Chapitre 23

Write by Mareme Soda Thioune


Les délibérations du baccalauréat restent toujours un moment de stress pour les candidats. Dans le centre , Lamine Gueye,  les élèves étaient assis par-ci et par-là, attendant avec impatience le fameux ''approcher'' du président du Jury. Des groupes formés , le brouhaha était au rendez-vous. Si certains restent dans leurs coins seul ou accompagnés de leurs proches , d'autres sont regroupés pour discuter. Tout de même, le stress se lisait partout. Il est clair qu'après une année de sacrifice, de dure labeur, on voudrait tous réussir. Hélas, ceci s'avère impossible.

Dans le centre Notre Dame, les jury avaient terminé leurs délibérations. Ahmada Djamil qui venait de réussir son examen avec brio ne pouvait se jouir de sa réussite. Car oui, il se souciait de son ex petite amie à qui leur jury n'ont pas encore délibéré. Cette dernière malgré qu'elle soit contente pour Djamil , elle se contente   de le féliciter brièvement, elle était beaucoup trop stressée pour manifester sa joie. Fadel qui s'était proposé de les raccompagner à ce grand jour essaya tant bien que mal de détendre l'atmosphère, avec des blagues , tous les moyens étaient  bon pour faire déstresser un peu Oumou,  mais ceci s'avère impossible , en effet,  la plus part du temps elle ne faisait que faire une moue et se replonger dans ses pensées. Elle aurait aimé que ses parents soit là auprès d'elle, la soutenir ,dans ces moments si important de sa vie . La voix du Président du jury la retire de ses pensées.

Comme s'il avait ressenti le besoin de le prendre dans ses bras, Djamil joignit parole à action  , Oumou était surprise , tout de même elle se laissa aller , au fond d'elle , elle en avait besoin .

- Tout va bien se passer ,je n'en doute pas lui dit ce dernier pour le rassurer

<< Les admis au premier tour du baccalauréat de série L2 de l'année 20**/20*** sont classés ainsi par ordre de mérite.

Oumou serra encore plus fort Djamil , les larmes aux yeux, avec le coeur qui battait très vite

Le président du jury qui s'était tu pour demander aux candidats d'écouter, repris

<< Admis au premier tour  , avec la mention très bien














Numéro 277669 , Oumou Khaïry Gaye cours privé...

Les cris de joie de Djamil et de Fadel l'amènent à réaliser qu'elle l'avait bien eu ce baccalauréat.  Elle éclata en sanglots, en ce moment l'émotion était trop forte.

- Mon Dieu , Oumou tu l'as eu avec mention en plus,  tu es la première du centre , c'est juste génial exclama Fadel toujours ébahi , félicitations !

- Merci répondit cette dernière avec la voix enrouée à cause des pleurs.

- Mais pourquoi tu pleures, c'est une bonne nouvelle ça tu devrais crier de joie, regarde comment on nous regarde, en ce moment . Nous sommes les stars aujourd'hui

- T'es fou Fadel répondit-elle cette fois-ci avec un rire

- C'est ce que je  voulais voir ,on va appeler les parents ou on attend de rentrer.

Djamil qui était depuis ce temps silencieux , lui dit de ne pas le faire

- On va leur faire la surprise répond Djamil

Il se retourne enfin vers Oumou en lui disant qu'il était fière d'elle . Cette fois-ci, il ne se retient pas d'exprimer sa joie.





À l'autre côté , Saint-Louis

La maman de Oumou faisait des va-et-vient , elle s'inquiétait vraiment pour sa petite Oumou. Elle aurait aimé être à ses côtés dans ces moments si importants ,malheureusement pour elle, sa mère qui commençait à prendre de l'âge était affaiblie depuis une semaine déjà ,elle se devait de rester à ses côtés.

