Chapitre 25: Les Crises
Write by Plume Inspirée
Chapitre 25: Les crises
1 mois plus tard...
( Brazzaville, Mi-Novembre 2010)
** Dans la tête de Brice**
Ça faisait deux jours que je n’avais pas vraiment parlé avec Camille. Je l’évitais pour ne pas avoir à lui dire à propos de mes crises de ces derniers jours. Le fait de vivre dans le même quartier aussi ne facilitait pas la tâche quand je voulais l’éviter, car elle pouvait débarquer à la maison à n’importe quel moment, depuis la présentation Camille vivait à deux ruelles de chez moi.
Ma mère compte à elle avait formellement refusé de venir à la présentation, une des cousines à ma mère était quand même là pour représenter mon côté maternel. La relation avec ma mère était devenue très froide et je n’aimais pas ça. Alors j’avais décidé de passer chez elle ce soir après le boulot.
- Grand Brice je n’attends que toi pour partir, euh au fait Ya Camille demande qu’on lui achète des baguettes et on les lui dépose avant d’arriver chez nous.
- Moi je vais chez maman en fait.
Je fouillais dans mes poches pour en ressortir un billet de 2.000frs que je tendais à Pitsou
- Tiens prends lui des baguettes.
- D’accord grand!
Je ne voulais pas inquiéter Camille avec mes crises, je savais aussi que ce n’était pas possible de me voir avec elle sans lui partager ce que je vivais.
J’étais monté dans ma voiture et je conduisais pour me rendre chez ma mère. Mon téléphone sonnait et je décrochais l’appel
- Oui allo!
- Brice c’est Ali!
Ali c’était Alice la fiancée de Marc mon ami, Alice était arrivée d’Allemagne depuis hier, leur dot était dans un mois.
- Oh ma chérie ça va? C’est vrai que Marc m’a dit que tu es arrivée depuis hier mais avec tout ce que j’ai dans la tête j’ai complètement oublié de te contacter
- Ce n’est pas grave, ça c’est mon numéro du pays hein, je ne le connais même pas en tête donc enregistre le juste. Avec les coupures d’électricité ici, mon téléphone où il y a mes conversations whatssap avec Camille est éteint. S’il te plaît passe moi son numéro
Alice et Camille étaient en contact depuis près de trois semaines déjà, les deux semblaient bien s’entendre, déjà qu’Alice était un peu du genre Camille stricte avec beaucoup de principes. Je lui avais alors dicté le numéro de Camille.
- Merci ça marche je l’appelle de suite pour qu’on fasse le programme je pense que je vais dormir chez elle ce week-end pour qu’on passe chez le couturier et les autres courses.
- Ah les femmes, donc pour aller chez le couturier il faut aller en équipe?
- Bah ouais il faut beaucoup d’avis pour le modèle
- Ahahahahaha. Comme tu passes le week-end chez Camille je te verrais certainement ce week-end!
- Ok pas de soucis
- Entre temps si je peux aider fais moi même un texto
- D’accord Biyo ça marche!
Je continuais à conduire, je pensais à Camille et à la tournure des choses dans ma vie depuis son arrivée. Je partais à l’église, je m’étais même acheté une bible. Camille ne cessait de m’encourager à m’inscrire au cours de baptême à l’église. En repensant à ça je m’étais mis à rire moi même. Les choses pouvaient parfois très vite évoluer, je m’en rendais compte. Il suffisait parfois d’aimer en vrai pour revoir parfois nos principes et tel avait été mon cas.
Je n’étais peut être pas très ancré à la parole de Dieu je lisais à peine ma bible. Disons que je la lisais dimanche à l’église et pour répondre à des textos de Camille qui parfois me demandait ce que j’ai médité. Quant au pasteur je l’avais vu deux fois et j’avais promis repartir le voir mais il fallait avouer qu’avec tout ce que j’avais déjà comme occupation, les visites chez les pasteurs n’étaient certainement pas pour moi.
