chapitre 29

Write by leilaji

Chapitre 28


Lorelei


Je sors de la maison en courant pour échapper à la peine qui m’oppresse le cœur. Mon Dieu la grand-mère de Mickael est morte. C’est atroce, j’ose à peine imaginer ce qu’il va ressentir en apprenant la nouvelle. Nous n’avons même pas eu l’occasion de vraiment nous parler elle et moi. C’est vrai qu’on s’est croisé quelques fois dans les couloirs de El Rapha quand Mickael était hospitalisé mais nous n’avons jamais échangé plus de deux à trois phrases. Je me disais à chaque fois : Lola tu sais que tu peux parfois surprendre désagréablement les gens qui ne te connaissent pas et te prennent pour une jeune écervelée, alors vas-y mollo avec sa grand-mère. Si tu ne lui plais pas, sois sûr qu’il te laissera tomber. Parce que pour ce mec, elle représente à elle seule toute sa famille. J’avais tellement peur de me présenter à elle. Je voulais juste qu’il ait le temps de me la présenter lui-même pour me rendre plus sympathique à ses yeux, plus acceptable. Et maintenant, elle est partie. Que d’occasions ratées. 


Peut-être que si j’avais eu le courage d’entrer toute seule dans la concession j’aurai pu faire quelque chose. Peut-être qu’il va m’en vouloir d’être restée assise là pendant que sa grand-mère agonisait à quelques mètres. Mais je ne pouvais pas savoir… pourvu qu’il me pardonne. 


- Lola, ça va ? me demande Bénédicte d’une voix compatissante. Il faut que tu respires à fond et que tu expire pareillement pour faire partir le stress. T’as pas l’air bien.


Mais pourquoi m’a-t-elle suivie ? J’ai besoin d’être seule juste un moment pour reprendre mes esprits. 


- Il va m’en vouloir… Il va dire que c’est de ma faute. Dis-je les yeux rouges de larmes contenues.

- Tu ne pouvais pas savoir. Arrête de culpabiliser. La vie est ainsi faite. 


Et elle me prend dans ses bras et chuchote tout doucement des mots apaisants. Je renifle très fortement et me dégage de ses bras. On ne se connait pas vraiment alors pourquoi est-elle compatissante avec moi. 


- Il faut que j’y aille. 

- Où ? 

- Le retrouver. Il doit être chez lui et il va bien falloir que  quelqu’un lui annonce la nouvelle. 

- Oui mais tu ne peux pas y aller dans cet état Lola. 


C’est vrai que … non, je n’ai pas d’excuses, il faut que j’y aille. 


- Je vais t’y accompagner. Dit Gabriel d’un ton sans réplique. 


Il s’est s’est joint à nous sans que nous nous en rendions compte. Son visage est blême mais il reste maitre de ses émotions. Il me rappelle Mickael quand il fait ça. Lui aussi doit regretter de ne pas avoir eu le temps de renouer avec sa grand-mère. 


- Tu lui annonceras la nouvelle alors… je demande d’une petite voix. 

- Il le sait déjà Lola.

- Pardon ?

- Il le sait déjà. Eloïse va rester ici pour s’occuper de tout. Papa est en chemin avec les secours même si ça ne sert plus à rien. Je l’ai installée sur… son lit. Elle a l’air paisible. Je crois que c’est un signe. Dit-il en s’éloignant pour démarrer la voiture.


Il vaudrait mieux qu’il m’y accompagne comme il l’a proposé parce que je ne suis allée chez lui qu’une fois et encore, je me suis arrêté à son portail. En taxi, je risque de me perdre. Mickael s’est toujours arrangé pour que nous n’entrions jamais dans son appartement et je n’ai pas voulu insister sur la peine que me causait ce refus de se dévoiler. Je sais qu’il est très secret alors je respecte son intimité. Nous avons tous des secrets à protéger et il ne sert à rien de le forcer à sortir de sa coquille s’il ne le veut pas. 


« Mais aujourd’hui Mickael, il va falloir que tu me supportes à tes côtés parce que je n’ai pas l’intention de te lâcher la main. Jamais. »


Bénédicte propose de rester avec moi pour qu’il y ait au moins une personne non directement affectée par la nouvelle dans le groupe. Je suis complètement ailleurs. Je n’ai pas la force de lui interdire de nous suivre. 


