Chapitre 26 : Apellez moi madame Kalou

Write by Mayei

Chapitre 26 : Appelez-moi Madame Kalou

 

...Nath...

 

Moi : donc quand vais-je recevoir le virement de sept cent mille sur mon compte ?

 

Linda : repose-moi la question et tu me sentiras. L’enfant que je porte pour toi la ne vaut pas plus que sept cent mille ?

 

Moi : tu vois c’est ce que je n’aime pas avec vous. On commence quelque chose et vous ne terminez pas. Qu’est-ce que la valeur de l’enfant est venue chercher ici ? Notre pari est quelque chose de complètement différent 

 

Linda : d’accord attends hein ! Ton banquier va bientôt t’appeler pour te signaler que la transaction est passée.  (Ouvrant la portière) Je m’en vais travailler.

 

Moi : et mon bisou ?

 

Linda : Kalou c’est ta joie que tu n’arrives pas à canaliser comme ça ?

 

Moi : Un simple bisou que je demande ? 

 

Elle me lorgna d’abord et comme elle aime les problèmes elle fit carrément le tour de la voiture pour se présenter à ma vitre. J’ai dû ouvrir la portière afin de pouvoir mieux la saisir et l’embrasser avec tout l’amour que je ressentais pour elle. Je n’oubliais pas de lui caresser le ventre qui pointait bien maintenant. Je n’arrivais toujours pas à croire qu’à l’intérieur de ce ventre qui jadis était si plat, grandissait mon enfant. 

 

Moi : prends soin de vous ok ?

 

Linda : d’accord patron 

 

Moi : je t’aime 

 

Linda (petite voix) : je t’aime aussi 

 

Moi (me moquant) : c’est dire je t’aime qui peut te faire avoir une petite voix comme ça.

 

Linda : tchrrr

 

Moi (riant) : c’est ce que je disais. 

 

J’attendis qu’elle soit à l’intérieur pour m’en aller.  Deux mois sentaient écoulés et madame était maintenant à cinq mois de grossesse. Nous revenons de notre consultation prénatale. Oui « notre » car cette grossesse est à nous deux. Elle porte peut-être l’enfant mais je vis la grossesse aussi. Donc au cours de notre visite nous avons pu savoir le sexe de l’enfant. En vrai chef que je suis, c’est évidemment un garçon. Nous avions lancé le pari. Elle soutenait bec et ongle qu’il s’agissait d’une fille et moi d’un garçon. Elle avait elle-même fixé le pari à sept cent mille francs. J’avais pourtant essayé de lui faire entendre raison madame ne voulait rien comprendre. Voilà maintenant le verdict est tombé, elle veut s’échapper avec des stratagèmes. Ce pendant c’est juste pour le fun mais j’allais être tout aussi heureux si cet enfant avait été une fille.  Peu importe le sexe, seul le fait d’avoir un enfant en bonne santé compte.

 

Mon téléphone ne cessait de sonner. Je savais qui c’était alors je décidais de ne pas répondre en plus j’étais déjà tout près. Quelques minutes plus tard je garais dans la cour familiale. Je trouvais maman au salon. Dès qu’elle me vit, elle sauta de son fauteuil. J’étais moi-même surpris de constater qu’elle pouvait effectuer un saut pareil. Il n’y a que la curiosité qui puisse faire sauter une femme comme ça.

 

Moi (étonné) : blanche tu peux sauter comme ça toi ?

 

Maman : je ressemble à ta petite sœur ? 

 

Moi : non mais ta phase là m’a étonnée hein.

 

Maman : arrête de me distraire la ! C’est une fille ou un garçon ?

 

Moi (me bombant la poitrine) : c’est un garçon !

 

Maman : ooooh Lago ayo ! Ça c’est mon mari Bertin qui est revenu comme ça hein 

 

La voir aussi heureuse m’a ému ! la joie était palpable sur son visage et elle était vraiment excitée à l’idée d’avoir un petit fils. Elle a toujours l’art de réveiller des sentiments en moi cette petite femme. 

 

Maman : maintenant viens t’asseoir !

 

Moi : ok (m’asseyant) : qu’est-ce qu’il y’a ?

 

Maman : tu es content d’avoir un garçon ?

 

Moi : ah mais oui !

