Chapitre 28
Write by MalvinaEsmeralda
Un peu plus tard dans la journée le médecin est venu me voir. Il a vérifié ma tension et tout le tralala et m’a dit que je pouvais sortir. Je remets mes vêtements de la veille, de toute façon je n’ai que ça. Je prends ma voiture et rentre chez moi en essayant de faire le moins de bruit possible, j’espère que Rodrigue n’est pas là mais je sais que quand il se rendra compte que je suis sortie de l’hôpital il va me chercher. Je n’ai juste pas envie d’entendre mille et une excuse ou ses explications aussi pourries les unes que les autres. Pour l’instant je veux rester seule et m’isoler complètement le temps de digérer tout ça. J’accepte de fuir et de ne pas faire face à tout ça. C’est juste trop...c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Je suis en train de faire mes valises quand on frappe à ma porte. Je suis sûre que c’est Rodrigue. Je regarde à travers le trou sur la porte et oui c’est bien lui. Il cogne à nouveau et essaye d’ouvrir la porte qui est bien entendu fermée.
Rodrigue (murmurant) : Mais où est-ce qu’elle est ?
Je suis juste derrière la porte mais ça tu ne le sauras pas jusqu’à ce que je m’en aille. Je termine mes valises et décide de dormir un peu en attendant l’heure de mon départ.
Je me réveille aux environs de 19h et je m’apprête. J’appelle un taxi le temps que je termine. Je prends ma douche et enfile une combinaison grise street wear et des baskets rouges. Je sors après m’être assurée que Rodrigue n’est pas dans les parages. Je m’engouffre dans le taxi direction l’aéroport. Jef ado tout le tralala de l’aéroport et à l’heure de l’embarquement je monte dans l’avion. Bye bye Paris !
-Après 7h de vol-
L’avion commence sa descente vers l’aéroport de Libreville et j’ai juste hâte d’atterrir. Home sweet home ! Waouh ça fait deux ans que je ne suis pas venue c’est fou comme on ne se rend pas compte comment le temps passe quand on est à l’étranger. Je sors de l’aéroport et aperçois ma mère. Je ris et sautille en la serrant dans mes bras. Je me rend compte à quel point elle m’a manqué.
Maman : Tu m’as manqué chérie
Moi : Toi aussi maman...tu es venue toute seule ?
Maman : Il est tôt quand même et personne ne voulait venir avec moi
Moi : Ah ok
Elle prend ma valise et on rentre à la maison direction le quartier Kalikak (quartier résidentiel de Libreville). Le trajet se fait dans le calme et ma mère décide d’allumer la radio sauf que c’est « Lovinjitis » qui passe à la radio. Fais chier c’est notre chanson ou du moins c’était. Je fixe la radio quelques instants et l’éteins.
Maman : Pourquoi tu éteins ?
Moi : Je n’ai pas envie d’écouter cette chanson maman
Maman : Ah je vois...ça te rappelle des souvenirs
Moi : Ouais si on veut
Maman : Pourquoi est-ce que vous vous êtes séparés ? Il m’avait pourtant l’air de quelqu’un de bien comparé à ton cher professeur
Moi : Et bien il ne l’était pas. Il m’a menti et ne m’a pas dit qu’il était marié
Maman : Tu m’as dit qu’il était divorcé non ?
Moi : C’est ce qu’il m’a dit mais apparemment non il était en instance de divorce et avait arrêté la procédure et quand je lui ai demandé s’il l’avait arrêté pour se remettre avec elle il ne m’a même pas répondu et le pire que c’est que sa femme en personne qui est venu chez moi demander après son cher mari Rodrigue
Maman : Waouh ça a dû être un sacré choc
Moi : Tu n’imagines pas à quel point...et puis je n’ai pas envie de parler de ça je suis venue ici pour fuir tout ça et ne plus entendre son prénom
Maman : Alors il ne sait pas que tu es là
Moi : Non
Maman : Stéphanie...
