chapitre 23
Write by Lady_miinash21
Bonsoir, je vous conseille de relire le précédent chapitre pour un rafraîchissement de la mémoire. Et désolée du retard. Bonne lecture!
Ismaïla Junior Sy
-Mais qu'est-ce que vous m'avez fait ? Qu'est-ce qui m'arrive ?
-Calmez vous monsieur, nous allons tout vous expliquer mais restez calme.
-Allez vous faire foutre je vous dit. Elle est où ma jambe, hein ?RÉPONDEZ COUILLON !
J'entends la porte s'ouvrir mais je ne prends même pas la peine de voir qui est-ce trop occupé à essayer d'enlever ces ceintures que l'on m'a mis autour des poignées.
-Injectez lui une dose de sédatif, ça va le calmer, dit le docteur à la personne qui est entrée avant de sortir de la chambre.
Je regarde la personne s'approchée et remarque que c'est une infirmière, son visage m'est familier mais je ne m'y attarde plus en voyant la grosse seringue qu'elle brandit.
-Ne me donnez surtout pas vos saletés là...NE M'APPROCHEZ PAS, JE VEUX QU'ON ME RÉPONDE, répondez moi sales enfoirés....répondez...moi !
Mes mots meurent dans un chuchotement puisque l'infirmière avait déjà vidé le contenu de la seringue dans ma perfusion. Je me sens subitement las et vidé de tout énergie.
-Mais qu'est-ce qui m'arrive ?
Sont les derniers mots que je pus prononcer avant de sombrer dans un sommeil profond.
Awa Touré
Je reste là immobile, à regarder cet homme couché devant moi et la seule chose que je voudrais faire à cet instant, c'est l'étrangler mais je me contiens, parce que la vie semble bien lui rendre la monnaie de sa pièce.
Des souvenirs de comment il nous avait renvoyé mon père et moi me reviennent en tête et je ferme les yeux pour ne pas craquer :
On venait d'arriver à la villa après notre week-end de repos et comme d'habitude, on avait emprunté la porte arrière mais elle était fermée, ce qui était inhabituel. Nous sommes donc allés sonner à la porte principale et c'est Kayni qui nous répondit sur la sonnette connectée.
-Bonjour !
-Bonjour Kayni, tu peux nous ouvrir s'il te plaît ?
-Non Awa je suis désolée mais je ne peux pas, répondit-elle doucement.
Étonnée, je me tournais vers mon père qui semblait l'être autant que moi.
-Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ?
-Je...
-Hey qu'est-ce tu fais comme ça, à qui tu parles ?
C'était la voix du patron, il avait hurlé tellement fort que je me suis décalée de la sonnette.
Ensuite on avait entendu un bruit sourd puis plus rien, jusqu'à ce qu'il ouvre la porte grandement et se dirige vers nous.
-Dégagez d'ici ! Cria t'il
-Pardon ? S'offusqua mon père
-Je n'ai plus besoin de vos services, vous êtes virés !
-Mais...pourquoi ? Ne fait-on pas bien notre travail, demandais je les larmes pointant.
-Oh si ma p'tite bien sûr que si, commença t'il doucement avant de crier, WAYÉ SEN KANAM YI NÉKHATOU GNOU MA !
Il semblait ivre et n'était qu'à quelques pas de moi. Il leva la main en direction de mon visage mais fut stopper par celui de mon père, je me recula.
-N'y pensez même pas !
Il n'écouta pas Abdou et voulu dégager sa main mais le coup de poing parti tout seul vers son visage, mon cri aussi. Il se redressa.
-Ça ! Vous allez me le payer !
Et son point atterri sur le visage de mon père. Puis ce dernier riposta et l'autre aussi, ce fut des échanges de coups de poings violents qui me laissaient sans voix. J'étais choquée et restais immobile à les regarder s'entre-tuer. Ce n'est que lorsque je vis du sang giclé de l'arcade de Abdou que je semblais me réveiller.
-ARRÊTEZ !
Je ne sais comment ils ont fait mais Ils se sont retrouvés par terre, mon père sur lui, enchaînant les coups.