 

Maman : bien ! tu as bombé ta poitrine c’est un garçon, c’est un garçon ok. Tu enceintes l’enfant de quelqu’un, le fait d’aller voir les siens, l’honorer convenablement ne te traverse pas l’esprit hein ?

 

Moi : mais...

 

Maman : où tu vas chercher le mais là ? Ton père m’avait déjà épousée quand je lui ai donné un enfant. Tes sœurs aussi c’est dans leurs foyers qu’elles ont fait leurs enfants. Mais comme toi tu es têtu, il faut que tu fasses tout à l’envers c’est ça ? 

 

Moi : est-ce que tu as besoin de me gronder pour ça ? 

 

Maman : je ne te gronde pas ! Je t’expose simplement un fait !

 

Moi : je pensais à le faire maman !

 

Maman : toujours tu penses ! Tu vas finir par devenir Socrate hein. Il faut te renseigner on va aller se présenter officiellement. 

 

Moi : je vais y aller 

 

Maman : ce qui est sûr j’ai fini de parler 

 

Moi : LOL et j’ai compris maman. 

 

Chaque fois je dis et répète que cette femme finira avec moi un jour mais personne ne considère ce que je dis. Bien sûr que j’ai pensé à bien faire les choses avec Linda. Seulement que j’attends qu’on en parle afin de déterminer si nous sommes sur la même longueur d’onde. La première fois que mon regard s’est posé sur elle, je me suis imaginé, marié à elle alors que jamais au paravent je ne me projetais autant avec une femme. Sans même la connaître et la côtoyer, sa personne éveillait en moi le désir de se caser, comme si cela était écrit, comme si tel était mon destin. Je n’ai donc pas besoin que maman me tire les oreilles pour que je le fasse. 

 

Cependant sa petite mise au point a été un sacré coup de pied pour moi. Cela m’a permis de prendre les taureaux par les cornes. Je changeais complètement la suite de ma journée. Si Éliane n’était pas déjà rentrée elle m’aurait été bien utile en ce jour. Elle avait le flair pour dénicher tout ce qui était beau. Ses cadeaux faisaient toujours plaisirs et nos cousins et cousines avaient toujours hâte qu’elle leur rapporte quelque chose lors de ses voyages. Je vais devoir me coltiner la présence de Liam et sûrement ses moqueries. Je l’appelais donc.

 

Moi : dis-moi que tu ne fais rien là 3 ?

 

Liam : je viens de déposer la petite à la maison, nous rentrons de l’hopital. 

 

Moi : oh j’espère que ce n’est rien de grave.

 

Liam : c’est juste une visite de routine. Tu m’appelles pourquoi ?

 

Moi : pousse ! Là tu pars où ?

 

Liam : arrête de me poser les questions comme si j’étais ta femme la !

 

Moi : lol retrouves moi à cartier s’il te plaît 

 

Liam : nooooooon ! Kalou nooooooon 

 

Moi (riant) : tu es con ! On se retrouve là-bas dans quarante minutes, il y’a les embouteillages là !

 

Liam : on est quel jour aujourd’hui ? Je dois marquer ça ! 

 

Je raccrochais en riant. Je savais que ça allait finir comme ça. Lorsqu’on nous disait de bien choisir les amis, j’ai laissé tous ceux qui étaient sérieux pour prendre un type comme Liam. S’il entendait ça il dirait sûrement « qui s’assemblent se ressemblent ». Le plus drôle c’est qu’il n’a pas tort. Je fus le premier à arriver. On avait voulu s’occuper de moi mais j’avais préféré attendre Liam. Quelques minutes après mon arrivée il se montra enfin. 

 

Liam : Kalou c’est bien toi ?

 

Moi : regarde, je ne suis pas là pour jouer aujourd’hui (rangeant mes cols) je suis très sérieux.

 

Liam (plié de rire) : je vois ça ! le grand Liam ! Si tu savais combien j’avais attendu ce jour je pensais que tu allais mourir célibataire. « Le mariage c’est un suicide » « pourquoi se presser ? » « On a toute la vie et vous vous mettez en prison ». Aujourd’hui tu me demandes, sans honte, de t’accompagner à cartier.

 

Moi (le poussant) : c’est bon emmène toi la ! 

