Chapitre 3

Write by Lilly Rose AGNOURET

Chapitre 3

 

Deux semaines plus tard...

 

- Hum, dis-moi Nelly, toi tu donnes déjà ton con aux hommes, hein ? Faut pas mentir ma petite, j'ai senti l'odeur de l'homme sur toi. En tout cas, il faut pas seulement prendre la grossesse oooh ! Mais même si tu prends la grossesse, c'est pas ta tante Eulalie est là pour t’enlever ça, non !

 

Les gens ne viennent ici que pour demander l'argent. Personne ne vient ici sans raison ; personne ne passe jamais le week-end pour dire bonjour ou pour demander les nouvelles. Donc, quand Larissa, la nièce de tonton est arrivée, alors que je suis seule à la maison, je n'ai rien dit.

Je la regarde seulement. Elle tourne dans le salon. Elle va ouvrir le bar pour se servir du rhum avant d'aller ajouter du coca dans son verre. Elle arrive dans le salon et me regarde avant de s’asseoir. Elle me demande :

- C'est qui qui te couche, hein, ma fille ?

Je ne dis rien. J'ai mal à la gorge parce que tonton a enfoncé son truc jusqu'au fond et j'ai failli m'étouffer. Tantine a voyagé. Elle m'a laissée seule ici en partant hier soir pour Dubaï avec mon autre tante Angélique. Elles ont dit qu'elles vont faire du shopping vu que la semaine dernière, elles ont enlevé les pagnes (retrait de deuil).

J'ai pleuré toute la nuit. Comme je ne voulais pas avaler le lait de tonton, il l'a versé sur mon corps et il a dit que j'aime le gaspillage. Il est sorti à midi en m'enfermant dans la maison. Quand sa nièce Larissa est arrivée, elle a ouvert la porte parce qu'elle a les clés.

Elle me répète :

- Qui te baise ma petite ? Dis-moi.

Elle pose la question en riant et elle boit son verre après ça. Je ne me force pas à répondre. Je vais dans la chambre et j'écris sur une feuille :

<<<<C'est tonton qui monte sur moi tout nu et puis qui qui fait rentrer son truc dans ma quéquette.<<<<

Je reviens dans le salon et lui donne le papier. Elle le lit et se lève de son fauteuil en me regardant. Elle s'exclame alors en me touchant le bout des seins :

- Tonton aussi ! Les deux noisettes là, c'est ce qu'il appelle les seins ? Il cherche quoi là ? C'est ça la femme ? Il a quel problème ? En tout cas, c'est vous-mêmes là-bas oooh ! Moi, je suis seulement venue chercher l'argent de mon loyer. Il a dit qu'il a laissé l'enveloppe sur la table.

 

Elle finit son verre, va se chercher une Regab dans le réfrigérateur et la boit avec conviction en finissant d'un trait toute la boite. Ensuite, elle pose la boite vide sur la table de la salle à manger et va chercher l'enveloppe ; elle ouvre et compte les billets qui sont à l’intérieur.

- Ah, y a bien 400 mille. C'est bon pour deux mois ! Ma petite, je m'en vais oooh ! Pardon, oooh ! C'est pas moi qui vais mettre la bouche dans vos affaires là ! Faut supporter seulement. Bientôt, tu vas avoir le bac et tu vas partir de cette maison. Faut seulement éviter la grossesse, ooooh ! En tout cas, c'est pas chez moi qu'il va venir ooooh ! Je n'ai que des garçons ! Bon, je m'en vais.

Comme elle s'en va en laissant la porte ouverte, je cours dans la chambre pour aller mettre mes tennis et je décide de fuir. Je veux fuir et aller n'importe où. Je sors de la maison en vitesse. Je cours vers le portail. Malheureusement, quand j'arrive là, Moussa, le gardien me bloque et me fait comprendre que je n'ai pas la permission de sortir. Et comme je n'ai plus de voix, je ne parviens à crier et à le supplier de me laisser partir. J'ouvre la bouche et je la referme parce que j'ai trop mal à la gorge. Je pleure et me débats pour qu'il me laisse sortir. Je regarde le portail. Il est tellement haut que je ne pourrai jamais le sauter. Je regarde la barrière qui entoure la maison. CEST TELLEMENT HAUT !!! On ne voit même pas toutes les maisons qui sont dans le voisinage. Je vais faire comment pour sauter ce mur ???

Moussa finit par me déposer sur le sol. Il agite le trousseau de clé devant mes yeux pour me faire comprendre que même si je vais jusqu'au portail, jamais je ne pourrai l'ouvrir. Alors, je continue de pleurer. Au moment où j'arrive dans la maison, la sonnerie du grand portail retentit. Je cours en vitesse pour me cacher sous le lit parce que je n'ai plus peur des cafards. Je reste là en train de pleurer. Et puis, j'entends la voix de Liselle. Oui, c'est sa voix. Elle m'appelle :

- Nelly, Moussa m'a dit que tu es là ! Viens me dire bonjour ; je t'avais bien dit que j'allais revenir !