- Tu ne peux pas t'asseoir,  khana guemeuto Yalla, lep dina bakh inchallah, sama seut wolou nako, khamnani dina réussir ,dina am ndam (  ne crois tu pas en Dieu, tout ira bien si Dieu le veut, j'ai confiance en ma petite fille, et je sais qu'elle réussira haut la main)

- Amine Yaye (maman)  mais je ne peux m'empêcher de m'inquiéter

Elle fut interrompu par la sonnerie de son téléphone qui affichait sur l'écran le nom de sa fille. Elle se précipite à prendre son téléphone, le coeur battant

Ah l'amour d'une mère

- Allô maman (pleur) dit Alhamdoulillah, maman je l'ai réussi avec la mention très bien

Elle se tut pour se calmer avant de continuer

- Maman si papa pouvait être là

- Oh ma petite Oumou

Avec sa fille, elle pleurait de joie, avec un mélange de tristesse. Elle se rappelait de son défunt mari ,il aurait été fière de notre fille pensait-elle

- Ma Oumou chérie cesse tes larmes, sache que ton papa là où il est, il est fière de toi. Tu as nous a rendu si fière, ma petite Oumou, si tu savais comment je suis heureuse, que Dieu te protège. Elle ne put terminer sa phrase tellement elle était émue. Oumou de son côté préféra raccrocher pour la rappeler plus tard , elle aussi ne pouvait parler tellement l'émotion prenait le dessus

- Maman, Alhamdoulillah Oumou a réussi avec mention

- Alhamdoulillah, je n'en doutais pas, elle a toujours été studieuse notre petite fille . Alhamdoulillah (
ay way contaneu)que je suis heureuse . Le cris de joie de la mamie alerta le reste de la famille.

         

 Chez les Gaye

C'était tendu.

- bétoumawone wallah li bétouma tawalou rék bilae yama rouss lo (j'en étais sûre que tu allais me faire honte) exclama Mère Awa, elle ne pouvait digérer la mauvaise nouvelle, sa petite fille qui venait d'échouer à son baccalauréat ; Surtout après avoir regarder le journal télévisé de la chaîne nationale qui diffusait les délibérations du lycée Lamine Gueye. En effet, mère Awa était dans sa chambre quand son mari cria son nom pour lui dire de venir voir sa petite fille Oumou. Tout au long de la diffusion  , elle ne pipa un mot, elle ruminait silencieusement sa colère mais préféra ne rien laisser paraître.

En ces moments, elle ne pensait qu'à son marabout. Ce vieux marabout, m'a vraiment berné après tout cet argent que je lui ai donné, pour qu'il l'empêche de réussir. Se disait Mère Awa , elle était vraiment énervée.

- Maman ne soit pas si dure avec elle répondit le père

- Dimbalima , sa dome dji diome amouko ( fout moi la paix,  ta fille n'a pas de vergogne)

Cette dernière qui ne supportait plus ceci préfère s'éclipser dans sa chambre. Elle pleura bruyamment. Sa mamie n'avait pas tort se dit-elle au moment où les élèves étudiaient, elle, elle fuyait les cours pour aller dans l'appartement de son petit-ami. Et pourtant, tous les conditions étaient réunies pour qu'elle travaille bien et réussit. Une excellente école, de bons profs, des profs à domicile, elle avait tout à sa disposition.

Après les délibérations, elle a pu voir une lueur de tristesse et de déception dans les yeux de son père. Elle en était meurtrie. Elle regretta d'avoir négliger ces cours . Awa, aussi rebelle qu'elle  peut-être, elle a toujours été bon élève. Il a fallu qu'elle raconte ce Tamsir , pour changer littéralement, en parlant de lui depuis ce jour, elle n'a plus eu de ces nouvelles, le pire dans tout ça, c'est qu'il  avait bloqué de partout, elle ne pouvait plus la joindre. Elle regretta de lui avoir tant fait confiance, d'avoir fuit les cours pour lui, de sortir très tard quand tout le monde dormait pour le retrouver, elle regrette de lui avoir donné sa virginité. Elle regrette tout  tout simplement.

Mais comme on dit n'est-il pas trop tard pour regretter ?

Elle pleura encore de désarroi .

Comment faire face maintenant à sa vie se demande t-elle. Elle venait d'échouer à son baccalauréat, et cette grossesse , elle sentait que les problèmes ne faisait que de commencer.