 

Liam n’avait pas arrêté de me charrier tout le temps qu’on essayait de nous proposer certaines bagues. Je l’avais envoyé ici pour qu’il m’aide dans ma quête mais non monsieur préférait se payer ma tête. Comme c’était mérité je décidais de ne rien dire et rire de bonne guerre. J’essayais de retrouver un peu de Linda dans chacune des bagues qu’on nous proposait. Je cherchais quelque chose qui serait à la fois discret et élégant, comme elle-même. Elle savait imposer une certaine prestance, se faire remarquer sans toutefois user d’extravagance. Elle était belle et appréciait tout ce qui était raffiné.

 

Liam : regarde celle-là ! 

 

Moi : j’ai envie de t’embrasser la maintenant tu sais ?

 

Liam : je sais que tu en meures d’envie mon cœur 

 

Moi (lui tapant la nuque) : idiot ! Si elle accepte tu es directement mon best man et témoin 

 

Liam : les deux en même temps ?

 

Moi : le cumul de postes tu connais ?

 

Liam : dans ce cas discutons le salaire ?

 

Moi : un an de lait et de couches pour la petite.

 

Liam : marché conclu !

 

Moi : tu es tellement facile

 

Liam : ne te presse pas, tu comprendras bientôt. 

 

Je réglais la facture et après un pot quelque part en ville, nous nous séparions Liam et moi. À quel moment devrais-je lui remettre la bague ? Je ne savais pas. Moi le grand Nath, ma grand Kalou, c’est ainsi que mon cœur battait pour une petite chose comme ça ? Et si elle disait non ? Cette éventualité n’est pas à écarter on ne sait jamais avec elle. Cette fille baoulé qui a le comportement d’une de mes sœurs bété. Je me surprenais à transpirer légèrement, rien qu’en pensant au moment où j’allais lui proposer cette bague. Cette si grande confiance en moi que j’avais trainé pendant longtemps semblait m’échapper pour si peu.

 

...Amandine...

 

J’ai quitté la maison de Salomé pour ce bel appartement haut standing complètement meublé, depuis deux mois déjà. Je suis sûre qu’elle est là-bas à attendre que je vienne la supplier pour qu’elle me reprenne chez elle. Elle va attendre longtemps car je ne compte même pas le faire je suis trop bien ici. Finie la vie de boniche que je menais chez elle. De plus la dernière fois, nous ne l’avions pas ratée maman et moi. Je garde toujours en esprit son visage déformé par la colère. C’était tellement drôle ! Maman m’avait conseillée d’attendre patiemment que Maxine me trouve un appartement avant de faire quoi que ce soit en rapport avec Salomé. Elle trouvait donc toujours un prétexte pour repousser la réunion que Salomé voulait avoir avec nous jusqu’à ce jour où Maxime nous avait fait visiter l’appartement plus tôt le matin.

 

Maman est rentrée depuis mais avant de s’en aller elle m’avait laissé des choses afin que maxime soit doux comme un agneau lorsqu’il est avec moi. Avec ce qu’elle m’avait donné, il ne pourrait dire non à ce que je demandais. En d’autres termes il se plierais face à moi lorsque je lui parlerai ou même lui donnerai des ordres.

 

Il passait tout son temps avec moi car après le boulot, il venait directement chez moi. C’est seulement le dimanche qu’il restait chez lui. De son côté c’est bel et bien fini avec Salomé mais elle persiste. Souvent il me montre son téléphone lorsqu’elle essaie de le joindre et moi-même je rejette l’appel lol. Si seulement elle voyait comme on se moquais d’elle ici à chaque fois ! elle creuserait surement un trou en souhaitant que cela l’engloutisse.

 

J’étais concentrée à regarder les « housewives of Atlanta » lorsque maxime arriva. Il se pencha et m’embrassa avant de prendre place.

 

Maxime : ah la fatigue ! Je suis épuisé ! Qu’est-ce que tu as préparé ? j’ai super faim.

