Chapitre 23 : Confession

Write by Moktar91

Chapitre 23 : Confession


Cotonou


Cabinet de maître Assou


Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur le couple qui se laissa découvrir. Le troisième étage qui servait de siège au cabinet de Maître Assou se voyait accueillir par l'enseigne. 

Les mains moites, Cella émit une pause avant de s'essuyer l'e visage à l'aide de son mouchoir. Elle qui, d'habitude dévalait ses murs sans crier gare. Elle qui, la plus jeune fut nommée associée au cabinet. Elle qui depuis quelques trois ans, y avait fait ses armes et en etait devenue incontournable. Mais aujourd'hui, le silence sombre qui creuse son antre lui faisait peur. Cella jeta un coup d'oeil à son homme. Il lui fit un faible sourire comme pour la rassurer avant de lui serrer les mains. Les deux se décidèrent à s'engager vers les bureaux de son patron.


Il était 10h31 quand Maître Assou enfin se fit voir à l'entrée du bureau. Sa surprise était d'autant plus grande que son assistante ne lui avait pas donné signe de vie la veille. Non seulement, elle était présente mais pas seule. 

En s'asseyant en face du couple, l'homme se vit jeter dans le bain par l'inspecteur. 

En évoquant le nom de Cella, l'homme blêmit et fixa l'inspecteur.


Il desserra sa cravate à l'évocation de ce nom... Au grand jamais, il n'avait voulu qu'elle le sache. Pendant longtemps, il l'avait protégé de ce passé qui ne pouvait que lui être fatal... Son regard devint sombre et passa successivement de l'un à l'autre. 

-<<Comment as-tu su ?>>

Le silence par lequel lui avait répondu  Cella/Kyriel l'obligea à répondre.


Il s'enfonça dans son fauteuil, actionna la commande qui verrouilla le bureau. Quand il prit la parole, le bureau vivait un calme insolent...


-<<Vois-tu, commença-t-il par dire, Tu es là fille du grand Agossou Trokpo et moi je suis ton oncle. Le petit frère à ton père.>>


La surprise se lit sur le visage de Cella qui porta la main à sa bouche pour ne pas crier. Amos, lui, frotta le cou de sa chérie, comme pour la rassurer qu'il était là et qu'ensemble ils allaient passer ce moment, agréable ou désagréable fut-il... Il lui fit un sourire à nouveau.