                     Chez les Ndoye

La mère de famille faisait les cent pas dans son jardin ,le chapelet à la main. En effet, elle s'inquiétait vraiment pour son petit cadet et sa petite protégée, les voir réussir est tout ce qu'elle souhaite en ce moment .

- Maman s'il te plaît tu peux t'asseoir, tu me stresses encore plus exclama Fatou kiné, qui était elle aussi stressée.

- Kiné tâche toi de te taire ,crois moi si je te dis que je suis plus que stressée en ce moment, alors n'en rajoute pas

Préférant ne pas chagriner sa mère, elle décide de se taire tout en essayant d'appeler Fadel. Elle ne comprenait pas pourquoi ces derniers n'ont pas appelé. Et pourtant les délibérations devraient être terminé.

-Vous êtes là ! Ils n'ont toujours pas appelé ? Demande Satiétou, le bébé Rokhaya Amira dans son dos ,qu'elle tenta de bercer pour qu'elle dort.

- Non !  Je ne sais pas pourquoi j'ai des enfants comme ça au lieu de m'appeler pour me rassurer, ils préfèrent ne rien me dire pour me faire plus stressée .Rappelle ton frère s'il te plaît. Ces idiots là, ils ne prennent même pas la peine de répondre. Rappelle Fadel

- Ce n'est pas la peine répond Fadel en entrant dans le jardin ,suivit de Djamil et Oumou

Sa mère essaya de déchiffrer leurs regards, mais on dirait qu'ils ne voulaient rien montrer. Elle commença à s'inquiéter, tout le monde d'ailleurs

- Alors ? Osa t-elle demander

- Alors quoi maman répond Fadel

- Vous êtes fou ou quoi, les résultats

- Maman nous sommes désolés reprend Djamil d'un ton faussement désolé

Il faut savoir que les frères Ndoye pour jouer le jeux, ils sont vraiment doués.  Sa mère qui était habituée à leurs jeux, leurs enfantillages. Préféra demander à Oumou

- Oumou ?

Cette dernière, incapable de mentir, détourna le regard

- Djamil ,ce n'est pas drôle, et je n'ai pas le temps pour vos enfantillages. Ceci n'est pas un jeux alors arrêtez .Ne te fout pas de moi, vous ne pouvez pas échouer tous les deux quand-même

- Maman déstresse ! Rigola Fadel

-  on a réussi, nous l'avons eu ce bac cria Djamil en sautant dans ses bras

- Vous m'as fait une de ces peurs, vous êtes vraiment fou , plus jamais vous me refaites ça ! Bande de con

- Vous êtes vraiment bête s'exclama Kiné en sautant dans les bras de Oumou pour la féliciter

- Et Oumou l'a eu avec la mention très bien, elle est la première du centre

- Oh mon Dieu, Alhamdoulillah !ma petite Oumou, je suis si fière. Alhamdoulillah, vous me rendez tellement heureuse mes bébés Dit Rokhaya Aïdara qui sembla enfin se remettre de ces idées,  Oh mes chéris je suis tellement contente de vous continua t-elle venez dans mes bras.

Ils se dirigent tous dans le salon, où elle appela son mari.

Ce dernier entra dans le salon, le sourire aux lèvres. En effet, il était déjà au courant, son fils Fadel l'avait appelé, mais lui avait supplié de ne rien dire à leur maman

- Mes nouveaux bacheliers dit-il le sourire aux lèvres. Il était si fière de son fils cadet ,surtout de la petite Oumou

- Ah donc Alioune Badara, tu savais, et tu ne m'as rien dit

- Maman, papa n'y est pour rien, c'est moi qui lui ai demander ,d'ailleurs il a su à peine dix minutes

- Ndoye maarli maram Ndoye khamone nani  dognou rouss lo exclama Tata Farimata, en entrant sourire aux lèvres

Comme à ses habitudes, elle chantait les éloges de Djamil tout en lançant des piques à Oumou. Elle était persuadée que Oumou allait échouer, le marabout l'avait si bien prédit quand elle y était allée ce jour là avec Mère Awa