 

Moi (concentrée sur mon émission) : je n’ai rien préparé 

 

Maxime : attend, il est presque 20 heures, à quel moment comptes-tu préparer pour que je puisse manger ? Je rentre du travail, j’ai faim et tout ce que madame trouve à faire c’est me dire qu’elle n’a pas préparer 

 

Je me retournais pour bien le lorgner et voir comment il se plaçait même pour me parler ainsi. Il était sûrement tombé sur ta tête. Comme si d’habitude je préparais pour lui afin que son ventre se remplisse. Je me levais tranquillement et fis un tour sur moi-même. Je me tournais très lentement pour qu’il puisse bien admirer. 

 

Moi : tu m’as vu non maxime ? Tu m’as bien regardée ? Je ressemble à une servante ? C’est quand j’étais encore chez ma folle de sœur qu’on pouvait me réduire à les l'esclavage hein mais maintenant ce n’est plus le cas. C’était là-bas que je préparais pour que tu viennes t’asseoir à table manger et rire avec elle. De plus, Tu n’es pas mon mari maxime.

 

Maxime : pardon ?

 

Moi : tu as très bien compris mais c’est le son qui ne te plaît pas. Je le dis et le répète tu n’es pas mon mari pour qu’à chaque fois tu viennes trouver la nourriture sur la table pour te remplir le ventre. Cette option viendra avec le package. C’est à dire lorsque tu te seras présenté aux miens de façon officielle et avec la date du mariage bien fixée. Dans le cas contraire, prends une servante comme ça elle préparera pour nous tous les jours dans cette maison. 

 

Maxime (se levant à son tour) : tu dois être bien folle de penser que tu peux me parler ainsi. Tu penses qu’on a le même âge peut être ? Lorsque je parle tu te tais et tu exécutes. Si J’ai besoin que tu me fasses à manger tu le fais automatiquement.

 

Moi : lorsque tu me baises à chaque fois tu ne te demandes pas si nous avons le même âge n’est-ce pas ? Tes règles étranges là ce n’est pas sur moi que tu vas les appliquer. Que ça reste là où tu passes les dimanches. Ce n’est pas du tout avec moi. D’ailleurs comme c’est toi qui sait crier et donner des ordres, je déclare maintenant que là (désignant mon triangle) est fermé pour longtemps. On va voir comme tu vas chercher ton plaisir tchrrr. 

 

Maxime : les cons, ça court les rues comme de vulgaires marchandises alors ne pense pas que tu seras en train de me punir comme ça ! N’importe quoi 

 

Il était tellement fâché qu’il prit sa veste avec lui et sortit de la maison en claquant la porte. C’était son problème mais moi j’avais déjà fini de parler. Depuis deux mois que j’étais ici, nous sommes toujours sortis manger au restaurant donc pourquoi se fâche-t-il lorsque je lui signale que préparer n’est pas une option qui est activée en ce moment. Qu’il se fâche autant qu’il le veut, je n’allais pas me laisser faire. Je voyais comment maman se comportait avec papa. Elle lui criait à chaque fois là-dessus et il était très docile. C’est lorsqu’une femme se montre douce et calme que les hommes pensent avoir trouvé une idiote avec qui, ils peuvent se permettre de jouer comme bon leur semblent.

 

Ce pendant la façon dont il avait réagi attira quelque peu mon attention. Selon les dire de mamans, il devait simplement se taire et être d’accord avec tout ce que je venais de dire. Il devait sortir automatiquement et aller chercher à manger et non se braquer et répondre. Il était juste vingt heures et maman ne dormait surement pas. Heureusement que mon téléphone était bien chargé en unité car lorsqu’on commence avec maman c’est pour parler pendant très longtemps. Je composais donc son numéro et attendit qu’elle réponde. 

 

Allo ?

 

Moi : Mireille ? C’est toi Mireille ?

 

Mireille : oui amandine c’est moi ! Comment tu vas ?

 

Moi : si tu veux savoir comment je vais prends toi-même tes unités et appelle-moi. Ça fait combien de temps que je suis venue sur Abidjan ? Même une seule fois, tu ne m’as pas appelée. Solène même m’appelle de temps à autre mais toi rien.

 

Mireille : bon ne nous mentons pas. Quand tu étais ici, nous n’échangions pas tellement. Donc si je t’appelle maintenant, de quoi allons-nous parler toi et moi ? Nous n’avons pas les mêmes centres d’intérêts. De plus pas de nouvelles bonnes nouvelles, lol je ne sais pas si tu connais cette expression.