Je sors alors de dessous le lit et je remarque à cet instant-là, que tonton se tient derrière elle en souriant.

- N'aie pas peur, Nelly. Je suis là maintenant. Je vais bien m'occuper de toi, d'accord ?

Je ne peux pas répondre alors, je me contente de secouer la tête. Je me demande comment elle compte me protéger alors que tonton est là et me regarde avec ses vilains yeux. Il dit alors :

- Elle n'a pas du tout été gentille la nuit dernière.

Liselle se retourne vers lui et lui dit :

- Ah, Jean, y a quoi ? Débarrasse le plancher ! Je t'ai dit que je suis là et que tu dois laisser la petite tranquille. Allez, dégage ! Je m’occupe de toi tout à l'heure. Commande le champagne et un repas chez La Roma. Moi, je ne suis plus dans tes bêtises de pizza ou de brochettes !

Elle le pousse pour l'envoyer loin. Il s'en va en lui tapant sur les fesses.

Liselle rentre dans ma chambre et ferme la porte derrière elle. Elle m'enlève mes vêtements et me conduit dans la salle de bain. Elle ouvre les robinets et me place sous le jet d'eau tiède. Elle prend un gant de bain et du gel douche et me frotte délicatement le corps en me disant :

- Mais vraiment, tonton à quel problème là où il éjacule sur ton corps comme ça comme si tu étais une poubelle !? Il t'a mis du sperme partout, ma petite.

Je ne sais pas ce que c'est le sperme. Je ne peux pas lui demander de m'expliquer, parce que je n'ai pas de voix.

- Ouvre la bouche, Nelly !

Je m’exécute et là, elle remarque que j'ai la gorge complètement irritée. Elle sursaute et me dit :

- Je vais fouiller dans la pharmacie pour te trouver des pastilles pour la gorge. Et il faut que je te donne du paracétamol car tu as de la fièvre. Tu as déjà eu tes règles ?

Je ne sais pas ce que c'est car personne ne m'a expliqué. Je la regarde, elle me regarde. Elle me dit ensuite :

- Quand maman m'a donné à tonton, j'avais 14 ans et il fallait qu'il signe un papier pour que mon papa ne parte pas en prison. Mon papa avait détourné deux millions et tonton était son PDG, tu comprends ?

Je ne comprends pas. Alors, je fais non de la tête. Elle sourit et me dit :

- Moi, je voulais déjà faire avec mon gars, tu comprends. Il me touchait déjà, il me doigtait. ! J'étais déjà pressée de baiser. Tonton m'a dépucelée et il m'a offert plein de bijoux. C'était versé à la maison. Depuis là, à chaque fois que je donne à tonton, il me lâche le gain. Et ce n'est pas 100 mille, hein ! J'ai déjà eu le million avec lui. Mais pardon, tout ça là, c'est ma vie ; il aime mon cul. Donc, tant que c'est bon pour moi, je donne ! Lui et moi là, on n'a pas de liens de sang, oooh !

 

Je ne l'écoute pas. Je mets la tête sous l'eau pour qu'elle arrête de parler. Elle s'en va chercher des médicaments. Elle revient et m'en donne en me disant :

- Je vais m'installer dans la chambre d'amis. Je reste ici pendant trois mois. Il ne va plus te toucher. S'il tente quelque chose, tu me dis, d'accord ?

Si elle reste ici 3 mois, ça veut dire que tantine est partie pour combien de temps ? Elle m'a juste dit au revoir en me montrant un catalogue plein de belles choses. Elle m'a dit de cocher ce que je voulais. Elle a dit :

- Et puis, c'est pas grave. J'ai beaucoup d'argent pour te payer tout ce qu'il y a dans ce catalogue.

Je ne voulais rien. Je voulais qu'elle me laisse à Lambaréné chez tata Francine avant de partir. Elle est partie et elle m'a laissée seule. Quand j'aurai ma voix, je vais demander à Liselle d'appeler tata Francine pour qu'elle vienne me chercher.

 

La nuit est tombée et on est à table Liselle et moi. Tonton est allé chercher les plats que Liselle a commandés au restaurant La Roma. Je n'ai pas faim. Je n'ai pas envie d'avoir mal à la gorge ; alors, je bois seulement deux yop.

Quand on va se coucher, Liselle me donne la clé de ma chambre et me dit :

- Tu fermes la porte, d'accord. Tu ouvriras le matin, seulement.