- Farimata, félicite Oumou elle a eu son baccalauréat, elle aussi, avec la mention très bien ,machallah lui dit Rokhaya avec fierté

- Ah bon, elle resta quelques seconde figée , dans sa tête elle maudissait le marabout. Mais elle se ressaisit aussitôt pour ne pas paraître rabat-joie. Ah félicitations ,Oumou ma chérie, nous sommes si fière de toi. De loin on pouvait sentir l'hypocrisie. Oumou la regardait choquer, elle ne savait pas si c'est la même Tata Farimata qui la maudissait avant-hier

- Merci répond-elle toujours sous le choc

La bonne humeur s'était bien installée dans la maison. Tout le monde partageait le bonheur des bacheliers sauf Farimata qui ne pouvait supporter la réussite de Oumou. Elle prétexta des maux de têtes pour s'éclipser dans sa chambre







Oumou Khaïry Gaye

Je ne réalise toujours pas que j'ai réussi, je suis si contente et triste. Cela peut-être bizarre mais c'est ce que je ressentais en ce moment, de la tristesse et de la joie. J'aimerais tant que mon père soit là à mes côtés pour partager ce bonheur. Je me rappelle des jours où on parlait de délibération du bac, où il m'expliquait tant d'anecdotes. Ces fois où je lui expliquait mes craintes.

- Oumou je peux entrer dit Djamil sous le seuil de la porte

- Oui dis-je en effaçant furtivement mes larmes.

- Tu pleurais ?

- Non ! De quoi tu parles !

- Oumou même si ce n'est que quelques mois que je t'ai connu, j'ai appris à te connaître et je sais que là il y'a quelques choses qui te tracasse

- C'est juste que je pense trop à mon père ,il me manque tellement, j'aurais aimé qu'il soit là en ce moment

- Je te comprends  ,pense juste que là où il est, il est fière de toi. Ne soit pas triste s'il te plaît . En ce moment, tu dois juste être heureuse, et savourer pleinement ta réussite . Je suis si content de toi.

On se regarda des minutes les yeux dans les yeux. Et ça commençait à devenir gênant pour briser le silence je lui dis un merci

- Pourquoi, tu me remercies ?

- Juste comme ça !  Je ne cesserais de vous remercier, vous avez tant fait pour moi, surtout tes parents. Je vous en serai toujours reconnaissante.

- Mais non ce n'est rien ! Tu fais partie de la famille Oumou

La manière dont il m'appelle va me manquer

-Je suis vraiment désolé de t'avoir juger au début. Je pensais que tu étais comme elle mais je me suis trompé. Comme quoi, il ne faut jamais juger une personne sans la connaître. Au fil du temps, j'ai appris à te connaître et je t'ai trouvé juste unique ,une belle personne

- Merci ça me fait plaisir d'entendre cela. Toi aussi, tu es une bonne personne

- Je suis juste narcissique, arrogant .....la liste est longue

- Mais non pas toujours

- Voilà, tu viens de le confirmer

- Mais non !

Il émet un rire, faisant sortir ses belles fossettes

- Je peux te demander une chose ? Et tu me réponds sincèrement

-Oui je t'écoute répondis-je

- S'il n'y avait pas eu ses crises de jalousies, ses disputes, et cette tromperie , tu penses que nous deux on serait ensemble en ce moment

- Je ne sais pas, oui peut être

- M'as-tu vraiment pardonné mon infidélité

- Parfois oui, mais je ne te mens pas, je n'arrive pas à oublier , Djamil ,je te faisais vraiment confiance

- Je sais et je suis sincèrement désolé

- Je sais ! Mais tu as tout gâché en faisant cela

- Cela veut dire, qu'il n'y a plus aucune chance pour qu'on soit de nouveau ensemble

- Djamil, on en avait parlé et tu sais mieux que moi que c'est mieux qu'on reste qu'amis

- Arrête, ne me dis pas cela s'il te plaît

- Djamil , je rentre à Saint-Louis




||S.MT||✍️









Les délibérations du baccalauréat restent toujours un moment de stress pour les candidats. Dans ce centre, Lamine Gueye les élèves étaient assis
Par-ci et par-là, attendant avec impatience le fameux ''approcher''du président du Jury. Des groupes formés , le brouhaha était au rendez-vous. Si certains restent dans leurs coins seul ou accompagnés de leurs proches , d'autres sont regroupés pour discuter. Tout de même, le stress se lisait partout. Il est clair qu'après une année de sacrifice, de dure labeur, on voudrait tous réussir. Hélas, ceci s'avère impossible.

