Chapitre 27: Un héritage familial: Fin

Write by Plume Inspirée

Chapitre 27: Un héritage familial: Fin


Sa réaction en me voyant prouvait qu’il me connaissait, il restait là sans dire mot alors que je restais debout là devant la porte de sa chambre. D’un geste débarrassé de toute émotion, je posai un pas devant comme pour dire écarte toi de la porte je vais entrer. Il l’avait saisi et s’écarta de la porte 


- Bon déjà je vois que je n’ai pas besoin de me présenter vous semblez me connaître. 


En même temps que je parlais, j’ouvrais la grosse enveloppe que je tenais en main pour en sortir des billets de banque tout neuf que je lui tendis avant d’ajouter 


- Vous avez là 300 milles franc, c’est votre commission démarcheur de contrat. Le contrat que vous avez rapporté à mon cabinet nous a fait gagner 3 millions. Et dans le règlement intérieur de mon cabinet toute personne parvient à nous apporter un contrat a droit à 10% du revenu.


Je gardais ma main tendue il ne prenait pas l’argent puis il répliqua 


- Je ne l’ai pas fait pour ça 


- Oh que non ça je sais! mais vous allez tout de même prendre cet argent parce que les raisons pour lesquelles vous l’avez fait sont honteuses. Vous pensiez attirer une femme mariée dans votre lit avec ce genre d’attention à la con! Vous n’avez droit à aucune estime. La seule raison pour laquelle je vous vouvoie c’est ma valeur et ma dignité à moi et non pas un quelconque respect que je vous porte car je n’en ai aucun pour vous.


En même temps je déposais l’argent sur la table de chevet et je sortais encore des billets de banque que je déposais à part, toujours sur le chevet du lit 


- 650 milles pour le billet que vous avez pris à ma femme et 50 milles francs de plus pour tous les verres que vous avez dû lui payer en Afrique du Sud.


- Je pense que vous n’avez rien à faire ici comportez vous en homme. Johanna est une amie et je ne me suis pas empêché de l’aider à un moment où elle en avait besoin je ne suis pas honteux de cela. Ça s’appelle l’entraide 


- Vous vous êtes imaginé que Johanna était votre amie? Ou bien vous les dites pour vous consoler vous même? Mais depuis que vous êtes venu cet amie n’est même pas fichu de vous faire un petit texto et n’a cessé de montrer tous vos messages à son mari? Je vois que vous avez un problème de self-estime vous! Jusqu’au point de vous imaginer en amitié avec une personne qui n’en a rien à foutre de vous!


Il restait silencieux et je poursuivais


- Ma femme a eu un moment de faiblesse! Oui parce qu’elle est une femme et elle a passé des mois difficiles à attendre que son mari reviennent sans succès. Mais elle a cependant été obligé d’enterrer son père au lieu de voir revenir son mari. Et pousser une telle femme dans tes bras c’est comme si tu embrassais une femme sous anesthésie. Elle ne se rendait compte de rien et à son réveil après que son anesthésie soit passée elle ne se souvient plus de toi et de l’acte posé. J’ai été respectueux sinon je vous l’aurais dis avec des mots plus durs que ceux là. Éloigne toi de ma femme! Plus un message, plus un appel 


- Sinon quoi? Je pense que c’est à Johanna de me le dire j’ai bien dit qu’elle n’est qu’une amie pour moi


- Sinon rien! Sinon rien du tout! ne t’attends pas à ce que je te déclare la guerre je ne suis pas en rivalité avec toi. Ma femme n’est pas ta maîtresse . J’ai des valeurs comme je le disais au début ce que je sais que tu n’as pas. Puis que tu as usé de tellement de technique pour attirer une femme mariée dans ton lit. Et tu ne t’es même pas fichu de comprendre que là c’est devenu un dérangement pour elle tu lui dérange arrête de l’écrire arrête de l’appeler. Autre chose il y a plus de 15 ans que Johanna t’avais mis aux oubliettes tu es la dernière personne dans les bras de qui elle rêvait se retrouver . Ce baiser est entrain de la hanter elle manque la paix à cause de ça. Moi à ta différence je sais reconnaître une femme exceptionnelle quand j’en vois!


