Chapitre 21 : Annah BOLADJI.

Write by Dele

Ma famille, ma perte.

Chapitre 21 : Annah BOLADJI

                        **** Annikê BOLADJI****

Aujourd’hui c’est lundi et nous avons eu une réunion extraordinaire avec notre PDG. Il a annoncé à la surprise de tous qu’il a vendu l’entreprise au groupe HAMZA et que dans exactement un mois ils vont délocaliser l’entreprise et faire une réorganisation interne.

Tout le monde est stressé et tendu. S’il parle de réorganisation cela voudra dire qu’il y aura des gens qui seront limogés. Je ne peux pas perdre mon boulot maintenant je t’en supplie Seigneur aide-moi.

Je suis restée pensive toute la journée. J’essaie de rester positive mais l’inquiétude gagne mon cœur à chaque fois que j’y pense. Il est difficile de trouvé du boulot dans ce pays même si tu as de grands diplômes.

Le soir, une fois rentré je fonce directement dans ma chambre pour me rafraîchir par ce que j’en ai vraiment besoin pour reprendre confiance en moi. J’ai un bon parcours. Je ne dois pas m’en faire. Voilà ce que je me répète pour me donner du courage depuis le matin.

                     **** Annah BOLADJI ****

Je viens de rentrer du boulot et maman m'informe que ma sœur est rentrée toute triste. Nous faisons tout pour cacher notre mal être à notre mère si on a des problèmes mais nous ne savons pas comment elle fait pour nous démasquer à chaque fois. C’est impossible de faire semblant devant elle. Elle me demande de la suivre dans la chambre de ma grand-sœur pour qu’on aille prendre de ses nouvelles. Je fais un tour dans ma chambre pour me changer et mettre une tenue décontractée et la rejoins devant la chambre de Miracle. Nous toquons à la porte mais personne ne répond. Nous tendons l'oreille et entendons l'eau couler. Nous déduisons qu’elle est sous la douche. Nous rentrons et prenons place sur son lit en attendant qu'elle finisse de prendre son bain.

Elle sort de la douche une trentaine de minutes plus tard et retrouve maman et moi assises sur son lit.

Mira : (s’essuyant le corps) tout va bien ?

Moi : c’est à toi qu’on doit poser cette question.

Maman : qu’est-ce qui ne va pas ma prunelle ? vient là.

Dit-elle en tapotant la place qui est entre elle et moi. Elle s'exécute en venant se blottir dans nos bras

Mira : j'ai appris une nouvelle aujourd’hui et cela me stresse énormément.

Maman : (caressant ses cheveux) c’est concernant ton boulot ?

Mira : oui. Le PDG nous a annoncé ce matin a la surprise de tous que le groupe HAMZA a racheté notre entreprise. Du coup, l’entreprise sera délocaliser et il y aura une réorganisation interne. Quand on parle de réorganisation dans une entreprise, il y a de forte chance qu’on remercie certaines personnes.

Maman : (soulevant son menton de sorte qu'elle la fixe) regarde moi chérie, tu ne feras pas partie de ceux qu’ils vont remercier. Je vous ai déjà dit que vous mes enfants vous ferez toujours partie de l’équipe gagnante. Vous serez la tête et jamais la queue. Toute les souffrances que j’ai eu à essuyer dans ma vie, je l’ai fait au nom de vous tous, vous mes enfants. Jamais vous ne connaîtrez plus la souffrance. Dieu dans son immense amour ne le permettra pas. Il faut être positive face à toute difficulté dans la vie. Même si tout vous montre que ce sera l’échec, dites au-dedans de vous que l’échec n’est pas pour vous. Croyez à l’impossible et au miracle jusqu’à la dernière seconde et vous verrez la gloire de Dieu s’opérée dans vos vies.

Miracle nous serre fort dans ses bras en fermant les yeux. Son silence exprime toute sa joie et sa reconnaissance. Nous avons une mère formidable et nous l’aimons énormément. Elle sait utiliser les bons mots pour booster notre moral à chaque fois que ça ne va pas. Elle est notre force, notre source d’inspiration et notre rocher. J'ai une famille formidable. Nous nous soutenons dans tous les moments de joies comme ce genre de moment également. Nous nous soutenons en permanence et c’est ça qui fait notre force. On se connait tellement qu’on n’a pas besoin de dire qu'on a le moral bas que terre pour que l'une d'entre nous  s'en rend compte. Que la paix et cette harmonie perdure entre nous au nom du père céleste.