Dans le centre Notre Dame, les jury avaient terminé leurs délibérations. Ahmada Djamil qui venait de réussir son examen avec brio ne peut se jouir de sa réussite. Car oui, il se souciait de son ex petite amie à qui leur jury n'ont pas encore délibéré. Cette dernière malgré qu'elle soit contente pour Djamil , elle se contente   de le féliciter brièvement, elle était beaucoup trop stressée pour manifester sa joie. Fadel qui s'était proposé de les raccompagner à ce grand jour essaya tant bien que mal de détendre l'atmosphère, avec des blagues , tous les moyens étaient  bon pour faire déstresser un peu Oumou,  mais ceci s'avère impossible , en effet la plus part du temps elle ne faisait que faire un moue et se replonger dans ses pensées. Elle aurait aimé que ses parents soit là auprès d'elle, la soutenir ,dans ces moments si important de sa vie . La voix du Président du jury la retire de ses pensées.

Comme s'il avait ressenti le besoin de le prendre dans ses bras, Djamil joignit parole à action  , Oumou était surprise , tout de même elle se laissa aller , au fond d'elle , elle en avait besoin .

- Tout va bien se passer ,je n'en doute pas lui dit ce dernier pour le rassurer

<< Les admis au premier tour du baccalauréat de série L2 de l'année 20**/20*** sont classés ainsi par ordre de mérite.

Oumou serra encore plus fort Djamil , les larmes aux yeux, avec le coeur qui battait très vite

Le président du jury qui s'était tu pour demander aux candidats d'écouter, repris

<< Admis au premier tour  , avec la mention très bien














Numéro 277669 , Oumou Khaïry Gaye cours privé......

Les cris de joie de Djamil et de Fadel l'aménent à réaliser qu'elle l'avait bien eu ce baccalauréat.  Elle éclata en sanglots, en ce moment l'émotion était trop forte.

- Mon Dieu , Oumou tu l'as eu avec mention en plus,  tu es la première du centre , c'est juste génial exclama Fadel toujours ébahi , félicitations !

- Merci répondit cette dernière avec la voix enrouée à cause des pleurs.

- Mais pourquoi tu pleures, c'est une bonne nouvelle ça tu devrais crier de joie, regarde comment on nous regarde,en ce moment . Nous sommes les stars aujourd'hui

- T'es fou Fadel répondit-elle   cette fois-ci avec un rire

- C'est ce que je  voulais voir ,on va appeler les parents ou on attend de rentrer.

Djamil qui était depuis ce temps silencieux , lui dit de ne pas le faire

- On va leur faire la surprise répond Djamil

Il se retourne enfin vers Oumou en lui disant qu'il était fière d'elle . Cette fois-ci, il ne se retient pas d'exprimer sa joie.





À l'autre côté , Saint-Louis

La maman de Oumou faisait des va-et-vient , elle s'inquiétait vraiment pour sa petite Oumou. Elle aurait aimé être à ses côtés dans ces moments si importants ,malheureusement pour elle, sa mère qui commençait à prendre de l'âge était affaiblie depuis une semaine déjà ,elle se devait de rester à ses côtés.

