Chapitre 22
Write by Mayei
PARTIE 22
...Luna Tahi...
Je tremblais de tout mon être au point de sentir mes mains faiblir et l’étreinte sur le volant se desserrer. Je n’allais pas me tuer pour lui. Je décidais de me garer sur le pas de la route et attendre un moment que mon rythme cardiaque se calme. Je n’arrivais pas à croire que je l’avais vu...après autant d’années, je l’avais en face. Combien de fois n’avais-je pas dans mon esprit imaginé ce moment. Je m’étais imaginée en train de lui jeter des objets à la figure ou encore lui adresser une belle gifle. Dans mon imagination la plus fronde, je me voyais le mordre carrément mais me voilà en train de trembler. Je posais la tête un moment sur le volant et essayais de réguler ma respiration.
Je sursautais tout à coup lorsque j’entendais frapper contre la vitre de ma voiture. C’était un monsieur qui faisait de petits gestes afin que je descende ma vitre.
Lui : vous allez bien madame ? Je vous ai vu garer brusquement.
Moi : je vais bien merci...je suis même sur le point de prendre la route
Lui : d’accord ! C’était juste pour vérifier
Moi : merci
Il s’en alla et de mon côté je repris la route jusqu’à la maison. Dès que je franchis le pas de la maison, Tamara fut la première à me sauter au cou ensuite Joëlle beaucoup plus douce me fit un câlin. J’étais tellement heureuse de les avoir avec moi surtout en ce moment. Il y avait de quoi me distraire de toute cette emotion.
Tamara : mais ce n’est pas du jeu ta maison
Maman : ah Tamara !
Moi (riant) : mais laisse la s’exprimer non...venez je vous montre vos chambres.
Joëlle : chacune sa chambre ?
Moi : mais oui !
Tamara : maman moi je ne retourne plus dans l’ancienne maison oh
Joëlle : moi non plus !
Maman : n’est-ce pas que vous aimez la vie facile ?
Je laissais chacune s’installer tandis que je m’enfermais dans ma chambre. Un bain était nécessaire. J’allais y rester aussi longtemps que possible. C’était le meilleur moyen pour évacuer tout ce stress engendré par ces sensations fortes de tout à l’heure. Après avoir rempli la baignoire à la bonne température, je m’y plongeais lentement. Je fermais les yeux et profitais de ce silence. Soudain j’eus vivement mal à la poitrine et du mal à respirer...c’était comme si mes poumons se serraient. Ça faisait atrocement mal...je reconnaissais cette sensation. Je pensais avoir dépassé cette étape de la vie. C’était de plus en plus difficile pour moi de respirer... tout à coup une sueur froide commençait à couvrir mon front. Entre deux respirations tout ce que je pu faire fut de crier en appelant ma mère. Je n’étais même pas sure qu’elle m’avait entendue.
Maman (débarquant) : qu’est-ce qui se passe Luna ? Qu’est-ce qui t’arrive ?
Moi (la main sur la poitrine) : j’an...j’angoisse maman !
Elle me fit sortir de la baignoire et me passa la serviette. Elle me nettoya comme elle avait pour habitude de le faire lorsque j’étais tout petite. C’est encore elle qui m’habilla et m’installa sous mes draps en mettant la climatisation en marche. Elle resta à côté de moi en jouant dans mes cheveux. Je me sentais nettement mieux...j’étais dans les mains de ma mère. Il y avait -il un endroit plus sécurisant que les bras de nos mamans ?
Maman : Luna ! Tu sais que tu peux partager avec moi ce qui te tracasse
Moi : ... ...
Maman : parle-moi s’il te plaît
Sauf que pour lui parler je devais retourner loin dans mes souvenirs, des souvenirs que j’étais fatiguée de ressasser chaque fois, des souvenirs remplis de douleur...quand j’avais exactement 12 ans. Je m’en souvenais car c’était le lendemain de mon anniversaire que tout commença. Ce cauchemar.
(Quatorze ans plus tôt)
J’étais dans ma chambre en train d’écouter la musique. Il se faisait tard. Maman était déjà couchée. Elle était rentrée dans sa chambre après avoir couchée Joëlle et m’avoir souhaité une bonne nuit avec un bisous sur le front. La porte s’ouvrît tout doucement. Je me redressais et découvris qu’il s’agissait de papa. Je lui fis un sourire alors qu’il venait s’asseoir près de moi sur le lit. Il me fit signe de retirer mes écouteurs, ce que je fis rapidement.
