Chapitre 23

Write by Jennie390

⚜️Chapitre 23⚜️


????Bertille Otando épouse Makaya????


Je sais que je n’ai pas toujours été une bonne tante pour Yolande et Mélissa. Quand elles ont eu besoin de moi, je n’ai pas répondu à l’appel. Je m’en voudrais toujours pour ça mais aujourd’hui je me dois de me lever si quelque chose ne va pas. 


Si vraiment Yolande m’a rayé de sa vie, c’est son choix, je ne vais pas lui en vouloir pour ça. Mais il faut que je la vois de mes yeux pour me rassurer qu’elle va bien. Même si elle me chasse après ça ce n’est pas grave, je ne la dérangerai plus. 


—Emile ne me perd pas plus de temps, dis-je avec impatience. Donne ton adresse, je vais passer voir Yolande avant qu’elle ne vaque à ses occupations de la journée. 


—Elle n’a pas envie de te voir, ce n’est même pas la peine de… 


—Si je débarque à ton travail, je t’assure que tu ne vas pas apprécier Emile. 


Il marque une petite pose puis il soupire avant de me donner l’adresse que je note sur un bout de papier. 


—C’est toi qui a été absente pendant toute sa vie, quand elle avait vraiment besoin de toi, me dit Emile. Aujourd’hui, je ne sais pas ce que tu veux prouver. Ton amour maternel se réveille maintenant qu’elle a un mari riche, maintenant qu’elle n’a plus besoin de toi et qu’elle t’a complètement rayé de sa vie. 


—Tu peux dire ce que tu veux Emile, c’est ton problème. 


—Déjà qu’être pauvre et sale c’est un défaut, quand tu ajoutes au dessus la cupidité, ça donne un cocktail Molotov. Bande de parasites. 


—Oui oh je suis pauvre, sale si tu veux et même cupide. Tout ça j’accepte ! Mais tant que je n’ai pas vu Yolande, je ne vais pas laisser. 


—Tchuip ! Fait-il avant de raccrocher. 


Je dépose mon téléphone sur la tablette et je vois Germain qui me lance un regard désapprobateur. 


—Pourquoi tu me regardes comme ça ? 


—Je ne comprends pas ce qui te prend Bertille, c’est pour une enfant qui n’a vraisemblablement pas ton temps que tu te fatigues comme ça. 


—Ecoute je… 


Je ne termine même pas ma phrase que nous entendons des cris venant de l’extérieur de la maison. Des voix qui nous appellent Germain et moi. Nous nous regardons tous les deux, confus. 


—Ça c’est qui ? Me demande Germain. 


—Aucune idée, je réponds. Mais tu peux aller regarder qui c’est. 


—Quand tu me regardes Bertille, je ressemble à quelqu’un de courageux ? Des voix crient nos noms à l’extérieur à pratiquement 4h du matin et c’est moi que tu envoies pour aller regarder ? 


—Toi franchement hein, tchuip ! 


À l’instant même, on entend notre fille qui frappe à la porte de notre chambre. 


—Papa, maman ouvrez oooh, il y a le feu ! 


Germain et moi nous nous regardons puis il bondit hors du lit et ouvre la porte. 


—Le feu est où ? Demande t-il à notre fille qui est toute affolée. 


—Je viens de recevoir un appel de ma copine qui habite pas loin du carrefour, elle dit que le hangar de maman est en feu actuellement. Les gens sont dehors, en train d’essayer de l’éteindre. 


Mon cœur rate un battement, je suis debout comme foudroyée. Je vois Germain qui s’habille en deux temps trois mouvements puis il sort de la chambre en trombe. C’est ma fille qui s’approche de moi et me bouscule. 


—Maman qu’est ce qui t’arrive ? Habille toi on va aller voir. 


Elle récupére ma robe en pagne derrière la porte et me la tend. Je l’enfile avec des mains tremblantes. Puis nous sortons de la maison en flèche. Nous arrivons au carrefour en 3 minutes. J’ai le cœur en miettes en voyant mon dur labeur partir en fumée. 


Il s'agit du box dans lequel je rangeais toute la marchandise de mon commerce. Pas plus tard que hier, je venais de ravitailler mon stock. J’avais acheté en gros du riz, de l’huile de palme, le manioc, le charbon, le pétrole, la banane, j’avais dépensé au total 350.000FCFA.


Le box est fait en planche donc le feu se répand très rapidement et vu l’etat dans lequel il est, je sais déjà que rien ne pourra être sauvé, pas même un manioc. Je vois Germain et certains hommes du quartier qui soulèvent des sauts d’eau sur la tête et viennent verser dans le feu. 


