Chapitre 27: Séparation des Chemins?

Write by Plume Inspirée

Chapitre 27: Séparation des chemins?


- Papa comment peux tu me demander de me calmer? Je viens de te relater tout dans les détails et toi tu me dis de me calmer? Attends tu ne vas pas me dire que tu t’en doutais là? N’ose surtout pas me dire que tu t’en doutais, parce que si c’est le cas je vais même te mettre un poing sur le visage.


J’étais dans tous mes états, je ne me contrôlais plus, mon père n’osait plus placer un seul mot. Dorcas pleurait, maman Eliane avait pris son téléphone, elle était sortie pour téléphoner.


- Papa je viens de te poser une question? Tu avais un doute sur maman à propos de la mort de Junior oui ou non?


- Brice tu n’es pas en état d’avoir une discussion normale. Ressaisis toi et nous allons parler.


- Non mais tu penses qu’après avoir appris que ma mère a sacrifié mon fils je vais me ressaisir, est ce que tu mesures l’ampleur de ce qui se passe là, bon sang papa!


J’avais tapé un coup violent sur la table. Je m’étais levé, je me dirigeais vers la porte.


- Puis que tu ne veux pas m’accompagner chez maman et que c’est bien évident que tu le savais depuis le début, je vais y aller seul, je n’ai pas peur d’elle, qu’elle soit un éléphant ou un lion elle va me tuer s’il le faut mais aujourd’hui je vais l’étrangler de mes mains, cette sorcière sans cœur.


Mon père s’était précipité pour fermer la porte, pris de colère j’avais tapé un coup de poing à mon père. Ce geste avait causé une panique chez Dorcas.


- Sniff sniff yaya je sais que tu as raison mais calme toi s’il te plaît. Ya Brice calme toi.


Mon père n’avait pas passé beaucoup de temps à se remettre de ce coup de poing et s’était à nouveau placé devant moi.


- Tu as le droit d’avoir envie de me frapper mais Brice je ne te laisserais jamais franchir cette porte, s’il faut que je te laisse me frapper je le ferrais mais je ne te laisserais pas aller gérer cette affaire avec des coup de poings, c’est plus délicat que tu ne le crois. Ta mère a fait des choses atroces je suis d’accord avec toi mais le problème c’est qu’elle a encore une grande emprise sur toi, tu n’es spirituellement pas libre et si tu commets l’erreur d’aller lui parler de tout ça, ça sera comme te jeter dans la gueule du loup.


- Non mais t’es un vrai lâche de père toi! Maintenant je comprends pourquoi Dominique le dit tout le temps tu n’es qu’un irresponsable toi! Tu me parles d’être spirituellement pas libre et tu crois qu’après avoir perdu mon fils c’est ce genre de menaces à deux balles qui vont m’arrêter. Tu sais quoi? ok je n’ai rien à perdre aujourd’hui, j’ai perdu mon fils et d’une manière ou d’une autre tu es complice, complice pour avoir caché ce que tu connaissais. Je regrette d’avoir eu des parents aussi minables que vous. En fait surtout toi, je regrette de t’avoir ouvert ma vie alors que tu n’as même pas dépensé pour moi. Car tu n’es pas différent de l’autre sorcière là, elle a dépensé pour moi et a pris tout ce que j’avais en retour quant à toi tu n’as même pas osé assumer tes responsabilités de père mais tu l’as vu me prendre tout ce que j’avais. Et tu te caches derrière la bible et des pasteurs tu n’es qu’un con. Dégage de mon chemin!


J’avais poussé mon père avec violence, il était tombé à même le sol, le temps qu’il se débattait pour se relever, j’avais ouvert la porte pour sortir. Maman Eliane s’était levée devant moi, dehors devant la porte.


- Brice tue moi seulement frappe moi seulement ce n’est pas grave mais je ne te laisserais pas partir chez ta mère là bas. Papa Brice! vraiment pourquoi tu ne veux pas nous écouter.


Elle pleurait, Dorcas était sorti, elle aussi s’était placé devant moi, le yeux remplis de larmes.


- Yaya pardon, pardonne moi aussi. Je savais depuis un moment mais tous nous l’avons su alors que Junior était déjà mort je te jure que ce n’est pas un mensonge nous l’avons su il y a à peine quelques semaines tu peux même demander à ya Camille elle te confirmera que ça ne fait pas longtemps que nous l’avons appris.


