CHAPITRE 27: MERCI PAPA
Write by L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 27: MERCI PAPA
**LUCRÈCE MEFOUMANE **
Moi : (Regardant mon père,
amère) Sérieusement papa ?
Papa : (Silence)
Moi : Qui peut se marier avec une
telle liste ? En fait si je comprends bien, vous ne voulez pas de ce mariage.
Papa : J'ai parlé mais ton oncle a
dit que
Moi : (L'interrompant les larmes
aux yeux) Mon oncle a dit et alors ? Je suis ta fille ou la sienne ?
Papa : (Silence)
Moi : (Les larmes coulant sur mes
joues) Même si tonton Blaise dit tu ne peux pas t'imposer pour dire non ? C'est
tout ce qu'il dit que tu es obligé de faire ? Donc n'importe qui peut se lever
un matin pour venir décider des choses sur nous et tu vas laisser parce que
c'est la famille ? Toi-même tes propres enfants on va venir t'imposer des
choses qui ne sont pas raisonnables et tu acceptes ? Qui paie les choses comme
ça pour une dot de mariage ? Qui fait ça ? (Prenant mon téléphone) J'appelle
Loyd pour lui dire de laisser tomber, ce mariage n'aura pas lieu car vous ne le
voulez pas.
J'ai fouillé son numéro et j'ai
lancé l'appel.
Moi : (Parlant toute seule) Quand
vous même vous regardez la liste là vous pensez que c'est sérieux ? C'est sur
le dos des gens que vous allez vous enrichir ? Ceux qui demandent ça sont même
d'abord qui et ils ont fait quoi pour nous quand on souffrait ici avant ?
« Loyd : Allô ? »
« Moi : Oui Loyd, ce n'est
plus la peine de venir chez papa. »
« Loyd : (Intrigué) Qu'est-ce
qui se passe ? Et pourquoi j'ai l'impression que tu pleures ? »
« Moi : (Reniflant) Parce que
j'ai parlé avec papa et j'ai vu la liste de la dot, ils ne veulent pas de ce
mariage. »
« Loyd : Calme-toi et
envoie-la-moi par WhatsApp stp. Ne prend aucune décision là-bas si je ne t'ai
pas fait un retour. Envoie-moi la liste. »
Clic ! Il a raccroché et j'ai filmé
toutes les pages pour lui envoyer. Il m'a rappelée.
« Moi : Allô. »
« Loyd : N'annule rien, je
vais payer. »
« Moi : Hein ? »
« Loyd : J'ai dit que
j'accepte cette dot, laisse tomber. »
« Moi : Tu as bien vu ce qui
est écrit à l'intérieur de la liste ?»
« Loyd : J'ai vu, les voitures
terrains et autres, j'ai vu et je vais payer. N'annule rien là-bas et laisse le
processus suivre son cours. »
« Moi : Tu es sûr de toi
? »
« Loyd : Oui. Je vais venir
prendre cette liste tout à l'heure. Calme-toi. »
« Moi : (Essuyant mes larmes)
Ok. »
« Loyd : On se voit tout à
l'heure et on va en parler ce soir à tête reposée. Pour l'instant ne dis rien
et regarde. »
« Moi : Ok. »
« Loyd : Tu as assez d'argent
sur toi pour offrir à boire à tout le monde ? »
« Moi : Je ne sais pas parce
que je ne sais pas combien de personnes seront présentes ce soir. »
« Loyd : De notre côté nous
serons 6, essaye de demander à papa une estimation et je te ferai un
dépôt. »
Moi : (À Papa) Il y aura à peu près
combien de personnes ce soir pour la réunion?
Papa : Hier on était à 40.
Moi : Hum.
« Moi : (À Loyd) Il faut
compter une cinquantaine de personnes. »
« Loyd : Ok. Je t'envoie 100
milles et tu vois comment gérer ça pour que chacun ait au moins 2
tournées. »
« Moi : Ok. »
« Loyd : Ok. Bon, je te
laisse. »
« Moi : Ok. À tout à
l'heure. »
Clic !
Moi : (Rangeant mon téléphone) Ils
vont venir prendre la liste là mais papa je ne te cache pas que je ne suis pas
contente de ce que vous faites. Que des gens se lèvent un matin pour venir
décider des choses sur ma vie et celle de mes enfants sans que tu ne parles
pour les recadrer, je n'apprécie pas ça. Je vais laisser et ne rien dire pour
ne pas qu'on dise après que c'est ton enfant qui a insulté tes parents mais je
te dis bien que c'est la dernière fois. Surtout si c'est pour mêler mes enfants
à l'intérieur, la sauvagerie qu'on dit que j'ai là, je vais bien leur montrer
ça. Ils ne connaissent pas mes enfants et ils n'ont rien à dire sur eux.