On monte tous les trois dans la voiture et démarrons pour nous rendre dans le quartier Okinda cité des médecins. C’est très peu connu, loin et retiré de tout. La route y est très mauvaise et l’unique fois où j’y suis allée, j’étais juchée sur la moto de Mickael. Je n’avais encore jamais été autant secouée de ma vie. Mais je n’avais pas à m’en plaindre, ça m’a permis de m’agripper à lui, comme s’il était ma bouée de sauvetage. 


Pourquoi Gabriel a dit que Mickael savait déjà que sa grand-mère était morte ? C’est tellement étrange comme affirmation. 


Je monte à l’avant et passe ma ceinture de sécurité. 

Il démarre aussitôt, Bénédicte à peine installée à l’arrière.  


J’ai l’impression de traverser tout Libreville dans un brouillard épais. Ni le son des klaxons des taximen enragés, ni les autres bruits caractéristiques de cette ville ne m’atteignent. Je ne pense qu’à une seule chose. Mickael. 


***Trente minutes plus tard. ***


Une fine pluie se déverse sur la ville. Gabriel met les essuie-glaces en marche. A mesure qu’on s’avance dans le quartier, je perds petit à petit mes repères. Au bout d’un moment, je panique. 


- Gabriel je ne me retrouve plus, il fait trop noir. 

- Attends, je vais l’appeler. 


Il se gare sur le bas côté et lance l’appel. Au bout de cinq tentatives infructueuses, il abandonne et redémarre. Nous circulons encore quelques minutes jusqu’à ce que je me retrouve avec l’affiche d’un homme politique qui m’avait échappée tout à l’heure. Oui Libreville c’est ça aussi. Un urbanisme complètement sans dessus dessous, des noms de rues inusités et des plans de terrains plus fous les uns que les autres. Mais cette affiche géante, je suis sure de l’avoir vu la dernière fois. 


- Lola, il pleut des trombes maintenant… Il faut que tu sois sure avant de descendre…


Gabriel est fou, je ne peux pas attendre que ça se calme. A Libreville en saison des pluies, il peut pleuvoir des heures durant. Je ne suis pas en sucre… Mais j’avoue qu’il fait tellement noire que même les lumières des lampadaires n’arrivent pas à chasser l’obscurité. Je jette un coup d’œil  à l’extérieur, la pluie est vraiment forte et il fait si bon vivre dans la voiture chauffée. 


***Bénédicte*** 


Lola hésite mais elle semble décidée à sortir. Je regarde autour de moi pour voir s’il n’y a pas de parapluies qui trainent quelque part dans la voiture. Rien. Je regarde dans le coffre. Bingo ! Il y a deux parapluies publicitaires d’une banque de la place. Je les prends tous les deux et en tends un à Lola. 


Elle me l’arrache presque et sort de la voiture après m’avoir remerciée. 


- Je suis presque sure que c’est ce portail marron là-bas. Mais je dois aller le voir de plus près. 


Nous la regardons partir. Elle marche vers une maison puis s’en éloigne pour rejoindre celle d’à côté.  Quelques instants plus tard, Lola s’acharne sur un portail qu’elle n’arrive pas à ouvrir. Elle tire fort mais le portail ne cède pas. 

Gabriel descend à son tour sous la pluie battante sans se soucier de son costume. Il ne prend même pas la peine de me demander mon parapluie et rejoint Lola d’un pas leste. 


Je commence à comprendre qu’entre Lola et lui, il a dû se passer quelque chose avant qu’elle ne choisisse son frère. Parce que le Gabriel que je connais est centré sur lui-même, pas de la manière de Mickael qui est juste introverti mais comme un roi soleil qui attire tellement le regard des autres sur lui qu’au final, il ne regarde jamais rien d’autres que son propre nombril. Au lycée, il était toujours entouré d’une bande de groupies qui exécutaient ses moindres souhaits à la lettre, sa mère aussi lui offrait tout ce qu’il voulait alors évidemment faire preuve de générosité n’était pas toujours évident pour lui. Du moins pour le Gabriel que je connaissais.  

Mais aujourd’hui, il me semble différent. Quand Lola est dans les parages, il pense à elle. Il … l’aime ? Je suis troublée. Je savais qu’il ne serait pas seul quand j’ai entrepris de tenter ma chance en rentrant à Libreville lorsque j’ai lu son nom à côté de celui de Lola. Mais je me disais qu’il n’aurait pas changé d’un pouce. Qu’il serait toujours ce garçon égocentrique dont je suis tombée follement amoureuse adolescente et que j’ai blessé autant qu’il a blessé. Je pensais pouvoir alors me débarrasser une dernière fois pour toutes des cendres de mon cœur et enfin avancer… 

Mais il n’en est rien. 