Papa : ça te dirait que j’augmente ton argent de la semaine ? Ainsi tu pourras aller au glacier avec tes amies.
Moi (émerveillée) : ce serait super papa
Papa : dans ce cas, il va falloir que tu sois gentille avec papa...très gentille et tu auras tout ce dont tu as envie. D’accord ?
Moi : d’accord papa
Papa : surtout ne dis rien à maman de tout ceci. Elle sera jalouse et va garder ton argent. Promets-moi que tu ne lui diras rien.
Moi : c’est promis papa je ne lui dirai rien.
Papa : maintenant soulève ton t-shirt pour papa
Sans arrières pensées je soulevais mon t-shirt devant celui que je prenais pour mon père. Il fallait souligner que j’étais un enfant précoce et à 12 ans seins étaient tous ronds et pointus. Ce jour-là je vis celui que je considérais comme mon père, depuis plusieurs années déjà, approcher sa main de mes seins et en titiller le bout. J’avais aussi vu qu’il glissa l’autre main dans son pantalon et faisait des gestes que mon esprit d’enfant ne comprenait pas. Lorsqu’il fut soulagé il sorti de la chambre après m’avoir fait promettre de ne rien dire à ma mère. Le lendemain il m’avait acheté beaucoup de cadeaux alors que j’en avais déjà eu à mon anniversaire. J’étais plutôt contente.
Quelque mois après, papa était de retour dans ma chambre. Cette nuit-là, il ne s’était pas limité à mes seins. Il avait aussi joué entre mes jambes. J’avais eu mal lorsqu’il avait essayé de mettre son doigt. J’avais eu mal et m’étais crispée. Il avait encore sa main dans son pantalon tandis que j’avais les jambes écartées devant lui. Le lendemain j’avais encore eu des Cadeaux.
Papa n’avait pas duré avant de revenir encore une fois. il m’avait demandé de me déshabiller complètement. Il s’était déshabillé aussi puis s’était couché sur moi. Il m’avait fait vraiment mal. J’avais mal dans le ventre et je pleurais. Cette fois-ci papa était vraiment menaçant. Il avait dit que si je parlais à qui que ce soit maman et moi allions nous trouver à la porte et que nous n’aurions plus rien à manger. J’avais peur ! Je ne voulais pas que cela nous arrive à maman et moi. Alors chaque fois que papa venait j’étais gentille avec lui et le lendemain j’avais des cadeaux. Maman ne savait rien de notre secret.
Ce manège avait duré jusqu’à ce que j’aie quatorze ans et que je sois consciente de ce qui se passait réellement. Mon père...non…le mari de ma mère abusait de moi quand et comme il le voulait. Aujourd’hui encore je me demande comment je n’avais pas été enceinte. Il disposait de mon corps comme il le voulait. Ses menaces étaient encore plus pertinentes. Si je me braquais la nuit, au lever du soleil il trouvait une excuse pour me battre. Lorsque ma mère osait se plaindre il la couvrait d’injures et lui rappelait sans cesse que je n’avais pas de père et c’était lui le responsable de mon éducation. Il menaçait de cesser de payer les frais d’école alors je me laissais faire. Je voulais finir l’école au plus vite et m’en aller de cet enfer. Même si c’était l’université de Cocody. J’allais volontiers rester sur le campus.
(Instant présent)
Maman (la main sur la tête) : Auguste m’a tuée oooh ! (Pleurant) je suis foutue ooooh ! Je n’ai rien vu ! Seigneur j’étais où ??? Quel genre de mère suis-je ? Ton enfant souffre et tu ne vois rien (se tapant les jambes) Viviane Eeeeh quel genre de mère tu es ?
La voir crier et se lamenter ainsi me fit couler des larmes. Elle tomba sur ses genoux et mis la face contre le sol.
Maman : Luna pardon moi ooooh ! Je te demande pardon (pleurant) j’aurais dû voir ! J’aurais du savoir. Auguste paiera ça même c’est la dernière chose que je fais en étant en vie. Il va me le payer.
Moi : maman relève toi...
Maman : non ! Je resterai ainsi jusqu’à ce que tu acceptes mon pardon. C’est moi qui ai mis ce monstre dans ta vie. Je ne mérite même pas que tu m’appelles maman. Je n’ai même pas su te protéger.