- Tu ne peux pas t'asseoir,  khana guemeuto Yalla, lep dina bakh inchallah, sama seut wolou nako, khamnani dina réussir ,dina am ndam (  ne crois tu pas en Dieu, tout ira bien si Dieu le veut, j'ai confiance en ma petite fille, et je sais qu'elle réussira haut la main)

- Amine Yaye (maman)  mais je ne peux m'empêcher de m'inquiéter

Elle fut interrompu par la sonnerie de son téléphone qui affichait sur l'écran le nom de sa fille. Elle se précipite à prendre son téléphone, le coeur battant

Ah l'amour d'une mère

- Allô maman (pleure) dit Alhamdoulillah, maman je l'ai réussi avec la mention très bien

Elle se tut pour se calmer avant de continuer

- Maman si papa pouvait être là

- Oh ma petite Oumou

Avec sa fille, elle pleurait de joie, avec un mélange de tristesse. Elle se rappelait de son défunt mari ,il aurait été fière de notre fille pensait-elle

- Ma Oumou chérie cesse tes larmes, sache que ton papa là où il est, il est fière de toi. Tu as nous a rendu si fière, ma petite Oumou, si tu savais comment je suis heureuse, que Dieu te protège. Elle ne put terminer sa phrase tellement elle était émue. Oumou de son côté préféra raccrocher pour la rappeler plus tard , elle aussi ne pouvait parler tellement l'émotion prenait le dessus

- Maman, Alhamdoulillah Oumou a réussi avec mention

- Alhamdoulillah, je n'en doutais pas, elle a toujours été studieuse notre petite fille . Alhamdoulilla (
ay way contaneu)que je suis heureuse . Le cris de joie de la mamie alerta le reste de la famille.

          Chez les Gaye

C'était tendu.

- bétoumawone wallah li bétouma tawalou rék bilae yama rouss lo (j'en étais sûre que tu allais me faire honte) exclama Mère Awa, elle ne pouvait digérer la mauvaise nouvelle, sa petite fille qui venait d'échouer à son baccalauréat ; Surtout après avoir regarder le journal télévisé de la chaîne nationale qui diffusait les délibérations du lycée Lamine Gueye. En effet, mère Awa était dans sa chambre quand son mari cria son nom pour lui dire de venir voir sa petite fille Oumou. Tout au long de la diffusion  , elle ne pipa un mot, elle ruminait silencieusement sa colère mais préféra ne rien laisser paraître.

En ces moments, elle ne pensait qu'à son marabout. Ce vieux marabout, m'a vraiment berné après tout cet argent que je lui ai donné, pour qu'il l'empêche de réussir. Se disait Mère Awa , elle était vraiment énervée.

- Maman ne soit pas si dure avec elle répondit le père

- Dimbalima , sa dome dji diome amouko ( fout moi la paix,  ta fille n'a pas de vergogne)

Cette dernière qui ne supportait plus ceci préfère s'éclipser dans sa chambre. Elle pleura bruyamment. Sa mamie n'avait pas tort se dit-elle au moment où les élèves étudiaient, elle, elle fuyait les cours pour aller dans l'appartement de son petit-ami. Et pourtant, tous les conditions étaient réunies pour qu'elle travaille bien et réussit. Une excellente école, de bons profs, des profs à domicile, elle avait tout à sa disposition.

Après les délibérations, elle a pu voir une lueur de tristesse et de déception dans les yeux de son père. Elle en était meurtrie. Elle regretta d'avoir négliger ces cours . Awa, aussi rebelle qu'elle  peut-être, elle a toujours été bon élève. Il a fallu qu'elle raconte ce Tamsir , pour changer littéralement, en parlant de lui depuis ce jour, elle n'a plus eu de ces nouvelles, le pire dans tout ça, c'est qu'il  avait bloqué de partout, elle ne pouvait plus la joindre. Elle regretta de lui avoir tant fait confiance, d'avoir fuit les cours pour lui, de sortir très tard quand tout le monde dormait pour le retrouver, elle regrette de lui avoir donné sa virginité. Elle regrette tout  tout simplement.

Mais comme on dit n'est-il pas trop tard pour regretter ?

Elle pleura encore de désarroi .

Comment faire face maintenant à sa vie se demande t-elle. Elle venait d'échouer à son baccalauréat, et cette grocesse , elle sentait que les problèmes ne faisait que commencer.