-PAPA ARRÊTE, TU VAS LE TUER !
Il commençait vraiment à l'amocher, je m'avançais donc pour lui tirer le bras, quand on entendit un cri.
-NON
J'ouvre les yeux subitement. Cette voix, c'était elle, c'était Kayni. Ce jour-là, c'est son cri qui a alerté deux passants qui sont venus séparer mon père de ce type.
Mais, qu'est-elle devenue ? J'espère juste qu'elle n'est plus la femme de ce minable devant moi et qu'elle est entre de bonnes mains. Je regrette de n'avoir pas cherché à la voir ou à l'aider car je suis sûre qu'il la maltraitait.
-Alors ?
Je me tourne vers mon supérieur qui vient d'entrer.
-Euh....il s'est...calmé !
-Bien ! La police vient d'arriver et ils vont le surveiller jusqu'à sa sortie pour le rapatrier.
-La police vous dites ?
-Oui, il se trouve que cet homme est un dealer et il est très recherché dans votre pays. Il a été retrouvé dans un entrepôt s'étant fait tiré dessus sûrement à la suite d'un échange qui a mal tourné.
Oh mon Dieu ! Un...dealer ? Recherché par la police sénégalaise, c'est une blague ?
-....
-Il a reçu deux balles, une à l'épaule et une qui a perforé le tibia. Il a dû subir une opération dans l'hôpital qui nous l'a transféré mais ils ont commis des erreurs médicales ce qui a conduit à l'amputation. Puis, faute d'espace ils nous l'ont amené pour les soins post-opératoires. Donc vous vous occupez de lui, vous le surveillez et vous me tenez au courant s'il y'a un problème.
Je secoue la tête sans même m'en rendre compte puis il s'en va.
J'arrive pas à assimiler toutes ces informations, ils ont du mal à se faire une place dans mon cerveau. Criminel, dealer, c'est sûrement une blague, je n'arrive pas à y croire. Et dire que j'ai travaillé pour lui, mon dieu.
En sortant de la chambre, je vois deux policiers postrés de part et d'autre de la porte m'affirmant bel et bien que mon ex patron et (ironie du sort) mon désormais patient est un criminel. Et je me dit à ce moment que def lou bone dou moudj féne (les mauvaises actions n'ont jamais de retombés positives) car l'exemple de cette personne devrait suffir à tout un chacun pour le savoir. J'ignore ce qu'il a du faire pour en arriver là même si la facon dont il nous a traité mon père et moi était vraiment ignoble mais, je crois en Allah (swt) et je sais qu'il ne punit pas ces serviteurs à tort. Cet homme a du commettre un acte vraiment odieux pour terminer de la sorte et j'espère de tout coeur que sa victime n'a pas été Kayni.
Kayni Gueye
Betty: Pourquoi est-ce que tu veux revoir ce type Kayni ? Après tout le ma...
-Pour le tuer !
Betty: Qu...quoi ?
Je me tourne vers elle et prend un long soupir.
-Je me souviens de tout Betty, tout est revenu et... tout repasse en boucle dans ma tête. Ses insultes, ses coups, ses assauts, chaque détail me revient en tête comme si ça se passait sous mes yeux. J'ai besoin de l'avoir devant moi pour le tuer de mes propres mains.
Je me lève difficilement et m'approche de la fenêtre pour respirer, j'ai l'impression de suffoquer tout à coup.
-Tu sais Betty, j'ai toujours été contre l'injustice. Quand je lisais dans les journaux que quelqu'un a tué ou fait du mal à un innocent, je pleurais de chaudes larmes parce que ça me déchirait le coeur que l'on puisse violenter une personne qui n'a rien fait, qui n'a rien demandé. Mais le pire est que jamais je n'aurais pensé que ce serait mon cas un jour. Qu'avais-je fait à cet homme ?....Rien. je ne lui ai rien fait, je ne le connaissais ni d'Adam ni d'Eve, je ne savais même pas qu'il existait. On me l'a imposé Betty mais je l'ai accepté et je n'ai ménagé aucun effort quant à son bien-être. Alors que lui il n'a rien eu à faire d'autre que de me battre, de m'humilier et de me déshonorer comme une moins que rien, portant même atteinte à ma vie, crois tu que cela est juste Betty, crois tu que je méritais cela ?
