Chapitre 3: Les conséquences corrigent mieux

Write by Verdo

POUR L'AMOUR DE BÉNÉDICTE (Roman) 


****Chapitre 3: Les conséquences corrigent mieux ****


<<L'amour est aveugle. L'amitié ferme les yeux. Le secret du bonheur en amour, ce n'est pas d'être aveugle mais de savoir fermer les yeux quand il le faut. On dit que l'amour est aveugle, mais la douloureuse jalousie lui donne parfois une double vue, qui transperce tous les secrets.>>


Auteur inconnu...


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Je n'avais pas pu éviter d'arriver tardivement au bungalow malgré  que j'avais refusé de prendre le pot avec Théophile. Mami m'y attendait de pied ferme. Elle était toute furieuse. Normalement elle devrait  déjà écraser les tomates et apprêter les autres condiments que j'avais achetés pour les sauces d'accompagnements. À cause de mon retard, nous allions veiller un peu la nuit; ce qui l'énervait. Je ne pouvais pas lui dire que j'étais partie croiser Théophile pour lui remettre son porte monnaie qu'il avait égaré sinon elle me tuerait pour de vrai. Elle m'aurait certainement réprimendé et demandé pourquoi je n'avais pas patienté jusqu'au lendemain pour le remettre à son ami l'enseignant qui à son tour le lui remettrait. Elle et ses manières de régler les choses à l'ancienne; je ne voulais même pas qu'elle soit au courant de cette histoire pour éviter qu'elle se fasse des idées pour rien. Dieu Merci qu'Awa ma grande sœur était là et avait pris un tout petit peu ma défense sinon elle  m'aurait anéanti d'injures. 


Nous nous mîmes donc au travail afin de vite finir...


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À cause des rognes de mami, je ne m'étais pas rendue compte qu'Awa était venue avec ses valises. Ce ne fut lorsque nous avions terminé d'apprêter tout dans la nuit tardive que je les avais remarquées. Mais je ne lui demandai rien tout de suite. J'avais fait comme si de rien n'était et elle aussi ne m'avait rien dit à propos. Mami la laissa dormir dans sa chambre. À  l'aube, comme nous avions l'habitude de nous réveiller, elle vint me voir et me raconta tout  le calvaire qu'elle avait vécu pendant tout ce temps avec son mari Titi. En effet, ce dernier avait commencé à la maltraiter et même la tabasser quelques mois après qu'elle était partie s'installer chez lui. En fait, il avait perdu son travail. La microfinance dans laquelle il travaillait depuis plus de dix ans avait entre temps eu des soucis avec ses  investisseurs qu'elle n'avait pas pu résoudre. Pour cela elle dût fermer et jeter à la rue tous ses employés sans même les dédommager. Titi avait très mal digéré le fait de se retrouver au chômage et pour oublier ses soucis, il sombra dans l'alcool et la drogue. Il ne restait plus à la maison. Sur une semaine, il ne passait que quelques heures. Il avait fait de nouveaux amis dans les coins et recoins chauds de Lomé où la drogue et l'alcool coulaient à flot. Le peu de temps qu'il passait à la maison lui servait pour engueuler Awa et lorsqu'elle ripostait, ce fut des violents coups de poings qui la corrigèrent. Une fois même, il l'avait blessé à la cuisse avec un couteau sous prétexte qu'elle avait refusé de coucher avec elle. Depuis tout ce temps, elle avait gardé le silence avec l'espoir qu'un jour, il changerait et qu'elle allait retrouver la stabilité et la quiétude de leur relation. Mais de jour en jour, cela s'aggravait. Même les beaux parents n'avaient pas réussi à raisonner leur fils. Alors par peur qu'il ne la tue un jour, elle avait profité de son absence pour faire ses valises et fuir la maison. Elle avait des bleus partout sur le corps qu'elle m'avait montrés et aussi la cicatrice de la blessure à la cuisse. Je ne pouvais pas imaginer que Titi que mes feu parents appréciaient tellement à travers son comportement irréprochable pourrait un jour se transformer en un délinquant fumeur de drogue qui lève la main sur sa femme au point de l'envoyer six pieds sous terre.

Je comprenais parfaitement la douleur de ma grande sœur même si je ne connaissais pas assez grand chose à propos du mariage. Ce qu'elle traversait était profond et elle avait besoin de nos soutiens surtout du mien. Moi qui croyais qu'elle au moins avait réussi dans la vie mais tout ceci me fit comprendre que le mariage n'était pas une porte de sortie de la pauvreté. Le temps où les parents de leurs vivants insistaient pour qu'elle termine ses études; du moins avoir le baccalauréat, elle leur prenait la tête à cause de ce même Titi parce qu'elle venait de le rencontrer et qu'elle était tombée amoureuse de lui. Voilà qu'elle n'a pas eu le baccalauréat et pire elle n'a appris aucun métier qui pourrait l'occuper maintenant. Et elle regrette amèrement d'avoir été bête et stupide...


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Quelques jours plus tard...


J'étais habillée comme d'habitude pour ne pas éveiller les soupçons de mami. Seuls Letho et Awa savaient que je partais rencontrer Théophile. Quant à mami, nous avons concocté un petit plan pour l'embobiner. Elle n'avait vu rien venir. Je marchai pendant quelques minutes, atteignis la route et l'attendis sur le trottoir  comme nous avions convenu lui et moi au téléphone. Quelques instants plus tard, il arriva dans une voiture, un vrai bolide qui pourrait chavirer le cœur de tout le monde. Il s'arrêta près de moi et baissa la vitre. Il coupa le moteur, déscendit et me rejoignit. Nous nous saluâmes après qu'il me complimenta sur ma beauté. Il m'ouvrit et me fit monter et ensuite il fit de même. C'était la première fois que je me retrouvais dans une voiture seule avec un homme mais cela ne me mettait pas tellement mal à l'aise. J'étais juste curieuse de savoir ce qui allait se passer. Nous avions commencé à papoter tous les deux. Il me fit savoir qu'il vivait aux États Unis d'Amérique. Il y avait émigré il y a de cela quelques années à travers la loterie visa. Il était en vacances et il profitait pour rendre visite à sa mère qui vivait ici à Lomé. Il m'avait confié aussi qu'il était marié et père de deux enfants. Un petit garçon de douze ans et une petite fille de sept ans...

Nous arrivâmes devant une très grande villa. Il klaxonna et peu de temps après, un homme vint ouvrir. Vu son habillement, j'en déduis que c'était le vigile. Il fit entrer la voiture et me demanda de descendre. Le vigile après avoir fermé le portail, nous rejoignit, nous salua et me souhaita la bienvenue. Il appela Théophile par "patron" et lui notifia qu'il avait des invités qui l'attendaient au salon depuis une demi heure. Pour cela, il s'excusa auprès de moi et me confia au vigile de me mettre à l'aise le temps qu'il aille discuter avec ses invités et revenir. Il nous quitta donc.

Le vigile m'amena sous une grande paillote bien meublée et bien décorée qui se trouvait derrière la maison.  Il m'installa. Il y avait une grande téloche posée sur une armoire à miroir. C'était la première fois que j'en voyais une de cette taille. Il l'alluma puis me demanda ce que je voulais boire. Je lui répondis poliment par "un jus de fruit" et quelques instants plus tard, une jeune femme très élégante et bien habillée me l'apporta. Je me mis à le siroter en attendant qu'il ne vienne. Mais depuis, une chose me faisait penser; c'était le fait qu'il avait une femme et deux enfants...


À SUIVRE...


Écrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol. (Noveliste togolais).


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