                     Chez les Ndoye

La mère de famille faisait les cent pas dans son jardin ,le chapelet à la main. En effet, elle s'inquiétait vraiment pour son petit cadet et sa petite protégée, les voir réussir est tout ce qu'elle souhaite en ce moment .

- Maman s'il te plaît tu peux t'asseoir, tu me stresses encore plus exclama Fatou kiné, qui était elle aussi stressée.

- Kiné tâche toi de te taire ,crois moi si je te dis que je suis plus que stressée en ce moment, alors n'en rajoute pas

Préférant ne pas chagriner sa mère, elle décide de se taire tout en essayant d'appeler Fadel. Elle ne comprenait pas pourquoi ces derniers n'ont pas appelé. Et pourtant les délibérations devraient être terminé.

-Vous êtes là ! Ils n'ont toujours pas appelé ? Demande Satiétou, le bébé Rokhaya Amira dans son dos ,qu'elle tenta de bercer pour qu'elle dort.

- Non !  Je ne sais pas pourquoi j'ai des enfants comme ça au lieu de m'appeler pour me rassurer, ils préfèrent ne rien me dire pour me faire plus stressée .Rappelle ton frère s'il te plaît. Ces idiots là, ils ne prennent même pas la peine de répondre. Rappelle Fadel

- Ce n'est pas la peine répond Fadel en entrant dans le jardin ,suivi de Djamil et Oumou

Sa mère essaya de déchiffrer leurs regards, mais on dirait qu'ils ne voulaient rien montrer. Elle commença à s'inquiéter. Tout le monde d'ailleurs

- Alors ? Osa t-elle demander

- Alors quoi maman répond Fadel

- Vous êtes fou ou quoi, les résultats

- Maman nous sommes désolés reprend Djamil d'un ton faussement désolé

Il faut savoir que les frères Ndoye pour jouer le jeux, ils sont vraiment doués.  Sa mère qui était habituée à leurs jeux, leurs enfantillages. Préféra demander à Oumou

- Oumou ?

Cette dernière, incapable de mentir détourner le regard

- Djamil ,ce n'est pas drôle, et je n'ai pas le temps pour vos enfantillages. Ceci n'est pas un jeux alors arrêtez .Ne te fout pas de moi, vous ne pouvez pas échouer tous les deux quand-même

- Maman déstresse ! Rigola Fadel

-  on a réussi, nous l'avons eu ce bac cria Djamil en sautant dans ses bras

- Vous m'as fait un de ces peurs, vous êtes vraiment fou , plus jamais vous me refaites ça ! Bande de con

- Vous êtes vraiment bête s'exclama Kiné en sautant dans les bras de Oumou pour la féliciter

- Et Oumou l'a eu avec la mention très bien, elle est la première du centre

- Oh mon Dieu, Alhamdoulillah !ma petite Oumou, je suis si fière. Alhamdoulillah, vous me rendez tellement heureuse mes bébés Dit Rokhaya Aïdara qui sembla enfin se remettre de ces idées,  Oh mes chéris je suis tellement contente de vous continua t-elle venez dans mes bras.

Ils se dirigent tous dans le salon, où elle appella son mari.

Ce dernier entra dans le salon, le sourire aux lèvres. En effet, il était déjà au courant, son fils Fadel l'avait appelé, mais lui avait supplié de ne rien dire à leur maman

- Mes nouveaux bacheliers dit-il le sourire aux lèvres. Il était si fière de son fils cadet ,surtout de la petite Oumou

- Ah donc Alioune Badara, tu savais, et tu ne m'as rien dit

- Maman, papa n'y est pour rien, c'est moi qui lui ai demander ,d'ailleurs il a su à peine dix minutes

- Ndoye maarli maram Ndoye khamone nani  dognou rouss lo exclama Tata Fatimata,en entrant sourire aux lèvres

Comme à ses habitudes, elle chantait les éloges de Djamil tout en lançant des piques à Oumou. Elle était persuadée que Oumou allait échouer, le marabout l'avait si bien prédit quand elle y était allée ce jour là avec Mère Awa