Moi : Je n’ai aucun compte à lui rendre maman. Il s’est foutu de moi et il n’a que ce qu’il mérite, il m’a laissé comme une pauvre conne devant sa femme ! Le comble c’est qu’elle lui a demandé ce qui se passait et tu sais ce qu’il a répondu ? Rien du tout...pour lui il ne se passait rien, absolument rien. Alors je n’ai vraiment aucun compte à lui rendre
Maman : Ça va aller tu es une grande fille
Moi : On n’est jamais assez grande pour supporter ce genre de choses...au fait ma chambre est prête ?
Maman : Tu imagines bien qu’après 2 ans elle est plus que prête. Elle est magnifique t’inquiète mais je me demande ce que tu vas faire avec une chambre pareille
Moi : Ahah laisse tomber
J’avais demandé à mes parents d’agrandir ma chambre mais bon c’était un petit délire que j’avais bien entendu oublié en 2 ans mais bon ils l’ont quand même fait. Bref on arrive à la maison et le gardien nous ouvre le portail. J’entre et je ne trouve personne au salon pourtant il est déjà 9h.
Moi : Ils sont où ?
Maman : Va voir dehors
Je passe par la cuisine et ouvre la porte de derrière : SURPRISE !!
Mon papa est là, Vincent, sa femme Natalie et leurs filles, mes cousines les plus proches Natacha, Léa et Priscille. J’embrasse tout le monde et profite de ma famille. Ça m’étonne un peu qu’ils soient tous là, maman a dû leur dire que je n’allais pas très bien. Enfin bref ça m’a permis de me changer les idées. À midi on a tous mangé ensemble et c’était super.
Je décide de les abandonner un instant pour aller voir ma chambre. J’entre et waouh...elle est magnifique juste comme je la voulais. Elle est peinte en violet ma couleur préférée. Il y a un lit de deux places à côté duquel il y a deux tables de chevet de part et d’autre du lit, et deux lampes posées sur chacune d’elles, il y a aussi bien sûr un bureau et une chaise ainsi qu’un fauteuil à côté de mon lit ça fait un peu vieillot mais moi j’aime bien. Je monte à l’étage et je n’ai même pas de mots. Il y a des poufs comme je voulais, une chaise suspendue au plafond, une petite table, un mini bar et un mini frigo. Une longue table et des chaises hautes. C’est tout simplement génial !
Moi : C’est trop beau j’adore !
Maman : Tu dois alors dire merci à ton frère
Moi (en le prenant dans mes bras) : Merci monsieur l’architecte
Vincent : Ouais de rien mais tu m’étouffes
On rigole et on passe le reste de la soirée ensemble.
**Dans la tête de Rodrigue**
Je cherche Stéphanie depuis hier soir et ça commence vraiment à me soûler ! Elle n’est pas à la fac, elle n’est pas à l’hôpital et sa porte est constamment fermée. J’appelle Mélanie mais elle me dit qu’elle ne sait pas où elle est.
Mélanie : Tu sais bien qu’elle est fâchée contre moi je ne vois pas pourquoi elle me l’aurait dit
Moi : Ouais c’est vrai. Bon bye
Je raccroche et retourne à la maison dans le but de défoncer sa porte parce que là j’en ai marre, elle n’est nulle part. Je commence à forcer la porter et je vois le proprio et le concierge venir vers moi mais je n’y prête pas attention.
Le proprio : Wow wow qu’est-ce qui se passe monsieur ?
Rodrigue : Je cherche ma copine et sa port est fermée depuis hier soir
Le concierge : Pas la peine de défoncer la porte j’ai le double des clés
Le proprio : Et c’est qui votre copine ?
Moi : Kombila Stéphanie
Le proprio : Ah! Bah elle est venue me voir hier soir pour payer quelques mois de loyer en avance parce qu’elle devait partir
Moi : Comment ça elle devait partir ?
Le proprio : Elle ne m’a rien dit de plus je m’ai juste vu monter dans un taxi après ça
Le concierge ouvre la porte et je rentre. Je me mets à fouiller partout. J’ouvre ses placards et la majorité de ses vêtements n’y sont plus. Merde elle est vraiment partie...Il faut absolument que je la retrouve.