Moi : tu n’y es pour rien et il n’y a rien à pardonner. Lève-toi maman. C’est moi qui ai mis la puce à l’oreille concernant ce lieu. J’ai attendu que ton mari y soit avant d’appeler la police.
Maman : tu as bien fait…
Elle resta avec moi pendant longtemps. Elle ne cessait de me demander pardon. Je comprenais sa peine. Elle finit par me laisser seule. Elle devait prendre sa douche. Il commençait à se faire tard. Je m’étais certes ouverte à ma mère concernant ce qui s’était passe avec son mari mais mon histoire ne s’arrêtait pas là.
[Retour dans le passé]
Je vécus dans ce calvaire jusqu’en terminale...c’est en cette année que je fis la connaissance de Kevin, un étudiant en master 1, son université n’étant pas loin de mon établissement. Il était accompagné de ses amis lorsqu’il se détacha du groupe et m’accosta. Du premier coup je n’avais pas répondu. Papa n’allait pas tarder à venir me chercher alors il serait préférable pour moi qu’il ne me voit pas près d’un garçon. A peine avais-je fini de penser que ce dernier garait sa voiture flambant neuf devant l’établissement. Je courus m’y réfugier.
Kevin passait tous les jours devant mon établissement et me parlait même si au début je ne répondais pas. Il insistait jusqu’à ce que je finisse par lui accorder mon attention. Je lui expliquais la situation avec mon père sans lui cacher ne serait-ce qu’un détail. Il avait l’air pétrifié...démoralisé. Il avait traité mon père de tous les noms d’oiseaux et voulait qu’on porte plainte. Seulement qui paierait les cours ? Et ma mère risquerait de se retrouver à la rue.
Kevin était devenu plus qu’un ami...c’est avec lui que je découvris le plaisir de s’offrir à quelqu’un volontairement. Ce jour-là j’étais tellement sur un nuage que j’avais raté l’heure à laquelle mon père passait me récupérer. J’ai dû prendre le taxi pour me rendre à la maison avec la peur au ventre. Le bon monsieur m’attendait déjà. Il m’avait rossé comme jamais au paravent. Tout mon corps était tuméfié. Kevin fut choqué de me voir dans cet état.
Kevin : c’est lui qui t’a fait ça ? Le mari de ta mère ?
Moi : oui ! Je pense qu’on ne pourra plus se voir autant sinon je risque de mourir
Kevin : tu n’as jamais pensé à fuir de cette maison, être loin de ce monsieur !
Moi : si ! Mais je n’ai personne vers qui aller.
Kevin : je suis là moi ! Tu pourras toujours venir chez moi et on trouvera une solution...nous irons aux États Unis pourquoi pas ?
Moi (riant) : qu’est-ce que tu racontes ?
Kevin : mais oui ! Les consultants la peuvent faire les démarches pour nous et nous pourrons y aller...sauf qu’il nous faudra beaucoup d’argent.
Kevin changea de sujet...papa vint se frayer un chemin en moi cette même nuit. Il failli devenir fou dans ma chambre.
Papa : qui est passé avant moi ?
Moi : ... ...
Papa : je te repose la question ! Qui est passé avant moi ?
Moi : … …
Même s’il ne parlait pas fort du fait que maman soit dans leur chambre, je pouvais sentir le fait qu’il était hors de lui-même. Non silence semblait l’irriter alors les premières giflées plurent sur moi. Il m’avait bien sûr défendue de pleurer ou d’émettre un quelconque son...il m’avait non seulement battue mais m’avait encore violée. Je n’en pouvais plus. J’avais l’impression d’être au bout de ma vie. J’en avais marre de subir tout ceci...ça durait depuis bien longtemps. J’avais passé toute la nuit couchée à même le sol, le regard perdu dans le vide. Le lendemain j’avais prétexté être malade pour éviter l’école. Le mari de ma mère ’était allé au travail et maman s’en était allée déposer les petites.
Je me glissais dans leur chambre...je savais où il avait pour habitude de cacher son argent. Sans réfléchir je pris tout ce qui s’y trouvait comme argent et objet de valeur ainsi mes vêtements et sortis de cette maison avec l’intention de me plus y remettre les pieds. J’allais directement chez Kevin. C’est sa mère qui me reçut en m’indiquant que ce dernier était toujours à l’école. J’attendis dans sa chambre. J’ouvris mon sac à dos et sortis toutes les liasses de billets. Je n’en croyais pas mes yeux. Il y avait au total huit millions. Comment quelqu’un pouvait cacher autant d’argent chez soi ? était-il sur que tout cet argent provenait d’une source légale ? Je ne suis pourquoi mais je cachais un million dans le sac contenant mes affaires personnelles.