Je m'arrête pour reprendre mon souffle puisque j'ai parlé d'une traite et les larmes que je tentais de refouler finissent par tomber.
Betty: viens là !
Je me blottis dans les bras qu'elle me tend ne pouvant plus retenir mes sanglots.
Hé oui ! La mémoire m'est bien revenue. Mais j'aurais bien aimé qu'elle reste là où elle était car, mon Dieu comment ça fait mal de devoir l'affronter.
-Pourquoi moi Betty....snif...pourquoi il a fallu que ça tombe sur moi ?.... Je...je n'ai jamais fait de mal à personne...pourquoi...mes parents m'ont sacrifié de la sorte ?
Betty: Ne dit pas ça ma chérie, c'était juste...une erreur de leur part c'est tout.
-Non Betty non, NE les défends surtout pas. Ils sont autant coupables que ce monstre dans ce qui m'est arrivé. Si seulement ils m'avaient écouté ce jour-là, si seulement ils m'avaient laissé le temps de m'expliquer, tout ceci ne serait pas arrivé.
Betty: Je sais tout ça Kayni mais, il faut que tu saches qu'ils en souffrent et culpabilisent de jours en jours en te voyant, surtout ta mère...
-Je ne sais pas Betty, je ne sais pas...Dès fois, une voix me dit que c'était mon destin et que c'est une épreuve par lequel je devais passer mais moi je me dit que tout ce que j'ai eu à vivre depuis ce mariage, cette situation dans laquelle je me trouve aujourd'hui n'aurait pas dû exister. À ce moment même je devais être entrain de préparer mon bac et non pleurer tous les larmes de mon corps ou essayer de faire repousser mes cheveux après un cancer du cerveau.
Et là j'éclate. Je me laisse tomber contre le mur et pleure tous les larmes que j'aurais dû verser depuis le début. Je n'avais plus pleurer depuis mon premier viol, j'avais contenu toutes ses souffrances en moi.
-Ma...vie est...fichue, je...je ne pourrais plus jamais...être la même.
Betty: Arrête Kay...je ne veux pas te voir comme ça, dit-elle en pleurant
Je soulève la tête et la regarde. Jamais je n'aurais pu me confier à quelqu'un d'autre comme je l'ai fait avec elle. Elle représente tellement pour moi à cet instant.
Son téléphone signale un message et elle arbore une mine désolée après l'avoir lu.
Betty: J'ai...une urgence à régler mais je veux pas te laisser toute seule
-Non...ne t'inquiète pas pour moi, de...toute façon, j'ai...besoin d'un peu de...solitude pour me remettre de mes émotions.
Betty: Tu es sûre, tu ne veux pas que je reste pour te consoler mon p'tit chou, dit-elle avec un petit sourire en coin comme parlant à un bébé
Je souris face à l'expression de son visage.
Betty: Ça me manquait ce visage souriant ! Mais tu es sûre de vouloir rester seule, je peux appeler Kalidou pour qu'il te tienne compagnie puisque je doute que tu veuilles parler à tes parents.
-Non c'est bon ! Et puis tu vois juste, je n'ai pas envie de leur parler, ce serait...au dessus de mes forces.
Betty: Mais à un moment donné tu devras leur parler Kayni, c'est inévitable. Et puis, cette situation ne peut pas continuer, trois jours que tu ne sors plus de cette chambre, à croire que ce n'est plus la mienne, tu me pompes l'air way ioe !
Elle dit cela en se levant. Elle arrache son sac et fait mine de partir.
-Bonne journée !
Elle me lance un tchip qui fait trembler les murs et s'en va. Ohlala ! Cette fille.
Elle part et je me retrouve toute seule dans un silence de cimetière qui laisse bientôt place à des souvenirs que j'aurais aimé ne plus avoir en mémoire.
Je me lève et me dirige vers la fenêtre de la chambre qui est malheureusement ouvert sur la façade extérieure de mon ancien domicile conjugal. Dès que je tire le volet, je me vois propulser dans le passé et une scène me revient comme un flash.