J’étais dans la ruelle de chez ma mère, puis j’avais eu un souvenir de Junior et moi dans la voiture, un matin alors que je lui déposais à l’école, des larmes avaient remplis mes yeux. Aussitôt j’étais en train de refaire l’une de mes crises.
Ayant perdu le contrôle de mon volant, la voiture s’était dirigée droit contre un mur. Quelques passants avaient entourés ma voiture,
- Il n’a rien le chauffeur apparemment!
- Non je pense qu’il a perdu connaissance
- Mais la portière est coincée j’essaie d’ouvrir
- Essayez de me ramener un couteau je vais ouvrir la portière
... Je ne pouvais pas bouger mais je n’étais pas inconscient je les écoutais tous. Cette fois ci ma crise n’avait pas duré bien longtemps. Une dizaine de minutes plus tard, j’avais retrouvé l’usage de mes jambes. Alors j’avais ouvert la portière moi même, pendant qu’un monsieur essayait de l’ouvrir de l’extérieur avec un petit couteau.
Tous les regards étaient sur moi quand j’étais descendu de la voiture. J’avais reconnu le visage de la propriétaire de la parcelle. C’était une maman que je voyais dans le quartier.
- Maman je suis vraiment désolée, j’ai perdu le contrôle de mon volant je ne saurais l’expliquer. Je suis vraiment désolée
- Mon fils c’est à moi d’être désolée pour toi, il en a fallu que très peu pour que tu te fasse mal. Dieu merci tu n’as rien. Et même le mur là n’a rien de grave. Papa la voiture c’est juste un bien matériel. Il faut louer Dieu, tu n’as rien.
- Merci maman.
- Tu es le fils de madame Marceline non? Je pense que je te voyais souvent traîner avec Pitsou un petit du quartier?
- Oui maman je suis le frère de Pitsou, oui le fils à maman Marceline.
- Oh mon fils les égratignures sur le mur là ne sont rien comparées à ta vie mon fils. Je vais dire à l’un de tes petits frères de refaire la peinture oh. Sois tranquille.
- Merci maman! Je m’excuse je vais appeler mon mécanicien.
J’avais ouvert la portière pour prendre mon téléphone, pendant que je m’éloignais un peu de l’attroupement pour téléphoner. J’écoutais une fille parler à la maman.
- C’est chez lui que vit Pitsou non? C’est aussi dans son entreprise que travaille Maryse la fille de maman Flore de la ruelle du derrière là!
- Oh c’est vrai? Mais c’est un garçon gentil alors. Mais il est bien différent de sa mère et ses sœurs oh!
- Trop même. C’est lui le papa du petit qui était mort là bas chez madame Marceline
Dès que la fille qui racontait avait fait cette dernière confidence à la maman, la maman s’était mise à battre ses deux mains, comme une personne qui voulait dire quelque chose mais préférait se faire. Mais la vérité restait que ma mère n’était pas le genre de maman du quartier que les gens pouvaient simplement appeler maman. Elle tout le monde l’appelait madame. Alors, que la maman fasse une grimace ne m’étonnait pas, personne n’appréciait ma mère ici.
Après avoir passé l’appel à mon mécanicien, j’étais revenu vers l’attroupement des quelques personnes. Le regard de la maman envers moi était un regard plein de compassion. C’était certainement parce qu’elle venait d’apprendre que j’avais perdu mon fils récemment.
- Ah vous aussi partez maintenant chez vous, il n’y a pas de spectacle ici.
Avait lancé la maman à l’égard des gens qui étaient là. L’attroupement s’était dispersée.
J’étais juste resté avec la maman et la jeune fille de tout à l’heure, celle qui lui donnait des informations sur moi. C’était apparemment la fille de la maman.
- Mais mon fils, si tu es pressé tu peux partir si le mécanicien vient on peut te faire signe.
- Non maman je vais l’attendre ici, je ne veux pas inquiéter ma mère avec cette histoire d’accident. En plus mon mécanicien est un garçon du quartier. Son atelier est à quelques ruelles d’ici.
