Chapitre 3
Write by Josephine54
Clovis
Nous sortîmes de la salle
d’examen et nous rendîmes avec les potes dans un petit bistrot pas loin de la
fac.
- Alors les gars, comment était
l’examen ? nous demanda Florent.
- Bah, une catastrophe,
répondis-je dépité.
- Pour moi aussi, répondit
Florent.
- C’est ça, tu dis toujours la
même chose, mais après, tu as toujours les meilleures notes, parla Claude d’une
voix irritée.
Un silence embarrassant
s’installa avant que Florent ne le rompe.
- Les mecs, c’est vendredi aujourd’hui,
vendredi les gars ! Nous sommes les rois de la nuit. Que faisons-nous ce soir ?
demanda Florent. J’ai repéré un petit coin sympa avec des filles canons, de
vraies bombes les mecs, on pourrait…
- Désolé, mais je ne serai pas de
la partie. L’examen s’est très mal passé et j’ai vraiment besoin de calme pour
préparer la prochaine section, le coupa sèchement Claude.
- Bah dis donc, ne fais pas le
rabat-joie l’ami. Tu es jeune, tu dois profiter de la vie, sortir ce soir ne te
tueras pas. Tu auras tout le temps de réviser demain.
- Désolé, mais je préfère rentrer
me reposer, répondit fermement Claude.
- Je vais suivre Claude, je
pense, parla enfin Roland qui était resté calme depuis qu’on s’était installés.
- Haha, libre à vous les gars,
mais après, ne soyez pas jaloux quand on vous enverra nos photos avec de jolies
nanas toutes sexy.
On resta encore une bonne heure
avant de se séparer. Claude et Roland s’en allèrent immédiatement.
- Alors, où nous retrouvons-nous
ce soir ? me demanda Florent avec le sourire. On va mettre le feu à la ville
Clovis. Tu vas adorer.
- On pourrait se retrouver directement
devant le local. Tu me passes l’adresse ? lui demandai-je un peu embarrassé.
Ce n’était pas la première fois
que les gars désistaient quand il fallait sortir avec Florent et cela me
mettait mal à l’aise.
Tic tic, mon téléphone signala
l’arrivée d’un message. Florent venait de m’envoyer l’adresse du local de ce
soir.
- Bien reçu, à ce soir alors mec,
lui dis-je en me dirigeant vers ma voiture.
- À ce soir mon pote, me répondit
Florent avec un large sourire.
Je me rendis immédiatement à
l’hôpital pour rendre une courte visite à ma pauvre victime de tout à l’heure.
- Bonjour, je suis Clovis Ngaha.
J’ai amené il y a quelques heures une dame qui a été victime d’un accident de
la circulation.
- Mademoiselle Manga ? Elle se
trouve actuellement en salle 4 en attente des résultats des radiographies qui
ont été effectuées il y a peu.
J’ouvris la porte de la salle 4
et mon regard tomba immédiatement sur cette fille qui était profondément
endormie. Elle avait les cheveux éparpillés çà et là sur l’oreiller. Avec
l’adrénaline de l’accident et la peur de rater mon examen, je n’avais pas pris
la peine de l’observer. Elle était vraiment belle avec de lèvres pulpeuses, une
généreuse poitrine et une peau laiteuse complétaient le décor. Je regardai
l’heure et m’aperçus qu’il était déjà 19h30. Elle allait certainement se
réveiller d’un moment à l’autre et aurait sûrement très faim. La nourriture qui
était généralement servie dans les hôpitaux n’était pas vraiment appétissante.
Je décidai donc de me rendre dans le restaurant au coin de la rue et pris des
plats à emporter. Ils étaient spécialisés dans du poulet, leur plat phare était
du poulet DG, un met fait à base de frites de plantain, poulet et légumes.
Je rentrai dans sa chambre près
d’une plus tard et la belle Clara dormait encore du sommeil du juste. Je
m’installai confortablement sur le fauteuil et envoyai un message à Florent
pour l’informer que j’allais surement être en retard à notre sortie de ce soir.
Je devais attendre que la belle dame se réveille et que je la raccompagne chez
elle, je devais ensuite faire un saut à la maison pour une douche rapide avant
de le rejoindre, en admettant que Clara sorte aujourd’hui même.
J’étais en train d’échanger des
textos avec une jolie nana que j’avais connu le week-end dernier en discothèque
quand j’entendis toquer délicatement à la porte. Je me levai précipitamment.
- Vous êtes un membre de la
famille de la dame ? me demanda le médecin.
- Non, je suis le responsable de
l’accident et c’est moi qui l’ai conduite ici il y a quelques heures.