Mes larmes coulent sans s’arrêter, j’ai tellement mal. Mon mari est à la retraite et sa pension est bien maigre. C’est ce commerce qui met de quoi manger dans nos bouches, c’est grâce à ce commerce que nous avons l’électricité parfois, de l’eau, c’est grâce à ça qu’on vit. 

Je commence par où actuellement ? 


Les pompiers improvisés perdent espoir, rien ne peut être sauvé là. Je ne comprends pas ce que j’ai bien pu faire pour autant de méchanceté. Je ne m’entend pas avec deux ou trois personnes du quartier et j’ai des concurrentes dans le commerce mais pourquoi me faire aussi mal ? 


Je serre très fort mes filles qui pleurent dans mes bras. Germain a les mains sur la tête dépassé. C’est parfois avec l’argent de ce commerce qu’il paye à boire à ses ivrognes d’amis ou qu’il envoie de l’argent à sa sœur qui vient d’accoucher. On est au sol actuellement. 


—Maman on va faire comment ? Me demande l’une de mes filles. 


—Ça va aller, on va s’en sortir, je lui dis en lui caressant la tête. 


           ♤~~~~~~~♤     


Le jour se lève devant nous, je suis assise près du trottoir avec mes filles. Mes voisines sont près de nous, en train de nous consoler. Le feu s’est déjà éteint mais il ne reste plus rien à part des débris calcinés. Les hommes sont en train de voir s’il reste quoi que ce soit à sauver, mais ce n’est pas le cas. 


Vers 7h du matin, je retourne à la maison avec les filles et Germain. Dès que nous passons la porte d’entrée, nous rendons compte que le salon a l’air vide. 


—Où est la télé ? demande une de mes filles. 


—Ça c’est quelle histoire encore ?, fait Germain. 


—Donc les gens ont attendu qu’on soit en train de pleurer notre perte pour venir voler la télé ? Dit mon autre fille. 


Je m'assois sur une chaise, je n’ai pas la force pour tout ça. 


Après avoir fait le tour de la maison, nous nous rendons compte, qu’on a été dévalisé du peu de choses que nous avions. La télévision, le décodeur, le congélateur, le frigo, la gazinière, les ventilateurs, tout est parti. Nos placards de vêtements ont été fouillés, tout ce qui avait la moindre valeur a été volé. 

Je fais partie d'une tontine mensuelle avec mes voisines et l’argent que j’avais mis de côté pour payer ma tontine de ce mois a aussi disparu. Je suis assise par terre, je commence par où ? 


—Maman s’il te plaît ne me dis pas que les 700.000 FCFA de la tontine étaient ici. 


Je n’ai pas la force de lui répondre, j’ai l’impression d’avoir le ciel qui me tombe sur la tête. On commence par où pour ce sortir de ce problème ? 


—Bertille, je t’ai toujours dit d’éviter de garder de grosses sommes à la maison. Surtout pas l’argent de la tontine que tu fais avec tes sorcières de voisines là. Maintenant qu’il n’y a plus de commerce, j’espère que ce n'est pas la petite pension que je reçois pour ma retraite que tu as l’intention de prendre pour rembourser une telle dette. Tu sais que je dois envoyer de l’argent à mes sœurs et… 


—Ah fou moi le camp Germain ! Dis je très en colère. Tu m’entends, fous moi le camp avec ta foutue famille. Même quand on se retrouve avec plus rien, tu trouves toujours le moyen de me parler de ta famille. Que ce soit le commerce ou la tontine que je fais, c’est ça qui nous nourrit ici. C’est encore dans cet argent que j’envoyais pour payer le lait pour l’enfant de ta bordelle de petite sœur. 


—Je ne te permet pas Bertille ! Tu… 


—Je t’ai dit de te taire ! Espèce de rigolo ! 


Il nous laisse au salon et entre dans la chambre en claquant la porte. Je m’assois à mon tour, je ne sais pas par où commencer. Je suis celle qui porte toute ma petite famille sur mon dos avec un mari irresponsable. Par où je commence pour régler les problèmes qui viennent de me tomber dessus ? 


            ♤~~~~~~~♤     


????Hortense Ratanga épouse Izangault????


Je me lève ce matin de bonne humeur, je prépare le petit-déjeuner que je partage avec ma petite famille. J’aide ensuite les petites à se préparer pour l’école, puis elle monte dans le véhicule pour attendre leur père. 