Papa : J'ai compris.
Moi : Tu connais le goût de tes
parents ? Loyd a envoyé l'argent pour la boisson.
Papa : On va prendre les casiers,
ils vont se débrouiller avec ça. Ce n'est pas le bar où chacun voudra prendre
son goût.
Moi : Ok. On prend ça où ?
Papa : Y'a le dépôt de boissons
devant là-bas pour que ça revienne moins cher.
Moi : Mais si on prend au dépôt,
les boissons seront chaudes.
Papa : Ils vont se débrouiller avec
ça comme ça. Celui qui voudra boire, va boire, celui qui ne veut pas, il
laisse.
Moi : Ok. Est-ce que y a les
casiers ?
Papa : Mon fils là me connaît, il
ne va pas compliquer pour ça.
Moi : Ok. Ils font la livraison non
? Pour emmener jusqu'ici.
Papa : C'est payant, on va prendre
tes enfants ils vont soulever.
Moi : Pardon oh, je ne veux pas les
problèmes papa, je vais payer. D'ici là qu'on me sorte encore que j'ai fait
travailler les enfants d'autrui ici, je ne veux pas.
Papa : Les enfants d'autrui c'est
qui ? Ce n'est pas toi qui a souffert avec les enfants là ? (Appelant) Toby ?
Carmen ? Michael, Gédéon et Pénélope.
Ils se sont pointés à la porte. 19,
17, 15 et 14 ans.
Papa : Allons-y au dépôt chez Ayiké
prendre le vin pour la réunion de ce soir.
Toby : Papi y a le soleil pardon.
Carmen : Moi, je suis fatiguée.
Papa : C'est un nouveau soleil ? Ou
bien c'est une nouvelle fatigue ? Quand vous marchez dans tout le quartier par
tous les temps, vous ne voyez pas le soleil, c'est aujourd'hui seulement que le
soleil vous dérange ?
Moi: Papa laisse tomber.
Papa : Je ne laisse pas. Allez
prendre vos babouches là-bas vous allez prendre les casiers. C'est vous qui
pouvez parler à votre mère pour dire que vous êtes fatigués ? (Regardant Carmen
et les jumeaux) Vous aussi ? Sans pères ? C'est comme ça que vous voulez
répondre à la personne qui s'occupe de vous depuis votre naissance ?
Carmen : (Visage amarré) Mon père
faisait avant sa mort.
Papa : Il faisait quoi ? Les 20
milles qu'il donnait ici à la rentrée c'est ça donné ? Ce sont les 20 milles-là
qui te nourrissaient ici ? Et il a donné ça pendant combien d'années ? Pour que
tu viennes parler ? Mon père faisait, il faisait quoi?
Carmen : (Visage amarré, silence)
Moi : Papa laisse pardon, nous ne
sommes pas là pour ça.
Papa : J'ai dit de passer là-bas.
Les bons messieurs sont là et le
regardent. Au même moment, leur mère arrive.
Alicia : (À eux) Vous faites quoi
debout là ?
Pénélope : Papi a dit qu'on part
prendre les casiers chez le livreur.
Alicia : Les casiers de qui ?
Ils m'ont tous regardée sans citer
mon nom.
Alicia : Rentrez là-bas, vous allez
soulever ça par rapport à quoi ? Que qui est stérile ici pour ne pas envoyer
ses propres enfants ?
Papa : Alicia.
Alicia : (Levant sa main) Pardon le
bruit. Rentrez là-bas.
Ils sont tous rentrés et j'ai
regardé mon père comme pour dire tu vois non ? La bonne dame a continué sur le
sujet à l'intérieur de la maison mais je me suis levée et j'ai presque tiré mon
père pour qu'il me suive. Il voulait continuer à parler de ça mais je l'en ai
empêché, ce n'est pas important. Nous sommes arrivés au dépôt et avons pris les
casiers de boissons, j'ai laissé la consigne et payé la livraison. Nous avons
aussi pris quelques boissons qui n'étaient pas au dépôt dans un bar non loin et
les bouteilles d'eau. Nous sommes allés à la maison et j'ai chargé la boisson
en constatant que le congélateur était quasiment vide. J'ai fait le marché au
début du mois ici et j'ai fait transporter ça par les petits du quartier. Si
c'est vide c'est que les gens de cette maison continuent de manger ça pourtant
on m'a dit qu'on ne prendrait plus rien qui vienne de moi, je n'ai rien dit.