 

Moi (m’énervant) : passe-moi maman tout de suite 

 

Mireille : lol ne quitte pas madame la reine. 

 

C’est ce que je détestais chez Mireille. Elle était le plus petite mais toujours à nous regarder de haut parce que madame excellait à l’école. Tout le monde n’est pas fait pour réussir en passant par l’école. Si elle trouve sa réussite de cette façon c’est bien pour elle. Même si j’en doute avec mes chômeurs qui se multiplient chaque jour un peu plus. Me voici, les diplômes je n’en ai pas mais je suis très à l’aise dans un bel appartement dont je paie aucune facture. Souvent quand l’école n’y est pas, tout ce qui nous reste c’est à utiliser cette richesse que DIEU nous a donnée, notre corps. Heureusement que Dieu lui a donné l’intelligence car le corps n’y est pas. Je vais encore citer la fameuse phrase « Dieu ne donne pas tout ». Elle a un corps aussi mince, pour ne pas dire maigre, que celui de Salomé. Peut-être que lorsqu’elle aura compris qu’il n’y a rien dans les études, Salomé lui montrera le chemin pour devenir mannequin.

 

Maman : allo amandine ?

 

Moi : mais maman depuis tu es où ?

 

Maman : j’avais reçu de la visite c’est pour ça. Mais qu’est-ce qu’il y’a et tu m’appelles à cette heure ?

 

Moi : je voulais juste te demander si ce que tu m’as laissé pour utiliser sur maxime-là était bon ? J’ai l’impression que ça ne fait pas d’effet hein.

 

Maman : comment ça ? 

 

Moi : nous avons eu une dispute tout à l’heure. Tu as dit qu’avec ça il ne pourrait même pas dire B lorsque je dirais A. Mais il a crié jusqu’à sortir de la maison en claquant la porte hein.

 

Maman : humm c’est bizarre ça ! Tu es sûre que tu as bien utiliser ?

 

Moi : ah maman les consignes sont simples et claires est-ce que je peux me tromper dans ça ? 

 

Maman : demain je vers retourner là où j’ai pris le truc et expliquer ce que tu viens de me dire. Nous verrons ensuite ce qu’on doit faire mais il ne doit en aucun cas nous filer entre les doigts. Il faut le rappeler pour qu’il revienne 

 

Moi : aaah maman non ! Ça je ne suis pas d’accord avec ça. Faut qu’il sache que j’ai du caractère. 

 

Maman : hummm appelle le seulement. Demain je te ferai un retour

 

Moi : ok 

 

Je raccrochais enfin avec elle. Je n’allais surement pas faire ce qu’elle m’avait demandé. Si je l’appelais maintenant tout ce que j’avais dit tomberait à l’eau. Son ego allait être flatté. D’une certaine façon il triompherait de moi. L’appeler pour lui demander de revenir serait lui montrer que j’étais. Mais je reste sur ma position, il finira lui-même par venir frapper à ma porte comme un défoncé en manque de sa drogue. On se verra ici. 

 

...Linda...

 

Nous étions couchés sur le lit. Nath ne se couchait plus autrement si ce n’était qu’en posant sa tête sur mon ventre. Sa grosse tête qui pesait énormément. Le ventre plus la tête j’ai vraiment de quoi supporter. Je finis par lui pousser la tête et il se leva en grognant. Je l’aimais comme ça, avec sa mauvaise humeur constante et sa grosse tête lol. Après il dira que c’est moi la compliquée.

 

Moi : j’espère que l’enfant n’héritera pas de ta grosse tête hein.

Nath : c’est la grosse tête même que tu aimes comme ça. C’est ce qui t’a séduit.

 

Moi (riant) : tu as parfaitement raison

 

Nath : je peux te poser une question ?

 

Moi : je t’écoute !

 

Nath : que penses-tu du mariage ?

 

Moi (me redressant) : tu me demandes en mariage ?

 

Nath : ce n’est pas ce que j’ai dit ! Je demande simplement ce que tu penses du mariage. À quel moment penses-tu vouloir te marier. 

 

Moi (déçue) : si ça vient je me marierai, peu importe le moment.

 

Nath : mais m...