— Passez une belle journée mes princesses, dis-je en leur faisant un bisou à chacune. 


—Merci maman !! répondent t-elles en chœur. 


— Qu’est-ce que vous voulez au dîner ce soir ? 


—De la pizza ! 


—Non des Tacos ! 


— Si ça ne tenait qu’à vous, on ne mangerait que de la mal bouffe dans cette maison, dis-je amusée. Bon il y aura de tout ! 


Je leur fais un autre bisou, avant de refermer la portière et de retourner dans la maison. Je croise Richard qui descend les escaliers. 


 —Tes filles t’attendent déjà, toute impatientes.


—Ouais j’y vais, me répond t-il. 


— Tu veux quelque chose en particulier pour le dîner ? dis-je en caressant sa barbe. Tes princesses ont déjà fait leur choix. 


—Laisse moi deviner, pizza, tacos, Burger, shawarma, dit-il avec un rictus. 


—Ouais quelque chose du genre, je répond, en riant. 


—Elles abusent avec la malbouffe, Fait-il en bousculant la tête. Écoute prépare ce que tu veux, je mangerai. Passe une bonne journée. 


—Merci, pareillement. 


Il me fait un bisou sur la bouche et sort de la maison. Quelques minutes plus tard j’entends le véhicule qui sort de la concession. Je vais ensuite dans ma chambre, je prends une douche, je m’habille et 1h30 plus tard, je suis en route pour le boulot. 


Je travaille en temps qu’ingénieure en informatique dans une grande Banque de la place. Mon boulot consiste en la construction et l’entretien du réseau informatique, développement logiciel, gestion du matériel informatique, etc.

J’ai également une formation en piratage éthique.


Pour faire simple, j’ai une casquette de pirate informatique mais mon boulot consiste à tester la vulnérabilité du système d’information et des différents points de vulnérabilité de l’entreprise. Je suis donc celle qui s’assure que l’entreprise ne puisse pas être piratée. Sans me jeter des fleurs, je suis excellente dans ce que je fais. Je suis donc sans surprise, à la tête du département de technologie de l’information de la Banque. 


Je bosse pendant toute la journée puis je vais déjeuner avec des collègues avant de revenir bosser en après midi. Je suis alors dans mon Bureau lorsque je reçois l’appel de Dora, une amie à moi qui vit à Marseille en France. 


—Allô, dis je avec la voix enjouée. 


—Salut ma puce, comment vas-tu ? 


—Je vais bien et toi ? 


—Je vais très bien, je suis au boulot actuellement. 


—Ah ok, moi par contre j’ai une grippe, je n’ai pas mis le nez dehors. 


—Oh sorry ma chérie, soigne toi correctement. Alors quoi de neuf ? 


—Bof, rien de spécial de mon côté hein, me répond -t-elle. Par contre j’avais une question pour toi. Depuis deux jours, je pense t’appeler pour te la poser. 


—Euh, Ok… Il y a un soucis !? 


—Non il n’y a aucun soucis t’inquiète. 


—Ok, donc de quoi sagit-il ? 


—Avant-hier j’ai vu que ton mari a posté une photo avec des hommes au golf. 


—Oui oui, il joue au golf tous les dimanches avec des amis à lui. Pourquoi ? 


—En fait c’est l’un des hommes avec qui il est, que… 


—Ne me dis pas que tu as des vues sur ses amis, je demande, amusée. Si c’est le cas, laisse moi te dire que tous les deux sont mariés. 


Pendant que je discute avec elle, je me connecte sur Facebook depuis mon ordinateur puis je vais visiter la page de Richard. Je vois donc la photo où il est au golf avec Vincent et Emile. 


—Le gars qui est habillé tout en blanc, c’est Emile Biyoghe ? 


—Euh oui c’est lui. Tu connais Émile ? 


—Hortense, Richard est ami avec Emile Biyoghe ? Elle me demande. 


—Ekiee ! Oui c’est son ami. Il y a un problème ? 


—Ils sont amis depuis ? 


—Non Richard a commencé à traîner avec lui quand on a emménagé dans notre quartier. Ma belle, c’est quoi le soucis ? 


—Non rien du tout, je voulais juste savoir. Bon je te laisse. 


—Non tu ne peux pas me laisser comme ça, je lui dis. Je suis intriguee. Comment tu connais Emile Biyoghe ? Je ne vais pas lâcher l’affaire donc parle déjà. 


—Hum écoute, moi je ne le connais pas personnellement. Mais je ne sais pas si tu te souviens de Sabine Menie. 


