Chapitre 29
Write by YadRosa
**Maëlys Desouza**
Ça fait des heures que Virginie me fait entrer et sortir des boutiques. Je suis exténuée.
Moi : on ne pourrait pas ralentir un peu...?
Virginie qui marchait à la hâte devant moi, se retourna et me lança un regard compatissant.
Virginie : tu devrais commencer par faire un peu de sport de temps en temps, regarde comment tu respires on dirait un éléphant, alors qu'on n'a rien fait pour l'instant !
Je lui lance un regard noir et elle éclate de rire.
Virginie : bon, OK, OK ! Viens. Allons dans ce fast-food là-bas pour grignoter un truc.
Je remercie intérieurement tous les saints et je la suis en tenant tant bien que mal mes sacs pleins de vêtements et accessoires. Je ne sais pas qui l'homme avec lequel Virginie sort mais... il doit être vraiment plein aux as pour lui donner comme ça sa carte de crédit.
On entre dans le fast-food et on s'installe. J'ai prétexté être malade au boulot et monsieur Dougnon étant un homme bien m'a dis de rester à la maison aussi longtemps que je veux, histoire de bien me soigner. Au fait, ce n'étais qu'une excuse pour ne plus avoir à voir Kelvin. Depuis notre dernière dispute, il agit comme si on n'étais que des collègues. Quand je repense à la manière dont il s'adresse à moi : <<Mademoiselle Desouza, pouvez vous m'apporter le dossier des Hilban s'il vous plaît ? >>
Pfff, qu'il ailles en enfer ! D'ailleurs je penses même changé de cabinet.
Virginie : ehoo ! Tu as laissé tes oreilles à la maison où quoi ?
Je la regarde sans rien comprendre.
Virginie : je te demandais de choisir ton plat, y'a le menu juste la devant toi, tchip !
Moi : désolée, j'étais perdue dans mes pensées.
Virginie : comme si je n'étais pas au courant.
Je secoue la tête et je reporte mon attention sur le menu. Le serveur revient ensuite prendre nos commandes.
Moi : un grand burger frites avec un jus de fruit !
Virginie : ça sera le riz avec la sauce piquante aux boulettes de viande pour moi. Et.. de l'eau.
Serveur : d'accord.
Il reprend le menu en s'attardant un peu trop sur le visage de Virginie. Celle-ci consciente de l'effet qu'elle produit sur lui, lui sourit largement. Le serveur repart ensuite en lui faisant un clin d'oeil.
Moi : je pense que tu devrais arrêter ce genre de chose.
Virginie ( faussement étonnée) : mais quoi ?
Moi : tu sais très bien !
Elle pouffe et prends son téléphone.
Une heure après, nos assiettes sont vides.
Virginie : alors là, c'est ce qu'on appelle avoir le ventre bien rempli !
Moi : je ne te le fais pas dire !
Virginie : Maël, euuuh... surtout ne te retourne pas.
Curieuse, je me retourne instinctivement. Mon coeur manque de sortir dans ma poitrine lorsque mes yeux rencontre ceux de Kelvin. Ça aurait été mieux s'il était seul mais non, une fille teint clair et maigre comme une brindille de balai lui tient la main.
Je me dis que c'est peut être une amie jusqu'à ce que je l'entends dire d'une voix mielleuse :
" Chéri, asseyons nous ici ! "
Ché quoi eh ? Je bouillonne déjà de rage. Je ramasse rapidement mes sacs et je me lève. Je refuse de rester dans une même pièce que ce.. ce...
Virginie(murmurant) : qu'est ce que tu fais ?
Moi : partons !
Virginie : mais...
Je la plainte là et je me dirige vers la sortie. Au passage, je lance un regard meurtrier à Kevin qui fait semblant de ne pas me connaître.
Le salop !
Dès que je sors, j'ouvre la portière de ma voiture, je lance les sacs sur la banquette arrière et je prends le volant. Virginie a à peine le temps de s'asseoir que je démarre déjà. Elle se cramponne à son siège après avoir mis sa ceinture.
Virginie : tu pourrais ralentir un peu ?
Je ne la calcule même pas, allant sur la même vitesse.
En un rien de temps, nous sommes de retour chez moi. Je sors de la voiture et je file immédiatement quand ma chambre. Virginie me rejoins quelques minutes plus tard.
Virginie(hurlant) : tu voulais nous tuer c'est ça ? Je peux savoir pourquoi tu te mets dans ce état ?
J'enfouie encore plus ma tête dans mon oreiller.
Moi : laisses moi seule !
Virginie : bien sûr que je vais te laisser seule ! Je ne vais même pas me gêner pour essayer de te consoler tellement tu m'exaspère ! Ce Kelvin là, mérites t-il tes larmes ? Ou pire, que tu te jette sous un camion ? Moi qui te croyais plus mature...!
Je l'entends claquer ma porte puis ensuite celle du salon. Ses paroles me font mal mais elle a raison, raison sur toute la ligne. En effet, je m'attendais à quoi ? Une petite dispute, et le voilà qui va se jeter dans les bras d'une autre.
Ça me fait mal mais je l'ai bien cherché. Depuis le premier jour, j'aurais dû me rendre à l'évidence que Kelvin ne se contentera jamais d'une seule femme, mais non. J'ai préféré m'entêter, n'en faire qu'à ma tête !
Je hurle dans mon oreiller pour laisser libre cours à ma rage. Je ne me rends même pas compte que je sombre petit à petit dans le sommeil.
(...)
Le bruit d'un vase qui tombe dans mon salon me fait me réveiller en sursaut. Je jette un coup d'oeil rapide à mon horloge : 17h.