Kevin : tout cet argent bébé ! Nous allons aux États Unis directement
Moi : quand est-ce que tu vas commencer les démarches ? Je veux être hors d’ici le plus rapidement possible. Je ne veux pas qu’ils me retrouvent sinon je suis morte.
Kevin : dès demain je commence.
Kevin m’avait laissée chez un de ses amis, Bertrand. Les parents de ce dernier n’étaient jamais là alors je pouvais y rester comme je le voulais. Kevin passait chaque jour prendre de mes nouvelles, m’apporter à manger et aussi me tenir informée de l’évolution concernant notre plan pour les États Unis. Un soir il avait même pris mon passeport. Je n’avais pas posé de questions plus poussées, d’autant plus qu’à chaque fois que nous voyagions, Auguste prenait simplement nos passeports sans plus et revenait avec le visa à l’intérieur. J’avais eu Kevin sur le téléphone de Bertrand
Kevin : désolé si je ne peux pas venir aujourd’hui je suis dans les courses avant notre départ. Nous voyageons dans deux jours. Le vol est pour dix-neuf heures. Je viendrai te chercher à 15 heures alors soit prête.
Moi (toute excitée) : d’accord mon amour.
Seulement deux jours plus tard, j’avais attendu Kévin jusqu’à 20 heures, il ne s’était pas présenté. Lorsque je posais la question à Bertrand, il se contenta de me remettre une feuille, affichant un air désolé.
« Luna,
Lorsque tu liras cette lettre je serai certainement déjà arrivé aux États Unis. Je sais que l’acte que je viens de poser est déplorable mais l’argent n’aurait pas suffi pour nous et je me préfère. La vie peut être bien chère dans le pays de l’oncle sam. Tu pourras toujours retourner chez tes parents et avoir l’occasion d’étudier hors du pays mais pour moi je n’aurai plus cette opportunité.
Prends soin de toi Luna et s’il te plaît trouve la force de me pardonner.
Kevin »
Je cru devenir folle. Kevin était parti sans moi, avec tout l’argent que j’avais volé. Ce fut ma première crise d’angoisse. J’avais terriblement mal. Comment pouvait-il être aussi mauvais ! Il connaissait ma situation dans cette maison. Je m’étais ouverte complètement alors qu’il se jouait de moi. Il avait certainement déjà son plan bien tracé et je n’avais vu que tu feu. Il m’avait bien eue. J’avais pleuré toutes les larmes de mon corps. Le comble était que le lendemain, Bertrand m’annonçait que je ne pouvais plus rester chez lui. D’après lui ses parents rentraient de voyage. Je savais bien que c’était faux mais que pouvais-je faire ?
Ne pouvant plus rester chez Bertrand, je décidais de repartir chez ma mère. La nuit était tombée quand j’’arrivais devant le portail. Avant de sonner, je laissais mon sac dans les gazons. Son mari était fou de rage. Il jurait de me foutre en prison si je ne lui remettais pas tout son argent sur le champ.
De mon côté je jurais n’avoir rien pris même s’il je restais encore un million. Maman s’était interposée entre nous et avait signalé à son mari qu’elle quitterait elle aussi la maison s’il me mettait à la rue. Je l’en dissuadais...Tamara et Joëlle étaient encore petites. Elles avaient besoin de maman...il ne fallait pas qu’il fasse avec elle ce qu’il avait fait avec moi. C’est ce jour-là que j’avais quitté cette maison pour me débrouiller. J’en voulais à la terre entière, j’en voulais à Kevin. J’étais remplie de haine envers la gente masculine. Je m’étais promis de réussir et de me venger.
Avec l’argent sur moi j’avais loué un entré-couché et réfléchissais à que faire de rentable. Je n’avais pas pu finir l’année scolaire donc pas d’examen pour moi. J’étais rentrée chez un fournisseur de draps en gros que je revendais en détail. La vente se faisait rapidement surtout lorsque je postais les photos dans les groupes sur Facebook. Je faisais la livraison gratuitement pour appeler beaucoup plus de clients.
