Chapitre 24 : Livré !

Write by Moktar91

Chapitre 24 : Livré ! 



L'inspecteur prit son arme et franchit les portes de l'appartement qu'il referma derrière lui.


La nuit aura été longue et difficile pour lui et pour sa fiancée. Il n'avait pratiquement pas dormi. Quatre heures du matin les vit debout. Il avait consolé sa femme, que dis-je sa future femme. Il l'avait rassuré. Elle avait pleuré, maudit la nature et Dieu mais par dessus tout cet homme et ce nom qu'elle portait. Elle avait juré et s'était juré de retrouver et de détruire cet homme qui était son père... 


Des douleurs de sa compagne, il en était conscient. 

De ses malheurs qui les avaient éloignés, il en avait la lourde responsabilité...


Aujourd'hui, son combat est sur deux fronts... Celui de retrouver le meurtrier de son père mais aussi celui de détruire son futur beau père. Si un jour, alors qu'il était Encore à l'école de police, on lui avait dit qu'il ferait de ses choix cornéliens, il aurait sûrement rit jaune. Mais en ces heures si ternes de sa vie, il fit l'absurde remarque que tout n'était que mirage. Son monde si parfaitement enchaîné n'était que simple château de sables et que les lignes tissés étaient faites avec du carton papier. Le simple fait de se savoir condmané à se voir couler en lui le sang de cet immonde personnage ne fait que accroître sa haine envers cette catégorie d'hommes qu'on appelle communément les boss. 


Il venait de passer l'avenue saint Michel et ses pensée se tournèrent vers sa mère... Il émit un long soupir et essaya de se remémorer la dernière fois qu'ils les avaient vus. Était-il entrain de les fuir ? Comme il avait fuir au devant de ses responsabilités depuis le départ de sa tendre Cella il y a six ans? Son père le lui avait dit. Amos était tout sauf un lâche et il ne pouvait fuir ses parents. Sa mère demeure telle même si elle reste sa tante..

Quand il contourna le carrefour pour se garer devant le commissariat, l'ortb faisait passer le journal du matin. La voix stridente et lourde qui vrombissait de la radio de sa voiture captiva son attention. Il augmenta légèrement le volume et écouta l'homme parler un bonne trentaine de secondes avant de descendre. 

En franchissant les portails du commissariat, Amos n'avait aucun doute. Cette voix était celui de son ministre de tutelle. Le ministre de l'intérieur, de la décentralisation et des collectivités locales.

Et il émit un petit sourire... 

Retrouver le père de sa chérie n'était absolument un problème. Il avait les cartes en main pour cela. Son père n'était autre que l'actuel Ministre de l'intérieur dans le gouvernement de l'actuel président du Bénin... Il fallait le faire tomber....

L'équation est délicate voir difficile mais il en fait un défi personnel...



C'est la tête pleine de questions et d'interrogations qu'il alla à son bureau. 


Déjà se trouvait dans la cour du commissariat de nombreuses personnes... Les détenus qui devraient être présentés au procureur étaient alignés et s'asseyait à l'appel de leur nom dans la fourgonnette. 


Il ignora le beau monde et pénétra à l'intérieur. À peine, avait-il prit place que son portable se mit à sonner. Lorsqu'il se permit de jeter un coup d'oeil, il n'avait pas hésité une seule seconde à décrocher. La voix fluette et suave à l'autre bout du fil lui fit savoir qu'elle était dans l'enceinte du commissariat.

Amos raccrocha et sorti precipitement. Il ouvrit sa porte et balaya du regard les nombreuses personnes dans la cour... Son regard s'arrêta au bout de quelques secondes sur une silhouette parfaite. Il l'a reconnut au premier regard. Elle était sous le manguier, tripotant dans ses mains son portable. À ses côtés, se tenaient deux autres personnes. Amos émit un sourire de Surprises et lui fit signe. Elle observa autour d'elle avant de se décider à le rejoindre d'une démarche pas très rassurante...

Quand les dames pu prendre enfin siège, Amos les detailla à nouveau. 