-kayni ? Tu vas où ? Pourquoi tu marches sur la pointe des pieds ? Me demanda Awa
Je m'arrête net et me tourne vers elle.
-Je voulais juste...aller faire des courses !
-Ha alors vas-y je dirais au patron que tu es sorti s'il te demande.
-Oh non, surtout ne lui dit rien, il est fatigué, je ne veux pas le déranger.
-Kayni, qu'est-ce qu'il y'a, tu as l'air apeuré ? Et c'est quoi ce sac ?
-Ce n'est rien Awa, je vais y aller.
Je la prends dans mes bras et la sers fort. Je profite qu'il soit entrain de dormir pour m'enfuir d'ici une bonne fois pour toute et elle va me manquer.
-Bon j'y vais !
-À toute !
À peine me suis-je retournée que j'entends la voix de mon mari qui m'appelle. Je me fige sur place ne pouvant plus bouger. Mon Dieu cette fois-ci, il va me tuer.
-Kayni attend !
J'entends ses pas venir vers moi et mon coeur bat à une vitesse incroyable.
-Je vais te montrer quelque chose avant que tu ne partes, dit-il en arrivant vers moi avant de me souffler à l'oreille:
-Tu pensais aller où comme ça ?
Il m'empoigne le bras et me dirige vers la porte de la maison. Je me tourne vers Awa qui est occupée à balayer les feuilles mortes, mon Dieu, je vais mourir et personne n'a l'air de s'en soucier.
Il monte rapidement les escaliers et ouvre ma chambre avant de me jeter avec force sur le lit. Je l'entends qui ferme la porte à double tour.
-Alors mademoiselle veut fuguer hein ? Tu penses pouvoir m'échapper aussi facilement sale p*te ?
Je le regarde sans rien dire, que dire de toute façon. Je prenais des risques en voulant m'enfuir alors autant assumer maintenant que je me suis faite prendre.
-TU VAS ME RÉPONDRE OUI ?
La gifle arriva sans prévenir.
-Tu as déjà oublié ce que je t'avais dit à l'hôpital, tu veux voir tes parents mourir c'est ça ? Il me suffit que d'un simple coup de fil pour qu'ils aillent rejoindre les cieux. RÉPOND IMBÉCILE.
Il m'empoigne les cheveux et me jette par terre, heureusement ma tête n'a pas touché le sol.
-Je vais te montrer qui commande içi sale gamine.
Il me donna des coups de pieds au ventre et me souleva pour encore me jeter sur le lit. Cette fois il enleva sa ceinture et me le fouetta à plusieurs reprises sans oublier aucune partie de mon corps. Je me tortillais dans tous les sens pour les éviter sans succès. Je ne pleurais pas, à quoi bon, ça ne servirait à rien, mais je gémissais de douleur.
Lorsqu'il se fatigua, il s'arrêta en jetant la ceinture par terre et fit les cent pas. Il n'avait pas fini, ce serait trop facile. Je me redressais pour le regarder, avec dégoût, et quand il croisa mes yeux, sa colère sembla augmenter d'un cran et c'est de la façon dont il enleva son pantalon, le fit valser de l'autre côté de la pièce et se jeta sur moi que je le compris.
Des vertiges me prennent soudainement et je me laisse tomber sur le sol. Une larme de tristesse roula sur mon visage puis un autre et ainsi de suite pendant un long moment avant que je ne commence à sangloter de peur, à hoqueter d'amertume, à somnoler de fatigue pour finir par fermer les yeux et me lancer vers un sommeil profond et loin de ce monde englouti par le ÇA.
Betty Bâ
Lorsque j'ai reçu le message de Malick tout à l'heure qui disait «c'est l'heure, il faut y aller ! Je t'attends devant ta porte» , j'étais peiné de laisser Kayni toute seule, surtout qu'elle vient tout juste de retrouver la mémoire et est devastée par tout ce qu'elle a eu à vivre. C'est dur quand des choses atroces nous arrive, que l'on perd leur souvenir et qu'un beau jour, tout nous revient tel un sceau d'eau bien froide pour nous réveiller de notre sommeil. J'ai si mal pour elle, mon coeur se serre à m'en faire mal quand je la vois autant pleurer, autant détruite à seulement 17 ans, à cause de cet homme...qui qu'il puisse être j'espère qu'il paie pour ce qu'il a fait.