Jusqu’à ce qu’une belle voiture s’arrête devant mon espace un jour. Le chauffeur descendit et m’annonça que sa patronne voulait bien me parler. Je voyais déjà la grosse somme que j’allais me faire. J’étais loin d’imaginer ce qui m’attendait.
La femme : tu es bien jolie...tu es parfaitement son genre. Avec un peu de relooking ça sera parfait.
Moi (perdue) : je ne comprends rien madame !
Elle : sais-tu ce qu’on appelle un contrat de mariage ?
Moi : non !
La femme : mon mari et moi avons signé un accord qui dit qu’en cas de faute j’aurai droit à une majeure partie de ses biens et pour ça tu vas m’aider. Je te paierai largement. Il faut surtout garder le silence.
Sans vraiment comprendre j’acceptais. La dame avait fait ma tôlerie comme on le dit et même remis un nouveau téléphone. Tout ce que je devais faire s’était séduire son mari. Je devais lui transmettre toutes les copies de nos échanges, l’enregistrer lorsque nous nous voyions. Elle s’était chargée de mettre un photographe qui prenait les photos sans que le monsieur ne sache. Il était tombé dans le piège comme un idiot. Je me plaisais dans ce jeu. Même si ce n’était ni Kevin ni Auguste, c’était comme une petite vengeance pour moi en attendant la grande. J’étais encore plus déçue de la gente masculine...des vaut rien...menteur...idiots.
La femme : merci tu as fait du bon boulot...voilà ce que je t’avais promis. Je parlerai de toi autour de moi.
L’enveloppe était très grosse...après cette dame, une autre me contactait et d’autres encore. Souvent, elles voulaient juste faire chanter leurs époux qui tenaient trop à leurs images. Pour la plupart du temps elles avaient toutes un contrat de mariage. C’était des femmes qui avaient fait leurs époux comme on le dit et s’étaient protégées par ce contrat. Je m’y plaisais dans ce job au point de ne rien réclamer comme salaire venant de ces dames.
Je me payais avec leurs maris. Ces hommes m’offraient de l’argent, un autre m’avait construit cette maison qui était en mon nom...les voitures aussi. Tout ça sans voir entre mes jambes. J’étais devenue maîtresse en manipulation. Avec cet argent j’avais pu ouvrir mon magasin et voyageais comme je voulais.
C’est comme ça qu’il y’a quelques mois j’avais pris mon billet pour les États Unis...New York. Je savais de source sure que Kevin y était...qu’il vivait avec une certaine Alice et se débrouillait entre deux jobs. Je n’avais pas abandonné l’idée qu’il me paie ce qu’il m’avait fait endurer. Je le connaissais et savais qu’il était d’un égoïsme monstrueux. Je savais sur quelle corde jouer. C’est ainsi que j’ai fait la connaissance de Divine et le reste vous le savez. Il a été rapatrié et c’est la plus belle des vengeances.
Pour ce qui est de Windi...je n’avais pas prévu qu’on se rencontre une nouvelle fois. Je ne savais même pas quelle était amie à Alida. Je n’ai fait que remplir de contrat que Dominique avait déposé sur mon bureau. Elle peut m’en vouloir autant qu’elle le veut mais c’est mon travail.
Alors non je ne suis pas une fille à papa, non je ne suis pas une maîtresse, je suis simplement bonne à faire glisser les hommes qui oublient souvent qu’ils ont des contrats avec leurs femmes. Aujourd’hui, je donne l’impression d’être cette personne aimant démesurément le luxe, hautaine et méprisante mais je venais de très loin. Encore heureuse d’être en vie.
...Dénis...
Dominique : tu peux m’expliquer ces photos s’il te plait ?
Je pris ces photos qu’elle glissa sur la table devant moi. Je me passais immédiatement les mains sur le visage. C’était tout Dominique ça. Me faire suivre tout le temps qu’elle était en formation. Je ne sais même pas pourquoi je n’y avais pas pensé. J’avais peur ! pas pour moi-même mais pour Windi. Dominique pouvait se montrer sadique lorsqu’on la poussait dans ses retranchements. Et cette affaire n’allait pas passer aussi facilement.
Dominique : j’attends une explication Dénis !
Moi : que veux-tu que je te dise Dominique ? tout est déjà dit sur les photos…pourquoi me demandes-tu encore ?