- Non mais je rêve ou bien la femme que je veux épouser aussi est mêlée à tout ça! Donc dans toute cette histoire le con c’est moi? c’est ça? Ma mère sacrifie mon fils et vous tous là, vous l’apprenez et vous vous taisez. Le pire c’est que vous continuez à vous comportez normalement avec moi. Pour vous celui qui est mort c’était quoi un petit chiot c’est ça? Je regrette trop d’être si bon avec les gens car je viens de me rendre compte que ce n’est pas réciproque. Vous savez quoi celui qui m’a fait toutes ces confidences n’est même pas un membre de ma famille, il n’est même pas quelqu’un que je vois tous les jours, à qui je montre mon amour et ma considération tous les jours, non! Mais lui il n’a pas pu garder tout ça pour lui même. Vous, je vous vois presque tous les jours, je ne cesse de vous montrer mes sentiments pour vous, mais en retour vous savez que ma mère a tué mon fils mais vous le gardez pour vous. Chaque fois que vous me voyez, vous souriez comme si de rien était. Vous êtes aussi sorciers que l’est ma mère.


Mon père était sorti de la maison


- Brice tu as complètement raison, mais ce que tu ignores c’est que ce qui est du spirituel ne se règle pas physiquement. Et nous n’avons pas cessé de prier pour que tout ça prenne fin et d’ailleurs, je pense même que le fait que tu le découvres est déjà le début de cette délivrance que nous demandions à Dieu.


- Tchuiiiiiiiiip si c’est ça le début de la délivrance alors tu étais où depuis pour m’apprendre ce que tu avais appris afin que ce soit déjà depuis le début de la délivrance comme tu le dis. Tu as attendu qu’un autre fasse le travail à ta place, un lâche irresponsable comme le dit Dominique. Tu as toujours attendu que d’autres fasse ton travail. C’est d’ailleurs pourquoi tu restais dans un coin tranquille alors que la sorcière là faisait tout, mettre les enfants à l’école, les nourrir, les vêtir. Tu aimes toujours laisser tout le dur travail aux autres et jouer la carte du gentil qui est marginalisé. Quand je pense que l’idiot que je suis a pensé une seule minute qu’en venant ici, tu accepterais de m’accompagner voir cette sorcière! Maintenant j’ai compris quels genre de personnes m’entourent.


Je m’apprêtais à sortir de la parcelle quand Camille était descendu d’un taxi. C’était apparemment elle la personne que maman Eliane avait téléphoné tout à l’heure.


- Brice je suis venu dès que maman Eliane m’a appelé


- Camille ne te sens plus obligée de venir dès qu’on t’appelle, parce que dès aujourd’hui la seule chose qui nous lie c’est cet enfant que tu portes. Oublie l’idée d’un quelconque mariage. Ce n’est juste pas possible. Je ne peux pas épouser une fille qui se plaît à connaître qui a fait du mal à mon fils et le garde pour elle même. Surtout ne me sors pas la carte de c’était spirituel je n’y pouvais rien, surtout pas cette carte, les membres de ton équipe ici présents m’ont déjà sorti la même carte . Je pense que j’en ai assez entendu.


Je n’avais pas attendu le temps que Camille dise quelque chose pour se justifier. J’étais déjà sorti de la parcelle sans même me retourner. Après avoir marché quelques minutes j’avais pu prendre un taxi. J’étais émotionnellement fatigué, dans l’état où j’étais je ne me voyais pas faire quoi que ce soit ou même être à mesure d’affronter ma mère. J’avais demandé au chauffeur de me déposer chez moi.


A mon arrivée, je trouvais Pitsou devant la porte au téléphone, dès qu’il m’avait vu il souriait puis avait coupé son appel.


- Grand j’étais dans le quartier et j’aurais appris que tu as eu un accident dernièrement. Mais pourtant tu nous a dit autre chose concernant la voiture!


- Dis moi Pitsou toi aussi tu savais c’est ça? Toi aussi tu te foutais de moi? Tu étais au courant que c’était ma mère qui avait sacrifié mon fils? Vas y dis moi.


Pitsou était perdu, il ne faisait aucun lien entre ce qu’il venait de me dire et ce que moi j’étais en train de dire là. J’avais plein de larmes aux yeux. Pitsou m’avait pris par la main pour me conduire dans ma chambre sans rien dire. Puis il m’avait demandé de m’asseoir au lit. Il était sorti et quelques secondes plus tard, il était revenu avec un verre de jus d’orange, qu’il m’avait tendu. S’étant assis à côté de moi, il avait attendu que je finisse de prendre le jus puis il avait repris le verre.