Je suis sortie de sa chambre soulagée d'avoir réussi à la faire sourire. Comme Ma Aïcha rentrait de l'université, j'ai abandonné l'idée d'appeler Kalidou pour qu'il vienne lui tenir compagnie, toutefois, ce n'est pas pour autant que Ma Aïcha pourra lui parler car, Kayni n'est pas encore prête à tenir une conversation avec ses parents.
-Je suis désolée maman mais tu dois lui laisser le temps de s'en remettre, comprends que pour l'instant, son cerveau est brouillé et...tous ces souvenirs... Lui dis-je.
-Je sais tout ça Betty mais...je ne peux pas regarder ma fille surmonter tous ces épreuves sachant bien que c'est de ma faute. Je culpabilise de jours en jours en voyant ses souffrances et ça fait mal, dit-elle en désignant son cœur.
Je la prends dans mes bras pour la réconforter. C'est tout ce que je peux faire. Elle est impuissante face à cette situation et c'est de réconfort dont elle a besoin. J'ai finalement appelé Pa Abdel à son cabinet pour qu'il vienne parce que je ne voulais pas les laisser comme ça et toutes seules d'autant plus que ma mère était à sa boutique, il n'y avait que les employés.
Ce n'est que trente minutes plus tard que je rejoignis Malick parce qu'il ne cessait de m'appeler.
-Je t'ai appelé des centaines de fois, j'ai même commencé à m'inquiéter !
-Je suis désolée, elles avaient besoin de moi.
-Ah ! Dans ce cas on peut reporter le plan si tu veux.
-Non ! Surtout pas, on a reporté trop longtemps. Il va finir par m'échapper à force, allons-y !
-À vos ordres m'dame !
Il démarre la voiture et conduit dans le silence. Je me tourne de temps en temps vers lui pour le regarder mais il est tellement concentré et cela vu sous mon angle devrait produire un cliché parfait. Aussitôt je sors mon téléphone de mon sac et prend quelques photos.
-Mais qu'est-ce que tu fais ?
-Je t'ai pris en photo, tu ferais un excellent mannequin tu sais, en plus d'être photogénique et beau, tu as le physique, bien bâti et élancé. Dis-je sans arrière pensée.
-Et bah dis donc, mademoiselle m'a bien scruté on dirait, me lance t'il un sourire en coin
Je deviens toute rouge, oh putain je parle trop !
-Non...enfin je...veux dire...euh tu...
Il éclate de rire pendant que je me fais toute petite sur mon siège.
-Haha...tu es trop mignonne.
-J'ai dit ce que je pensais tu sais !
-Je sais et j'en suis flatté. Mais ce n'est pas dans mes projets le mannequinat, j'aime pas.
-Moi non plus tu sais, par contre quand ils défilent torse nu, là c'est tout le contraire.
Il éclate de rire et m'emporte dedans.
-T'es pas croyable !
C'est dans cette ambiance drôle et égayée que se passa le trajet, j'en oubliais même pendant un laps de temps cet personne que j'allais rencontrer.
Par contre, en arrivant sur le lieu de rendez-vous, je perdis toute gaieté. J'étais désormais en colère en m'imaginant la tête de cet homme dont j'allais faire face pendant au moins une heure de temps.
-Tu as le micro ?
-Oui !
-Le cadeau ?
-Dans mon sac !
-Tu es prête ?
Je le regarde et lui sourit.
-Plus que prête !
Oh que oui j'étais prête. Pour ma mère, pour moi ainsi que pour toutes ses femmes qui ont été victimes de mon paternel.
-Alors bonne chance !
-Merci ! dis-je en sortant de la voiture.
J'avance jusqu'à la porte du restaurant. Je m'arrête pour souffler un grand coup avant d'entrer.
Me revoilà mon papa !