Chapitre 22
Write by Meyroma
Une semaine s'est écoulée depuis que je suis injustement cloîtrée dans ce centre de détention provisoire.
Sans vouloir me jeter des fleurs , s'il y'a bien une qualité que je me reconnais, c'est ma faculté à m'adapter à n'importe quelle situation. J'appréhende les choses telle qu'elles arrivent et surmonte les épreuves avec abnégation.
Depuis le temps que je suis ici, j'ai reçu la visite de mes proches. On a coutume de dire que c'est dans les moments difficiles qu'on reconnais ses vrais amis. J'ai pu en vivre l'expérience et confirmer la véracité de ces paroles.
Tous les jours, sont passés me voir ma mère, mes soeurs, mon oncle Mallam Habou, ma meilleure amie Mariam et ma copine collègue djamila . Je les attestent définitivement dans la liste de mes intimes.
D'ici, j'entends résonner la fameuse question dans l'esprit de chaque lecteur : Et Djibril ?
Eh bien sachez que depuis notre coup de bec, relativement à son oncle, Djibril est revenu vers moi.
J'ai retrouvé en lui l'homme, l'avocat et l'ange gardien.
Face à l'obstination de son oncle à m'anéantir, Djibril s'est dressé devant moi telle une forteresse, devenant pour moi un bouclier infranchissable. Autant son oncle se dévoue à me détruire, autant Djibril se bat pour me protéger et me défendre.
Pendant ce temps, Fati est toujours à l'hôpital, plongée dans un coma profond. Mais les médecins restent optimistes quand à son réveil et ses chances de rétablissement. Je me réjouis de ces nouvelles car malgré tout, je ne pourrai jamais supporter d'avoir causé la mort d'un être humain, ne serais ce que par accident ou légitime défense. C'est un poids bien trop lourd pour ma conscience.
De son côté, Maître Djibril à déposé une requête au tribunal pour anticiper la date du jugement. Simultanément, il accompli les formalités afin de récupérer mon téléphone portable. Il estime que le message de Fati est la preuve qui dénouera la situation en notre faveur.
Parallèlement, l'avocat du camp adverse s'attèle à nous mettre les bâtons dans les roues. L'oncle de Djibril à même essayé de faire valoir ses relations pour reporter l'audience aussi loin que possible afin de prolonger mon séjour derrière les barreaux.
Le duel es devenu très serré entre le fils et le père. Malgré la rudesse du combat, tandis que l'autre camps fait recour aux grands moyens, Djibril utilise des pincettes pour ne pas heurter son oncle. Il l'affronte avec une délicatesse qui force le respect.
*****
Finalement, Maître Djibril, grâce à sa perspicacité a pu obtenir que l'audience ait lieu aujourd'hui.
Je suis tellement stressée que j'ai l'impression d'entendre les battements de mon coeurs résonner en haut parleur dans la salle d'audience.
Face à mon état d'angoisse intense, Djibril essaye de me rassurer.
- Came toi ma chérie, ait foi en Dieu. Il t'a donné le meilleur des avocats. Ne m'as tu pas toi même surnommé l'avocat-lion?
Je souris à son humour, mais le stress demeure.
Par la grâce de Dieu, Les plaidoiries se passent bien et ne durent qu'un quart d'heure approximativement. Le SMS que m'avait envoyé Fati pour me piéger nous a été d'une précieuse aide. De fil en aiguille, Maître Djibril arrive à démontrer que tout ceci, est le résultat d'un manège soigneusement élaboré par Fati. Le médecin légiste vient confirmer cette thèse en se basant sur la blessure de Fati et les traces de lutte qu'il a déceler sur mon corps au moment des faits.
En fin de compte, le jugement est rendu en ma faveur. Le juge me disculpe de toutes les charges prealablement retenues contre moi et l'audience est levée.
Je peux enfin rentrer chez moi!
- Felicitation, Madame Djibril, me chuchote l'avocat-lion tandis que le verdict venait de tomber.
Pour toute réponse, je me blottis contre lui, exprimant ainsi toute ma gratitude avec le silence des mots.
******
Je n'ai jamais été aussi heureuse de retrouver ma maison. Lorsque je foule le sol balafré par ma mère à l'aide de son balai en brins de feuilles de palmier, un réconfortant sentiment d'appartenance à ce lieu m'envahi.
Il y'a vraiment rien de plus agréable que d'être chez soi!
Une petite fête de bienvenue est donnée en mon honneur regroupant un nombre très restreint de personnes,autrement dit mes intimes, ceux qui m'ont soutenu chaque jour de cette difficile épreuve.
Après des retrouvailles riches en émotion, mon oncle Mallam récite une fatiha pour rendre grâce à Dieu. Chez nous, c'est un rituel qu'on accompli au début et à la fin de chaque rassemblement.
À son tour, maître Djibril prend la parole en ces termes:
- Non seulement je réitère mes excuses auprès de Yasmine, mais je vous demande pardon à tous. D'une façon ou d'une autre, je suis responsable du tort qu'a subit votre chère fille, soeur et amie. Malheureusement, le mal est déjà fait. Nous n'avons aucun remede contre les blessures du passé que de vivre avec les cicatrices . Neamoins, je vous promet que désormais, je mettrai tout en oeuvre pour ne plus faillir dans ma mission de protéger Yasmine. En l'epousant, je m'engage devant Dieu à donner le meilleur de moi pour faire de sa vie un havre d'amour, de paix et de sécurité. Soyez tous assurés de ma bonne foi.
Après ce discours combien émouvant, le petit comité applaudit avec frénésie. Puis c'est au tour de ma mère de prendre la parole.
- Je vous remercie tous pour votre présence et votre sollicitude à notre égard. Chacun de vous à été un support infaillible.
En se tournant complètement vers Djibril, pour montrer qu'à partir de là, elle s'adresse particulièrement à lui, elle continue.
- Quand on est parent, notre mission est de veiller sur nos enfants en permanence jusqu'à ce qu'arrive la relève. Djibril, en te confiant ma fille, je suis persuadée que tu en prendra soin encore mieux que moi. Tu as déjà fait tes preuves et crois moi, le rêve de toute mère serait d'avoir un gendre tel que toi. Si on était encore à l'époque du mariage forcé , c'est toi que je choisirais pour elle, de gré ou de force. Mais c'est tant mieux qu'elle t'aie volontairement choisi.
Toute l'assemblée éclate de rire à ces dernières phases. Ma mère est rayonnante de bonheur.
Je me place au milieu de ce petit monde qui constitue mon univers et prend enfin la parole.
- Je vais être brève car ce que je ressens en ce moment ne s'exprime pas avec des mots. Je remercie chacun de vous d'être présent dans ma vie. Je ne saurai jamais vous dire assez combien je vous aime et vous suis reconnaissante. Que Dieu vous récompense!
Cette fois, c'est la fin des petits discours attendrissants. La petite foulée se disperse en deux clans: celui des filles d'un côté et celui des garçons de l'autre.
Je me demande de quoi peuvent bien discuter mon oncle et Djibril.
A apercevoir le large sourire qui s'affiche sur ses lèvres, j'imagine que mon oncle ne l'a pas dispensé de ses anecdote qu'il aime si bien raconter.
La fête se passe ainsi dans une ambiance gaie et détenue jusqu'à la tombée de la nuit.
Le plus réjouissant de l'histoire, c'est que finalement, le mariage pourra bel et bien se tenir à la date initialement fixée. Certes, il ne nous reste plus qu'une semaine pour les préparatifs, mais quand il s'agit de m'unir avec Djibril, je me sens déjà prête.
Vivement le grand jour!