Elle part et au lieu de rentrer dans l'une des deux chambres d'amis, elle se dirige vers la chambre de tonton et tantine. Avant de rentrer dans la chambre, elle se retourne et me fait signe de fermer ma porte. Je boucle la porte et puis, au lieu de rester sur le lit, je prends ma couverture et je vais me cacher dans le placard. Je dors là jusqu'au matin. Et quand j'entends Liselle cogner, je me réveille. Je vais ouvrir et elle me dit :

- Ma chérie, il est midi ! Tu as dormi tout ce temps-là !

Je vois tonton qui est derrière elle. Il me toise et il l'embrasse dans le cou en lui caressant les deux seins. Je veux qu'il parte. Je veux qu'il parte. Liselle le gronde et lui dit :

- Laisse-nous tranquille, Jean ! Tu as eu ta dose dans la nuit, non ! Va plutôt faire les courses ! Achète des anti-inflammatoires à l'enfant ! Ton gros bangala là, tu pensais que ça pouvait entrer sans dégât dans la couche de l'enfant ! Espèce de sorcier.

- Ton sorcier d'amour, n'est pas ! il lui répond en lui tapant aux fesses.

Je décide de passer l'après-midi dans ma chambre après avoir bus deux bouteilles de Yop. Je joue avec mon dauphin en peluche. Il est blanc et bleu. Il est tout beau. Je ne joue plus avec mon ours Teddy parce qu'il a le même nom que l'ami que tonton a dans son pantalon.

 

Une semaine plus tard.

 

Mon bulletin est venu. Je passe en 4ème. Je ne sais pas pourquoi le professeur de français m'a mis 14 de moyenne coefficient 5 et le professeur de maths, 11 de moyenne, coefficient 5 aussi. Je passe avec un 11 faible. Tonton emmène un gros gâteau à la crème pour fêter ma réussi. Mais je sais que je n'ai pas e 11 en maths. Je ne suis pas bonne en maths.

On est à table tous les trois, tonton, Liselle et moi. Comme tous les soirs, Liselle a commandé un repas complet qui vient d'un grand restaurant. Je ne mange pas tout ça. Je mange seulement des pommes et de la glace. Quand tonton décide de couper le gâteau, Il sourit et dit :

- Je reviens, je vais chercher le champagne.

Liselle me dit alors :

- Ne bois pas le champagne, d'accord. Et puis, s'il te donne encore du coca cola, n'en bois pas.

Je fais oui de la tête ; tonton reviens de la cuisine avec 3 flûtes et il sabre le champagne. Il serre les trois flûtes et Liselle en prends deux qu'elle avale cul sec. Tonton bois la sienne. Après, ils vont faire leur choses dans la chambre de tonton et tantine. J'entends tout même si je suis enfermée dans ma chambre.

Quand Liselle vient me réveiller le lendemain matin, elle me dit :

- Je suis désolée, Nelly ; Ta tata Francine part au Congo avec son mari. Tu sais que le mari de ta tata Francine est congolais. Depuis qu'il est réfugié ici, il ne trouve pas le travail. Ça fait dix ans qu'il est au chômage ; donc, tonton a joué de ses relations et il lui a trouvé un boulot à Perenco à Pointe Noire. Ils partent au Congo mercredi prochain, avec leurs trois filles. Je vais chercher le numéro de ta tata Francine dans le téléphone de tonton et on va l'appeler avant qu'elle parte.

Je reste dans la maison à pleurer pendant tout le reste de la journée. Liselle vient me consoler mais les larmes coulent seules. Je veux mourir parce que je suis seule. Je veux mourir parce que tantine Eulalie et tantine Eugénie sont parties à Dubaï pour un mois. Je veux mourir parce que Mama Lina, ma grand-mère est toujours en France et elle ne m'appelle même pas. Je veux mourir parce que maxime et Alexandre, les deux fils de tonton et tantine, ont dit qu'ils ne viennent pas ces vacances ; ils vont en Angleterre pour apprendre l'anglais dans une famille d'accueil. Je veux mourir parce que quand j'ai dit à ma condisciple Melvina ce que tonton fait, elle a crié : « Oh !!! Nelly, tu es une grande menteuse comme ça ! Ton tonton gentil là, qui passe à la télé ? Il sourit tout le temps quand il fait les dons à l’hôpital général. Et toi, tu es une grosse menteuse. »

Y a plus personne. Y a plus personne pour moi.

 

Un mois plus tard...

 

Tantine est revenue. Elle m'a emmenée plein de jolies choses. Elle m'a acheté plein d'habits. Elle est restée deux jours et elle a voyagé hier dans la nuit. Elle est partie en France avec sa copine Maman Rita, qui est sa meilleure amie et mère de Liselle.