- Ah je vois c’est Didier ton mécanicien?
Je souriais avant de répondre
- Oui c’est Didier
- C'est bien mon fils il faut croire aux talents de tes frères du quartier. Vraiment c’est comme ça qu’on évolue. Si l’autre a une entreprise il ne faut pas aller chez une autre personne. Vraiment c’est ça qu’il faut faire.
Je souriais aux conseils de la maman, quand j’apercevais enfin la voiture de Didier qui arrivait. Didier avait garé devant chez la maman.
- Ya Brice? Qu’est ce qui s’est passé?
- J’ai perdu le contrôle,
Je n’avais pas fini de parler que la maman avait lancé
- Didier il faut bien vérifier les freins là , imagine si c’était dans la grande rue ce qui devait arriver hein! Là encore Dieu merci c’était seulement dans la ruelle et qu’il n’a rien de grave.
Hum les mamans! Didier, la fille de la maman et moi avions échangés un regard complice. Comme pour dire « Ah les vieilles! »
- D’accord maman je vais vérifier tout ça. Bon Ya Brice on fait comment?
- Bah je te laisse la voiture. Tu peux me la ramener demain à BTL?
- Hum demain yaya? Toi aussi ça va me prendre toute la semaine, bon disons je te ramène ça samedi à la maison.
- Petit tu as la pagaille et entre temps je vais faire comment?
- Yaya il faut aussi que je fasse appel à mon carrossier, ce n’est pas un truc d’une journée. C’est vrai qu’il n’y a pas de grands dégâts mais te connaissant très exigent laisse moi le temps de faire un travail à tête reposée.
- Bon ça marche on s’appelle!
j’avais pris mon sac et je lui avais remis les contacts avant de dire au revoir et remercier encore la maman ainsi que sa fille.
Chez ma mère c’était à quelques maison de là où c’était passé l’accident.
A mon arrivée, je trouvais juste l’un des gardiens alors qu’ils étaient toujours deux de service.
- François comment vas tu?
- Ca va chef et toi?
- Non ça va. Tu es seul? Romain n’est pas encore là?
- Oh tu n’es pas au courant, Romain a démissionné ça va faire deux semaines.
- Comment ça? J’espère que ma mère n’a pas été dure avec lui?
- Je ne pense pas, il ne m’a pas avancé des raisons valables peut être qu’il a trouvé mieux ailleurs
- Ok!
Puis je me dirigeais vers la maison, mais au fond de moi, je me promettais à moi même de téléphoner Romain pour savoir ce qui s’était passé, pourquoi avait-il démissionné? Il était le plus ancien de tous les employés de ma mère. Il était presque le seul que ma mère traitait quand même avec un peu de respect à cause surtout de la durée qu’il avait faite avec nous.
Romains travaillait pour ma mère depuis 7 ans. Aucun employé ne faisait autant d’années chez ma mère, il fallait quand même reconnaître que maman n’était pas très coopérative.
Je trouvais Cathy devant son pc avec des casques aux oreilles, confortablement installée dans l’un des fauteuils du deuxième salon.
- Eh ooooooh Cat girl!
Elle me suivait à peine, je m’étais approchée d’elle pour la toucher et elle avait sursauté
- Ya Brice!
Elle me recevait avec beaucoup de joie. Avant d’enlever son casque elle avait crié avec enthousiasme
- Ya Nic devine qui est là? Aaaaaaaaah noooooon Ya Brice!
- Hum je vois tu parles avec ta sœur!
Cathy avait débranché les casques, pour permettre à Dominique de parler avec nous deux à la fois. C’était un appel Skype. Je m’étais installé juste à côté de Cathy et on avait passé près de vingt minutes à rigoler avec mes sœurs , ça m’avait fait un très grand bien. Pendant qu’on parlait encore, maman était sortie du couloir pour rejoindre le salon, je redoutais sa mauvaise mine, mais à ma grande surprise apparemment sa colère était passée
- Mr Taty tu es là ?
