?

− Le propriétaire a reconnu ça.

− Quoi ?

− Comme tu entends ! On a volé ça.

− Ton vieux téléphone là ? demande-t-il, ébahi.

− Ne profite pas du cafouillage pour insulter mon téléphone ! Le tien n’est pas mieux. Je vais laisser mes affaires.

 

Je vais dans la chambre et dépose mes sacs. Intriguée par ce que je viens de vivre, je m’assieds sur le lit, pensive. Que voulait Jeanne ? Et comme j’ai perdu mon téléphone, je ne peux pas l’appeler. Ça attendra demain.

 

*****

 

Le lundi est si speed que j’aperçois Jeanne juste de loin à l’amphi, mais je n’ai pas le temps pour parler. Je voulais bien l’approcher, mais je n’en ai pas eu l’occasion. Je rentre épuisée et je m’allonge après un repas rapidement avalé. Le soir, les parents nous convoquent, Carole et moi au salon. Intriguées toutes les deux, Nous sommes assis sur le canapé face à eux.

 

− Mes enfants, votre maman et moi avons décidé de vous parler, dit mon père. Après ce que vous avez fait ici l’autre jour, je vous ai dit que nous reviendrons dessus.

 

Ma mère hoche la tête en signe d’approbation.

 

− Vous n’êtes plus des enfants. Nous vous laissons sortir et faire ce que vous voulez sans interférer dans vos affaires. Mais je voudrais être clair avec vous. Je ne pourrais plus prendre longtemps soin de vous.

− Votre petit frère Junior est encore là, dit Maman. On doit prendre soin de lui et s’assurer qu’il fera une bonne école pour avoir un bon travail demain.

− Mes enfants, vous êtes déjà en âge de vous marier. Trouvez des hommes capables de prendre soin de vous et fonder vos familles.

 

Maman hausse la voix :

 

− Et je vous préviens ! Faites attention avec qui vous marchez dehors. Ne me ramenez pas de bâtards ici ! Je vous mettrais directement à la porte ! Ne me mettez pas la honte au corps.

− Les choses sont donc claires, appuie mon père. Vous pouvez partir.

 

Je vais me coucher évitant de parler à Carole qui s’apprête à aller je ne sais où. Cette fille ne se fatigue pas du dehors ? Je m’endors, espérant que le matin arrive vite.

 

*****

 

La journée du mardi est trop bizarre. Je dois quitter la fac à 14h pour être sur de rencontrer Olivier comme prévu. Heureusement qu’il vient à l’heure, car j’espère que nous aurons le temps de passer à l’agence pour reconduire mon numéro. Cet homme est un trésor. Il  achète un beau téléphone Samsung, avec écran tactile, comme j’en rêvais. Ça lui coûte une fortune. Il dépense sans compter pour moi. Il accepte de m’accompagner à l’agence de mon opérateur téléphonique en ville et je reconduis ma puce. Sur le chemin retour, nous passons devant l’Hôtel Hilton. Je crois voir un fantôme…

 

Un homme et deux femmes se tenaient près d’une voiture dans le parking et discutaient. J’aurais pu jurer que c’était Victor. Mais il n’est pas encore rentré. Ça fait quoi ? À peine 10jours qu’il est parti en mission. Il m’avait dit que c’était pour trois semaines. À force de fantasmer sur lui, je vois déjà les fantômes ?

Mon amour, mon comba...