Dominique (criant) : c’est ce que tu oses me dire ? tu m’as trompée effrontément et en plus de ça tu te paies ma tête ?
Moi : arrête de faire comme s’il y avait de l’amour dans cette maison. Nous savons où nous en sommes. Ce n’est que ce foutu contrat qui me garde encore ici.
Dominique : vous allez voir de quel bois je me chauffe.
Je vis rouge en l’entendant sortir cette phrase. Je savais de quoi elle était capable, pour l’avoir vue à l’œuvre. Je la retins par le bras alors qu’elle passait devant moi.
Moi : tu n’as pas intérêt à lui faire quoi que ce soit. Si quelque chose lui arrive Dominique, je ne répondrai plus de moi-même. Je te tuerai de mes propres mains.
Dominique (se dégageant) : c’est ce que nous verrons.
Moi : merde !
J’en avais plus que marre. J’en avais marre de toute cette mascarade. Je montais les escaliers avec une rage sourde en moi. Je rentrais dans ma chambre et claquais la porte. Il y a bien longtemps que Dominique et moi ne dormions plus dans la même chambre. Comme je l’avais dit plus tôt, l’amour entre nous n’était plus au rendez-vous, du moins de mon côté. Cependant, je ne pouvais pas sortir de ce mariage aussi facilement. Tout ça à cause de fichu contrat. Sinon je me serais tiré de cette affaire depuis très longtemps.
Dans la vie, il y avait ceux qui avaient les idées et ceux qui avait l’argent pour réaliser les idées des autres. Le père de Dominique disposait de cet argent dont il ne savait que faire. Dominique était ma copine en ces temps-là et avait proposé que son père finance mon idée qui se trouvait être révolutionnaire. Monsieur Agnero aimait sa fille comme pas possible. Il y avait une nette différence entre son attitude vis-à-vis de Dominique comparé à Huguette. Il réalisait tous les souhaits de Dominique. C’est ainsi que quelques jours après lui avoir présenté mon idée, je recevais la totalité des fonds nécessaires dans mon compte.
Monsieur Agnero ne voulait rien comme retour sur investissement. Il avait envoyé ses avocats vers moi pour un contrat. Je devais épouser sa fille et demeurer son mari jusqu’à ce que cette dernière ne veuille plus de moi. Si jamais j’osais demander le divorce, je perdais mon entreprise et tous les biens en mon nom. Néanmoins si c’était Dominique elle-même qui demandait le divorce, je repartais avec tout ce qui m’appartenait tranquillement. J’étais jeune et fou amoureux de Dominique alors je signais sans même réfléchir.
Des années plus tard, je me retrouvais dans cette situation, complètement misérable et incapable de me sortir de cette situation sans y laisser des plumes. Lorsque j’ai fait la rencontre de Windi, je me suis senti revivre. J’avais envie de tout lâcher pour elle. Mais me retrouver ruiné était chose impossible. J’avais trop sué dans la création de cette entreprise. C’était mon rêve qui allait voler en éclats. Je m’étais éloigné à contre cœur de Windi surtout pour la protéger de ma folle de femme.
Je restais dans un moment de réflexion avant de me changer. J’allais devant la chambre de Dominique et frappais.
Dominique : rentres !
Moi : on peut parler s’il te plait ?
Dominique : je t’écoute…
Moi : demande le divorce s’il te plait…
Dominique : JAMAIS
Moi : tu pourras trouver quelqu’un qui t’aime vraiment. Quelqu’un qui ne te fera pas vivre une vie aussi malheureuse ! regarde nous Dominique. Notre couple ne ressemble plus à rien lorsque nous ne sommes pas devant les gens. Il n’y a plus de passion entre nous. Ça fait combien de temps que nous n’avons eu des rapports ? un an ? Dominique libère nous s’il te plait.
Dominique : J’ai dit jamais. Dénis, jamais je ne demanderai le mariage. C’est grâce à mon père que tu as cette entreprise aujourd’hui. C’EST MOI QUI T’AI FAIT. Je ne vais pas rester là et te regarder utiliser les revenus de cette même entreprise et vivre heureux avec une autre. Je préfère encore mourir dans mariage en étant malheureuse. Et ce n’est pas maintenant que je mourrai.
Je la regardais…son visage était si amer…ce mariage nous avait détruit complètement et elle ne voulait rien comprendre.