Je m’étais levé pour me rapprocher d’elle
- Oui maman
Elle m’avait fait la bise et on s’était installé au premier salon, pour ne pas être dérangé par Cathy qui continuait à causer avec Dominique
- Comment vas tu?
- Je vais bien maman et toi?
- Moi aussi ça va.
- Ces derniers temps tu voyages moins apparemment?
- Oui le projet qu’on m’avait confié là, il fallait que je sois sur place pour surveiller l’installation des bureaux. Là je compte partir en Afrique du Sud la semaine prochaine.
- Ah ok je vois. Et comment fera Cathy?
- Comme d’habitude l’une des femmes de ménage va s’installer ici avec elle le temps de mon absence
- Ok.
- Et BTL?
- Pour tout te dire maman, c’est quand même chaud mais je tiens le coup. Dernièrement les gars des contrôles sanitaires sont passés et ils ont foutu la pagaille et là j’ai reçu un avertissement de l’arrivée des gars de l’environnement
Elle avait éclaté de rire, ça me faisait du bien de retrouver l’ambiance avec ma mère
- Non mais ces voleurs! Kiekiekiekiekie
- Mais ce sont tes amis non ! Kiekiekiekiekiekie
Je m’étais levé prendre une bière dans la cuisine, puis j’étais revenu m’asseoir avec maman
- T’aurais pu m’appeler quand même ou m’envoyer le papier qu’ils t’avaient laissé, si je cherche bien j’ai un ou deux contacts chez eux
- Non maman j’ai voulu gérer ça tout seul. Tu as déjà beaucoup fait!
J’avais passé près d’une heure chez ma mère, nous avions même mangé ensemble, Cathy, maman et moi.
Quand je m’apprêtais à rentrer je m’étais débrouillé pour que ma mère s’arrête juste dans la parcelle et qu’elle ne se rende pas compte que j’étais à pieds.
À ma grande surprise, maman avait demandé des nouvelles de Camille, je lui avais dit qu’elle allait bien et nous n’avions pas tiré cette conversation en longueur. Je m’arrangeais d’appliquer le conseil de Marc. Celui d’éviter de parler de ma mère à Camille et vice versa. Je refusais de me mettre dans les conflits de femme.
J’avais pris un taxi pour rentrer à la maison.
À cause des embouteillages, le chauffeur avait prit des raccourcis, il était alors passé par la ruelle de chez Camille, j’avais envie de lui dire de garer là, mais j’hésitais, je n’étais pas fort quand il s’agissait de mentir à la femme que j’aime, alors je savais que ça devait être difficile pour moi de ne pas lui dire pour mes crises.
Dans le taxi je repensais encore à mon accident de tout à l’heure, comme avait su le dire cette maman, heureusement que ça c’était passé dans une ruelle. Et si j’avais fais cette crise en plein boulevard! C’était décidé, il fallait que je consulte un médecin, ça commençait à devenir dangereux.
Le taxi avait garé devant chez moi, je lui avait payé et j’étais entré dans la parcelle. Oh non! M’écriais je en m’approchant de la véranda. Ce rire aiguë c’était celui de Camille! Je n’avais pas envie d’avoir à lui parler!
-Bonsoir la famille! Vous célébrez quoi?
- Rien de spécial
Karl s’était empressé de répondre, Camille et Pitsou avaient éclatés de rire.
J’aimais tant cette femme! Camille n’était presque jamais triste. Sa joie était en plus contagieuse.
- Ah petit arrête de faire comme si rien était, raconte à ton yaya!
- Ya Camille sérieux tu es comme une petite fille quoi!
- Quelle petite fille là! Laisse la grande elle dit juste la vérité
J’avais fini par comprendre que c’était leurs histoires. Alors je m’étais dirigé dans la chambre. Avant même que je n’arrive devant la porte de la chambre Camille s’était levée. Je n’avais pas envie d’avoir à parler avec elle.