J'ai donné mon sac à mon père pour qu'il le mette dans sa chambre et je me suis
mise à nettoyer la maison. Les propriétaires se sont levés et sont sortis. J'ai
nettoyé, rangé et fait la vaisselle. Les premiers parents sont venus me trouver
dessus. J'ai salué j'ai achevé ce que je faisais. J'ai pris la clé de mon père
et je suis allée me changer dans sa chambre car j'avais prévu une deuxième
tenue pour l'occasion. Je suis ressortie et j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup
plus de personnes que tout à l'heure. À 15h, maman m'a appelée pour dire qu'ils
étaient à la route avec Loyd et les autres. Ils sont arrivés à la maison et se
sont assis. On attendait maintenant le grand frère de papa qui s'est pointé à
presque 18h sans présenter les excuses, j'avais le gros cœur et à l'expression
du visage de maman, elle était comme moi. Loyd et papa étaient sereins.
Papa : Comme nous sommes tous là,
on va pouvoir commencer.
Tonton Blaise : (Regardant Loyd
avec mépris) Nous ne sommes pas là pour venir beaucoup parler. Nous sommes là
pour donner la liste de la dot et qui n'est pas d'accord, il dégage.
Papi Clotaire : Permettez-nous au
moins de vous saluer et nous présenter comme il est de coutume chez nous de le
faire pour comprendre et savoir à qui on a à faire.
L'oncle de ma mère : Allez-y.
Papi Clotaire a repris la parole et
il s'est levé pour venir déposer un billet de 10 mille, un pagne et une liqueur
puis il s'est rassis et s'est présenté avant de présenter le reste de la
famille. Il a décliné les raisons de leur présence et dit qu'ils étaient soumis
à ce que mes parents diraient.
Tonton Blaise : Vous venez ici avec
les longs discours, c’est avec ce chiffon (soulevant le pagne et la liqueur) et
cette boisson pour pauvre que vous avez l'intention de nous impressionner ?
Vous pensez que cela nous vaut ? Des comme ça, je les donne par centaines à mes
employés de maison. Où étiez-vous quand (pointant Loyd avec la bouteille) ce
rigolo pervertissait notre enfant ? Où étiez-vous quand il lui faisait
découvrir les hommes alors qu'elle n'était qu'une petite fille ? Où étiez-vous
quand il la baladait dans les 4 coins du monde pour assouvir sa libido ?
Où étiez-vous ?
Eux : (Silence)
Tonton Blaise : (Tendant la main à
un autre de mes oncles qui lui remet des papiers qu'il dépose au sol) 2 mois.
Si dans 2 mois vous n'êtes pas revenus ici avec les choses qui sont sur cette
liste, ne revenez plus ici et ne tentez plus jamais de prendre contact avec
notre fille et ses enfants. Vos conneries que vous avez fait jusqu'à présent
prendront fin à partir de maintenant.
Il est allé s'asseoir et un long
silence s'en est suivi.
Papi Clotaire : Je comprends tout à
fait votre mécontentement et loin de nous l'idée de vous impressionner avec
quoique ce soit. Bien entendu nous comptons réparer le tort causé par notre
fils dans cette famille et nous nous présenterons le 20 Mai comme précédemment
convenu. Marwane donne-moi cette liste stp.
Tonton Marwane s'est levé et a
ramassé le document qu'il a remis à son père.
Papi Clotaire : Merci.
Il a pris le papier et l'a remis à
papa qui l'a pris et l'a rangé sans même prendre la peine de le consulter.
Tonton Blaise : (Assez surpris)
Vous n'allez pas regarder le contenu de cette liste?
Papi Clotaire : Nulle besoin. Nous
vous savons assez sage pour nous fier à votre bonne foi quoique pour nous,
Lucrèce n'a pas de prix.
Tonton Blaise : (Silence)
Papi Clotaire : Étant la première
fois que nous nous rencontrons ainsi et je l'espère, pas la dernière par les
engagements que nous venons prendre chez vous, nous ne sommes pas venus les
mains vides. Nous vous avons apporté quelques présents pour vous saluer et nous
présenter à vous comme étant ceux-là qui prétendent obtenir la main de votre
fille. Si vous nous permettez de vous les remettre.
L'oncle de maman : Allez-y.
Maman a donné le sac à Marwane qui
a sorti les articles qu'ils ont apportés et l'argent.
Papa Benoît : Lucrèce apporte nous
la boisson que nous avons gardée.
Je me suis levée et je suis allée à
la cuisine, j'ai mis les boissons dans les casiers et avec le temps, ça a pu
bien glacer. J'ai apporté les casiers un à un au salon.
Un de mes oncles : Où sont les
enfants de cette maison ? Venez aider votre mère à distribuer la boisson.
Papa : (À sa petite sœur) Chimène
aide ta nièce stp.