- D’accord. Nous avons obtenu il
y a peu le résultat de ses radiographies. Tout va bien, pas de fractures, juste
une petite entorse à la cheville qui se résoudra avec des antiinflammatoires et
du repos. Elle devra encore passer la nuit ici et elle pourra sortir demain
matin après une dernière perfusion d’antidouleurs.
- D’accord docteur. Je vous
remercie, dis-je avec un faux sourire en pensant à ma sortie avec Florent.
C’était mort pour ce soir. Je n’avais pas le cœur à la laisser passer la nuit
toute seule.
Je m’installai donc
confortablement et envoyai un message à maman pour l’aviser que je ne rentrerai
pas ce soir, sans toutefois rentrer dans les détails. Elle pensera que je
passais à nouveau la soirée en boite de nuit. J’envoyai ensuite un message à
Florent pour l’informer qu’on devait remettre notre sortie à demain. A ma
grande surprise, il lut le message mais n’y répondit pas.
Florent
Pff, pestai-je en jetant
violemment mon téléphone contre le mur. Putain de bordel de merde, cet idiot me
posait un lapin à la dernière minute, comment allais-je faire ? Il était plein
aux as et gérait toujours financièrement nos sorties sans la moindre plainte.
J’avais envie de tout casser. J’étais déjà prêt, j’avais mis mes vêtements les
plus classes, prêt à aller à l’assaut. Pff, comme j’avais la rage ! J’avais
repéré durant mes précédentes sorties une jolie nana. J’avais l’intention de
lui en mettre plein la vue ce soir avec le fric de Clovis. Avec lui, les
soirées étaient toujours haut de gamme, le champagne coulait à flot. Ce n’était
vraiment pas la peine ! Je me rendis dans ma chambre et me déshabillai avec
rage. C’était vraiment mort pour ce soir !
Clara
J’étais en train de m’étirer dans
le lit quand une petite douleur à ma cheville me stoppa net dans mon mouvement.
J’ouvris brusquement les yeux et tous les souvenirs de la journée me revinrent
en pleine face. Je jetai un coup d’œil rapide sur l’horloge murale et posai mes
deux mains sur ma bouche dans un cri d’horreur. Mon Dieu, il est 23 heures, je
crois que c’est ma fin. Ma tante allait me déchiqueter ce soir. J’entendis un
léger bruit provenant de ma gauche, je tournai la tête dans la direction du
bruit et découvris une forme humaine qui se redressait avec difficulté d’un
fauteuil trop petit pour elle. Cette fois, je poussai un cri strident et je vis
Clovis se lever précipitamment et se rapprocher de moi en posant délicatement
une main sur ma bouche. Une décharge électrique me parcourut le corps entier et
il sembla s’en apercevoir. Il enleva délicatement la main de ma bouche et nos
regards s’accrochèrent pendant un bon moment.
- Désolé de t’avoir fait peur, me
chuchota-t-il. Je voulais simplement t’empêcher d’hurler et de réveiller les
autres malades.
Je sentis mon corps vibrer au son
de sa voix. Mais que m’arrivait-il ? Pourquoi me sentais-je aussi bizarre
depuis qu’il s’était rapproché de moi. C’était la première fois que j’étais
aussi proche d’un garçon.
- Ce n’est pas grave. Tu peux
rejoindre ta place, lui dis-je d’une voix tremblante.
Il s’éloigna pour mon plus grand
soulagement et se dirigea vers ma petite table de chevet. Il prit un sachet
contenant certainement de la bouffe. Je comprenais maintenant d’où provenait
cette odeur agréable qui avait envahi ma chambre. Sans grand risque de me
tromper, ce sachet contenait du poulet DG.
- J’ai pensé que tu aurais faim à
ton réveil. J’ai pris du poulet DG pour tous les deux. J’attendais que tu te
réveilles pour qu’on puisse manger ensemble, me dit-il d’une voix douce.
Il était bien vrai que mon ventre
criait famine, mais l’appréhension serrait mon estomac. Ma tante n’allait faire
de moi qu’une bouchée.
-Vous êtes bien gentil, mais
malheureusement, je ne pourrais pas partager ce repas avec vous, lui
répondis-je en me redressant. Je dois rentrer chez moi, ma famille va
s’inquiéter.
- Hé là, il est bien tard ma
belle. Ce n’est pas prudent de rentrer à cette heure. J’ai déjà payé de toute
façon la chambre pour la nuit. Tu devrais l’occuper et rentrer demain matin
chez toi. En plus, tu n’as pas de vêtement de rechange, ton uniforme de classe
s’est totalement abimé pendant l’accident et j’avais l’intention de me rendre
très tôt demain dans une boutique pour te prendre quelques vêtements.