- Tu as vu l’heure Camille?
- Hum quoi je suis à deux pas d’ici en plus tu vas me déposer. J’étais trop fatiguée de rester à la maison. J’ai travaillé le matin
- Je sais j’ai ton programme. Tu as vu tes baguettes?
- Oui c’est même quand Pitsou m’a apporté ça que je me suis décidée de venir avec lui.
Nous étions dans la chambre cette fois ci.
- Il m’a dit que tu étais chez maman, comment va t-elle?
- Elle va bien.
- Et Cathy?
- Elle va bien aussi. Je lui ai trouvé en appel vidéo avec Nic
- Au fait je ne sais pas quoi faire à Nic au retour d’Alice. Donne moi un petit indice
- Elle aime s’habiller, elle n’aime pas préparer.
Elle avait éclaté de rire
- Je t’aime trop, Melchi doit prendre ton intelligence, regardes comment tu as résumé ta réponse.
- C’est encore qui Melchi?
- Bah notre fils!
J’éclatais de rire
- Kiekiekiekiekiekie non mais Camille tu es sérieuse? Tous les jours tu changes de prénom à ce pauvre bébé. Il doit se dire mais maman est un vraie tarée quoi!
- Melchisedek dans la Bible j’ai coupé Melchi son petit nom sera Mel.
- Non il ne va pas s’appeler Mechisé quelque chose.
Camille s’était levée devant moi
- Je suis rassurée chéri, en fait j’ai eu comme l’impression que tu m’évitais depuis deux jours. Mais c’est bon je suis rassurée, le papa de Melchi ne m’en veux pas
J’éclatais de rire encore. Puis Camille rajoutait,
- Bon j’ai fais le riz cantonné et la viande à la sauce. Je ne supporte plus l’odeur de la nourriture que je cuisine moi même donc je ne pourrais pas manger. Et je ne vais pas aussi supporter l’odeur quand tu vas manger. Je suis rassurée je t’ai vu, tu peux me raccompagner
- Ok, on y va!
J’avais pris sa main dans la mienne,
-Donc en deux jours tu as changé de caprices? Maintenant tu ne supportes plus l’odeur de la nourriture que tu cuisines toi même? Et donc comment tu vas faire pour manger désormais?
- Hier ya Cynthia était à la maison elle a fait la cuisine pour moi, j’ai encore la bouffe là bas même. Ce week-end Alice le passe avec moi, c’est elle qui va cuisiner. La semaine prochaine je ferais certainement recours à Dorcas.
J’éclatais de rire,
Une fois au salon, Camille avait pris congé des garçons
- Bon l’amoureux déçu si tu n’as pas le moral fais un texto je vais te remonter le moral
- Ya Camille ce n’est même pas drôle ça!
- Attends Karl tu t’es fait plaqué? Mais à ce que je sache tu n’avais pas de copine non?
- Yaya ne fait pas attention à ce que dis Ya Camille.
C’est dans cette ambiance de rire que Camille et moi avions quitté le salon. Maintenant il fallait déjà que je prépare le mensonge à lui faire à propos de la voiture.
- Où est ta voiture?
- À BTL je n’ai pas pu la démarrer ce soir, mon mécanicien passe voir ça demain.
- Oh ok! Bah ça tombe bien j’ai envie de marcher un peu.
En marchant j’écoutais Camille me raconter ses histoires de préparation au mariage de ya Cynthia et sa nouvelle amitié avec Alice la femme de mon ami. Je l’écoutais avec attention ça me faisait plaisir de lui voir autant joyeuse. En plus ça m’évitait de devoir lui faire part de mes crises. Tant que c’était elle qui parlait et que j’étais celui qui écoutait, il n’y avait pas de danger.
Je l’avais accompagné jusqu’à chez elle.
Au retour je marchais et je pensais à tout ça d’un air rêveur, j’étais presque arrivé chez moi quand j’avais refairt une de mes crises.
