chapitre 22
Write by leilaji
Chapitre 22
***Adrien***
John Green a écrit :
Peut-être qu’il y a quelque chose que tu as peur de dire…
Ou quelqu’un que tu as peur d’aimer…
Ou un endroit où tu as peur d’aller…
Ca va faire mal,
Ca va faire mal parce que ça en vaut la peine.
Je ne lis pas beaucoup de livres. En fait, je ne tourne quasiment jamais de page. Peur de mes vieux démons de dyslexique peut-être. Alors j’écoute des livres audios, c’est plus facile et moins stressant pour moi. J’en écoute tellement qu’il y a certains que je pourrai réciter par cœur comme un poème, un très long poème.
J’ai beaucoup aimé ce qu’a écrit Green. Pourquoi il l’a écrit, comment en est-il arrivé à l’écrire ou encore quel sens personnel voulait-il donner à ces quelques phrases : je m’en fous complètement. De toute manière je me les suis approprié parce que je savais qu’à un moment ou à un autre de ma vie, il me faudrait m’en souvenir. Cette phrase est gravée sur mon corps à l’encre indélébile. De cette manière là, je la porte sur moi, en moi pour toujours.
« Ca va faire mal parce que ça en vaut la peine. »
C’est le déclic dans ma tête : parce qu’Elle en vaut la peine.
*
*
*
J’ai cru qu’elle était partie mais finalement elle s’est arrêtée pour discuter avec quelqu’un, encore un homme. Il est toujours question d’hommes avec Elle. La jalousie qui me brule l’estomac est insupportable, je n’ai jamais autant senti ma possessivité comme un fardeau. Il suffit qu’elle sourie à quelqu’un pour que j’ai l’impression que le monde s’effondre une nouvelle fois et qu’elle va encore m’échapper. Puis je me rends compte qu’avec notre histoire alambiquée et tous les secrets entre nous, elle ne m’a jamais appartenu. Jamais.
Elle a repris sa course vers la sortie. En quelques enjambées, je la rejoins avant qu’elle ne sorte complètement de la piste.
- Arrête-toi Elle. Dis-je d’un ton ferme.
***Elle***
Mon corps, ce traite qui n’en fait qu’à sa tête. Mais pourquoi donc me suis-je arrêtée ?
Adrien est juste derrière moi. Je n’ai pas besoin de me retourner pour le confirmer. Je sais que c’est lui. Quand mon corps réagit ainsi c’est que c’est forcément lui. Alors ça y est ? Son esprit s’est encore entièrement concentré sur moi ? J’ai envie de lui dire qu’il est trop tard mais ce serait me mentir. Je ne peux pas réagir ainsi et dire qu’il est trop tard.
Il est tellement près que la chaleur de son corps m’irradie toute entière. Il suffit seulement de ça ? Que sa belle voix grave m’ordonne de m’arrêter pour que mon corps lui obéisse immédiatement alors que jusqu’à présent je n’avais qu’une seule envie, le jeter par-dessus quelque chose.
Les gens évoluent autours de nous mais nos corps figés dansent une autre valse : celle des amants qui veulent se retrouver, qui se sentent perdus l’un sans l’autre.
Il ne m’a pas adressée la parole de la soirée et quand il ouvre la bouche c’est pour me dire : Arrête-toi Elle !
A cet instant précis le pire c’est que j’aimerais sentir son corps plus prés encore !
Ca y est mon cœur ce traitre me lâche aussi.
Finalement, Adrien s’approche complètement et passe un bras autour de ma taille. Il est chaud. Un violent frisson parcourt tout mon corps et éveille mes sens. La position est intime et le zouk qui passe enfiévrant. Il s’est légèrement courbé, le nez plongé dans mes cheveux. Grace à mes talons vertigineusement hauts, mes fesses sont en contact direct avec ses hanches.
- Putain Elle ce que tu es belle ! dit-il d’une voix enrouée par le désir.
Nous ne bougeons absolument pas. Mon cœur bat à un rythme infernal et malgré la musique assourdissante j’ai l’impression que les battements désordonnés du sien se sont accordés au mien.
Adrien, Adrien mais que vais-je bien pouvoir faire de toi ?
Le sang commence à s’épaissir dans mes veines parce que je sens l’excitation grandissante d’Adrien. Tout doucement, je m’abandonne à son étreinte et pose ma nuque contre son épaule. C’est là que je voudrais passer le reste de ma vie, dans ses bras à voir mes enfants grandir.