*Dans la tête de Stéphanie*
Ah ma première nuit au bled ! Ça fait un bien fou. Je regarde mon téléphone et il est 9h, il faut que je pense d’ailleurs à acheter une carte sim. Je prends ma douche et enfile une longue robe grise, je descends et retrouve mes parents qui sont assis au salon.
Moi : Bonjour les vieux
Papa : Où est-ce que tu vois un vieux ?
Moi : Vous deux
Maman : Quand je te dis que tu es folle tu ne me crois pas
Je vous présente Hugues et Sophie Kombila dans toute leur splendeur.
Moi : Papa ? Quand est-ce que j’aurai ma voiture ?
Papa (buvant son café) : Dans très longtemps
Moi (boudant) : Pourquoi ?
Papa : On ne t’attendait pas si tôt
Moi : Ouais...j’ai eu un fâcheux contre temps
Papa : Hum
Je sais qu’il veut juste que je lui raconte mais je n’ai vraiment pas la tête à ressasser cette histoire, déjà que la nuit je ne peux pas m’empêcher de penser à ça je n’ai pas besoin d’en rajouter. Je termine de manger et monte regarde la télé dans ma chambre.
Toc toc toc...
Moi : Oui ?
Papa passe sa tête par l’enclosure de la porte : Je peux entrer ?
Moi : Oui
Il entre et s’assoit sur le fauteuil qui est à côté de mon lit.
Papa : Je peux te parler ?
Moi : Je sais de quoi tu veux me parler mais je n’ai pas envie de parler de ça...ça fait déjà assez mal comme ça
Papa : Je sais mais tu es ma fille et ça ne fait peut-être qu’un jour mais je ne supporte pas de voir ce voile de tristesse dans ses yeux
Une larme m’échappe et je l’essuie rapidement.
Moi : J’avais confiance en lui mais il s’est foutu de moi
Papa : Qu’est-ce qu’il t’a fait ?
Moi : Il était marié
Papa : Mais comment ça se fait que tu allais chez lui et que tu ne l’as jamais vu ?
Moi : Elle ne vivait pas en France, il avait donc le temps de se la couler douce
Papa : C’est pur ça que tu es rentré si vite ?
Moi : Oui je ne supporterai plus de rester là-bas
Papa : Et je suppose qu’il ne sait pas que tu es là
Moi : Non je suis partie sans rien dire à personne
Papa (en se levant) : Eh bien ça vaut mieux pour lui parce que ma jour que je le croise je lui casse la gueule
Moi : Papa...
Papa : Tu es ma seule fille et personne ne fait de mal à ma fille
Moi : Laisse tomber papa je l’ai laissé avec sa femme et ça vaut mieux pour lui
Papa (en m’embrassant le front) : Je vais au bureau...à ce soir
Moi : Ok bonne journée papa
Il sort de ma chambre et je passe le reste de la journée à glander dans ma chambre.
-4 jours plus tard-
Aujourd’hui c’est mon anniversaire et je suis trop contente ! Je me réveille de super bonne humeur et 23 ans ce n’est pas rien. Je mets de la musique et me déhanche un peu. Je descends prendre mon petit déjeuner et tout le monde me souhaite joyeux anniversaire sauf mon père qui n’est pas là. Je suis en train de manger quand j’entends une voiture klaxonner. Hum sûrement papa qui rentre. Il fait son apparition dans le salon.
Papa (en me regardant dans ses bras) : Bonjour ma puce
Moi : Bonjour papa...ça va ?
Papa : Oui ça va...viens avec moi dehors
Je le suis dehors et je vois une Range Rover Evoque avec un gros noeud rouge dessus.
Papa (en me tendant les clés) : Joyeux anniversaire ma chérie
Moi : Merci papa ! Elle est trop belle !
Bon il est temps de jouir de mon nouveau bébé !