Elle s'est exécutée et à 2, on a pu
distribuer la boisson à tout le monde, même mes frères qui étaient là et m'ont
regardé faire les choses toute seule, ont eu le courage de prendre ça pour
boire. Comme la boisson était beaucoup et les gens pas prêts à partir sans
avoir fini, c'est Loyd et les parents qui ont décidé de partir car il était
maintenant 19h. Ils ont dit au revoir à papa et sont partis après m'avoir dit
qu'ils partaient tous au fromager pour une mise au point.
Moi : (Prenant mon père à part)
Papa, moi je suis en train de partir car il y a une réunion chez maman là-bas.
Papa : D'accord.
Moi : (Lui remettant une enveloppe)
Tiens, j'ai vu que le congélateur était quasiment vide. Tu as encore de
l'argent pour tes déplacements ?
Papa : Y a encore quelque chose.
Moi : Combien ?
Papa : Un peu.
Moi : Ça va arriver à la fin du
mois ?
Papa : Non.
Je le regarde et il tourne la tête
sur le côté. Je donne à mon père assez d'argent pour ses besoins en taxi et
autres en plus des courses. C'est assez conséquent pour couvrir ses dépenses
mensuelles et même plus. Mais j'ai constaté que ça fini avant le temps. Je sais
qu'il n'a pas recommencé à boire ou à parier comme avant. Il n'effectue pas non
plus de déplacements, la seule raison qui peut justifier ce fait est qu'il
utilise ça pour payer le taxi de ses petits enfants étant donné que je ne le
fais plus. Comme ils mangent la nourriture, c'est que le taxi aussi c'est lui
qui paie. Je n'ai pas beaucoup réfléchi et sorti l'enveloppe qui était dans mon
sac pour lui remettre.
Moi : Tu vas compléter.
Papa : Merci.
Moi : Je vais y aller. On
s'appelle.
Je lui ai fait un câlin et je suis
sortie avec lui.
Une tante : Tu t'en vas Lucrèce?
Moi : Oui. Comme j'ai laissé les
enfants.
Elle : D'accord. Il faut venir me
les montrer oh.
Moi : (Esquissant un faible
sourire) D'accord.
Je suis passée et je suis sortie,
les enfants-là étaient dehors en train de boire. Je les ai regardés et la force
même de leur parler je n'ai pas eu. J'ai continué mon chemin et plus loin j'ai
aperçu Alicia en train de parler avec tonton Blaise, je suis partie jusqu'à la
route, je suis montée dans ma voiture et je suis partie de là pour le fromager
où j'ai trouvé qu'il y avait effectivement toute la famille de maman. Ça
n'avait pas encore commencé à proprement parler papa était en train de
s'excuser pour le retard et la raison pour laquelle ce n'est que maintenant
qu'ils arrivent. J'ai salué et je me suis assise.
Papa : Comme nous le savons tous
maintenant, Lucrèce et Loyd entretiennent une relation depuis des années et la
famille de Lucrèce a demandé à ce que les choses se concrétisent. Nous revenons
là avec Clotaire, son épouse et les concernés de chez Benoît le papa de Lucrèce
où a eu lieu une réunion durant laquelle il nous a été remis cette liste pour
la dot de Lucrèce (sortant le document) Leslie va l'envoyer dans le groupe
WhatsApp.
Les gens se regardent.
Papa : Pour ceux qui ne comprennent
pas ce qui se passe, Loyd et Lucrèce vont se marier coutumièrement parlant, le
20 Mai.
Les gens : Hein ?
Papa : Nous avons 2 mois pour
réaliser cela sans pour autant empiéter sur le mariage de Marwane prévu pour le
mois de juin qui ne sera pas déplacé. Oui je comprends vos incompréhensions
mais l'affaire est suffisamment sérieuse pour que nous le faisons, dans le cas
contraire je n'en parlerai pas car personne n'ignore ma position sur cette
affaire.
Silence.
Papa : En plus des articles que
nous connaissons tous, il nous a été demandé d'apporter pour ce jour
2 terrains, 2 congélateurs, 2
frigo, 2 machines à laver, 2 télévisions plasma, 2 climatiseurs, 2 matelas, 2
voitures. 2 bœufs.
Les gens clignent des yeux
plusieurs fois.
Papa : Cette partie de la dot sera
prise en charge par Loyd lui-même ainsi que l'habillement de ses beaux-parents.
Ce qui nous reste c'est la marchandise standard. Nous ne forçons personne à
prendre des articles s'il ne le veut pas mais que chacun ce qu'il pourra, le
reste je m'en chargerai.
Chacun a pris ce qu'il a pu et le
reste papa a dit qu'il s'en chargeait. La réunion n'a pas tiré en longueur et
s'est achevée autour de 21h moins. Tout le monde est rentré chez lui et je suis
restée avec les parents. Papa s'apprêtait à prendre les escaliers quand je l'ai
appelé et je suis allée lui faire un câlin.
Moi : (Les larmes aux yeux) Merci
papa…