Est-ce elle qui l’a fait changer ou la vie ? 


***Gabriel ***


C’est bien du Mickael tout craché ça de se barricader chez lui lorsqu’il est mal. Pourquoi ne nous laisse-t-il pas rentrer ? Je suis presque certain qu’il sait que nous sommes là. 

Je regarde Lola qui espère que je vais pouvoir ouvrir ce portail par la force. Mais ce monstre de fer résiste à toutes mes tentatives. Je suis entièrement trempé et mon costume commence à peser des tonnes. J’enlève la veste et la tends à Lola. 


- Que fais-tu ? Tu vas prendre froid. S’inquiète-t-elle.

- Je vais t’ouvrir ce putain de portail. Je lui dis en prenant l’élan pour escalader le mur de l’enceinte. 


Elle me regarde ébahie et ne dis rien. 

Avec mes chaussure Gucci, ça ne va pas être du gâteau. 


***Lola***


Le mur est vraiment très haut et la pluie a rendu le ciment glissant. Je ne suis pas sur qu’il va pouvoir le faire et je n’ai pas envie qu’il se blesse. Je lance encore une fois un appel vers le téléphone de Mickael. Il décroche. Seigneur Dieu, il décroche. 


- Allo, Mickael. Je t’en prie je suis là avec Gabriel, ouvre le portail s’il te plait. 

- … Dis lui de te ramener, je ne suis pas dans mon état normal Lola. 


Alors il sait… Mais comment ? 


- Mickael…

- Je sais qu’elle n’est plus là… J’ai besoin d’un peu de temps… juste un peu de temps. 

- Je comprends mais je ne peux pas te laisser seul dans un moment pareil. 


Gabriel a réussi à escalader le mur et il disparait derrière l’immense  barrière. Puis j’entends un bruit de chaines qui cliquètent et le portail s’ouvre enfin. Je rentre. Et il me montre son frère qui nous tourne le dos et regarde la pluie tomber du ciel en plein milieu de l’immense cours, le téléphone vissé à l’oreille. Il n’a pas raccroché alors je continue de lui parler. 


- J’ai besoin d’être avec toi Mickael. Ne le fais pas pour toi… fais le pour moi. 

- Je … 


Je continue d’avancer vers lui, protégée par le parapluie que le vent malmène avec force. Gabriel est resté à côté du portail. Je crois qu’il est envahi par la détresse de son frère et a peur de s’en imprégner encore plus en s ‘avançant. 


- Je suis là, je ne vais pas m’en aller, je vais rester avec toi…


A bout, il éloigne le téléphone de son oreille et baisse la tête. Je suis enfin prés de lui, comme je le voulais. 


- Je n’ai pas envie que tu me vois comme ça. Dit-il sans se retourner. 


Bien qu’il soit déjà complètement mouillé, je le protège quand même de mon parapluie et remets mon téléphone dans ma poche pour me coller à lui plus aisément et l’entourer de mon bras droit. Il frissonne. 


- Elle n’est pas encore tout à fait loin tu sais… dit-il


Je le contourne et caresse sa joue. 


- Je comprends ce que tu veux dire. Mais il va falloir que tu la laisses partir. Tu verras… je suis là moi. Je ne la remplacerai pas ton cœur mais …

- Tu seras toujours là ? 

- Toujours là, je serai ton ange. N’est-ce pas ?

- Mon ange…


Nous restons tous les deux un long moment face à face, perdu l’un dans l’autre, perdu l’un sans l’autre. Le parapluie nous protège de tout : de la pluie, de ce qui fait mal, des regrets. 


Je suis heureuse qu’il ne me reproche rien. Ce n’est pas son genre d’accuser les autres, je devrais pourtant déjà le savoir…  Il me serre dans ses bras et murmure une nouvelle fois mon ange… 


- Tu vas prendre froid… Il faut qu’on rentre. 

- Mickael et Bénédicte aussi sont là. Dis-je contrite de les avoir oubliés sous la pluie. 


On se retourne pour voir ce qu’ils font mais il n’y a plus personne. Mon téléphone sonne, c’est Gabriel. 


- Tu diras à mon frère que je lui ai emprunté une chemise. Je vais rentrer avec Bénédicte. 