- Je pense que nous n’avons plus rien à nous dire tu peux sortir de ma chambre 


- C'est moi qui suis venue c’est moi qui décide de quand je pars. D’ailleurs je vais partir parce que je ne gagne rien à traîner avec un type de ton genre. Dernier conseil à l’avenir essai de tourner autour des nouvelles personnes ne retournes pas toujours vers tes ex ça devient fatiguant à la fin car à ce que je sache celle avec qui tu as fais ton enfant est ton ex aussi! Fais l’effort de te créer de nouvelles relations il n’y a pas que tes ex sur terre.


Je m’approchais de la porte, puis je me retournais encore vers lui


- Il y a des couples qui résistent à tous les vents. Johanna et moi nous sommes ce genre de couple. Cette femme s’est fou de toi ce dont elle avait besoin c’était d’une distraction moi à ta place j’aurais honte. Près de deux semaines depuis que t’es là, elle ne se dérange même pas à te faire un message? Tu as besoin de quoi pour comprendre qu’elle t’a utilisé! Redresse ton estime peut être que tu mérites quand même un peu plus d’attention c’est pathétique de mendier autant de l’attention, c’est pathétique! Et moi qui pensais qu’il n’y avait que les femmes qui le faisaient!


J’avais ouvert la porte et je m’étais éloigné de la chambre. J’avais réussi à garder mon calme sans laisser transparaître la rage que j’avais. Je m’étais maîtrisé car je n’avais qu’une seule envie lui fourré un poing dans le visage. Tout ce que je lui avais dis n’était pas de la provocation, j’avais pensé chaque mot. Je le trouvais assez pathétique en effet, il fallait vraiment avoir une faible estime de soi pour toute fois repartir vers ses ex!


En conduisant j’essayais de trouver une raison de rentrer à la maison et faire comme si de rien était. Mais je ne parvenais pas. Il était temps que j’en parle à la seule personne sur terre à qui je pouvais confier ce genre de problème.


Je venais de garer devant l’immeuble où se trouvait Rehoboth Consulting, le cabinet de Johanna, j’étais à cheval entre mon cabinet et celui de ma femme dont j’avais pris la gérance le temps qu’elle se repose.


Dans ma voiture, je composais un numéro après deux sonneries il décrocha 


- Allo Jeremy!


- Bonjour papa comment vas tu?


- Je vais bien mon fils et toi? Tu dois être très occupé à reprendre le cours normal de tes activités 


-En effet je travaille d’arrache-pied pour faire revenir l’ordre.


- En parlant de faire revenir l’ordre es tu déjà parti voir la famille de la fille que ce bandit d’Aubin avait enceinté?


- Non papa pas encore, mais comme

tu me l’avais suggéré je le ferais et je les verserais une somme tous les mois pour les aider avec les besoins de l’enfant 


- D’accord il faut déjà le faire d’ici là ne laisse pas trop passer le temps tu risques d’oublier et n’oublie pas de ne pas y aller seul. Amène ta femme avec toi ainsi qu’un membre du conseil de l’église.


- D’accord papa!


Un silence s’abattit entre nous, je ne savais pas par où commencer 


- Tu as quelque chose à me dire apparemment 


- Euh papa...


J’hésitais un moment avant de me lancer enfin, 


-je n’arrives pas à pardonner Johanna quelque chose qu’elle a fait. Je veux bien qu’on retrouve notre ambiance à la maison mais j’ai beau faire l’effort je ne parviens pas à la pardonner 


- C’est parce que tu veux seulement la pardonner que c’est difficile 


- Euh papa je ne comprend pas 


- Même moi si je dois seulement pardonner Nathalie pour quelque chose qu’elle a fait ça sera beaucoup me demander. Il se pourrait que je fournisse assez d’effort et que j’y arrive mais il se pourrait aussi que je n’y arrive pas. 


- Je ne comprends toujours pas donc je ne dois pas vouloir la pardonner c’est ça?


- Exactement. Tu dois plutôt chercher à comprendre ce qui s’est passé. Parfois en écoutant la personne nous dire ce qui s’est passé, en discutant avec la personne on se rend compte qu’on arrive plus à faire l’effort de lui pardonner. On comprend ce qui s’est passé et le pardon n’est plus un grand issue. As tu parlé avec elle, avez vous discuté? Rappelle moi une règle que je t’avais donné alors que vous étiez que des fiancés?