Il passe son autre main autour de ma taille pour me serrer plus fort. C’est ça Adrien laisse moi profiter encore une fois de ton corps.
J’oublie le reste du monde.
- Pardonne-moi boo. Pour tout ce qui s’est passé. Murmure –t-il à mon oreille.
Je soupire d’aise et profite encore de sa présence parce que je n’ai pas l’intention de céder aussi facilement à son caprice. Pour quelqu’un qui n’a pas été très gâté par la vie, je trouve Adrien … très capricieux. Je fais l’effort surhumain de me redresser dès que la chanson se termine et laisse place à une autre.
- Adrien. Je ne sais pas si c’est ton métier de pédiatre qui t’influence à ce point. Mais je ne suis plus la petite fille qui t’a malmené. Je ne suis pas une petite fille que tu peux cajoler de temps à autre quand l’envie t’en prend…Je suis une femme à présent et ce que tu me donnes ne me suffit pas. Ca ne suffira jamais. Je mérite mieux…
Je desserre ses bras qui se sont crispés autour de mon corps comme s’ils avaient peur de me laisser partir. Mais il va bien falloir qu’ils le fassent. Je fais un pas en avant… et son corps suit le mien.
- Adrien ! Ou vas-tu ? Je suis fatiguée, est-ce qu’on peut rentrer ?
Léonie. Je l’avais oubliée. Adrien aussi semble –t-il…
***Une dizaine de minutes plus tard***
Je monte dans ma voiture le cœur en miette. Je lui en veux terriblement… J’appelle Leila parce que j’ai quitté la soirée sans lui dire au revoir… et surtout parce que j’ai besoin de parler à ma meilleure amie.
Elle décroche et je me mets à tout lui déballer sans retenue oubliant complètement qu’elle n’allait peut-être pas pouvoir me répondre.
- Elle… calme toi.
- Je suis calme. Je suis même très calme…
- Non tu ne l’es pas, tu es en colère.
- Je n’ai pas le temps d’être en colère contre lui. C’est une grosse perte de temps. Il ne vaut pas mieux que les autres. Après tout ce qu’on a vécu…
- En très peu de temps Elle. Vous avez tout fait super vite alors c’est normal que chacun se pose des questions à un certain moment. Je ne suis pas sure qu’à sa place j’aurai réussi à m’en sortir comme il l’a fait après le drame de sa vie. Il faut une grande force de caractère pour cela. Alors permets lui quelques moments de faiblesses de temps à autre Elle.
- Je pensais vraiment qu’il serait le bon. Tu vois aujourd’hui j’avais les trois mecs de ma vie à ma table et j’ai pu « comparer » en quelque sorte. Avec Adrien c’était tellement spécial, tellement chaud… Je pensais que le troisième serait le bon. Dis-je la voix tremblante d’émotion.
Leila ne dit plus rien. Si je continue ainsi à tout lui déballer, je vais finir par me mettre à pleurer, je suis trop déçue par Adrien. Et je me déçois encore plus parce que je lui permets de me faire du mal.
- Elle. Je vous ai vu sur la piste de danse. Tout le monde vous a vu sur la piste de danse et pense surement la même chose que moi. Vous étiez tellement érotique… que je me suis même sentie de trop dans la salle. Je n’avais qu’une seule envie faire partir tout le monde pour vous laisser vous savourez l’un l’autre. Elle tu sais que je ne suis pas une romantique mais j’ai aimé la manière dont il s’est saisi de ton corps, dont vous êtes restés immobile alors que tout autour de vous bougeait. C’était comme si le temps s’était arrêté pour vous les minutes qu’a duré votre danse. Elle, tu ne te rends pas compte à quel point ce mec te rend dingue. Tu as oublié Didier ? Tu veux tellement qu’il soit le bon que tu as oublié Didier !!!
- Didier ?
- Oui Didier, avant Denis il y a eu Didier. Le grand mec qui me faisait peur et qui était complètement fou de toi…
Je ferme les yeux et pose le front sur le volant. Seigneur j’ai même oublié Didier ! Je ne l’ai plus revu depuis la fameuse nuit où je lui ai dit que je choisissais Denis. Un de ses amis m’a révélé qu’il avait été affecté à Port-Gentil (capital économique) à sa propre demande. Surement qu’il ne voulait plus rester dans la même ville que moi. Je l’ai oublié ! Le chiffre trois est mon chiffre porte bonheur et inconsciemment je me suis obligée à oublier Didier pour que ce chiffre colle à Adrien ?