Naimath semblait anxieuse. Elle n'avait pas l'habitude des commissariats et se retrouver dans un lieu aussi inhabituel la déstabilisait. Mais sa mère avait tenu à y être. Avec la principale concernée. <<Ma déclaration ne sera plus que solide qu'en face des hommes de lois>>, avait-elle dit comme pour achever de convaincre la petite fille. C'est ainsi que ce matin, elles se retrouvait dans ce commissariat.


Naimath voulu parler mais sa mère la devança. La petite se tut alors.


-<<Ta sœur et moi, nous sommes ici parce que ta belle mère a des choses à dire>>, commença-t-elle.


Amos lui fit signe de continuer.


-<<Elle sait beaucoup de choses...>>


À cet instant, y'a Rockyath se refit une posture dans le fauteuil et demanda un entretien formel. 


Quand les paperasses administratives furent achevées, Amos, à ses côtés sa collègue et le commissaire se mit à écouter la dame.



Amos retranscrivais la déposition de Y'a Rockyath qui avait préféré ne pas solliciter un avocat.


-<<C'est le prêtre qui a tué mon mari.>> Déclara-t-elle de but en blanc

-<<Je ne saurais dire exactement les raisons qui l'y ont poussé. Je peux juste dire qu'il l'empoisonnait lentement. Ce n'est que après le décès de mon mari que je l'ai su alors qu'il était au téléphone avec un certain Raphaël d'ange. Je crois que ça doit être un surnom. Cet homme le tenait presque à carreaux. Je sais juste que c'est un homme dangereux puisque il avait peur de lui. Florent est un homme bizarre, assez psychopathe sur les bords. Il me dira juste un soir qu'il devrait le tuer. Ce qui a confirmé mes doutes. Je suis bêtement tombée dans son piège quand il a dit vouloir faire de moi sa femme, la femme d'ombre comme il aimait le dire. Plusieurs fois il essaya en vain de me faire porter une grossesse, sa grossesse et à chaque fois que c'était un échec, il développait une colère noire... Dans ses armoires, j'ai pu retirer des documents. C'était il y a quatre jours. La veille de ce fameux jour où il a voulu me tuer. Je fouillis son armoire quand je suis tombée sur des documents dont je n'ai aucunement la connaissance. Je me permit tout de même de faire les copies afin de les garder éventuellement. Et je pense que c'est le moment de m'en servir. Enfin, si vous pouvez y trouver quelque chose. Son désir majeur est d'être à la tête de la fortune de cette famille. Et dire que c'est une fortune qui ne fait que créer des morts et des désolations.>>


Elle finit sa déclaration en tendant au commissaire une liasse de documents. Il les remit aussitôt à Amos qui dirigeait l'enquête.


-<<Que pouvons-nous faire pour vous ? Car il ne peut être convoqué sans une plainte formelle. >> L'inspecteur venait ainsi d'entrer dans le vif du sujet. 

Amos croisa les doigts pour qu'elle dise oui. Officiellement il n'y avait aucune plainte contre le Père Florent mais des doutes, rien que des soupçons. Si une plainte formelle venait à aboutir, il pourrait alors faire bouger les lignes.


Elle attendit quelques instants et regarda les deux femmes assises de part et d'autre. Leurs expressions faciales lui indiquaient de continuer sur sa lancée.


Elle soupira profondément avant de dire : <<Oui, je porte plainte contre le Père Florent Hessou pour tentative de meurtres sur ma personne et meurtre sur la personne de Monsieur Maurille Amoussou.>>


La salle émit un soulagement pendant que Amos enregistrait la plainte. Même le commissaire avait ce sourire des beaux jours...


Quand les dames quittèrent enfin le commissariat, Amos était plus que jamais prêt. Il avait en même temps adressé une convocation au Père Florent.


Les bonnes choses pouvaient commencer, se dit-il...



En relisant le procès verbal de y'a Rockyath, il remarqua la pile de documents que la dame leur avait apporté quelques instants plus tôt...


Il sourit intérieurement à l'idée de savoir que le tout puissant Florent venait de se faire livrer par cette même femme qu'il prenait pour sa chasse gardée...

Meurtres au paradis