Maman : (nous faisant la bise à tour de rôle) je vous aime mes enfants. Vous êtes ma récompense, ma plus belle réussite, ma richesse, mon tout.

Nous : nous t’aimons aussi maman.

Maman : (se levant en s'adressant à Mira) je ne veux plus te voir malheureuse, ni m’afficher cet air ennuyeux sur ton visage.

Mira : d’accord maman.

Maman : bon j’irai m’occuper de mes clients. Ces paresseuses de servantes ne font jamais rien de bon en mon absence.

Nous : d’accord.

Moi : fait nous appelle si tu as besoin d’un coup de main.

Maman : d’accord.

Elle sort et je m'allonge sur le dos en plaçant mes bras au dessous de ma tête.

Mira se lève et vais changer la serviette qu’elle a noué à la taille contre un short et un débardeur puis vient prendre place à côté de moi dans la même position.

Moi : ne soit plus inquiète  d’accord ? Tout ira bien.

Mira : oui je le sais. Merci lui dis je en lui souriant.

Moi : tiens, tu sais que c’est ton amoureux qui a racheté votre entreprise ?

Mira : ce n’est pas mon amoureux petite peste.

Moi : je suis sûr que tu feras partie de la nouvelle équipe. Je donnerai une dent pour voir la tête que tu ferais en face de lui quand tu vas te présenter comme sa nouvelle DRH. Je connais même où sera ton nouveau bureau.

Mira : ah oui ?

Moi : tu connais l’énorme building qui est récemment construit à Cadjehoun ? (Elle fait oui de la tête) et bien ça à été construit par le groupe HAMZA et c’est là que sera abrité la direction générale. Tu sais que c’est eux qui sont entrain de construire les routes un peu partout dans le pays non ? Ces gens là sont dans tous les domaines et ils sont installés dans tous les pays du continent. Ça n’étonne pas qu’ils soient la famille la plus riche de l’Afrique. Et au passage il est vraiment canon mon future beau frère.

Mira : tu n’exagères pas là ? Quand tu me regardes là, je ressemble à une fille auquel il peut s’intéresser ?

Moi : bah oui pourquoi pas ? Tu es très belle, intelligente, bonne cuisinière et tout. La femme parfaite. Je te flatte pas crois-moi.

Mira : reste là à rêver. C’est dans les films Nollywoodiens que tu vas voir une fille comme moi sortir avec un milliardaire. Et même si c’était le cas qu'il s’intéresse à moi, tu sais que je ne vais pas changer d'avis sur le sujet. Donc te fatigue même pas.

Moi : qu’est ce que maman t'a dit tout à l’heure ? Soit optimiste ma sœur. OPTIMISTE mademoiselle BOLADJI. On ne choisit pas de qui on tombe amoureux ma vieille. Tu trouves pas qu'il est temps que tu laisses un homme entrer dans ta vie ? Didier par exemple. Je me fous de ta haine envers les hommes. J'ai toujours prié pour que Dieu touche ton cœur et il l'a fait. Je le sais et je le sens. Maman souffre de cette décision que tu as prise de ne laisser  aucun homme entrer dans ta vie. Je peux comprendre que Jamal et toi n’êtes pas de la même classe sociale, c'est possible qu'il ne s'intéresse pas à toi mais il est temps que tu lâches prise. Tu es mon aînée mais crois-moi tu as tords sur toute la ligne sur ce plan. Donne une chance à Didier c’est un jeune bien.

Mira : Didier et moi ? Tu blagues ? Je ne mélange pas boulot et vie amoureuse. Il est mon patron et de deux je ne ressents rien pour lui.

Moi : tu sais quoi grande sœur, tu n’as pas besoin d’être amoureuse de x ou y avant de le fréquenter. Tout ce qu'on te demande c’est de choisir une personne parmi tes prétendants et d’apprendre à le connaître et s'il te plaît lance-toi. Vous vous fréquentez et si ça te dit vous pourrez allez loin. C’est aussi simple que ça. Tu as 25 ans, tu n’as jamais eu de rancard. Tu trouves ça normal d’être vierge à 25 ans ?