Liselle est toujours là ; tonton ne vient plus dans ma chambre. Et tata Francine est partie au Congo ; je n'ai pas son numéro. Elle m'a envoyé un colis de manioc, de feuilles de manioc, de poisson fumé et d'atanga avant de partir. Tonton a emmené tout ça et il a demandé à Liselle de me cuisiner ce que je voulais.

Ce soir, tonton nous emmène au restaurant, Liselle et moi. Je porte mon pantalon jean et mon tee-shirt rose écrit « I'm a princess ».

C'est la première fois depuis que je suis chez tonton et tantine, que je passe un samedi TRANQUILLE.

 

Deux mois plus tard...

 

La fin des vacances, c'est aujourd'hui. Liselle m'a dit :

- Je pars demain soir, ma cocotte.

- Tu me laisses ?

Tantine nous surprend en train de parler dans ma chambre. Elle entre, me prend dans ses bras et me dit :

- Je suis là pour toi, ma chérie ; je t'achèterai tous les livres que tu veux.

A table, tonton annonce qu'il m'a trouvé une place à Calazance et que je n'ai plus besoin d'aller dans les collèges où il y a 100 élèves par classe. Il dit que Calazence est un collè très prisé et il y a uniquement 25 élèves par classe m'en fous de tout. Je sais que tonton fera encore des choses sur mon corps quand Liselle va prendre l'avion pour retourner au Maroc. Là, il annonce :

- Je vais en mission en Tunisie pour trois semaines. Je prends le même vol Royal Air Maroc demain soir avec Liselle.

Tantine sourit et dit à son mari :

- La prochaine fois, Nelly et mois, nous t'accompagnons, d'accord ?

Au moment d'aller au lit, je ne comprends pas pourquoi tonton va dormir dans la chambre d'ami avec Liselle et tantine continue dans sa chambre, comme si elle n'avait rien vu.

 

Le matin, Liselle vient dans ma chambre. Je lui demande

- Tu as quel âge, Liselle ?

- J'ai 20 ans, pourquoi ?

Je hausse les épaules simplement. Et je lui demande :

- Tantine sait que tonton dort dans ta chambre ?

Elle me sourit et dit :

- Tantine sait tout.

Elle s'assoit à mes côtés et passe son bras autour de mon épaule. Ensuite, elle me dit :

- Il faut rester tranquille ici, Nelly. Tu n'as personne pour t'aider. Tonton a le bras long ; il a beaucoup d'argent pour acheter tout le monde et même la police. Ta grand-mère est dans un hôpital psychiatrique en France. Ta tante Angélique ne fera rien, parce que c'est tonton qui paie son loyer depuis plus de 5 ans, vu que son mari est au chômage. Donc, il faut rester tranquille.

Je la regarde et lui dis :

- Je vais prendre le couteau et puis, je vais me tuer.

Elle sursaute et me dis :

- Faut pas faire ça !

Elle se lève et va vers la porte. Elle me dit :

- Faut pas te tuer. Tu t'en sortiras. J'emmène tonton au Maroc avec moi. Si tu veux, je vais revenir avec lui dans trois semaines.

- Et puis après ?

- On va réfléchir, ma cocotte. On va réfléchir ; tonton a un démon à l’intérieur de son corps. C'est son démon qui veut les filles qui ne pas encore de seins.

 

Elle se lève, me fait la bise et s'en va en disant qu'elle va retrouver tonton dans son bureau en ville. Le soir quand elle revient, elle me trouve dans la chambre en train de lire une bande dessinée. Elle s’assoit sur le lit à côté de moi. Elle me dit :

- Je te dis au revoir. Je vais attendre mon vol qui décolle à 1 heure du matin, dans une chambre d’hôtel à côté de l'aéroport.

Je la regarde. Elle sourit. Je lui dis :

- Bon voyage.

Elle me caresse les cheveux et là, j'ai le courage de lui demander :

- Pourquoi tu fais les choses-là avec tonton ?

- Mais parce que je le maîtrise, ma chérie ; tu es encore bébé, tu ne peux pas comprendre.

- Mais il est méchant.

- C'est le démon qui est en lui qui agit. Je sais comment le maîtrise. Et puis, il me donne mon argent.

- Il est trop méchant, dis-je.

Elle me caresse la joue et me murmure dans l'oreille :

- Écoute, un jour, je vais épouser tonton. Comme ça, tout son argent, toutes ses maisons en France, au Gabon et en Afrique du Sud, seront à moi.

Je la regarde et lui demande :

- Mais comment tu vas l'épouser ? C'est le mari de tantine, non ?

Elle rit aux éclats et elle me glisse dans l'oreille :

- Je vais bientôt tuer tantine. C'est notre secret, d'accord. De toute façon si tu le dis à quelqu'un, personne ne te croira. Bisous ma cocotte.

   

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