Pasteur Patrick m’avait en effet donné beaucoup de règles mais dès qu’il avait parlé de discuter je me souvenais de quelle règle il s’agissait alors je répondais sans tarder 


- Discuter sans se disputer est l’un des principes de base de la vie ensemble.


- Voilà! Discuter sans vous disputer à propos de ce qui s’est passé. Écoute la et toi aussi dis lui comment tu te sens face à ce qu’elle a fait. Nous sommes dans une société où on a voulu nous faire croire que les hommes ne devaient jamais montrer leur vulnérabilité c’est faux! Tu as le droit et même le devoir de montrer à ta femme que ce qu’elle a fait t’a affecté. Chercher à pardonner c’est le devoir de deux partenaires. Même celui qui doit se faire pardonner aussi peut aider l’autre à parvenir à pardonner facilement mais pour cela il faut que vous en parlez. Johanna peut t’aider à arriver à la pardonner mais si vous ne parlez pas ça ne sera pas possible.


- Merci papa, je ne sais pas ce que j’aurais fais sans toi toutes ces années.


- Tu es l’une de mes plus grandes fiertés Jeremy!



Après cet appel, je sentais un peu plus de paix dans mon cœur. Alors que je venais de m’installer au bureau mon téléphone vibra c’était un message


« Martial ne te fâche surtout pas après avoir lu ce message mais je ne sais pas ce que je dois faire face à Alexis qui est là. D’un côté je veux lui dire clairement que je ne veux plus avoir affaire à lui mais je ne sais pas si c’est une bonne idée de partir le voir je ne veux plus faire quelque chose qui t’offense. Je t’aime trop et le fait que tu doutes de moi me rend malade »


Je répondais tout naturellement au message de Johanna 


«  Ne va pas le voir je l’ai déjà fait »


«  D’accord merci! »


Johanna n’avait pas cherché à savoir ce que j’avais dis à Alexis, elle avait juste dit d’accord mais surtout merci. Je restais tranquille à réfléchir sur ce que Johanna avait pu endurer ces derniers mois. Pasteur Patrick avait raison il fallait que je discute calmement avec Johanna pour connaître ce qu’elle avait pu ressentir et aussi lui dire combien de fois j’étais reconnaissant d’avoir une telle femme et combien de fois j’avais peur de la perdre un jour.


Ma petite expérience avec le Seigneur m’avait appris que la prière donnait vie à tout. La prière était comme la respiration. Alors juste là assis dans le bureau de Johanna je me mis à prier pour demander à Dieu la force et la sagesse de lancer cette discussion avec Johanna et mettre tout au clair. 


...


Comme c’était le sujet au centre de toute nos causeries à la maison, Lola avait passé toute la soirée à nous parler de sa décision de récupérer la première place dans sa classe. Les enfants n’avaient d’ailleurs pas trainé à table, ils avaient demandé à sortir de table parce que Doxa devait expliquer une leçon de Maths à sa sœur. 


Je n’avais pas tardé à quitter la table moi aussi, pour rejoindre discrètement la chambre d’amis sans que les enfants ne le remarquent . Johanna quant à elle était restée comme toujours seule dans la cuisine entrain de ranger et réserver ce dont elle avait besoin le lendemain.


Je ne parvenais cependant pas à trouver le sommeil là dans cette chambre d’amis, seul dans cette chambre j’avais comme l’impression de me retrouver à nouveau dans une cellule de prison loin de ma femme et de mes enfants. Je vis l’heure sur mon téléphone, il était 22h heures dépassées de quelques minutes. Johanna était peut être encore dans la cuisine, je sorti de la chambre  d’amis pour vérifier.


Le calme ainsi que le noir seuls m’accueillirent, Johanna avait déjà rejoint la chambre. 


Je poussai timidement la porte de la chambre, je la trouvai assise dans le lit avec sa bible et son carnet de méditation. Quand nos regards se croisèrent elle souri, puis lança calmement 


- Tu veux qu’on parle?


C’était comme de la magie de partager sa vie avec une personne qui pouvait parfois finir mes phrases, anticiper mes actes et me représenter lorsque je n’étais pas là. Mais en fait ce n’était pas de la magie, c’était ça ce qu’on appelait trouver l’autre pièce du puzzle, celle qui nous complète. 


