Chapitre 21
Write by Hübsch
Ça fait quelques semaines que j'ai commencé une thérapie avec le docteur Anderson. Il m'aide à avoir confiance en moi .selon lui je devrais d'abord me pardonner à moi même. Quoi ? Eh bien le fait de m'etre laissé faire. De n'avoir pas lutté, d'avoir gardé le silence et d'avoir laissé non seulement un violeur mais aussi un pédophile en liberté. Le docteur a essayé de m'expliquer que ce n'était pas ma faute et qu'il n'y avait rien que j'aurais pu faire. Mais il va falloir que je crois ça moi même . Je suis peut être fautive. Je ne suis peut être pas une victime après tout .Qu'est ce qui vous dit qu'avec le temps je n'y ai juste pas pris goût ? Que je n'aimais pas ce que ce gars me faisait ? Que je n'ai pas consenti ? Parce que moi je ne sais plus quoi penser.
_s'il yavait consentement on ne parlerais pas de viol et il n'y aurait pas de traumatisme. En plus à l'âge de 10 ans je ne pense pas que vous aviez votre mot à dire. Il a abusé de votre confiance et vous ne devez pas vous sentir coupable. Ce n'était pas de votre faute. On va procéder à un petit exercice de mémoire mais vous sentez vous prêtes à affronter vos démons ?
_J'ai bien vécu mon viol encore et encore. Ça ne peut pas être pire.....
_D'accord fermez les yeux et retournez des années en arrière .Le jour où tout a basculé. Décrivez tout ce que vous voyez entendez ressentez, toutes les odeurs, les couleurs comme si vous les voyez pour la première fois. Bref tout ce qui pourrait aider.
_D'accord je suis prête. Les yeux fermés je retourne dans le passé. J'étais dans une chambre d'enfants.Les murs étaient d'une couleur rose pastel et il yavait des autocollants partout. Il yavait une table sur lequel était posé un ordinateur de bureau et mes cahiers d'école. Il s'agissait bien de ma chambre. On vivait dans un appartement au deuxième étage d'une immeuble du 14eme arrondissement .sur les draps de mon lit étaient dessinés des princesses de dessins animés. La chambre avait une odeur de lavande. Je me souviens que maman utilisait un détergent à la lavande pour la lessive. J'étais allongée sur le lit et je m'appliquait dans mon livre de coloriage. Ma mère m'avait punie parce que j'avais mis ma chambre en désordre. J'entendis alors des cris et des pleurs. Je ne savais pas vraiment ce qui se passait.C'etaient mes parents. je n'arrivais pas à entendre de quoi ils se disputaient mais j'ai entendu mon nom à plusieurs reprises. J'entendis ensuite des pas qui montaient et qui descendaient.je décide alors de descendre voir ce qui se passe. Ma mère avait la main sur le visage comme si elle avait reçu une gifle. Son visage était en pleurs et elle avait une valise à la main.
_Maman qu'est ce qui se passe ? Pourquoi vous vous disputez ?
Elle s'approcha de moi me serra dans ses bras comme si elle me disait Adieu.
_Oh ma chérie ! ma Miranda. Ne t'inquiète pas tout va s'arranger. Maman va partir pour quelques temps mais elle reviendra te chercher. Maman t'aime très fort tu le sais non.
_je t'aime aussi Maman.
_Au revoir mon bébé.
Elle me serra encore plus fort, offrit à mon père un regard dédaigneux et s'en alla sans se retourner.
_Maman ne me laisse pas. Je courus après elle mais mon père me retins par le bras. J'ai versé toutes les larmes de mon corps et c'est le jour où tout a basculé dans ma vie. Ce jour là quand ma mère m'a abandonné, elle a laissé en moi une solitude et une tristesse énorme.
_Maman non, s'il te plaît reviens fis je en pleurant de plus belle. Pendant un instant j'ai cru que je pouvais changer le cours de l'histoire. Que si elle était restée, je n'en serait peut être pas là aujourd'hui.
_Miranda réveillez vous.
J'ouvris les yeux et compris alors que tout ce que je venais de vivre n'était qu'une image de mon passé. c'était pourtant bien réel. Mon regard était plein de larmes et mon coeur me faisait mal. J'avais mal comme si ça venait de se passer en vrai. Le docteur Anderson m'apporta un verre de jus de fruit pour me calmer et revenir à moi même.
_je suis vraiment désolée.
_Ne le soyez pas. Tout ceci fait partie du processus de guérison. J'ai deux merveilleuses filles qui sont très liés à leur mère et je n'imagine pas ce qu'elles devraient ressentir si un jour celle ci les quittaient. C'est normal ce que vous ressentez. Vous avez des blessures pré enfouies en vous. Le fait que vous vous soyez renfermés les blessures n'ont fait que s'accumuler. Vous auriez du en parler avec quelqu'un, dire ce que vous ressentez.Votre père aurait dû vous confier à un psychologue. Une séparation à 10 ans c'est pas vraiment facile à vivre .j'imagine que vous et votre mère étiez proches .
_Nous étions très proches. On se disait presque tout. On s'amusait comme des amies et on se soutenaient comme des soeurs.
_Aviez vous eu des nouvelles de votre mère après ce jour là ?
_Non et j'ai pas du tout envie de savoir où elle est. Elle n'a jamais cherché à me revoir. Elle avait pourtant promis revenir me chercher. Elle m'a laissé seule entre les griffes des prédateurs. Elle n'était pas là pour m'epauler quand j'avais besoin d'elle et je préfère que ça reste ainsi.
_je comprends bien ce que vous devez ressentir Miranda. Mais pour aller de l'avant vous devez faire la paix avec votre passé. C'est à dire avec vous même. Vous devez laisser ce qui pèse sur votre coeur et pardonner. La plupart du temps, les querelles des adultes et leurs décisions ne sont pas toujours ce qu'ils semblent être. Vous devez donner à votre mère l'opportunité de s'expliquer et surtout la pardonner. Ceci est nécessaire pour la suite de votre traitement.
_Ça fait bientôt 14ans que je n'ai aucune nouvelle d'elle. Comment suis-je censée la retrouver maintenant ?
_Je vous conseille de parler à votre père. Il pourra certainement vous donner certaines pistes. Prenez le temps qu'il vous faudra mais revenez me voir quand ce sera fait.
_D'accord. Au revoir Docteur.
Ce docteur m'envoie vraiment en mission impossible. Comment vais je retrouver une femme qui ne veux pas être retrouvé. De mon retour du Togo quand j'avais 17ans j'ai essayé de la retrouver mais Rien.je suis partie chez les amies que je lui connaissais en quête d'information mais je n'avais rien appris. On aurait dit qu'elle avait juste disparue. J'étais perdue dans mes pensées. Cette tâche va vraiment s'avérer difficile, mon père est un homme très irritable et lui poser des questions sur ma mère serait retourner le couteau dans la plaie. En plus je ne suis pas sûre d'être prête de la revoir cette femme que j'appelle mère.
_Que vas tu faire ? C'est Charlotte qui me tira de ma rêverie. J'ai même oublié qu'elle était là. On marchaient pendant quelques minutes déjà et j'avais l'esprit ailleurs.
_Je n'en ai aucune idée. Je vais sûrement devoir appeler mon père. Il est le seul qui pourra répondre à mes questions.
_je suis là si tu as besoin de quoi que ce soit.
_Merci Charlotte.