Mira : c’est un crime ? Toi tu as déjà sauté le pas ?

Moi : non pour tes deux questions. mais ton âge avance. Il faut vivre normalement comme une jeune femme de ton âge. Dis-moi, Pourquoi tu te prives du bonheur ? Je te rappelle que  maman se fait du soucis pour toi à ce sujet ?

Mira : (tournant la tête dans ma direction) sérieux ? Mais la dernière fois qu'elle est venue me voir par rapport au même sujet je lui avais dit que je ne changerai pas d'avis. Elle devrait comprendre.

Moi : Après qu’elle ait discutée avec toi ce soir là, elle est venue dans ma chambre au petit matin pour me poser des questions sur toi. Elle s’inquiète et elle a pleinement raison. Tu es sa fille aînée. C’est vrai qu'on a eu une enfance difficile mais là depuis quelques années nous avons une vie paisible. Tu es belle avec toutes les rondeurs dont tout homme peut rêver. Tu es intelligente, entreprenante, ambitieuse et que sais-je encore ? Si les hommes ne te faisaient pas la cour j’allais m’inquiéter mais là tu as plus de 10 hommes qui te font la cour et tu ne veux pas donner de chance à aucun d’eux. Et pourtant la plus part d’eux ne sont pas mal ni physiquement ou sur le plan professionnel.
Le coup de foudre de la dernière fois m’a mis un baume au cœur. Cela m’a prouvé que le cœur de ma grand-sœur est capable d’aimer. Laisse toi aller grande sœur. Je veux avoir un beau frère moi.

Mira : je sais que tu as raison. Mais tous ces hommes dont tu parles ne veulent rien faire de sérieux avec moi. Il veulent seulement me coucher et partir. Ils sont tous des loups déguisés en agneau.
Avec tout ce que maman a vécu tu comptes vraiment oser faire confiance à un homme jusqu’à le laisser entrer dans ta vie ?

Moi : oui, parce que tous les hommes ne sont pas comme Papa.

Mira : avant Papa il y avait le père D'Ivana. Tiens parlant d’elle, on sait eu au téléphone aujourd’hui. Elle dit qu'elle va rentrer au pays bientôt.

Moi : d'accord. Revenons…

Mira : sa suffit Annah. Il n'y a pas moyen qu’on revienne la dessus. Je ne veux pas sortir avec un homme pire encore aller creuser ma propre tombe en me mettant dans un mariage. Si tout ce qu'on a vécu ne t'a rien appris va te faire sacrifiée par le bâtard de quelqu’un.

Moi : grand-sœur je

Mira : non Annah. Pour une dernière fois non. Je te souhaite plein de bonheur pour ta relation future mais ne me demande pas de faire comme toi. Moi, donné mon cœur à un homme pour qu’un jour je devienne son gibier qu'il va pourchassé ? Non. Tu étais trop petite en son temps c'est normal que tu ne comprennes pas.