 

Moi : Nath j’ai sommeil s’il te plaît (éteignant ma lumière). Bonne nuit.

 

Il n’avait pas rajouté quoi que ce soit et c’était mieux ainsi. Quelles sont ces questions ! J’eus du mal à m’endormir pendant qu’il ronflait à côté. Ça m’aurait fait tellement plaisir s’il avait émis l’envie de me passer la bague au doigt mais tout ce qu’il a trouvé à dire c’est qu’est-ce que tu penses du mariage. Et il n’était même pas un peu gêné du fait que je boude. J’ai marmonné dans mon coin jusqu’à m’endormir finalement. 

 

La pression dans ma vessie m’obligea à me réveiller. C’était ce que je détestais le plus dans cette affaire de grossesse, me réveiller plusieurs fois pour faire des tours aux toilettes. En regardant l’heure, je fus étonnée de ne pas m’être réveillée plus tôt que ça. Il y avait déjà les lueurs du soleil rebelles qui traversaient les rideaux. Un coup d’œil sur l’autre partie du lit, c’était complément vide. 

 

Je me levais avec les pieds lourds afin de rejoindre la douche et me libérer. En ouvrant la porte je tombais sur Nath devant le miroir. Il sursauta en me voyant.

 

Nath : tu fais quoi là ?

 

Moi (le regardant) : je viens uriner...qu’est-ce que tu caches derrière toi ?

 

Nath : moi ? Quoi ?

 

Moi : Nath qu’est-ce que tu caches ?

 

Nath : rien je te dis !

 

Moi : d’accord tu l’auras voulu. 

 

J’avais complètement oublié que je devais uriner. Mon but maintenant était de découvrir ce que ce monsieur devant moi cachait dans son dos. J’avais beau essayé mais il était plus grand et plus fort. À force d’essayer je me coinçais contre la porte en essayant de reprendre mon souffle. J’étais carrément épuisée pour si peu d’effort.

 

Moi : si (soufflant) tu ne me montre pas (soufflant) aucun de nous deux ne sortira d’ici 

 

Nath : mais tu étais venue juste pour uriner non ?

 

Moi : et je te trouve comme ça devant le miroir, tu caches quelque chose !

 

Nath : bon j’aurais préféré un autre endroit que la douche ! Comme tu insistes voilà 

 

Comme dans un film qui passait à la télévision, je vis Nath descendre sur un genou. Son bras quitta son dos et dans sa paume se trouvait un écrin de couleur rouge qu’il ouvrit tout doucement en se raclant la gorge. Mon cœur entama une course effrénée. Pendant un moment j’eus peur que mon cœur ne quitte ma poitrine pour se retrouver à mes pieds et qu’on déclare ma mort sur place. Je n’étais pas loin de faire un AVC.

 

Nath : je ne suis pas fort dans les grands discours amoureux ! Mais tu sais ce que je ressens pour toi. (Sa raclant la gorge) Linda veux-tu m’épouser ? 

 

J’éclatais en sanglots. Je pleurais à chaudes larmes si bien que Nath du se lever et venir me prendre dans ses bras. Je me dégageais vivement en le repoussant.

 

Nath : qu’est-ce qui se passe Linda ? Ai-je dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Tu n’es pas encore prête pour le mariage c’est ça ? On peut faire comme s’il n...

 

Moi (l’interrompant) : j’ai pissé sur moiiiii snif sors de la douche. Va t’asseoir dès que je sors d’ici à mon tour tu recommences avec la demande. 

 

Nath (souriant) : comme vous voulez madame… 

 

Vous l’avez compris ! J’étais tellement surprise par cette demande que je n’avais pas pu maîtriser ma vessie qui était pleine depuis. Je m’étais fait pipi dessus comme une petite fille de deux ans. Ce ne sont pas dans ces conditions qu’on me passera une bague au doigt. Alors là pas du tout.

 

Je retirais tout ce que j’avais comme vêtement puis à l’aide de la serpillière, nettoyais ce que j’avais fait comme dégât à même le sol. Je me précipitais sous la douche pour me laver correctement. J’étais bien fraîche lorsque je sortis. Nath n’était pas dans la chambre. Il avait dû m’attendre à en être fatigué. J’avais tout de même duré sous la douche. Tant mieux. Je fermais la chambre à clé et m’avançais dans mon dressing. Il fallait que je sois belle. 