J'ai dormi aussi longtemps ?
Je me lève et j'avance craintivement vers le salon. Du haut des escaliers, je vois un vase brisé en milles morceaux par terre. J'ai à peine le temps de me retourner que quelqu'un me tient violemment par derrière et me bâillonne la bouche avec sa main.
Un autre cagoulé, surgit devant moi un poignard en main.
" Ça, c'est pour te montrer qu'on ne fourre pas son nez partout. "
D'un geste rapide, il me plante le poignard dans le ventre. Ça fait tellement mal que mes yeux s'aggrandissent d'eux-mêmes. Il fait le même geste une deuxième fois et celui qui me tient me laisse. Immédiatement, je m'écroule en agonisant.
Ils s'enfuient ensuite, me laissant là, me vidant de mon sang.
**Liliane Diby**
Franck et moi sommes arrivés à Addis-Abeba hier nuit. Les trois jours passés à Paris étaient les plus beaux de ma vie. Nous avions passé notre temps à nous promener de ville en ville, découvrant de merveilleux endroits.
J'ai aussi appris beaucoup sur Franck, notamment que c'est un homme extrêmement romantique mais de surcroît très possessif. Je me rappelle qu'il est entré dans une colère noire lorsqu'un homme m'a abordé dans un restaurant, alors qu'il s'était levé pour m'acheter une rose. Je n'ai pas pu m'empêcher de rire devant son visage fermé et sa mâchoire crispée, qui ont suffit à faire fuir l'homme en question.
En plus de ça, Franck est vraiment insatiable, voulant à chaque fois qu'on fasse l'amour. J'avoue que ça ne me gêne pas vu qu'il me comble toutes les fois où je m'offre à lui. Bizarrement j'ai l'impression d'avoir acquis de l'assurance et je deviens de moins en moins timide.
J'ai réussi à convaincre Franck de se joindre à moi lors de mes prières matinales. Ça me rassure tellement de savoir qu'on s'entend même dans la prière. Je me sens tout de même un peu triste parce que nous allons bientôt retourner à Lomé. Je dois retourner à l'université et aussi essayé de concrétiser mon projet avec Flora. Je garderai tout de même pleins de souvenirs de cette semaine passée avec mon mari.
Nous sommes présentement à la plage, Franck et moi. C'est un endroit chic, réservé. Il y'a un grand restaurant qui anime l'endroit. Je porte un maillot de bain sur lequel j'ai attaché un tissu à cause du fait que mes rondeurs sont trop visibles. D'aileurs si je ne le fais pas ainsi, Franck risque de se battre avec tous les hommes qui posent leur regards sur moi, mdr !
Franck : j'aime vraiment ce endroit, l'eau est si claire...tu veux qu'on retourne nager ?
Moi : qui ? Moi ? J'ai failli me noyer tout à l'heure ! Pardon, je tiens trop à ma petite vie.
Il a éclaté de rire.
Nous sommes installés sous une paillote, regardant les hommes, les femmes et même les enfants se baigner. Moi par contre, je n'arrive pas à tenir une minute là dedans sans boire la tasse.
Franck : allez..., juste une fois ! Je te promet de te tenir pour ne pas pas que tu tombe.
Moi : humm, toujours à chercher à me convaincre. Mais bon, c'est d'accord. J'accepte mais à condition qu'on ne reste pas là dedans longtemps. Je commence par attraper froid.
Franck : d'accord. Attends moi un instant. Je vais te chercher un pull dans notre chambre pour quand tu voudras te couvrir.
Moi ( souriant) : merci beaucoup mon amour.
Il m'a fait un bisou sur la joue avant de s'éloigner à la hâte. J'inspire et j'expire bruyamment. Si seulement la vie pouvait être aussi parfaite, aussi simple...
Je ramène mes long cheveux sur ma nuque en un chignon et j'essaie de porter mon chapeau de paille mais un coup de vent brusquer le faire virevolter loin.
Moi : pffff, moi qui ne voulais pas me mettre debout...
Je me lève et j'avance vers le chapeau qui git toujours dans le sable lorsque, un homme s'abaisse et le ramasse. Je le regarde lentement se relever et mes yeux s'aggrandissent lorsqu'ils rencontre ceux émeraude de l'homme en question.
Waouh ! Il existe ce genre d'yeux ici en Afrique ? Ils sont tellement beaux... je l'observe un peu plus et je me rends compte qu'il est métissé. Ah OK ça s'explique alors...
Lui : vous ne devriez pas laisser traîner vos affaires de cette manière made... madame.
Il a jeté un coup d'oeil rapide à ma main et a ébauché un sourire séduisant. Bizarrement, je me sens mal à l'aise en sa présence. Il me remet mon chapeau en continuant de me sourire..
Moi : m... merci !
Lui : c'est rien ! Vous êtes extrêmement belle et je... j'espère que nous aurions la chance de nous revoir.
Moi : o..k !
Il m'a dépassé et s'est éloigné d'une démarche féline.
C'est quoi ce sentiment que j'ai tout à coup ?
J'ai à peine le temps de trouver la réponse à cette question que Franck revient en courant.
Franck : chérie, tu fais quoi debout ?
Moi ( abasourdie) : Hun ? Euh non, rien. Je... j'étais allée chercher mon chapeau. Le vent l'avait emporté.
Franck : OK. Finalement je pense que le mieux serait qu'on retourne à l'autel. Il va faire bientôt nuit et je ne veux pas que tu prennes froid.
On a ramassé nos affaires et on s'est dirigé vers l'hôtel, bras dessus, bras dessous.