Je me glissai dans le lit en face d’elle. Johanna déposa sa bible avec soin sur le chevet ainsi que son carnet et son stylo 


- Oui Jo je veux qu’on parle. Déjà je veux que tu saches que je n’arrive pas à te pardonner ce que tu as fais. Tu as souillé notre mariage, pour moi c’est ce que ça me fait. Je ne cesse de me demander si j’aurais la conscience tranquille de t’embrasser encore sans penser à cet Alexis! Je ne cesse de me demander si tu n’as pas toujours de sentiments pour lui. Vous avez tout de même dans le passé partagé des souvenirs ensemble. Je me sens nul et humilié Jo.


- Déjà je veux qu’une chose soit claire je n’ai aucun sentiment pour Alexis. Ce baiser j’aurais pu le donner à un inconnu dans la rue, à n’importe quel homme Martial. Oui ça me fait honte de te dire ça mais sans vouloir justifier mon tort car je veux totalement l’assumer, le temps que cela prendra je vais l’assumer jusqu’à ce que tu me le pardonne. Mais je veux juste que tu saches que j’aurais embrassé n’importe quel homme qui pouvait me faire me ressentir à nouveau comme une femme. En ton absence je supportais tout c’est vrai je supportais tout mais à un moment j’ai eu comme l’impression de ne plus être une femme. Aucun homme sur qui m’appuyer. Je sentais que tout s’écroulait autour de moi. Et les rumeurs de notre séparation qui commençait à courir partout  ne me facilitaient pas la tâche.


Elle s’arrêta un moment pour essuyer une larme qui coulait de son œil 


- Je donnerais tout pour que tu oublie Martial. Je donnerais tout. Mais je te comprend, je comprend ce sentiment que tu as car j’aurais eu le même si les rôles étaient inversés. Mais que veux tu que je te dise aujourd’hui? J’aurais pu être forte et ne pas laisser toute cette pression me détourner de qui je suis vraiment mais j’ai failli je m’en veux tellement!


Je m’approchai d’elle et pris sa main dans ma main 


- On a toujours été une équipe et je comprend que l’absence de l’un déséquilibre l’autre Johanna! Je pense que c’est beaucoup plus mon égo d’homme qui est touché mais pourtant au fond de moi je sais que tu n’aimes que moi. Mais c’est ma fierté d’homme qui me joue des tours. J’ai de la chance d’avoir une femme aussi forte que toi. Je veux te demander pardon de n’avoir pas été à mesure de parler de la mort de ton père avec toi. Ce n’était pas parce que je ne me souciais que de ma libération mais c’était parce que je ne savais même pas quoi te dire.


- Merci Martial! Merci car j’ai attendu longtemps que tu me demandes pardon pour ça. En fait tu vois tout à commencé un soir alors qu’Alexis m’a fait un message pour me dire qu’il était désolé de ce qui m’arrivait. Mais toi mon mari on parlait chaque week-end tu ne me disais même pas que tu étais désolé, tu ne me montrais même pas ton soutient. Limite tu avais demandé comment s’était passé l’enterrement. Martial j’en avais besoin tu vois, je ne veux pas me justifier j’ai eu tort de l’embrasser mais je me suis tellement sentie seule Martial 


Je la serra très fort dans mes bras 


- Je suis désolée Jo, ne pense jamais que dans notre relation tu es censée fournir le plus d’effort. Non jamais! C’est à moi de te protéger j’ai failli à mon devoir lorsque je me suis fourré dans des cercles d’amis pas bien et j’ai mis notre famille en danger mais je te promet que je vais désormais faire très attention à tous les petits détails. Je suis de retour et je ne te laisserais plus consoler par un autre. Je vais être à tes côtés pour essuyer chacune de tes larmes, chacune d’entre elle Jo.


- Je préfère quand tu m’appelle mademoiselle Itoua 


Elle souriait avec ses larmes aux yeux. Je passais ma main sur son visage pour essuyer ses larmes. 


-Je t’aime Mademoiselle Itoua!


J’avais dis, avant de poser délicatement mes lèvres contre les siennes. J’avais pu l’embrasser sans penser une seule minute à Alexis. Je m’étais tout simplement rendu compte que parfois il suffisait de parler pour sortir la rage qui étouffait notre cœur. Parfois il suffisait d’écouter pour comprendre certaines choses. Il fallait toujours discuter sans se disputer. Je devais cette règle à mon père spirituel.


... 6 ans plus tard...