- Farimata, félicite Oumou elle a eu son baccalauréat,elle aussi, avec la mention très bien ,machallah lui dis Rokhaya avec fierté

- Ah bon, elle resta quelques seconde figée , dans sa tête elle maudissait le marabout. Mais elle se ressaisit aussitôt pour ne pas paraître rabat-joie. Ah félicitations ,Oumou ma chérie, nous sommes si fière de toi. De loin on pouvait sentir l'hypocrisie. Oumou la regardait choquer, elle ne savait pas si c'est la même Tata Farimata qui la maudissait avant-hier

- Merci répond-elle toujours sous le choc

La bonne humeur s'était bien installée dans la maison. Tout le monde partageait le bonheur des bacheliers sauf Farimata qui ne pouvait supporter la réussite de Oumou. Elle pretexta des maux de têtes pour s'exclipser dans sa chambre










Oumou Khaïry Gaye

Je ne réalise toujours pas que j'ai réussi, je suis si contente et triste. Cela peut-être bizarre mais c'est ce que je ressentais en ce moment, de la tristesse et de la joie. J'aimerais tant que mon père soit là à mes côtés pour partager ce bonheur. Je me rappelle des jours où on debatait le jour du délibération du bac, où il m'expliquait tant d'anecdotes. Ces fois où je lui expliquait mes craintes.

- Oumou je peux entrer dit Djamil sous le seuil de la porte

- Oui dis-je en effaçant furtivement mes larmes.

- Tu pleurais ?

- Non ! De quoi tu parles !

- Oumou même si ce n'est que quelques mois que je t'ai connu, j'ai appris à te connaître et je sais que là il y'a quelques choses qui te tracasse

- C'est juste que je pense trop à mon père ,il me manque tellement, j'aurais aimé qu'il soit là en ce moment

- Je te comprends  ,pense juste que là où il est, il est fière de toi. Ne soit pas triste s'il te plaît . En ce moment, tu dois juste être heureuse, et savourer pleinement ta réussite . Je suis si content de toi.

On se regarda des minutes les yeux dans les yeux. Et ça commençait à devenir gênant pour briser le silence je lui dis un merci

- Pourquoi, tu me remercies ?

- Juste comme ça !  Je ne cesserais de vous remercier, vous avez tant fait pour moi, surtout tes parents. Je vous en serez toujours reconnaissante.

- Mais non ce n'est rien ! Tu fais partie de la famille Oumou

La manière dont il m'appelle va me manquer

-Je suis vraiment désolé de t'avoir juger au début. Je pensais que tu étais comme elle mais je me suis trompé. Comme quoi, il ne faut jamais juger une personne sans le connaître. Au fil du temps, j'ai appris à te connaître et je t'ai trouvé juste unique ,une belle personne

- Merci ça me fait plaisir d'entendre cela. Toi aussi, tu es une bonne personne

- Je suis juste narcissique, arrogant .....la liste est longue

- Mais non pas toujours

- Voilà, tu viens de le confirmer

- Mais non !

Il émet un rire, faisant sortir ses belles fossettes

- Je peux te demander une chose ? Et tu me réponds sincèrement

-Oui je t'écoute répondis-je

- S'il n'y avait pas eu ses crises de jalousies, ses disputes, et cette tromperie , tu penses que nous deux on serait ensemble en ce moment

- Je ne sais pas, oui peut être

- M'as-tu vraiment pardonné mon infidélité

- Parfois oui, mais je ne te mens pas, je n'arrive pas à oublier , Djamil ,je te faisais vraiment confiance

- Je sais et je suis sincèrement désolé

- Je sais ! Mais tu as tout gâché en faisant cela

- Cela veut dire, qu'il n'y a plus aucune chance pour qu'on soit de nouveau ensemble

- Djamil, on en avait parlé et tu sais mieux que moi que c'est mieux qu'on reste qu'amis

- Arrête, ne me dis pas cela s'il te plaît

- Djamil , je rentre à Saint-Louis


||S.MT||✍️


Destin Inéluctable