- Elle tu es là ?
- Oui.
- Je ne sais pas exactement de quoi il en retourne entre vous mais ne le laisse pas partir. Cours-lui après. Il a bien fallu que je cours après Xander à un moment donné de notre relation. Et tu sais à quel point je suis orgueilleuse. Ca ne m’a pas tuée…
- Non Leila. C’est à lui de me courir après maintenant.
Oui c’est à lui de me courir après.
- Oops je crois qu’il est en train de se disputer avec Léonie.
- Celle là un jour je l’étranglerai de mes propres mains !
- Appelle-moi pour t’aider hein.
On rigole un coup ce qui détend l’atmosphère.
- Dis lui de m’envoyer le dossier de sa nièce. Je vais l’inscrire pour la prochaine année académique.
- Ton bon cœur là te jouera un mauvais tour un de ces quatre matins !
- Ce n’est qu’une gamine Leila. Je ne vais pas entrer dans son jeu. Je me fiche d’elle mais si sa nièce veut vraiment apprendre à la Fondation, je me dois de l’aider. Je ne vais pas lui faire payer les pots cassés de sa tante aussi stupide que soit la tante en question.
- Hum. Bien dit ! Où j’étais quand Dieu distribuait la bonté ?
- Surement trop occupée à recevoir l’intelligence !
Je lui dis au revoir et je démarre la voiture pour rentrer chez moi.
Je suis fatiguée. Cendrillon rentre rendre la belle robe et le carrosse… Mais il n’y aura pas de prince pour lui ramener une des pantoufles de verre perdue en chemin.
Je vais faire de gros câlins à mes enfants et dormir.
Les prochains jours de ma vie vont surement se résumer à ça.
***Adrien***
Je me sens fatigué, vraiment fatigué. Les vertiges de ces derniers temps deviennent plus violents de même que les migraines.
Léonie cherche à occuper ses mains et finit pas tomber sur un objet emballé qui n’a jamais quitté ma voiture après que je l’y ai déposé.
Mon sang tourne. C’est le parfum que j’ai acheté à Elle.
- Laisse ça s’il te plait.
- Pourquoi ? demande-t-elle en secouant le paquet pour en deviner la contenance.
Je ne sais pas pourquoi pour la première fois de ma vie, Léonie m’énerve.
- Laisse ça Léonie.
- C’est pour qui ?
- Putain laisse ça j’ai dit.
Mon ton la surprend. Je ne crie quasiment jamais…
- Ce n’est pas la peine de t’énerver…
Je ne suis pas énervé. J’ai juste pas envie que quelqu’un touche à ça. Je n’ai jamais pu me résoudre à jeter le parfum alors que je m’étais promis de ne plus la revoir.
- Tu as changé Adrien. Tu n’es plus celui que j’ai connu.
Je jette un coup d’œil à Léonie. Elle me met mal à l’aise.
- Est-ce que tu as quelque chose à me dire Léo ?
- …
- Est-ce que ma relation avec Elle te déplait ?
- Oui ça me déplait… Elle te fait du mal en permanence. Pourquoi tu ne tournes pas la page une bonne fois pour toute ? Et de quelle relation tu parles ? Ce que vous faites ensemble tu appelles ça une relation ?
C’est fou ce qu’elle a raison.
Elle mérite une vraie relation…
- Je viens de me rendre compte que cette page, celle qui contient tout ce que je vis avec elle, est la plus belle de toute mon histoire Léonie. Et je ne suis pas prêt de la tourner tu vois parce que c’est le genre de page qu’on ne se lasse pas de remplir. Elle va faire partie de ma vie et tu ferais mieux de t’y habituer.
Elle semble blessée par ce que je dis.
- Laisse-moi rire Adrien… Elle te laissera encore tomber, comme elle l’a toujours fait depuis que vous vous connaissez.
- Eh bien si elle le fait, ce sera bien fait pour ma gueule ! En attendant, je ne te retiens pas… dis-je en débloquant la portière de son côté.
Je démarre à peine son pied touche le sol.
J’ai des choses à faire.
Je ne peux plus me voiler la face et toujours repousser à demain ce qui peut être fait le jour même.
Je me répète la même phrase depuis quelques minutes déjà.
Ca va faire mal, parce que ça en vaut la peine.
***Madame Evrard***
J’écoute Latif …
J’ai eu peur quand il a débarqué chez moi à une heure aussi tardive, j’ai cru qu’un grand malheur était arrivé.