Dans la tête de Johanna


Aujourd’hui c’était un grand jour pour mon fils Doxa mais aussi un jour assez triste pour toute notre famille. Je traînais encore dans la chambre parce que je redoutai le moment de sortir de cette chambre et faire face à la réalité.


Mon téléphone vibra c’était maman Nathalie 


« Tu es prête pour le grand jour? »


« Je ne sais même pas si c’est un grand jour ou un jour triste »


« C’est un grand jour, du moins ça l’est pour lui »


« Oui ça l’est pour lui tu as raison. Là je pense que je suis prête je vais les rejoindre au salon. Je te fais signe plus tard. Je t’aime maman »


« Je t’aime aussi Johanna »


Maman Nathalie était restée dans ma vie, notre lien se resserrait avec les années. Nous partagions un lien unique que je ne pouvais décrire. Elle était mon autre maman, elle était une connexion divine.



Au salon il y avait les valises de Doxa déjà dans un coin, je trouvais Lola entrain de mettre quelques dernières affaires dans le bagage à main de son frère. 


- Lola tu m’as l’air de bien prendre le voyage de ton frère


- Bonjour maman,


Lola avait le même sourire que moi, elle avait à peine 18 ans mais elle se comportait comme une grande fille de 30 ans. Au moins elle avait gardé le même enthousiasme et la même joie de vivre que dans sa tendre enfance.


- Pour tout te dire j’ai pleuré hier dans la nuit mais n’empêche que j’étais déjà préparé à ce jour. Je savais qu’un jour Doxa aura son bac et quittera la maison. En plus il ne me reste qu’une seule année avant de partir aussi.


- Je suis déjà triste que ton frère parte et toi tu te décides à me rappeler que bientôt c’est toi qui partira? Viens là que je te serre d’abord très fort dans mes bras. Pour le moment tu restes ici toi!


- Maman arrête tu va m’étouffer 


Martial et Doxa nous rejoignirent au salon


- Bon je pense que tout est fin prêt pour l’étudiant on va s’asseoir et passer un moment dans la prière 


Mes yeux étaient remplis de larmes, c’est vrai que Doxa allait être bien entouré en France. Il y’avait déjà ya Schadrac et sa famille ainsi que Maya et sa famille aussi. Maya était mariée et mère d’un petit de 2 ans. C’est avec elle que Doxa allait rester la première année. Mais tout de même me séparer de mon fils était une épreuve douloureuse 


- Maman arrête de pleurer c’est censé être une journée très importante et non un deuil maman!


- Tu as raison Dodo tu as raison. 


- Tu dois être fière de toi maman. Papa et toi vous m’avez appris le plus important marcher avec le Seigneur et je vais me souvenir de chaque phrase que vous m’avez dite. Je vais aussi me souvenir de chaque mot que mémé Hono et mémé Elodie m’ont dit hier. Les prières de l’église et de tout le monde m’accompagnent. Là bas je ne serais pas seul. Oncle Schadrack et maman Maya vont bien m’entourer. 


Doxa était un garçon exceptionnel. Déjà depuis son jeune âge il n’était pas très bavard mais il observait tout. Quand je l’écoutais parler je me sentais fière de moi mais surtout reconnaissante, Dieu m’avait fait beaucoup de bien.


- Bon on va la faire cette prière mère poule?


Lança Martial d’un ton moqueur 


- Oui 


Je répondais avec un sourire.


La prière était un moment de quiétude nous avions tout confié entre les mains de Dieu et aussi prononcé des bénédictions pour la vie de Doxa à tour de rôle. Quand ce fut le tour de Lola elle avait une voix tremblante, elle retenait ses larmes.


... 


Au retour de l’aéroport, on s’était arrêté prendre un pot tous les trois, Martial, Lola et moi. Puis ils m’avaient déposé chez maman pour passer un moment  avec maman Elodie et elle. 


Martial et Lola se rendaient à l’église ils avaient chacun respectivement réunion du conseil et répétition de la chorale.


Rien qu’en pensant aux répétitions je repensais à Doxa. Il allait me manquer chaque dimanche. J’étais habitué à le voir assis devant le piano au culte. Il avait une telle passion pour Dieu et l’église. 