- Tout à l’heure tu as dit que maman serait à l’origine de la mort de Junior, je ne comprends pas très bien est ce que tu peux m’expliquer ce qui se passe?


Pitsou était ignorant de tout ça, tout comme moi. Je m’étais mis à tout lui raconter. Je lui disais tout ce que Romain m’avait raconté, ainsi que tout ce qui c’était passé chez mon père.


- Woooooh je ne sais même pas quoi dire! Je ne sais vraiment pas quoi dire! En fait ça me dépasse. Je n’arrive pas à imaginer maman faire du mal à Junior. Comment le monde peut être aussi cruel?


- Oui mon petit tu as su le dire, les gens peuvent être très cruels. Et le pire dans tout ça c’est que mon père le savait, Karl certainement aussi le savait , Dorcas, leur mère et même Camille! Non mais je ne sais pas si tu comprends ce que je ressens, j’ai comme l’impression d’être l’idiot dans tout ça. Camille dit m’aimer? Tu vois pourquoi je vous dis tout le temps que je ne vais pas me marier? Parce qu’en fait je ne pense même pas que ça vaut la peine de s’engager quand chacun pense à son intérêt. Je n’arrive jamais à garder un petit secret aux personnes que j’aime mais eux on été capable de me garder le secret le plus capital de ma vie. Je fais des crises de paralysie depuis un moment pourtant ce n’est pas un aussi lourd secret mais tu sais pour être à mesure de le garder à Camille j’ai été obligé de l’éviter pour ne pas avoir à soutenir son regard. Mais elle, me voyait tous les jours, riait avec moi tout en gardant un aussi lourd secret. Ma vie ne ressemble à rien. Pitsou ma vie est vide j’ai tant mal!


Je pleurais dans les bras de Pitsou. La voix de Karl se faisait entendre du salon, il venait d’arriver. Il frappait devant la porte de ma chambre cette fois ci


- Yaya? Ya Brice t’es là?


- Entre! nous sommes à l’intérieur, avait répondu Pitsou


Karl était entré dans la chambre, je n’avais pas envie de le voir là, je savais que si les autres étaient au courant depuis un moment alors c’était certainement aussi le cas pour lui.


- Fais tes valises et rentre chez ton père je n’ai plus besoin d’être entouré des hypocrites


Karl semblait perdu, il ne comprenait pas ce que je venais de dire mais surtout il ne comprenait pas en quoi il était hypocrite...


- Mais je ne comprends rien Yaya qu’ai je fait? Ya Pitsou, Ya Brice a quoi contre moi.


Pitsou s’était levé et avait prit Karl par la main pour l’attirer dehors. J’étais resté là dans mon lit, je réfléchissais déjà à ce qu’il fallait que je fasse de cette maudite entreprise. Parce que je ne pouvais plus la garder. Je ne pouvais plus arriver dans ce bureau et m’installer confortablement tout en sachant que celle qui avait investi dans cette affaire était la sorcière qui avait tué mon fils. D’ailleurs je commençais même à me demander si la vie de mon fils n’avait pas été le prix à payer pour avoir cette maudite entreprise.


Je m’étais presque retrouvé à regretter ces jours tranquilles que je passais au côté de Désira sans avoir à trop me prendre la tête. J’étais habitué avec les histoires sur la mariage de Désira, ça m’agaçait c’est vrai, mais là en ce moment,cette époque de ma vie me manquait. Ça me manquait de me réveiller et d’aller travailler pour quelqu’un, rentrer le soir et papoter devant une série en amoureux avec ma copine. Faire un tour prendre une bière avec mes deux potes Marc et Alain. J’aurais tout donné pour revenir en arrière et la seule chose que j’allais changer à ce tableau devait être mon fils, je l’aurais pris avec moi. Alors que j’étais perdu dans mes pensées, quelques minutes plus tard Karl était de retour dans ma chambre, avec des larmes aux yeux.


- Ya Brice attends tu penses que je sais que ta mère est sorcière, déjà je ne connais même pas ta mère. En plus depuis que je suis ici, les seules fois où je vais chez papa je suis avec toi. À l’église on ne traîne pas avec papa. Dorcas ne m’a jamais rien dit de tel. Ya Brice je ne suis pas mêlé à ce qui se passe entre papa et toi. Et je refuse de quitter ta maison de cette façon. Si tu veux que je quitte je partirais mais pas sur un mal entendu.