Mais il avait besoin de me parler… je me retrouve avec cette sensation d’être à nouveau mère qui éclot dans mon cœur et me fait sourire bêtement alors que je devrais être fâchée qu’il passe aussi tard.
Je l’écoute attentivement. A partir du moment où il me dit qu’Elle et Jennifer sont la même personne… Je comprends tout. Je comprends pourquoi je trouve qu’Elle est parfaite pour lui mais qu’il n’arrive pas à construire quoi que ce soit avec elle.
Parce qu’il s’en veut de l’aimer. Je connais Adrien. Il s’en veut de l’aimer et sabote tout inconsciemment. Comme il s’en voulait de m’aimer au début alors qu’il avait sa propre mère. Il m’en a fallu du temps pour lui expliquer que m’aimer n’était pas la trahir mais que ça voulait juste dire qu’il avait le cœur assez grand pour aimer deux mères en même temps. Ca ne l’a pas beaucoup rassuré, il a fait encore beaucoup de bêtise…
Puis Claire a su lui faire voir les choses différemment.
- J’aurai dû te le dire …
Je suis déstabilisée par ce qu’il me révèle mais encore plus inquiète par son visage pale. Il a l’air fatigué.
- Adrien, ne reste pas debout assieds toi. Tu me fais peur, tu es très pale.
- Je me sens juste fatigué maman. Ces derniers temps ont été assez rudes … sans elle.
- Tu l’aimes tant que ça ? Mais pourquoi elle ? Ta manière de la vouloir depuis toujours … ca va juste te détruire…
- Pourquoi papa maman? Tu l’as suivi dans le bled paumé qu’était le Gabon autrefois. C’était un jeune idéaliste et tout le monde t’a dit qu’il ne te créerait que des problèmes mais tu as suivi ton cœur … n’est-ce pas ?
- Oui mais vois où ça m’a menée ?
- Regrettes-tu ? Regrettes-tu de l’avoir choisi lui et pas un autre? D’avoir vécu ce que tu as vécu avec lui aussi difficile qu’ait été votre relation?
- Non. Bien sûr que non.
- Alors je veux connaitre la même chose que toi. Je sais que ça va faire mal mais ça en vaut la peine maman. Elle en vaut la peine. C’est Elle que je veux… je ne devrais pas mais c’est elle que je veux.
…
C’est mon fils.
Finalement qu’importe !
Il a assez souffert comme ça.
J’ai assez rejeté la faute sur les autres. Ca suffit. J’ai besoin de le voir heureux pour avancer. J’en ai besoin.
Je me lève et vais lui chercher une tasse de thé. Il est trop pale comme quelqu’un qui n’a pas dormi depuis des années ! J’y mets beaucoup de sucre.
- Ce n’est pas à moi que tu devrais dire tout ça.
- Je le sais… Je vais lui parler, ce soir… me dit-il en souriant car il a compris que je ne veux que son bonheur.
- Il se fait très tard. Demain est un autre jour tu sais. Dis-je en posant la tasse près de lui
- Je dois lui parler… maintenant, sinon je ne vais pas dormir de la nuit et demain j’ai du boulot au CHU.
Sa main se met à trembler légèrement quand il soulève la tasse. Il la repose immédiatement.
- Seigneur Latif, depuis quand n’as-tu pas pris ta tension ?
- Je vais bien maman.
- Non, tu ne vas pas bien. Dans la famille de ton père… Seigneur !
Je me lève immédiatement et vais prendre el tensiomètre dans ma chambre. Il est vieux c’était celui qui me servait à vérifier la tension de son père… mais je suis sure qu’il marche toujours.
- Mais qu’est-ce que tu fais ? Je suis médecin je te signale, si quelque chose n’allait pas je le saurai.
- Tais-toi ! dis-je en prenant son bras.
- Calme-toi d’abord et je me tairai! Maintenant c’est toi qui me fais peur. Je suis juste fatigué.
Je prends sa tension qui est à 23. Je le regarde avec colère :
- Et tu te dis médecin ?
Il m’arrache le tensiomètre des mains et essaie de se calmer avant de reprendre lui-même sa tension. Même résultat.
- Merde !
- Tu peux dormir ici Latif. Il faut que tu te reposes. Je vais te préparer une chambre.
- Non pas aujourd’hui. Dit-il en vidant d’un trait sa tasse de thé. Je dois parler à Elle avant qu’elle ne tourne à nouveau la page sur moi.