 

J’avais essayé plusieurs tenues avant de tomber sur celle qui m’allait enfin. Je n’allais pas laisser les talons même si ce monsieur à la grosse tête avec qui j’allais passer le restant de mes jours, allait se plaindre. Je mis les talons près du lit et repartis dans la douche pour une séance maquillage et coiffure. Je ne sais pas pour vous mais avec la grossesse ma pilosité a vraiment augmenté. Mes cheveux ont poussé à une vitesse vertigineuse. Je lissais mes cheveux et me maquillais légèrement. J’abusais du seul parfum que j’arrivais à supporter et mis enfin mes talons. 

 

Avisant la montre, j’avais mis en tout deux heures pour me tenir aussi prête. C’est drôle Nath n’était pas une seconde, venu cogner à la porte pour essayer de rentrer. J’ouvris la porte de la chambre et rejoignit le salon. Il me sourit en me voyant, actionnant la musique à l’aide de la télécommande.  Les premières notes de la musique me firent fondre en larmes. Il s’agissait de « like I’m gonna lose you » de Meghan Trainor. J’adorais cette chanson et l’écoutait à tout bout de champ. 

 

Moi : à quel moment as-tu fais tout ça ? 

 

Nath : j’avais mon plan, je répétais lorsque tu m’as surpris madame curieuse 

 

Moi : c’est beau Nath 

 

Il avait sorti le grand jeu. Les rideaux étaient tirés et les bougies au sol dans ces pétales de roses donnaient à la pièce un air si romantique. Encore une fois, il s’agenouilla et en souriant, se mit à me faire un petit discours sur ce qu’il ressentait pour moi. Il s’ouvrait sur combien il ne s’imaginait plus vivre sans moi. Il me promettait de faire de moi la femme la plus heureuse de cette terre. Enfin il reposa la fameuse question que j’attendais.

 

Nath : veux-tu faire de moi l’homme le plus heureux en acceptant de m’épouser ? 

 

Moi : oui Monsieur Kalou ! Oui je le veux.

 

Il glissa cette bague à mon doit. Je ne prêtais plus attention à ces larmes que j’avais essayé d’arrêter. La bague était belle aussi simple qu’elle était. Le bisou qui s’en suivit était à prévoir. Ce baiser témoignait de tout l’amour qu’on se portait. 

 

Nath : bon je file au boulot madame Kalou 

 

Moi : moi je reste ici ! Trop d’émotion j’ai besoin de tout digérer 

 

Nath : je t’aime !

 

Moi : je t’aime aussi 

 

Je l’accompagnais jusqu’à sa voiture et le regardais quitter la maison. Mon cœur était plein d’amour pour cet homme. Je retournais à l’intérieur de la maison et la première personne à qui je pensais fut ma mère. Il fallait que je la tienne au courant. Je l’appelais automatiquement. 

 

Maman : Linda ? On dit quoi ?

 

J’aurais souhaité lui parler mais l’émotion avec le hormones aidant, prit le dessus. A défaut de parler je ne fis que pleurer dans ses oreilles. Ce qui l’inquiéta encore plus.

 

Maman : pourquoi tu pleures ? Tu es malade ? Le bébé ?

 

Moi : snifff...non...nath...

 

Maman : qu’est-ce qu’il a fait ? Ne bouge pas j’arrive tout de suite 

 

Moi : mam...

 

Clic 

 

Elle venait de raccrocher. Je m’en voulais de la mettre dans cet état. Je me calmais un peu et essayais de la rappeler mais elle ne décrocha pas, ce plusieurs fois de suite. Autant qu’elle vienne. J’allais lui montrer la bague en même temps. En attendant je pris une photo que j’envoyais dans le groupe avec comme légende « il faut que nous commencions les préparatifs. Madame Kalou ». C’était l’euphorie dans le groupe. Elles étaient aussi heureuses que moi.

 

Nancy : dis-moi que cette fois ci tu ne l’as pas achetée toi même !

 

Sa phrase me fit éclater de rire. Je savais qu’elle ne se moquait pas mais me taquinait juste. J’aime ces filles. 

 

Appelez-moi Madame Kalou ?


 
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