- Grand je suis sûr que Karl n’est pas au courant de tout ça.


Karl était sincère, je pouvais le sentir, mais en même temps je n’avais plus confiance aux gens. Tout le monde autour de moi avait toujours eu l’air sincère jusqu’ici mais pourtant j’étais entouré des personnes qui en fait me cachaient toujours quelque chose, en commençant par ma mère et tous les autres.


De toutes les façons qu’il parte ou qu’il reste je ne voyais pas ce que ça devait changer à mes problèmes. Je les fixais tous les deux avec un regard vide de toute émotion.


- Laissez moi seul je vais dormir!


..........


Cette nuit avait été longue, je n’avais pas fermé l’œil de la nuit. Je pensais à tout ça. Si seulement j’avais fait appel à mon fils quand j’étais en Allemagne peut être que tout ça ne se serait pas passé comme ceci. Aujourd’hui je regrettais tout. Je n’allais pas supporter de rester au Congo, chaque rue me rappelait la trahison des gens que j’aimais. Mon histoire se résumait en un seul mot: trahison. Camille? même elle! Comment pouvait-elle garder un tel secret? Elle savait que ma mère avait sacrifié mon fils et elle me laissait dans l’ignorance!


Ne pouvant pas dormir j’étais resté assis dans le lit, et je repassais dans ma tête la prédication du pasteur, ceux qui périront... le diable m’avait voilé la face depuis toujours pour mieux me voler, il s’était servi de raisonnements , de logique pour mieux me voler. C’était certainement la dernière fois que j’allais laissé cela se produire. Il était temps que je me cache en Jésus-Christ comme l’avait dit l’autre jour à l’église le pasteur de Camille. Je n’allais plus laisser des portes ouvertes autour de moi. Mais je n’avais pas confiance à toutes ces personnes autour de moi, à un point où je refusais d’avoir confiance au pasteur de Camille.


Cette nuit si longue m’avait cependant permis de prendre des décisions. En me réveillant je savais ce qu’il fallait que je fasse. Je ne savais comprendre la force que j’avais ce matin, je dirais plutôt que cette force venait de la rage qu’il y’avait dans mon cœur. J’étais furieux contre toutes ces personnes qui m’entouraient. Le seul souvenir que j’avais de quand je pouvais compter sur des gens autour de moi, c’était quand j’étais en Allemagne. Alors je m’étais décidé de retourner définitivement en Allemagne. Il fallait que je règle tout et que je rentre, il fallait que je m’éloigne de tous ces souvenirs douloureux.


Aux environs de 8h, j’étais prêt pour sortir et j’avais passé un coup de fil à mon notaire pour parler de la fermeture de BTL, il fallait qu’il me trouve des acheteurs pour que je rembourse l’agent de ma mère. Avant de sortir, j’avais rassemblé les papiers des dépenses effectuées pendant le lancement de mon entreprise, pour avoir une idée globale de ce que ma mère avait dépensé.


Au salon je trouvais Pitsou et Karl assis avec une tête d’enterrement, je pouvais lire l’étonnement dans leurs yeux de me voir debout et en forme.


- Ya Brice tu vas où? En fait je veux dire tu penses que tu es en état d’aller travailler?


- Écoute Pitsou il faut que je prenne ma vie en main et que je m’éloigne définitivement de cette bande d’hypocrites alors je dois être à BTL ce matin j’ai rendez vous avec le notaire pour une réunion importante.


Je me refusais de dire quoi que ce soit à qui que ce soit concernant mes projets. Je n’avais plus confiance aux gens. Désormais j’avais compris que le seul en qui je pouvais avoir confiance c’était moi même. Et il y’avait aussi Alain et Marc mes deux potes d’Allemagne. Le reste pour moi restait dans le même panier.


En route dans le taxi, mon téléphone sonnait c’était Camille, je n’avais pas besoin d’ignorer son appel, ça tombait bien d’ailleurs j’avais des choses à lui dire à celle là!


- Oui allô!


- Brice je n’ai pas pu fermer l’œil de la nuit, je n’ai vraiment pas pu. Je sais que tu as besoin de rester seul mais je voulais quand même me rassurer que tu vas bien


- Hum quelle ironie du sort! Tu dormais avec ce secret depuis je ne sais quand, tu arrivais à fermer l’œil mais maintenant que je sais tu n’arrives plus à fermer l’œil de la nuit, franchement Camille arrête cette comédie tu veux bien?