Il se lève.
Non mais quel têtu celui là !
Il m’embrasse et s’en va.
Il a oublié son téléphone sur ma table.
***Elle***
Je klaxonne pour réveiller le gardien afin qu’il m’ouvre le portail. J’ai fait un petit détour par chez Etienne qui n’est pas venu au mariage et je me suis attardée chez lui parce qu’il voulait qu’on parle de la garde d’Annie. Il veut la récupérer et ça m’énerve un peu je dois l’avouer.
Je klaxonne encore ! Celui là il y a des jours où je me demande bien pourquoi je le paie. Puis je me souviens que je suis une femme seule avec trois enfants et par conséquent une cible facile pour les voleurs alors sa présence même « dormante » me rassure.
Il met un temps fou à venir. Je descends de la voiture pour ouvrir le portail moi-même en passant par le portillon dont j’ai les clefs quand une ombre me fait sursauter comme une folle ! J’attrape mon cœur et ouvre les yeux pour ne pas céder à la panique.
- Adrien ?! Mais tu es fou ? Tu m’as fait la peur de ma vie. Seigneur !
Mais que fait-il là comme ça comme une âme en peine avec les traits fatigué et les yeux injectés de sang.
- Tu as dit que tu n’étais plus une petite fille et tu as bien raison car tu es devenue une magnifique femme : intelligente, belle, sure d’elle et avec un grand cœur. Tu es très loin de la fille que j’ai connue et j’en suis très heureux. Tu as besoin d’un homme à tes côtés, un homme qui ne te fera pas de mal, qui ne t'utilisera pas. Et je veux être cet homme Elle, cet homme dont tu as besoin. Je ne me vois pas sans toi. je ne me vois pas avancer dans la vie sans toi, sans ton corps de rêve, tes lèvres insensées sur ma peau, ton souffle qui me frôle, tes petits halètements dans mes oreilles quand je suis en toi. Tu me rends dingue et tu le sais très bien. Ce n'est rien de nouveau, rien de magique. Tu l’as toujours su. Tu es la femme la plus sensuelle que je connais et j’aime ta manière de réagir à mon corps comme tout à l’heure. Et je sais que parler aussi crument te donne l'impression que je ne pense qu'à coucher avec toi mais il n’est pas seulement question de sexe entre nous. Si ce n’était que ça, je pense que je serai passé à autre chose depuis très longtemps. Non Elle, il est question d’alchimie, de quelque chose qui nous dépasse tous les deux même si toi tu n’en as pas encore conscience. Je te veux comme je n’ai jamais rien voulu dans ma vie Elle. Je te veux depuis le premier jour où mes yeux se sont posés sur toi et Dieu sait que ça fait longtemps que ça dure. ce jour là je t’ai laissé me prendre mes biscuits mais aujourd’hui je suis tout autant prêt à te laisser tout le reste de ce qui m’appartient : mon corps, mon cœur… Pas une seule seconde sur cette terre n’est passée sans que je ne pense à toi et à l’ascendant que tu as sur moi, tu ne t'en rends même pas compte... Je ne veux pas que qui que ce soit d’autre te touche. Je ne veux même pas que les yeux d’un autre homme se posent sur toi. Oui je suis possessif et jaloux et pour le moment je n’ai encore rien fait qui mérite que tu me laisses une seconde chance. Mais Elle, dis-je en prenant son visage en coupe entre mes mains, je t'ai dans la peau. Mais malgré cela je déteste la manière dont tu me rends … invivable, vulnérable, au quotidien. Aide-moi. J’ai peur de t’aimer et de me retrouver encore une fois largué, pour des types comme Gaspard ou Denis qui ont tellement à t’offrir alors que moi je fais ce que je peux avec ce que j’ai. J’ai peur que notre relation me fasse mal. J’ai peur d’entendre les gens me dire : on te l’avait bien dit. Je veux que tu m’enlèves le poids qui m’oppresse le cœur depuis le jour où je t’ai vu embrasser Gaspard alors que tu t’étais promis à moi et qu’à cause de ça j’ai déraillé et failli foutre ma vie en l’air en faisant tuer ma sœur. Je veux que pour la première fois de notre vie, tu me choisisses moi Adrien comme je t’ai choisi voici déjà plus de dix ans. Je veux que tu me choisisses parce que je t’ai dans la peau Elle. Je t’ai dans la peau.
Et je l’embrasse.
Pourvu qu’elle réponde à mon baiser…
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