Moi : vraiment ? Tu crois que j’étais trop jeune pour comprendre ce qui se passait en son temps ? Détrompe-toi. J'ai subi les mêmes choses que toi et même pire a un moment donné. Quand tu es resté chez mémé après l'enterrement de Papa tu sais ce que moi j’ai subis ici ? Non alors laisse-moi te confesser quelques unes.
Je n'avais qu'a peine sept ans en son temps quand on avait rejoins notre Oncle à Cotonou ici. Je ne peux te dire combien de fois il a battu maman devant moi a coup de ceinture sous le regard imperturbable de sa femme. Quand maman avait ses moments d'absences, j’étais le souffre douleur de sa femme. J’ai été battu un nombre incalculable de fois pour un oui ou un non. Quand maman perdais le nord j’étais la seule à s'occuper de Alan. À 7 ans j'ai appris à prendre soin d'un bébé. C’est moi qui lui donnait son bain, le nourrissait. À 7 ans malgré moi je suis devenu une mère pour mon Petit frère. Quand tu es partie tes responsabilités sont retombées sur mes petites épaules. J'ai tout appris toute seule. J'allais quémander de la nourriture chez les voisins pour nourrir Alan parce qu'on ne nous donnais pas à manger. A un moment donné maman ne nous reconnaissais même plus. Quand je m'approchais d'elle, elle me frappait, nous repoussait. Tu sais combien de fois je suis tombé avec Alan au dos en se faisant repousser par notre mère ? (Mes larmes ont commencées par couler toutes seules). Il y a une nuit où dans ses moments d'absences, elle est sortie de la maison. J'ai appelé notre Oncle et sa femme à l’aide pendant des minutes en pleurant pour qu'ils ailles ramener maman mais aucun d'eux n'est venu à notre secours. En pleine nuit, j’ai attaché Alan au dos et est sortie la rejoindre sur la voie. Elle était déjà sur le goudron. C'est en pleurant que je l'ai suivi avec petit frère au dos sans personne pour nous venir en aide. On a marché pendant deux jours avant qu'un des voisins de notre Oncle nous repère à Comey pour nous ramener chez notre Oncle. Pendant ces deux jours de marche à tourner en rond parfois sur place, les gens me conseillaient d'abandonner maman et de me retourner puisque j’étais livré à moi-même. Mieux encore..

Mira : (m’interrompant) non c’est bon arrête.
Dit-elle en me prenant dans ses bras.

Ensemble nous pleurons pendant un bon moment.

Mira : je suis désolé. Je ne voulais pas dire ça. Je sais que tu as souffert autant que moi mais je ne savais pas que tu avais traversé toutes ces choses. Je suis vraiment désolée.

Moi : t'inquiète pas. Sache que moi aussi j'ai eu ma dose de souffrance de la part des HOMMES. Je sais ce que Papa a fait à maman mais ça ne m'a pas empêché de voir les choses autrement. Actuellement j'ai du mal à placer ma confiance en quelqu'un mais ce qui est sûr c'est que je me marierais un jour. J’aurais des enfants et je leurs donnerait l'enfance joyeuse et paisible qu'on a pas eu. Faire vivre à mes enfants ce que je n’ai pas vécu. Tout ce que je te demande c'est de revoir ta position sur le sujet. Notre destin et celui de maman n'est pas pareille et ce qu’elle a vécu nous ne la vivrons pas. Elle prie et nous bénie pour ça chaque jours que Dieu fait. Je veux avoir des nièces et des neveux. Je veux être appelé tante dans quelques années. Maman ne sera pas totalement heureuse si tu ne fonde pas ta propre famille. Sa plus grande joie et fierté sera de nous voir heureuse et épanouie dans nos foyers. Notre réussite sera sa réussite. Stp revois les choses.

Mira : (essuyant ses larmes) je vais y réfléchir.

Moi : promis ?

Mira : je te promets.

Moi : ok. Allons dîner.

Mira : on mange quoi ?

Moi : sauce légume avec la pâte noire cuisiné par Alan.

Mira : Alan ? Celui qui dit qu'il est grand et ne peut plus faire la cuisine là ?

Moi : c'est sous les menaces de ta mère qu'il l’a fait. Tu connais bien maman.

Mira : (riant en me devançant vers la sortie) Ah ça ! ce sera le dîner de l'année.

Moi : je ne te le fait pas dire.

C'est dans la bonne ambiance qu'on a dîné en taquinant Alan qui a passé toute la soirée à allonger la bouche dans tous les sens.

J'espère vraiment que ma sœur va revoir sa position sur son entêtement de ne pas se marier car notre mère en souffre en silence. Ma sœur aînée mérite le bonheur, nous méritons tous d’être heureux. Oui nous le méritons j’en suis convaincu.
Pour aider ma grand-sœur à s’engager avec quelqu’un, j'ai des plans pas cool qui émergent dans ma petite tête actuellement mais je la garde pour moi si non vous risquez d'aller le souffler à Mira. Je sais que vous l'aimez trop par ici. Rendez-vous le week-end pour mon premier plan.

#nikê #chro

Aimer, commenter et surtout partager.

Bonne fête à tous.????????????????

L'histoire que vous lisez

Statistiques du chapitre

Ces histoires vous intéresseront

Ma famille, ma perte...