- Tu sais je n’ai pas envie de me justifier je te donne le plein droit d’être fâché, mais de grâce ne va pas voir ta mère!


- Camille je vais bien et je n’ai pas besoin d’une baby-sitter ou d’une conseillère, ton hypocrisie tu peux garder ça pour toi même. De grâce respecte mon désir de rester loin de toi alors cesse de m’appeler.


J’avais coupé l’appel.


** Dans la tête de Camille**


Quand je pensais que le Seigneur avait finalement répondu à ma prière, il avait honoré sa part dans cette alliance qu’on avait conclu, je lui demandais d’ouvrir les yeux de Brice et moi j’allais amener Brice à lui, chacun de nous avait respecté sa part mais ça n’avait pas tourné comme dans mes rêves, hélas!


Brice savait désormais qui était sa mère et il était désormais un enfant de Dieu. Mais pourtant, le conte de fée c’était très vite transformé en cauchemar, il me détestait. Je n’arrivais même pas à supporter le souvenir de ce regard plein de haine qu’il avait posé sur moi hier chez son père. J’avais vu plein de film chrétien sur la délivrance et très souvent quand la vérité était établie tout devenait rose mais dans la vraie vie, je venais de me rendre compte que la vérité pouvait tout compliquer encore.


Est ce que je m’en voulais de l’avoir gardé ce que je savais? Non! Je ne m’en voulais pas car je savais à 100% que s’il l’avait appris de ma bouche, il m’aurait traité de menteuse et de mauvaise femme. Ce gardien avait des preuves et aucune raison à vouloir lui séparer de sa mère, ce qui lui donnait tout pour être crédible. Moi je n’avais que des rêves et des révélations qui venaient de mon pasteur et aussi une bonne raison de vouloir l’éloigner de sa mère puis que déjà elle avait réussit à me faire passer pour une belle fille rebelle! Alors comment pouvais-je être crédible? Même si je m’étais décidée à lui dire ce que je savais,il n’allait pas l’accepter. D’ailleurs je n’avais pas cessé de lui dire des choses indirectement!


Après qu’il m’avait raccroché au nez ce matin, quelque chose me faisait dire que le conte de fée était terminé, il fallait que je me prépare à élever mon enfant seule. Je m’étais levée de mon lit pour m’apprête à aller au boulot.


Dans la douche alors que je me lavais j’avais senti du sang couler. Je n’avais pas de force pour paniquer, j’avais fini de me laver tout en priant.


- - Je sais une chose à La Croix Christ tu as tout payé pour moi et pour cet enfant que je porte. Je sais une chose c’est que cet enfant je le porterais dans mes mains. Je le porterais et jamais qui que ce soit ne s’en prendra à sa vie, ces ruses que le diable essaie de faire ne me font pas peur. Je sais que toi Seigneur tu ne peux pas me mentir. C’est pourquoi ce matin je n’ai pas une seule envie de pleurer ou de paniquer, je sais aussi que les projets que tu as formé pour moi sont des projets de bonheur et de paix, toi même tu sais comment je te cherche, comment je me consacre à toi. Pourquoi devrais je pleurer ce matin! Je n’ai pas fait de mal à Brice tout ce que j’ai souhaité c’était son bien, je suis rassurée parce que toi mon Dieu tu sondes la profondeur des cœurs et des reins donc tu connais mes intentions depuis le début.


J’avais fini de prendre ma douche et j’enfilais mes vêtements cette fois ci, tout en continuant à prier. « Je ne vais versé aucune larmes » c’était la phrase que je ne cessais de me répéter.  Comme je n’avais pas de serviettes hygiéniques pour me protéger j’avais découpé une partie d’une de mes serviettes de bain propre, pour utiliser comme protection.


J’avais pris des sous que je mettais de côté et avant de sortir j’avais passé un coup de fil à ma collègue


- Allô Stella s’il te plaît tu peux aller ouvrir le secrétariat je fais un tour chez mon gynécologue


- D’accord madame mais ça veut dire que nous allons compenser demain tu ouvre à ma place


- Pas de soucis ma chérie. À tout à l’heure.


