La bonne vient m’informer que papa convoque une réunion urgente au salon,je l’ai prémédité de toutes façons. Je faisais dormir Aïsha et je récitais toutes les sourates qui me passaient par la tête le long du couloir. 

-Je suis là papa

-Et que faisais-tu à l’interieur ?

-Aïsha prenait son biberon

-Zeïnabu,veux-tu diviser ma famille?

-Je ne comprends pas papa,comment?

-N’est ce pas t’as maman là?! Elle ne peut donc pas s’occuper d’Aisha? Mais non,madame veut elle même se comporter en maîtresse de maison!

-Papa,je ne fais rien et c’est un plaisir de m’occuper de ma sœur .

-Ce n’est pas pour cela que je t’appelle! 

Zeïnabu,j’ai placé ma confiance en toi même avec l’infidélité de ta mère rien n’a changé mais je me rends compte aujourd’hui que comme tout humain j’ai commis une erreur. 

-Papa,qu’ai-je donc fait ?

- Que s’est-il passé entre ta sœur et toi ?

-J’étais à la cuisine faire bouillir les biberons d’Aïsha quand tout à coup Tahara rentre éteindre le gaz et commence à parler de maman,je lui ai alors donné une gifle.

-Tahara,ta version.

Elle commença 

-Papa,je rentrais prendre un verre d’eau pour maman quand Zeïnabu me barrait le passage comme quoi je ne vais pas salir la vaisselle et quand je lui ai dit que c’était pour maman,elle a soutenu qu’elle n’était pas celle qui l’avait achetée et a continué à proférer des insultes à son égard. Elle m’a alors frappé quand j’ai voulu riposter.

-Bien! J’ai écouté vos deux versions.

Zeïnabu,je pensais te connaître après 18 ans quand même mais ce n’est pas surprenant telle mère telle fille! A partir d’audjourd’hui,je ne veux plus que tu touches à un seul cheveux de ta sœur,je me suis bien fait comprendre ?

- Et c’est ma sœur? Non! 

Papa,tout ici c’est moi. La lessive moi,la vaisselle moi,le ménage moi,cette maison tient grâce à moi et pourtant la bonne est payée. Je ne m’en plains pas mais que Tahara parle de maman,je ne peux supporter. 

Et j’entends ma belle-mère piailler. Oh qu’elle m’énerve celle-là!!

-Une mère indigne,ne nous casse pas les oreilles!

-Papa,tu la laisses faire?

Il réplique 

-Zeïnabu,tu n’as rien à dire ici. On sait tous ce que ta mère a fait,elle a d’ailleurs été la plus grande erreur de ma vie. Et même Aïsha,je doute d’être son père.

-Papa...dis-je en sanglots 

Sur ces mots il se leva et les autres le suivirent. Je me laissais tomber dans le fauteuil et pleurais de plus bel.

Maman,pourquoi tu nous as laissé ? On est seul,on a ni père ni mère. Dire que Tahara avait menti n’aurait servi à rien puisqu’il avait déjà prévu m’insulter et me rabaisser devant toutes.Nous sommes devenues orphelines depuis le jour où tu es partie. Pas un moment de répit ,la maison de mon père m’est devenue injures et corvées. Je pensais pouvoir fuir le monde et me réfugier là mais ils sont ceux qui me livreront au monde.

Je réussis à rejoindre ma chambre  et à m’endormir au près d’Aïsha que je serrais contre moi. Demain est un autre jour et ce qui ne tue pas,rends plus fort.