À ces mots, je fondis en larmes.
Mon Dieu, ma seule tenue de classe était abimée. Il est bien vrai qu’elle était
dans un état dégueulasse, mais je n’en avais pas d’autres. Comment aurais-je
fait pour suivre les cours pour tout le reste de l’année scolaire ?
- Je n'ai pas besoin de
vêtements, je veux mon uniforme ! me mis-je à hurler d’une voix presque
hystérique.
Il me regarda avec les yeux
effarés. Il devait certainement me prendre pour une folle.
- Je veux mon uniforme, tu as
compris ? criai-je à nouveau.
- Du calme Clara, il n’y a pas de
raison d’en faire tout un plat, me répondit-il d’un ton apaisant.
- Je serai calme dès que j’aurai
retrouvé mon uniforme, lui dis-je d’un ton désespéré. Si tu avais fait attention,
on n’en serait pas là, ajoutai-je d’un ton accusateur cette fois.
Il sembla à ce moment percevoir
mon désespoir et me regarda fixement.
- Tu n’as pas à t’en faire ok ?
Demain matin, dès la première heure, je vais te procurer un uniforme tout neuf.
Essaie de manger quelque chose et de te reposer, d’accord ? me dit-il d’une
voix douce.
Je sentis ma colère baisser d'un
cran et mon désespoir s’éloigner. J’espérais vraiment qu’il tiendrait parole.
Il ouvrit le sachet et en sortit
deux petits bols en aluminium, il approcha à ma hauteur la petite table et la
couvrit d’un mouchoir de table avant d’y disposer mon repas. Il me passa
ensuite les couverts avant de prendre son bol et le tenir en main avant de
manger.
- Bon appétit ma belle, me dit-il
en piochant dans son plat.
J’ai déjà de l’appétit mon cher,
pensai-je intérieurement. Je ne me rappelais même plus la dernière fois que
j’avais eu droit à un repas décent. Certainement du vivant de mes parents, je
devais être âgée de plus ou moins 5 ans. Je n’avais plus jamais eu la
possibilité de manger à satiété.
Je dévorai mon plat en moins de 5
minutes, j’étais en train croquer et lécher les os quand je me sentis observée.
Je relevai la tête et surpris le regard de Clovis posé sur moi. Un sentiment de
honte m’envahit à l’instant et je reposai dans mon plat l’os que j’étais prête
à dévorer. Je pris un mouchoir pour m’essuyer la bouche et relevai à nouveau la
tête vers Clovis et me rendis compte qu’il ne m’avait toujours pas quittée du
regard.
- Merci beaucoup, c’était très
bon, lui dis-je avec un sourire embarrassé.
- Il n y’a vraiment pas de quoi,
me répondit-il avec un sourire avant de continuer son repas.
Il avait un sourire tellement
étincelant qu’il était capable d’illuminer la pièce entière.
Il se leva quelques minutes plus
tard et vint débarrasser devant moi.
- Il faudrait peut-être qu’on
avertisse tes parents de ton absence, ils doivent certainement être morts
d’inquiétude.
- Euh, en fait, euh, j’étais
censé passer la soirée à étudier chez une copine, improvisai-je à l’instant.
- On devrait alors avertir ta
copine, je pense, me dit-il.
- Euh, ce n'est pas grave, je lui
ferai signe demain à ma sortie.
Il me regarda avec insistance un
court moment avant d’hausser les épaules.
- C’est comme tu veux ma belle,
dit-il en regardant l’heure. Il se fait déjà tard, tu devrais te reposer.
- D’accord, lui répondis-je
timidement.
Il se dirigea vers le fauteuil et
s’y installa.
- Mais qu’est-ce que tu fais ? lui
demandai-je avec surprise.
- Pardon ? me demanda-t-il.
- Tu devrais rentrer chez toi,
lui dis-je.
- Il est déjà tard. Je préfère
dormir ici et éviter ainsi un autre voyage demain matin.
Je ne savais pas quoi lui
répondre. Je n’avais jamais partagé ma chambre avec un garçon et j’étais
vraiment embarrassée.
- Bonne nuit Clara, me dit-il en
éteignant la lumière.
- Bonne nuit Clovis, lui
répondis-je simplement.
Et je me laissai aller tout
doucement dans les bras de Morphée.
Note de l'auteur: le roman est en vente sur Amazon. Il sera publié sur ma page Facebook "Plume de Justine Laure", je serai heureuse de vous y retrouver
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Nom d’auteur Justine Laure, roman “Proposition indécente”, il est en deux tomes