Dans le taxi je ne faisais que prier au fond de mon cœur, j’avais bien ce désir d’appeler ya Cynthia ou même ma mère ou faire signe au pasteur que je partais à l’hôpital parce que je saignais, mais je ne savais comment expliquer cette sensation de prendre conscience moi même. J’en avais assez de continuer à laisser les autres soutenir mes arrières. Il fallait que je me lève bien moi même. Je ne refusais pas l’aide de mon pasteur encore moins celle de ma mère ou de ma grande sœur, mais, aujourd’hui je n’avais pas besoin d’appeler quelqu’un. Je continuais à prier jusqu’à mon arrivée chez le gynécologue.


Je lui avais tout expliqué, il m’avait fait faire une échographie et tout était normal disait t-il.


- Madame Camille votre enfant est en pleine forme, mais vous devez tout de même éviter de vous laisser emporter par des chocs émotionnels tel que je vous l’ai déjà dit la toute première fois. Dites vous que votre humeur affecte directement le bébé. Mais bon pour aujourd’hui, soyez rassurée ce saignement est léger comme celui de la dernière fois. Et il a déjà pris fin d’ailleurs. Je vais cependant vous prescrire un repos de deux jours allongée dans votre lit et s’il vous plaît nourrissez vous bien pendant ce repos. Passez moi un coup de fil entre temps si vous remarquez quelque chose d’anormal.


- D’accord docteur mais là je m’apprêtais à me rendre au boulot en fait!


- Non, je vous fait un papier et je pense qu’avec ça tout chef qui a un petit sens d’humanisme vous laissera vous reposer deux jours. En fait comme je vous l’ai dit le bébé va bien selon l’échographie mais saigner après le premier trimestre de la grossesse reste quand même un signe alarmant que je ne veux pas prendre à légère. Restez au repos pendant ces deux jours et observons ce qui va se passer. Si vous saignez encore je me verrais contraint de vous faire une injection d’anticorps.  Elle coûte chère en pharmacie mais c’est déjà pour prévenir des éventuels saignements. Pour le moment vous rentrez chez vous pour vous reposer.


- D’accord docteur c’est compris et je vais respecter ce repos de façon très strict


J’avais quitté le bureau du médecin, j’étais dans le taxi pour la maison. J’avais fait des textos à Stella pour lui faire part de ce que le médecin m’avait dit concernant le repos. Elle m’avait tout de suite répondue


« Va à la maison et repose toi. Je vais travailler seule ces deux prochains jours. Ça ne sert pas de demander la permission au chef, je vais assurer tes heures et les miennes. Tu vas me devoir un bon petit déjeuner chez le malien du coin »


« Mdr tu ne coûtes pas chère en plus pain avocat jus et c’est réglé »


« Prends bien soin de toi Cam’s, je t’appelle chaque soir pour savoir comment tu vas »


Arrivée à la maison, j’avais mis une grosse robe j’avais fermée ma porte à clé. J’avais fait un bon petit déjeuner pour suivre le conseil du médecin. Après avoir pris mon petit déjeuner, je m’étais endormie. Ce petit moment de sommeil m’avait emporté dans un rêve où je voyais Brice faire ses valises, il avait un billet d’avion à la main. Dans le rêve je lui posais la question


- Mais tu vas où? Et tu nous laisse seuls le bébé et moi?


- Écoute Camille je ne peux pas vivre avec une menteuse, alors voilà je repars en Allemagne et j’ai déjà demandé la main de Désira elle a dit oui, je vais me marier à Désira. Je continuerais à prendre soin de mon enfant.


- Arrête de l’appeler ton enfant Brice, tu oses l’abandonner mais tu as le culot de l’appeler ton enfant? Que tu décides de te marier à ton ex qui a ce que je sache sera une vraie porte d’entrée pour ta mère est déjà ton propre problème mais que tu décide de t’éloigner et de ne pas être présent dans la vie de notre fille Brice, ça jamais je ne pourrais te pardonner ce mal que tu me fais mais que mon Dieu te bénisse seulement!


Le vibreur de mon téléphone m’avait arraché à mon rêve, c’était le père de Brice qui essayait de me joindre mais à vrai dire je n’avais pas envie de me mettre dans des histoires encore qui allaient déclencher des saignements, il fallait que je pense à protéger mon enfant. En pensant à ça je me souvenais que dans ce rêve j’avais dis notre fille. Je souriais, alors c’était une fille certainement! C’était la seule chose que je voulais retenir de ce rêve.