- Pas de souci. Je vais rester avec lui. 

- … Ok. Merci. 

- Remercie aussi Bénédicte pour moi. 


Je raccroche juste après et nous marchons vers son appartement. C’est la première fois que je vais y mettre les pieds. 


***Gabriel***


Ca y est je tourne définitivement la page. Après ce que je viens de voir, je crois qu’il n’y a plus de doute possible. Je n’aurai jamais cru mon frère capable de cela. 

Je ne peux pas lutter contre ça. Il aime Lola et je dois m’y résoudre. Il ne mentait pas quand il disait qu’il ne lui ferait pas de mal. 

Je dois la gommer de mon cœur et rendre impossible tout retour en arrière. Je pensais y être arrivé mais la voir dans ses bras et sentir de là où j’étais qu’ils étaient seuls au monde, seuls dans leur monde m’a fait du mal. Mais c’était une bonne douleur. Un peu comme une gifle qu’on m’a donnée pour me réveiller et m’empêcher de continuer à rêver debout. 

Mais après ça, après ça, je suis entré chez lui pour aller chercher  une chemise sèche afin de ne pas attraper la crève et je suis tombé dessus au salon. 

Je ne peux pas lutter contre ça. 


***Lola***


Il rentre, essuie ses pieds sur une serpillère et continue droit devant tandis que moi je m’arrête après mon premier pas. La salle est plongée dans le noir. Il allume une lampe et tout s’éclaire. Mes yeux s’écarquillent de stupeur. 


- C’est pour cela que tu ne voulais pas que je vienne chez toi ? 


Il s’arrête et ramasse les gouaches qu’il a laissé trainer ci et là. 


- J’ai déjà l’air assez fou comme ça, je ne voulais pas te faire peur…  avec de grands portraits…


Il y a des portraits de moi. De grands portraits peints qu’on ne peut pas rater. 

Je me vois à travers son regard et je me sens nue… comme s’il m’avait percée à jour…  je cherche une place où pouvoir m’assoir… 


Et je me regarde une nouvelle fois à travers ses yeux… Les portraits sont tellement touchants de réalité. Je n’y souris pas, je regarde juste droit devant moi, interprète muette du malheur que je cache tout au fond de moi. Comment a-t-il fait pour me peindre ainsi alors qu’on se connait à peine.  


- Tu vas rester ? demande-t-il.

- Oui. 


Il se retourne et s’approche à grands pas de moi pour me serrer très fort dans ses bras, à m’en briser les côtes. Sa respiration s’accélère en même temps que la mienne. Tout doucement ses mains descendent vers mes cuisses qu’il caresse avec dureté et sensualité. Ma peau me brule à son contact. 

Son baiser au départ doux et engageant s’est peu à peu transformé en un appel avide des sens. Je sens sa langue chercher la mienne dans ma bouche et j’arrête de me défendre. Je rends les armes et laisse échapper un gémissement. Il a un gout particulier. Son baiser à un gout que j’adore. J’en veux encore. Il me soulève dans ses bras et me colle contre le mur sans me lâcher. Sa main se faufile à travers les pans de ma robe et remonte en dessous. Je retiens ma respiration quand sa bouche trace des sillons de feu dans mon cou puis descend vers ma poitrine. La position n’est pas aisée à tenir alors, moi toujours dans ses bras, il nous déplace vers le canapé du salon. 


Je le trouve finalement trop habillé pour continuer notre corps à corps alors je m’attaque à son tee-shirt que je fais valser à travers le salon après le lui avoir retiré. Il sourit en continuant à me caresser doucement tout doucement. Je me permets aussi de le toucher.  Sa peau est d’une douceur extrême. Je ne me lasse pas d’admirer les muscles ciselés de son corps parfait. 

Le rythme a changé. Il me regarde et me soulève légèrement pour déboutonner ma robe. Je suis tellement pleine de désir pour lui que je suffoque. Il a enfin réussi à tout déboutonner et fait descendre la robe sur mes hanches. Ses yeux partent à la découverte de ma poitrine et sans même qu’il ne la touche, je la sens se tendre vers lui. 


Je ne suis pas vierge. J’ai déjà gouté au sexe. A 24 ans, au Gabon, ce n’est pas une exception. 

Mais jamais auparavant, je n’avais ressenti ça. 

C’est bouleversant et violent à la fois. Je me sens terrorisée car je lui offre tellement de moi à cet instant même mais en même temps c’est comme une libération. Son regard ne me juge pas, il me désire. 