Maître Assou continua à nouveau : <<Tu étais déjà mon assistantes dans le temps. Tu venais d'obtenir ta maîtrise en droit des affaires et je t'avais pris sous mes ailes. Le paradoxe est grandissant entre mon grand frère qui est ton père et moi. Plus jeune, j'étais le timide, l'enfant calme de la famille appelé à être probablement celui qui allait attirer le moins de problème. Ton père, lui, alignait déjà les filles bien avant le campus... Malgré cela c'était un homme très brillant. Il était tellement brillant que je le chahutais parfois à lui dire qu'il serait certainement un génie s'il mettait toute son intelligence au service du bien. Il me regardait parfois et soupirait. Lui, son chemin était le mal. Le mal qui l'avait attiré tôt. Plus tôt que prévu. Son premier choc de mal fut le jour où on vint nous annoncer à la maison avec tes grands parents que ton père fut arrêté pour trafique de stupéfiants. Mais avant même qu'on ne soit au commissariat, il était déjà libre. C'est ce jour que les parents l'ont renié. Il était devenu le paria de la famille. Javais 23 ans et lui bonclait ses 27 ans. Nos chemins vont se séparer ce jour jusqu'au jour où on s'est retrouvé quelques années après à l'enterrement des parents qui étaient morts dans leur lit, étouffé. A bien y penser, je pense qu'il était bien le responsable. Ce jour là, il me présenta à ta mère. Je l'avait aimé le premier jour au premier regard et cet amour n'est jamais mort jusqu'à ce jour. Cette femme était d'une sensualité excessive. Mais tu avais 4 ans, quand ton père la fit tuer lorsqu'il a découvert que nous avions une liaison. Je me promis ce jour là de te protéger car j'étais en quelques sortes responsable de sa mort. Ton père trempait déjà dans beaucoup d'affaires louches et apparaissait très souvent aux côtés de grandes personnalités. J'ai du me faire changer mon nom de famille car il le recherchait aussi. Je pris donc le nom Assou qui n'est qu'un diminutif de Agossou. C'était il y a 7 ans de cela que tu t'es présentée pour la première fois au cabinet. Tu recherchais un stage de fin de formation pour soutenir ton mémoire. Ton CV, ton nom, tout me fit ramener à ce passé que j'avais enfoui en moi... C'était indéniable. Il s'agissait bien de Cella, toi...la fille de la femme que j'ai toujours aimé. Mais un jour, quelques huit mois après, tu avais décidé de mener une enquête suite à des malversations relevées dans les comptes d'une entreprise qui était une de mes clientes. J'avoue que jusque là, cette entreprise, je ne savais pas que c'était celui de mon frère... Tu vas finir par reveler le dossier à ton fiancé qui venait de sortir de l'école de police avec son grade d'inspecteur. Je ne l'ai su que bien plus tard le soir où devait se dérouler l'opération. Mais ce que la police n'a jamais su, c'est que ton père était au courant de tout grâce à mon associé. Cet homme, avait donc juré de se venger de moi et par la même occasion de toi sa fille qui l'avait trahi. Tu avais trahi ton père sans savoir qui il était en réalité et ce qu'il avait faisait comme activité. 

Quand tu avais su qui était ton père quand Amos t'en avait informé le matin de cette opération, tu avais décidé d'être présente sur les lieux pour vraiment le confronter. C'était l'erreur fatale. Ton propre père pointa son arme sur toi et tira avant de disparaitre dans la nature. C'est à cet instant que je fis mon entrée et te vit à terre avec les policiers à tes côtés. À l'hôpital, je m'étais arrangé avec le médecin pour te transférer après t'avoir déclaré morte. On s'était arrangé pour faire enterrer un SDF qui était mort plus tôt à ta place. Je me suis permit de te refaire ton identité pour que tu puisses échapper à ton père car il te recherchait et te recherche toujours.... Depuis, Cella est morte pour laissé place à Kyriel... Tu as repris ta place ici et tu es restée la meilleure collaboratrice que j'ai jamais eu.>>


Il déposa le stylo qu'il avait en main et fixa le plafond. Le brasseur ventilait un vent terne. Il était le seul qui répondait au silence qui résonnait à l'intérieur du bureau.


Kyriel/Cella enfouie son visage entre ses mains et coulaient des larmes. Elle pleurait en silence et ne pouvait se permettre de croire que sa vie était ce monologue de quelques lignes que venait de déblatérer son oncle... 


-<<C'était pour ton bien>>, reprit Maître Assou.


Cella se leva et courut vers la salle de bain. À cet instant, le téléphone sonna. C'était la secrétaire de l'avocat. Il raccrocha et elle entra quelques minutes plus tard.

Kyriel/Cella et Amos sortirent du bureau.


Quand, quelques minutes après, Amos démarra sa voiture, Cella pleurait toujours mais cette fois-ci en silence... Son homme la regardait et comprit que maintenant plus que jamais il avait besoin d'être là pour elle. D'être son épaule... Il toucha sa poche gauche. La bague de fiançailles qu'il avait prévu pouvait attendre... L'enjeu était maintenant de maintenant la nouvelle identité de sa prunelle mais aussi de débusquer cet homme qui est son père...


La tâche devenait compliquée mais pour cette femme, il pouvait faire l'impossible.


En passant les feux de signalisation du stade de l'amitié, il savait que désormais Cella devra être prudente...

L'histoire que vous lisez

Statistiques du chapitre

Ces histoires vous intéresseront

Meurtres au paradis