Lola aussi allait se sentir seule c’est sure. Mais heureusement que la dernière fille de Jemima venait pour les vacances à la maison. Elle était censée arriver demain. Jemima et Rhodes étaient affectés à Brazzaville depuis 5 ans. L’année passée, c’était Jemima qui s’était séparé de son fils Isaac, il avait réussit à un concours d’architecture et était parti au Cameroun. Johanne leur fille avait 15 ans, elle était beaucoup attachée à moi. Elle passait presque toutes ses vacances chez moi.


Au salon avec mes deux mamans, je donnais l’air d’être ailleurs,


- Tu m’as l’air pensive maman Johanna 


S’enquérait maman Elodie alors que nous étions assises au salon


- Hum pour dire vrai, Doxa me manque déjà 


Maman et elles se mirent à rire 


- Kiekiekiekiekie 


Puis maman lança 


- Toutes les mamans passent par ce moment où ils doivent laisser partir leurs enfants. Nous sommes toutes passées par là maman Jo


- C'est vrai que j’avais presque oublié que toutes les deux vous en savez quelque chose. Bon en même temps c’est une bénédiction de voir son enfant grandir mais tout de même devoir s’habituer à son absence je ne peux pas m’empêcher d’appréhender .


Le reste de la conversation était centré sur les histoires de mamans et d’enfants. Deux heures après j’avais pris congé de mes mamans.



Allongée dans mon lit, je répondis au message de Yasmine qui m’avait confirmé qu’elle avait envoyé une valise pour nous par un frère de l’église qui venait au Congo 


« Ok ma chérie. Je vais dire à Martial d’aller récupérer ça dès que le frère me confirme qu’il est arrivé. On se parle plus tard j’ai sommeil. Love you »


« Toi et ton histoire de sommeil là! Ok je t’aime aussi ma Congolaise »


En fait au lieu de dormir un peu, je me représentais l’amour de Dieu. J’avais 48 ans et si la grâce était un pays, on aurait dit que j’habitais au plein milieu de ce pays en question. 


J’avais vu Dieu me faire du bien. Martial avait écrit une lettre à Doxa il y a 6 mois de cela, je me souvenais que ce jour là je m’étais moquée de lui


- Tu fais quoi chéri?


- J’écris une lettre à Doxa. Tu sais cette année il aura son bac et les jours vont vite je veux l’écrire une lettre qu’il amènera avec lui ce jour où il quittera la maison pour aller en fac


J’éclatais de rire 


- Kiekiekiekiekie quelle idée! 


- Ouais c’est ça moque toi!


Mais ce soir, j’avais envie de faire la même chose que Martial, j’allais écrire une lettre à Lola pour le jour où elle aussi quitterait la maison. 


Je me levai, pris un stylo et une feuille puis je m’installai au bureau de la chambre et me mit à écrire ce qui me venait à cœur 


Lola ma fille, tu liras cette lettre alors que tu auras quitté la maison. Désormais tu ne sera avec nous que pour des vacances et même parfois tu n’auras pas le temps de venir pour les vacances. Le temps va vite passer et un jour tu auras rencontré l’homme avec qui tu feras ta vie. Je veux que tu saches que:


Bâtir un mariage heureux n’est pas un acquis. Construire une famille qui craint le Seigneur ne se fait pas du jour au lendemain. C’est fait d’étapes, de devoirs à accomplir, des épreuves à surmonter ensemble. Il faut mettre Dieu au centre de tout, mais aussi en haut de tout. Il faut tout conclure avec Dieu. 


Ton foyer tu dois commencer à le construire avant même d’avoir rencontré ton mari. Sers Dieu fidèlement dans ta jeunesse. 


Choisi tes amis avec beaucoup de délicatesse. Ne t’associes pas à n’importe qui. Ne pense pas que tu es obligée de toujours faire comme tout le monde. 


Lola ma fille, cherche premièrement le royaume et la justice de Dieu et je te promet qu’il te donnera le reste. 


Ces choses que je te dis ici, sont des choses que j’ai expérimentées et je puis te certifier leur efficacité.


Mon père, ton grand père m’avait dit avant de mourir qu’il était fier d’aller voir le Seigneur les yeux dans le yeux car il avait marché dans l’intégrité. Tu sais cette phrase est devenue ma balance chaque fois que je veux poser un acte je me demande d’abord si c’est un acte que je pourrais justifier lorsque je serais devant le Seigneur ce jour là.