Je refusais de me faire des soucis sur Brice qui pouvait repartir en Allemagne épouser Désira ou une autre, tout ça n’était pas plus précieux que mettre la vie de ma fille en sécurité. Le père de Brice insistait mais je refusais de me donner au stress il s’inquiétait pour son enfant moi aussi je m’inquiétais pour le mien alors chacun n’avait qu’à faire face à ses responsabilités. J’avais bloqué mon téléphone pour éviter des appels.


Puis j’avais mis des chansons d’adoration pour me relaxer, allongée dans mon lit il y avait cette parole qui montait dans mon cœur, « Ma vie est cachée en Christ ». Je savais que le passage se trouvait dans Colossiens 3, alors je m’étais mis à le chercher dans ma bible et c’est là que j’étais tombée sur


«Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu.»

‭‭Colossiens‬ ‭3:2-3‬ ‭LSG‬‬


Je m’étais mise à prier


- Je te bénis Seigneur Jésus-Christ toi qui a accepté de cacher ma vie en toi et celle de mon enfant aussi. Je te bénis parce qu’aujourd’hui désormais Brice aussi sa vie est cachée en toi. Il t’a ouvert son cœur il ne te connaît pas encore bien mais je sais que quand tu entres dans une vie tu la transforme radicalement. Je suis reconnaissante parce que Saint-Esprit tu m’as aidé à accomplir ma part dans le vœu que j’avais fait ce jour là à Dieu. Aujourd’hui donc que Brice a enfin ouvert son coeur à Christ, si ma mission s’arrête là je te bénis Seigneur. Mais je prie que tu envoies sur son chemin quelqu’un qui viendra arroser la semence qui a été déposée en lui. Afin qu’il s’attache d’avantage à toi. Ma joie est que dans les cieux le jour où Brice était venu à toi il y’avait une grande fête et j’ai contribué à cela je suis tellement contente mon Dieu. Tu déclares dans ta parole que tu connais les projets que tu as formé sur moi, Seigneur tu connais avec qui je vais me marier aujourd’hui je viens le garder en toi où qu’il soit peu importe qui il est, je prie pour mon mari Seigneur garde ses voies, dirige ses pas chaque jour qu’il ne s’écarte pas de ton chemin et aide moi Saint-Esprit à observer la sainteté je le désire plus que tout je ne veux plus retomber dans la même erreur. Cette fois ci je veux observer mon alliance avec toi Seigneur. Saint-Esprit ce n’est pas par  ma force mais c’est par toi que je peux le faire. Je déclare que ma vie est cachée en Christ, que la vie de l’enfant que je porte est caché en Christ, maintenant je déclare que tous les plans de l’ennemi contre mon enfant ont déjà échoué car à La Croix lorsque Jésus-Christ Christ a livré en spectacle les principautés de ce monde il ne s’est pas arrêté là, il a aussi triomphé d’elles ainsi je déclare que de la même façon que dans la vie de mon enfants les plans de l’ennemi ont été rendus publics et clairs au grand jour, c’est aussi de la même manière que le sang de Jésus Christ a déjà triomphé de ces plans. Mon enfant va naître, ma fille va grandir, ma fille sera le signe de mon alliance avec le Seigneur...


Je continuais à prier là allongée dans mon lit. Cette prière avait mis une paix que je ne savais expliquer dans mon cœur. J’avais pris la résolution de continuer à prier pour Brice comme je l’avais toujours fait mais je n’allais pas lui forcer la main pour une quelconque  relation. Je voyais nullement le mal que j’avais fait, jusqu’ici tout ce que j’avais fait c’était pour son bien. Je n’allais pas cesser de prier car il était le père de mon enfant, il fallait que je prie pour que le Seigneur envoie quelqu’un sur son chemin une personne qui allait l’aider à grandir dans sa marche avec le Seigneur.  Puis qu’en voyant comment les choses évoluaient, j’avais compris que je n’étais peut être pas la personne qui allait l’aider à croître avec le Seigneur. Mais je savais une chose, rien était impossible à Dieu il pouvait susciter un ami, un pasteur, même une épouse qui allait l’aider à grandir dans la Foi car maintenant il en avait besoin. Pour le bien de ma fille je refusais de m’inquiéter, et le Saint-Esprit m’aidait vraiment puis que je n’avais aucune pensée de tristesse, j’étais là allongée entrain d’écouter des chants d’adoration qui jouaient sur mon ordinateur.

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