—Euh, ce n’est pas ta copine métisse de l’Université là ? Qu’est ce qu’elle à voir avec Emile ? 


—Elles sortait avec un gars qui vivait dans un petit coin perdu en France et Émile y était à cette période. Une histoire sordide était sortie de là. 


—Comment ça ? Raconte bien ! Dis je encore plus curieuse. 


—Pardon ooh tu sais que je n’aime pas parler des gens. Mais comme je sais que tu ne vas pas laisser, cherche la sur Facebook. Peut être qu’elle va vouloir te raconter. Bon Bisou mon cœur. 


—Bisous… 


Je n’insiste pas plus parce que je sais qu’elle ne me dira plus rien. Je me remets donc au travail mais avec les pensées sur cette histoire d’Émile. Déjà que c’est un personnage que je trouve très bizarre et ajouté à ça, il y a ce que mon amie vient de me souffler, m’intrigue encore plus sur le personnage de Biyoghe et je veux savoir de quoi il s’agit. 


Je décide de faire une recherche Facebook sur Sabine Menie. Quand je la trouve, je lui envoie une demande d’amis et un message sur Messenger. Elle répond une heure plus tard, je n’y vais pas par quatre chemins et je lui dis ce que notre amie en commun m’a soufflé. Elle finit par se déconnecter sans me répondre. 


À 17h je range mes affaires et je rentre chez moi. Je suis dans la cuisine en train de préparer le dîner, lorsque je reçois un appel messenger de la fameuse Sabine Menie. 


—Allô


—Oui Bonjour Hortense, comment allez-vous ? 


—On peut se tutoyer si ça ne dérange et je vais bien. J’espère que toi aussi ça va. 


—Oui ça va merci. Bon j’ai écouté ta note vocale et honnêtement j’ai pas voulu te répondre parce que je n’ai pas vraiment envie de parler de certaines choses. Mais j’ai appelé Dora, elle m’a dit que le type en question est dans ton entourage, voilà pourquoi j’ai décidé de te dire ce que je sais. 


—Merci beaucoup, effectivement c’est quelqu’un que je vois souvent et j’aimerais évidemment savoir avec qui je traîne et ne t’inquiète pas, jamais je ne vais prononcer ton nom quelque part. 


—Super, me répond t-elle. Bon pour te la faire courte, il y a 5ans j’étais en couple avec un blanc qui vivait dans une petite bourgade près de Nice. Moi j’habitais à Paris, mais j’allais souvent passer les week-end avec mon gars ou alors j’allais passer les congés ou ce genre de choses. À plusieurs reprises j’avais déjà aperçu Emile, mais il m’intrigais parce que je ne comprenais ce qu’un homme comme lui faisait dans un tel trou perdu. 


—Il avait déjà cette allure chic et tirée à 4 épingles ? je demande. 


—Oui il était déjà comme ça. Il faut savoir que mon fiancée travaillait comme infirmier dans un petit hôpital psychiatrique de la région. À plusieurs reprises, je le surprenais à parler avec quelqu’un au téléphone, quand j’arrivais il coupait l’appel. Il restait jusqu’à des heures impossibles au boulot. J’ai soupçonné qu’il me trompait et j’ai commencé à créer des histoires dans notre couple. 


—Et Emile ? 


—Attend, tu vas comprendre. Quand j’ai décidé, de mettre fin à la relation il a fini par m’avouer en quoi consistait les appels louches et pourquoi il durait autant au travail. Il m’a donc fait comprendre que le gars noir qu’on voit souvent en ville très chic,que le gars lui donne de grosses sommes d’argent pour passer à l’asile très tard dans la nuit trois fois par semaine.  


—Pourquoi Emile lui donnait de l’argent pour passer à l’asile la nuit ? Il avait un parent là bas ? 


—Quel parent ma chérie ? Me demande t-elle ironiquement. Il demandait à mon chéri de choisir une patiente de lui donner un tranquillisant pour qu’elle ne soit pas agitée quand il viendra la toucher. Mon gars était souvent de garde, seul la nuit dans ce petit hôpital, donc Émile venait trois fois par semaine pour ça. Il faisait ce qu’il avait à faire et il partait ni vu ni connu. 


Je marque une pause, mon cerveau bug un moment j’ai l’impression d’avoir très très mal entendu. 


—Pardon, tu dis qu’il faisait quoi avec les folles ? 


—Il couchait avec… 


—QUOI ? 


Bonne lecture.

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