Ces quelques mots c’est pour te dire que tu es une femme merveilleusement belle ne l’oublie jamais. Tu es précieuse ne l’oublie jamais et surtout tu es aimée ma fille. 


Je t’aime, 

Ta maman.


J’avais terminé d’écrire ma lettre et je m’étais allongée un peu cette fois ci au salon jusqu’à ce que le bruit de la voiture de Martial m’avait réveillé, c’était Martial et Lola qui revenaient de l’église.



...Pendant ce temps dans l’avion 


Dans la tête de Doxa


Assis dans cet avion, je pensais à ma famille et à tous ces beaux souvenirs qui nous réunissaient. Je pensais à l’église, elle avait été une très grande partie de ma vie. C’est là bas que j’avais eu mes plus proches amis, c’est dans cette église que j’avais grandi et que j’avais appris à servir le Seigneur. J’étais très fier de mon père, un pasteur, un mentor et un ami pour moi. Je souriais déjà en ouvrant la lettre qu’il m’avait tendu alors que je me séparais d’eux pour rejoindre la salle d’attente.


Il avait pris le soin de l’écrire à la main, une écriture soignée c’était tout papa ça ! Me disais je en ouvrant la lettre:


Doxa, un jour on naît et même nos propres vêtements nous ne sommes pas à mesure de les choisir. Mais un jour cependant on grandit et nous commençons à faire face aux choix. Les choix définissent la direction de notre vie. Ne fais jamais tes choix tout seul. N’oublie pas que le Seigneur vis en toi par le Saint-Esprit, consulte le à chacun de tes choix.


Aujourd’hui alors que tu quittes la maison il te faut déjà faire face à deux choix capitaux, choisir une église où tu iras communier désormais et choisir ce que tu veux faire à la fac. Ne te dis pas que le Saint Esprit intervient seulement dans les grands plans, non mon fils! Il intervient même dans les petits détails. N’oublie pas de l’associer.


Tu vois je n’ai pas vraiment appris de mon père biologique et de ma mère biologique mais j’ai appris d’un couple à qui j’ai ouvert la porte de mon cœur. Sache mon fils que la famille c’est le sang et le cœur. Ouvre ton cœur à des personnes qui chérissent les valeurs du royaume des cieux et tu atteindras ta destinée.


Un homme vit avec des principes ne te compromet jamais. Ne t’ouvre pas très vite à qui que ce soit observe avant de faire tomber les barrières. Tu veux faire quelque chose pose toi la question de savoir est ce que cela est conforme à la parole de Dieu? Une fois que tu as la réponse fais le si cela est conforme. 


Un jour tu seras face à un choix celui d’une épouse la femme qui craint Dieu c’est elle qui sera louée. Craindre Dieu ce n’est pas aller à l’église,ce n’est pas appartenir à un département, ce n’est pas réciter les versets bibliques mon fils soit attentif à la femme que tu choisiras.


La création toute entière attend avec un ardent désir la manifestation des fils de Dieu alors ça veut dire que tu dois être cette manifestation partout où tu pars. N’oublies pas tu es une portion du ciel sur la terre communique l’amour la paix et la joie. 


Doxa mon fils, la prospérité et la richesse viennent par deux moyens seulement: le travail et le donner. Donne quand tu peux, donnes ce que tu as ne te retiens pas, il y a plus de joie à donner que de recevoir. Mais travaille aussi car c’est dans ton travail que la provision de Dieu t’attend.


Garde ton coeur plus que tout, garde toi vrai authentique et intègre. Au delà de tout n’oublie pas l’intimité avec le Seigneur c’est la raison pour laquelle nous avons été créés.


Ton ami et père qui t’aimera toute sa vie.


Je serrai la lettre très fort contre mon cœur, sans verser aucune larme, je savais contrôler mes émotions comme un leader, comme mon père, comme mon grand père. 


Maman et Lola allaient trop me manquer. Madame Johanna et mademoiselle Lola! Rien qu’à ce souvenir de leur façon de s’appeler mutuellement, je souriais. 


Je savais déjà que ma vie en France n’allait pas être très différente de celle au Congo car maman Maya ou même oncle Dada avaient les mêmes valeurs que  ma mère: les valeurs du royaume des cieux. Chez nous c’était notre seul héritage de génération en génération.


          ——/Fin/——-

Sous pression tome 2

Auteur: Plume Inspirée 


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