Je veux qu’il me possède toute entière. Qu’il ne voit que moi malgré toutes celles qui ont défilé dans ses bras. 


- Sers-moi fort Mickael. 


Ce n’est pas le moment de douter… Il m’a tellement prouvé en si peu de temps qu’il tient à moi. Les autres ne comptent pas. Je suis sure qu’elles ne comptent pas, qu’elles n’ont jamais compté. 


Il me sert dans ses bras et troque la passion contre la douceur.  Je ferme les yeux pour retrouver mon souffle. Il pose son front dans mon cou et cesse de bouger. J’essaie de le lever pour l’embrasser mais il ne bouge pas. 


- Mickael ? 


Je sens juste quelques secondes plus tard, des larmes couler sur mon épaule. 

Je ne dis rien. 

Je le laisse pleurer tout son saoul… En silence. 


***Gabriel***


Il a fait des portraits d’elle. J’avais oublié qu’enfant, il passait son temps à gribouiller des dessins sur des bouts de papiers. 

Il a fait des portraits d’elle et les a tous accrochés sur ses murs. 

Ca veut dire qu’il a laissé une autre personne que grand-mère envahir ses pensées. 


Je ne peux pas lutter contre ça. 

Il faut que j’oublie Lola pour de bon maintenant et que je me concentre sur notre relation professionnelle. C’est tout ce qui compte désormais. 


Je regarde Bénédicte qui n’a pas desserré les dents une seule minute depuis que nous sommes montés dans la voiture. Elle semble triste. Je me demande pourquoi. Ca ne peut pas être à cause de mamie, elle ne la connaissait même pas. 


Ou alors, c’est de voir Mickael dans les bras d’une autre femme qui la rend malheureuse. Hum, bienvenue dans le monde des losers je me dis intérieurement. 


- Je te dépose à l’hôtel ou tu vas ailleurs ? 

- A l’hôtel s’il te plait. 


Vingt-minutes plus tard, elle est toujours dans son coin. Ca ne lui ressemble pas trop de ne pas parler. Elle doit vraiment être touchée alors. 


- Ne fais pas cette mine. De toute manière, il n’était pas pour toi. 

- Mais de quoi tu parles ?

- De mon frère. 


Elle se tait jusqu’à ce que je me stationne dans le parking de son hôtel.


- Alors, tu ne vois vraiment rien !

- Que suis-je censé voir ? Dis moi parce que tu vois aujourd’hui je me passerai bien de tes commentaires désagréables.  


Elle se tait une seconde puis parle à toute vitesse : 


- Je les ai vus et j’ai compris. J’ai tout compris et …

- Laisse tomber… Je ne comprends pas que tu aies pu faire un si long voyage pour me faire perdre mon temps. Je suis sûr qu’on t’a envoyée parce qu’au final tu es la plus nulle. T’es tout le temps dans nos pattes et tu n’as pas encore écrit une seule chanson potable… 


Elle détourne la tête et regarde à l’extérieur. 


***Bénédicte***


Ne pleure pas, ne pleure pas, ne pleure pas. Il faut que je continue à me le répéter encore et encore. Ca l’amuse de me blesser… 

Mais je ne lui donnerai pas la satisfaction de paraitre faible devant lui. 


- Je voulais te dire que j’ai la chanson. Je les ai vus et les mots se sont mis à danser dans ma tête. Je te pardonne ce que tu viens de dire parce que tu es triste d’avoir perdu un être cher et que tu cherches à te défouler sur quelqu’un. Mais la prochaine fois que tu seras méchant gratuitement avec moi, c’est une claque que tu vas te prendre !


Puis je descends rapidement avant qu’il n’ait le temps de répliquer quoi que ce soit.  Je marche rapidement vers la porte centrale et ne jette un coup d’œil derrière moi que lorsque je suis à l’abri. Il ne m’a pas suivie, je suis soulagée. 


Aujourd’hui est un jour heureux malgré tout. Parce que la chanson que j’ai dans ma tête après avoir vu Lola et Mickael ensemble, je sais qu’elle va cartonner. 

Je vais passer la nuit à l’écrire et à la peaufiner pour qu’elle soit parfaite. 


Puis quand le moment sera venu, Lola la chantera et elle commencera la plus grande carrière dont une artiste pourra rêver. 


J’ai la chanson. 

J’ai la chanson. 


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