La crise commençait par une sensation de froideur au niveau de ma tête, puis je sentais une douleur soudaine au niveau de mes pieds. Cette douleur se terminait par quelques minutes qui me paralysaient les deux membres. La plus longue jusqu’ici avait duré trente minutes environ.
Je m’étais appuyé contre un mur pour me maîtriser mais ça n’avait pas suffit, je m’étais assis à même le sol là dans la rue. La rue était déserte heureusement personne ne m’avait vu. J’y étais resté une vingtaine de minutes sans bouger puis la sensation de paralysie c’était envolée. Je m’étais alors levé de là et j’avais pris le soin de me débarrasser du sable sur mon pantalon.
A mon arrivée à la maison, j’avais trouvé les deux petits en pleine causerie, je m’étais dirigé directement dans la chambre. J’avais pris une douche et je m’étais installé dans mon lit. Je le faisais rarement, mais j’avais pris ma bible et je l’avais ouvert au hasard. Je me gênais de poser des questions à Camille, mais à vrai dire je me demandais comment il fallait lire la Bible, par où commencer? Tout ça me traversait la tête mais je trouvais cette question stupide alors je me gênais de la poser à Camille.
Comme toutes les fois je n’avais pas passé plus de 10 minutes à lire ma bible , je me sentais déjà ennuyé, alors j’avais pris mon téléphone, et c’est là que je me souvenais de Romain, il fallait que je l’appelle pour savoir ce qui s’était passé avec ma mère.
Il n’avait pas laissé sonné plus de deux fois,
- Allô le big boss !
- Ah mais Romain tu m’appelles jamais
- Ah tu sais tu es un chef je ne veux pas te déranger.
- Non tu ne peux pas me déranger. Dis moi comment vas tu?
- Je vais bien. Tu as eu une place ailleurs?
- Non en fait je cherche.
- Je ne savais même pas que tu avais quitté de chez maman. Tu aurais pu me dire que tu cherches une place on ne sait jamais je peux t’en trouver. Je pensais que c’était toi même qui avais quitté en fait
- Oui ce n’est pas maman qui m’a chassé
Je trouvais ça bizarre, ma mère ne l’avait pas licencié, il était parti de lui même, mais il était tout de même parti sans la garantie d’avoir trouvé un autre job. Pourquoi ça sonnait mal?
- Mais pourquoi tu es parti Romain?
- Ah chef juste moi même
- Non ça n’a pas de sens, tu pars pour rester à la maison sans salaire. Tu sais que tu peux me parler à moi comme à ton frère tu le sais n’est ce pas? Maman te traitait mal c’est ça?
- Non je ne peux pas me plaindre pour ça. Madame est dure c’est vrai mais j’étais celui qu’elle traitait quand même avec moins de rigueur tu sais mais c’est compliqué en fait
- Dis moi Romain. S’il te plaît dis moi. Écoute passe demain au bureau tu connais mon entreprise?
- Non big boss!
- Bon demain tu prendras un taxi et je vais expliquer au chauffeur. Il faut qu’on se voie et par la même occasion je vais essayer de passer des coups de fil pour voir si je peux te trouver un truc en attendant.
- D’accord chef je t’appelle demain vers 9h pour te dire que je suis en route
- D’accord je vais payer le taxi sur place.
- Oh avec toi j’ai confiance, je sais que je peux toujours compter sur toi. Mais j’hésitais de t’appeler tu sais il y’a certaines situations délicates et toujours pas faciles à raconter.
- Tu peux me parler à moi. A demain je vais t’attendre.
- Ok chef Brice
En fait il m’appelait chef mais c’était toujours sous un ton très amical, Romain était comme un grand frère à mes yeux.
Pourquoi je sentais que le départ de Romain n’était pas bien claire? Connaissant ma mère peut être qu’elle l’avait humilié mais il n’avait pas voulu me le dire au téléphone, me disais je... Mais j’allais le savoir demain.